• Aucun résultat trouvé

La baie d'Hudson et son eau

Dans le document QUÉBEC, À LA BAIE D'HUDSON. (Page 73-81)

D. CONCLUSIONS ET HYPOTHÈSES

1. La baie d'Hudson et son eau

La baie d'Hudson, y compris la baie de James, et leurs eaux, incitent à poser toutes sortes de questions, d'envisager des Séries de problèmes, envers lesquels il existe peu de réponses entre autres par rapport à l'absence complète du Salmo salar marin et voyageur. Dans certains estuaires de fleuves n'y a-t-il que du Salmo salar dulcicole (dulçaquicole) aussi dit ouananiche.

Par rapport à la nature de l'eau - et quelle qu'en soient pour l'instant des répercussions chimiques, physiques ou biologiques envers les ouananiches - notons, ou rappelons, que les eaux de surfaces de ces deux baies sont faites d'eaux arctiques, venant directement de l'océan Arctique par les ouvertures (détroits) suivantes, nommées de l'ouest à l'est, et, pour celles de l'est, citées du nord au sud.

L'eau de l'océan Arctique s'écoule vers l'est par l'endroit suivant:

a. Dans l'extrême nord de la mer (du "basin") de Foxe arrive, de l'ouest, par le détroit (étroit) du Fury et Hecla*, un courant

Fury et Hecla, les deux navires de l'explorateur anglais William Edward Parry pour un des Passages du Nord-Ouest (vers ou en 1821 ou 1822) où il explora la presqu'île de Melville rattachée à la terre ferme au sud, et située au sud de l'île de Baffin vers son extrémité ouest: entre ces deux terres, il y a le détroit - du nom de ces navires - du Fury et Hecla [Riverain, 1967: 127, «PARRY (sir William Edward)», vie partielle].

arctique glacial. Au côté ouest du détroit du Fury et Hecla, l'eau arctique provient du golfe de Boothia ouvert vers le nord par diverses passes vers l'océan Arctique. Au côté ouest de la mer de Foxe, ce courant arctique se dirige vers le sud, et se sépare en deux branches passant à l'ouest et à l'est de l'île de Southampton (île située à l'extrême nord de la baie d'Hudson, entre la mer de Foxe - sise à l'aisselle de l'île de Baffin - et la baie d'Hudson). Arrivées au nord de la baie d'Hudson, ces branches du courant se réunissent - ou presque - et suivent la côte ouest de la baie d'Hudson. Vers le sud de la baie d'Hudson, le courant arctique traverse la baie d'ouest en est. A la côte est de la baie le long du Québec, le courant arctique va vers le nord jusqu'au détroit d'Hudson où, longeant la côte sud du détroit - auprès de l'extrémité nord du Québec - le courant s'en va vers l'océan Atlantique. Le courant qui contourne ainsi la baie d'Hud-son - en sens inverse des aiguilles d'une montre, ce qui est un mouvement cyclonal* ou cyclonique* - est un «gyre»**. Origine du courant arctique glacial, et cartes illustrant le «gyre» dans son mouvement cyclonal(ique), in Martini, éditeur 1986):

Mouvement cyclonal ou cyclonique, en océanographie comme en météo-rologie: un cyclone (Grand dictionnaire encyclopédique Larousse, 1982, 3: 2863-2865), dont le mouvement est (dans l'Hémisphèse Nord) en sens inverse des aiguilles d'une montre; et non pas «anticyclone» (Grand dictionnaire encyclopédique Larousse, 1982, 1: 532-533 et 2 fig.) comme l'a écrit Martini (1986: 117), «courant anticyclonique».

** Gyre: néologisme en français - à moins qu'il fut déjà employé en ce sens par Louis Legendre et (ou) comparse; mouvement circulaire de l'eau, soit en étendue confinée ou peu s'en faut (comme aux baies d'Hudson ou d'Ungava), soit en plein océan où ces mouvements circu-laires peuvent occuper, d'une année à l'autre, toutes sortes d'étendues [gyre, du grec: quros, cercle, rond (Bailly (1950) 1963: 423]. En 1970, dans un article anglais, le mot "gyre" (Legendre et Watt, 1970:

167, 170) fut traduit en français, par Louis Legendre, par le terme

«tourbillon» (Legendre, 1971: 745, 770, 771).

1) Martini, 1986: 117, «détroit du Fury et Hecla»; 118, fig.

7.1, carte illustrant ce détroit, situé au nord de la péninsule de Melville, et à l'ouest et au sud de l'île de Baffin.

2) Pelletier, 1986: 155, fig. 8.9, carte de la baie d'Hudson illustrant «le sens du gyre»; fig. 8.10, écrit sur la carte, le sens du gyre; 169, fig. 9.5, baie de James, «courants moyens».

3) Prinsenberg, 1986b: 202, fig. 10.8, carte de la baie d'Hudson montrant «le système circulatoire de la couche générale de la surface en été»; 187, «en été, la circulation de la baie [d'Hud-son] est cyclonique ainsi que montré par des bouteilles flot-tantes, la salinité, et les données de la température. ... la circulation superficielle cyclonique a une vélocité de 5 centi-mètres par seconde»; 203, «dans la baie de James», un gyre cyclo-nique».

4) Prinsenberg, 1986c: 217, fig. 12.1, carte illustrant le détroit du Fury et Hecla; 218, «le détroit du Fury et Hecla»;

233, fig. 12.9, carte montrant «la circulation de surface en été»

du détroit du Fury et Hecla, vers le sud, jusqu'à l'extrémité nord de la baie d'Hudson.

5) Drinkwater, 1986: 100, carte non numérotée, par Max Dunbar (1951), montrant «les courants de surface pour août-septembre», au détroit du Fury et Hecla; dans la mer de Foxe; dans les baies d'Hudson et de James; dans le détroit d'Hudson; dans la baie d'lingava; et tout le long du nord au sud, dans la mer de Baffin, le détroit de Davis et dans la mer du Labrador.

6) Sergeant, 1986: 328, fig. 16.1, carte de la région de la baie d'Hudson, illustrant l'emplacement du détroit du Fury et Hecla.

7) Morrison et Gaston, 1986: 356, «l'eau de la baie d'Hudson a comme caractère d'être "arctique" (Dunbar, 1968) ou du "haut arctique" (Salomonsen, 1972), en particulier parce qu'il n'y a presque pas d'eau atlantique qui y pénètre»; «par le détroit du Fury et Hecla, il y a un net afflux d'eau qui contribue à la nature arctique de la mer de Foxe». «Dans les baies d'Hudson et de James, les courants circulent dans le sens inverse des aiguilles d'une montre».

Le gyre cyclonal(ique) de la baie d'Hudson devant revenir dans les descriptions suivantes, il ne sera pas nécessaire de répéter sa disposition une fois que nous reviendrons à la baie d'Hudson.

L'eau de l'océan Arctique s'écoule du nord au sud, avec une échap-pée vers l'ouest, le détroit d'Hudson, par les endroits suivants:

b. Dans l'extrême nord de la mer de Baffin - sise entre le Groenland à l'est, et des îles de l'archipel arctique canadien à l'ouest -arrive du nord, par le détroit de Smith ("Smith Sound")*, un courant arctique glacial venant directement de l'océan Arctique.

Ce courant se dirige au sud le long des îles de l'archipel arc-tique canadien tout en recueillant au passage d'autres courants arctiques venus de l'ouest par des passages (détroits) entre ces îles.

1) Après l'arrivée depuis le détroit de Smith, une première acquisition est un courant arctique venu par le détroit de Jones ("Jones Sound") qui se termine, à l'est, par le détroit de Lady Ann: ces deux détroits se trouvent entre l'île d'Ellesmere au

Le détroit de Smith se trouve à 100 kilomètres, ou un peu plus, de la base aérienne de Thulé, propriété des États-Unis, située près de l'extrême nord de la côte ouest du Groenland.

nord, et l'île Devon au sud. Voir Drinkwater, 1986: 100, carte non numérotée par Max Dunbar (1951).

2) Plus au sud, le courant arctique recueille un grand courant du détroit de Lancaster ("Lancaster Sound"): ce dernier est entre l'île Devon au nord, et l'extrême nord de l'île de Baffin au sud.

Voir Drinkwater, 1986: 100, carte non numérotée par Max Dunbar (1951). Ce «coin» est compliqué par l'île Bylot.

3) À l'extrémité nord-est de l'île de Baffin, il y a l'île Bylot:

l'île Bylot contribue à faire, au nord, le prolongement vers l'est du détroit de Lancaster. Au sud de l'île Bylot, il y a le détroit de l'Éclipse ("Eclipse Sound") qui a, à son sud, l'une des extré-mités nord-est de l'île de Baffin. Dans ce détroit de l'Éclipse, il n'y a aucun doute qu'un courant - venu aussi de l'ouest - doit être une branche du courant provenant du détroit de Lancaster.

c. Ce courant arctique, venu du nord de la mer de Baffin, et ayant passé le détroit de Davis, s'avise d'arriver à la pointe sud-est de l'île de Baffin où il se divise en deux branches: l'une conti-nue au sud (au sud-est) pour faire la surface de la mer du Labra-dor; l'autre tourne au nord-ouest et suit la rive nord du détroit d'Hudson en longeant la côte sud de l'île de Baffin. Dans le détroit d'Hudson, le long de son parcours, il y a plusieurs endroits où il y a des échanges entre les courants du nord - vers la baie d'Hudson - et les courants du sud - vers l'océan Atlan-tique. Voir Prinsenberg, 1986b: 202, fig. 10.8, carte sur l'arri-vée et le départ des courants par le détroit d'Hudson; Prinsen- berg, 1986c: 233, fig. 12.9, carte ibidem, avec détails. Voir aussi Drinkwater, 1986: 100, carte non numérotée par Max Dunbar (1951), donnant tous les courants arctiques, y compris ceux du détroit d'Hudson et de la baie d'Ungava; 244, fig. 13.5, carte des courants du détroit d'Hudson et de la baie d'Ungava, et - écrit

sur cette carte - la vitesse moyenne des courants dans le détroit, 10 centimètres par seconde.

Dans les baies d'Hudson et de James, voir ici p. 73-74 pour les détails des gyres et courants et leur vitesse.

Dans les baies d'Hudson et de James, il y a aussi un mélange vertical de leurs eaux:

d. Ainsi qu'écrit par plusieurs auteurs édités par Martini (1986), ce mélange vertical des eaux de ces deux baies se produit comme ailleurs dans les océans. Tels, Roff et Legendre, 1986: 265, «la plus basse température auprès des rives [de la baie d'Hudson]

vient d'un processus de mélanges résultant d'eau profonde plus froide ramenée en surface»; 269, «la baie d'Hudson est très forte-ment stratifiée pendant les mois de l'été... Pett et Roff (1982) ont déduit que les couches d'eau profonde de la baie d'Hudson ont

un renouvellement ("ventilation time") de 4 à 14 ans...; dans le centre nord de la baie d'Hudson, le renouvellement serait de 3 à 5 ans...»; 270, «les eaux centrales profondes auraient un renouvel- lement de plus que 5 ans. Ainsi, le mélange vertical entre la surface et les couches d'eaux profondes est incomplet d'une année à l'autre».

Les précipitations - pluies, grêle, neige - étant de l'eau douce, diluent les eaux de surface de ces baies:

e. Martini (éditeur, 1986) a les écrits de plusieurs auteurs qui citent ces précipitations et leurs origines. Martini, 1986: 117,

«les baies d'Hudson et de James... reçoivent les eaux douces d'un système de drainage fluvial à la largeur d'un continent, dont des parties proviennent des montagnes Rocheuses du Canada occidental»;

118, fig. 7.1, carte des baies d'Hudson et de James, où sont

dessinés la plupart des fleuves qui y aboutissent, et dont les noms y sont écrits, et, p. 135, une énumération de ces fleuves ("rivers"). Morin et Dodson, 1986: 294, fig. 15.1, cartes des baies d'Hudson et de James où sont écrits les noms des fleuves ("rivers") principaux qui s'y terminent. Tous ces fleuves

appor-tent beaucoup d'eau douce dans ces baies; Roff et Legendre, 1986:

269, «cette forte stratification est... en rapport avec le frai-chissement de la couche épithalassique [la couche superficielle de la mer. V.L.] par l'énorme volume annuel des décharges [de fleuves] en eau douce qui s'élève à environ 0,86% [pas loin de 1%]

du volume total de la baie [d'Hudson] (Prinsenberg, 1980)». De plus, les eaux de ces décharges provenant des fleuves sont une identité autre que les eaux qui tombent du ciel directement dans les baies d'Hudson et de James, et qui forment la suite de ce paragraphe. Ainsi, on a Prinsenberg, 1986a: 177, à la baie d'Hud-son, «les précipitations s'accroissent de l'hiver à l'été, et régionnellement du nord au sud. Les taux de précipitation à la baie de James sont presque le double de ceux de la baie d'Hudson.

Durant l'été, la région des baies d'Hudson et de James s'augmente d'une couche de 10 centimètres d'eau douce par mois pour la

sur-face entière: en hiver, il y a réduction à une couche de 0,5 centimètre. La région reçoit annuellement une couche de 64 centi-mètres d'eau douce (5,23 x 1011 mètres3 ), ce qui est égal à 0,5%

de son volume total. Le grand taux d'écoulement fluvial de la région de la baie de James compte pour 61% de l'eau douce apportée à la baie d'Hudson»; p. 181, sur l'eau douce amenée par les apports fluviaux et les précipitations moins l'évaporation, «son temps de résidence d'été dans la région de la baie d'Hudson est de 6,6 années, ce qui est huit fois plus long que celui de la baie de James».

La profondeur des baies d'Hudson et de James ont une histoire, due aux sondages:

f. Le Grand dictionnaire encyclopédique Larousse, 1983, 5: 5367 (colonne du centre, le llième mot), avait «la profondeur maximale [de la baie d'Hudson] de 257 mètres» (840 pieds); malgré l'année assez récente, ce ne pouvait alors être que comme un résultat préliminaire, car toute la baie d'Hudson ne pouvait pas encore avoir été sondée en détail aux dates correspondant à cette édition du dictionnaire. Pelletier, 1986: 147, répète la dimension ce- dessus - 250 mètres - puis annonce, en la décrivant dans le texte, l'existence d'une autre fosse profonde, à 325 mètres (1 050 pieds) de fond (p. 147, fig. 8.3), ayant des parois latérales de 100 mètres (330 pieds) de haut, et d'une largeur de 1,6 kilomètre (1 mille), située vers le centre nord-est de la baie d'Hudson, dans une structure nommée: auge Winisk ("Winisk Trough"); cette fosse se trouve vers le Québec, à 60° de longitude et presqu'à 82° 30' de latitude (p. 145, fig. 8.1). Prinsenberg, 1986b: 187, dit que «la baie d'Hudson a une profondeur moyenne de 125 mètres» (un peu au-delà de 400 pieds), et qu'il y «a un seuil à la profondeur limite de 185 mètres (600 pieds) entre le détroit d'Hudson et la baie d'Hudson». Drinkwater, 1986: 237, dit que «le détroit d'Hudson s'étend sur une distance de 760 kilomètres (1 223 milles)», et, p.

238, que «le détroit est fait de côtes abruptes d'un chenal [gla-ciaire] en U d'une profondeur de 300 à 400 mètres (1 000 à 1 300 pieds) s'étendant de la baie d'Ungava jusqu'à son entrée occiden- tale (à l'ouest)». Martini, 1986: 119, «la baie de James est généralement peu profonde, 50% ayant moins de 20 mètres (environ 75 pieds) de profondeur, la plupart des autres endroits ayant moins de 40 mètres (130 pieds). Des profondeurs de 50 à 100 mètres (165 à 330 pieds) s'atteignent le long de l'axe central», à la sortie nord de la baie de James vers la baie d'Hudson (p. 120:

fig. 7.2).

Ce qu'il y a en fait de nourriture qui pourrait être destinée aux animaux (indigènes) est si pauvre - comparé à ailleurs - que même

les navires pêcheurs russes (ou allemands) ne se préoccupent pas de la baie d'Hudson, malgré des dires intéressés, par certains enthousiastes, chez Martini, 1986, éditeur:

g. En termes généraux, Morrison et Gaston, 1986: 356, déclarent que

«la productivité biologique est faible dans la plupart des endroits de la baie». Berkes et Freeman, 1986: 447, dans l'aire étudiée (baies d'Hudson et de. James), «la productivité en poissons est généralement faible... Aussi bien, la plupart des espèces [de poissons] croissent lentement»; (p. 445), «... le taux de renou-vellement de la ressource est très bas». Morin et Dodson, 1986:

293, «l'expédition [du navire] Loubyrne en 1930... dissipa toutes illusions d'établir une pêcherie dans la baie d'Hudson»; (p. 306),

«en ce moment, nous manquons des connaissances sur les chaînes alimentaires pouvant encourager la production des poissons dans les eaux du large de la baie d'Hudson». Roff et Legendre; 1986:

270, «la stratification verticale persistante de la baie [d'Hud-son] doit être une contribution majeure à la faible biomasse du phytoplankton et à sa pauvre productivité de sa région centrale».

Martini, 1986: 117, dit en résumé, sur ces baies: «somme toute, la productivité de la mer est faible».

Dans le document QUÉBEC, À LA BAIE D'HUDSON. (Page 73-81)