• Aucun résultat trouvé

Analyse des écailles des ouananiches

Dans le document QUÉBEC, À LA BAIE D'HUDSON. (Page 54-73)

C. ÉCAILLES DES OUANANICHES, SALMO SALAR DULCICOLES

3. Analyse des écailles des ouananiches

Analyse des écailles de ouananiches (Salmo salar Linné, 1758) prises dans l'estuaire du fleuve Nastapoka les 5 et 11 septembre 1989 (p. 105, tableau 1). Les longueurs furent prises à la fourche de la queue, sauf pour le premier spécimen, le numéro 2924.

a. L'âge à l'état de tacons en petites rivières

1) Les femelles (Tableau 1)

Pêche aux filets expérimentaux. Les femelles, six individus, longueurs de 275 à 386 millimètres, ont toutes 2 ans de vie en petite rivière. L'une, de 323 millimètres, peut s'avérer être en réalité un mâle: voir plus loin, chez les mâles.

Pêche à la ligne. Les femelles, 11 individus, longueurs de 306 à 422 millimètres, ont toutes 2 ans comme tacons (vie en petite rivière) et l'une de 442 millimètres a 3 ans comme tacon.

Total. Les femelles, 15 individus, avaient 2 ans comme tacon et un autre 3 ans, sans compter un individu de sexe incertain: voir ci-dessous chez les mâles.

2) Les mâles (Tableau 1)

Pêche aux filets expérimentaux. Les mâles, 2 individus, longueurs de 326 à 336 millimètres, ont 2 ans de vie en petite rivière, comme tacon; un troisième individu, d'une longueur de 356 milli- mètres, a 3 ans comme tacon. De plus, un quatrième individu, d'une longueur de 323 millimètres, est identifié comme femelle sur les feuilles originales reçues, mais il reste possible que ce soit un mâle précoce de 2 ans comme tacon: cela serait à vérifier.

Pêche à la ligne. Les mâles, 4 individus, longueurs de 281 à 383 millimètres, ont 2 ans de vie comme tacon; et un cinquième indi-vidu, de 402 millimètres, a 4 ans de vie comme tacon.

Total. Les mâles, 6 individus, ont 2 ans de vie en rivière; un autre a 3 ans, et un dernier a 4 ans, sans compter un individu de sexe incertain qui demande vérification.

3) Total des sexes à l'état de tacon (Tableau 1)

On y a un sous-total de 22 individus avec 2 ans de vie comme tacon; puis 2 individus, une femelle et un mâle, exhibant 3 ans comme tacon et, enfin, un mâle de 4 ans comme tacon. Total, 25 individus.

Âge tacon,

ans

Femelles Mâles Femelles + Mâles

2 15* 94 71,4 21** 87,5

3 1 6 1 14,3 2 8,3

4 0 0 1 14,3 1 4,2

16 100 7 100 24 100

* Numéro 2928: sexe à redéterminer.

** Mâle numéro 2985: a vécu 2 ans en petite rivière et 4 ans en grande rivière, gq, 3 ans en petite rivière étant un tacon précoce et 3 ans en grande rivière.

b. L'âge en fleuve ou en grandes rivières (Tableau 1)

1) Détail des ouananiches pêchées

a) Pour des ouananiches, l'âge en fleuve ou en grandes rivières est l'équivalent, pour les saumons atlantiques marins, de leur âge passé en mer. C'est l'équivalent mais non l'égal, car, dans les écailles comparées des deux populations, les cercles de croissance (lignes de croissance, Roule, 1920: 6-7) sont bien plus resserrés entre eux dans les ouananiches que dans les saumons migrateurs marins (p. 106-107, tableau 2a-2b).

b) Chez les ouananiches du fleuve Nastapoka, estuaire, il y a de nombreux individus dont les écailles (nous) indiquent qu'après avoir crû en fleuve pendant un certain nombre d'années, certains de ces individus - les mêmes chacun à chacun - sont ensuite des-cendus dans l'estuaire et, là, auraient vécu en des eaux plus ou moins salées: les eaux marines de la baie d'Hudson sont venues vers l'amont, de la partie le plus aval du fleuve Nastapoka et y ont apporté leur salinité. Sur les écailles de ces individus, situés à l'extérieur des zones de croissance en eau douce (en fleuve) où les cercles sont tassés ou plus tassés, il y a, pendant 1, 2 ou parfois 3 ans, des cercles consécutifs plus larges, moins tassés que ces précédents: ces cercles de croissance plus épais, plus détassés, sont attribués (par nous) à ce que ces ouananiches ont subi une croissance marine, ou influencée par une eau sans doute saumâtre, pendant qu'elles séjournaient (pendant 1 à 3 ans) dans cet estuaire qui ne peut avoir que des eaux marines ou saumâtres, ce qui, sur les écailles, termine leur croissance totale. De ce fait, dans les paragraphes qui suivent, la crois-sance, d'après les écailles, accomplie en fleuve ou en grande

rivière, sera traitée séparément de la croissance ultérieure en mer ou en eau saumâtre, même si toute cette croissance a eu lieu à

l'intérieur des limites de l'estuaire du fleuve Nastapoka - il est de source historique que dans la baie d'Hudson, il n'y a pas de saumon atlantique marin, ni de saumon atlantique dulcicole (de lac, de rivières ou fleuves, soit, de ouananiches). - L'ensemble de ce phénomène est l'inverse de ce qui se passe dans les fleuves de la Côte-Nord du golfe du Saint-Laurent (fleuve Étamamiou), ou dans ceux de la baie d'Ungava, où des saumons atlantiques marins ont, sur les écailles, un certain nombre d'années en mer d'abord et terminent leur croissance en des lacs (locaux) au titre de ouananiches.

c) Pris dans le fleuve Nastapoka, estuaire, sur les 25 individus examinés, deux individus - les numéros 2924 et 2976 - ne parais- sent pas avoir eu de croissance en mer. Le numéro 2924, d'une longueur totale (non pas longueur à la fourche de la nageoire caudale) de 281 millimètres, avait un poids de 190 grammes, et était ainsi la plus petite des ouananiches échantillonnées: son âge en grande rivière est de 3+ ans; son mode de capture fut au filet expérimental. L'autre ouananiche, le numéro 2976, d'une longueur à la fourche de 337 millimètres et d'un poids de 440 grammes, a un âge en grande rivière de 5. ans, ce qui est à dire:

2 de ses écailles ont une portion érodée de leur bord, ce qui signifierait que la marque de fraye a déjà eu lieu en cette sai-son, cet individu ayant été pris à la ligne le 5 septembre 1989 vers l'extrémité de l'estuaire situé au voisinage de la mer, de la baie d'Hudson. Le numéro 2924 est au stade sexuel d'une femelle 3, et le numéro 2976 est au stade sexuel d'une femelle 4. Lors d'examen d'écailles de saumons atlantiques marins venus de l'océan et des mers du Groenland, je m'étais souvent demandé à quelle époque se fixait la marque de fraye sur les écailles: d'après cette ouananiche numéro 2976, il semble bien que, sur ces écailles, la marque de fraye s'imprime, chez ces femelles, entre les stades sexuels 3 et 4, et sans doute plus près du stade 4, soit, lorsque

les ovules (les oeufs) sont à leur plein développement ou presque, mais sans être détachés (libérés) les uns des autres. En plus, ce qui est à dire que, chez l'une des deux écailles avec portion érodée sur le bord de l'écaille, les cercles très rapprochés, indiquant la fin de la saison de croissance, sont en cet endroit érodés, disparus - si le poisson avait continué de vivre, il y aurait eu, en cet endroit, une vraie marque de fraye par absence, localement, de la suite des cercles. Au fleuve Nastapoka, estuaire - près de la baie d'Hudson - la marque de fraye, variable d'un individu ouananiche à l'autre, et variable entre les sexes, commencerait à s'estamper sur les écailles depuis le début de septembre et peut-être en fin d'août; la fin de la présence d'une marque de fraye pourra s'étendre vers les semaines de l'automne.

d) Toute sa vie, une ouananiche: tels est le numéro 2976 déjà cité, et c'est comme ça qu'elle fut pêchée à la ligne, après 2 ans de vie en petite rivière, puis 5 ans de vie en grande rivière, prise à l'âge total de 7. ans - sans qu'il y ait eu ultérieurement de vie en mer, ou en tout cas, ces cercles que j'attribuerais alors à la vie en eau saumâtre ou en mer sous l'influence des eaux marines venues de la baie d'Hudson.

e) Dans l'estuaire du fleuve Nastapoka, la vie comme ouananiche en fleuve ou en grandes rivières fut au total de 2 à 6 ans: les femelles, de 2 à 6 ans, et les mâles - sans doute trop peu nom-breux à la pêche - de 2 à 5 ans.

2) Total des sexes avec âge en fleuve ou en grandes rivières (Tableau 1), sans leur séjour sous l'influence de l'eau saumâtre ou marine.

Âge Femelles Mâles Femelles + Mâles

grande rivière,

ans N % N

2 4 25,0 2 28,6 6 25,0

3 5* 31,2 3:* 42,8 9:4 37,5

4 3 18,8 1** 14,3 4** 16,7

5 3 18,8 1 14,3 4 16,7

6 1 6,2 0 0 1 4,1

16 100 7 100 24 100

* Numéro 2928: sexe à redéterminer.

** Mâle numéro 2985: a vécu 2 ans en petite rivière et 4 ans en grande rivière, ou, 3 ans en petite rivière étant un tacon

précoce et 3 ans en grande rivière.

N. B, - En cet estuaire, sur les écailles, on croit y identifier, aux dernières années (d'âge) des ouananiches, un élargissement des cercles de croissance, élargissement dû à l'influence des eaux saumâtres ou marines: à cet effet, voir plus loin p. 61--67: «C.

L'âge des ouananiches en eau saumâtre ou marine».

3) Détail des ouananiches ayant frayé par rapport au fleuve

a)

A

mon estime, et vu qu'on m'a procuré, pour chaque ouananiche, une lame de verre portant 10 écailles, j'en ai profité pour éva-luer au maximum les années se terminant par une fraye, en se fiant par exemple aux moindres indices d'une fraye.

b) Toutes les ouananiches, prises dans le fleuve Nastapoka, estuaire, ont deux ou plusieurs marques de fraye: les femelles, de

deux à six marques de fraye; les mâles de trois à six. Cela donne une fréquence totale de la fraye, si l'échantillon est représenta-tif, ce qu'il n'est sans doute pas.

c) Le début de la fraye. Les femelles ont, semble-t-il, la plupart - 12 individus sur 16 - commencé à frayer lors de leur première année de séjour en fleuve ou en grandes rivières; les quatre autres femelles ne semblent avoir débuté de frayer que la deuxième année de vie en fleuve ou en grandes rivières. Tous les mâles paraissent avoir frayé dès leur première année de séjour en fleuve ou en grandes rivières.

d) Avertissement. Malgré cette expression «en fleuve ou en grandes rivières», il faut savoir que les ouananiches - tout comme les autres populations du saumon atlantique marin - traversent à la nage les fleuves ou les grandes rivières tout au long, pour aller aux têtes des fleuves - vers leurs ruisseaux ou leurs petites rivières tributaires - pourvues de zones faites de gravier où ces saumons déposent les oeufs entre ces cailloux dans de l'eau circulant horizontalement et bien aérée, et verticalement entre les cailloux de façon que cette eau rejoint les oeufs ainsi par-tiellement enterrés, pour la durée de l'hiver; alors qu'ensuite, les petits poissons de tailles nettement plus fine que les oeufs, pourront nager et s'élever entre ces cailloux vers la surface subaquatique du gravier. Quant aux ouananiches qui habitent l'estuaire du fleuve Nastapoka, il faudrait voir si - dans cet estuaire - à l'aval des chutes de l'estuaire, il y aurait des gravières dans ce fleuve même, ou peut-être un ruisseau qui pour-rait permettre la fraye sur du gravier. Une gravière ne contient - sur le lieu de fraye - ni boue, ni argile (glaise), ni gros cailloux: elle est faite de cailloutis d'environ 3 millimètres jusqu'à des cailloux de 110 à 150 millimètres. On reparlera plus loin de ce séjour en estuaire des ouananiches.

e) Les ouananiches (femelles), n'ayant frayé que lors de la deuxième année en fleuve ou en grandes rivières, préfigurent les populations du saumon atlantique marin se comportant ainsi. Je suis toujours d'avis que le saumon atlantique marin eut une ori-gine des eaux douces et non de la mer. C'est une oriori-gine qui doit remonter aux débuts - en fait, avant le début - de la formation géologique de l'océan Atlantique Nord (théorie des plaques tecto-niques). On pourra avancer la théorie, basée sur des paléocartes préatlantiques, où les populations du saumon (atlantique, mais ce qualificatif serait alors préexistentiel), ayant indubitablement habité les eaux douces de la Laurasie (Laurentie, Europe, Asie partielle), auraient pu avoir à leur disposition, pour y croître, de grands lacs genre lac Ontario - grands lacs tout à fait hypo-thétiques en ce moment (le lac Ontario est ici donné simplement à titre d'exemple, mais ou il y avait des ouananiches jusque vers la fin du 19e siècle) - qui auraient pu abriter par exemple des éperlans, source de nourriture du saumon. Ces grands lacs hypo-thétiques auraient alors pu être situés aux endroits de l'océan Atlantique là où vont aujourd'hui se nourrir et croître les saumons, ou à des endroits rapprochés (puisque le saumon voyage).

Ces lieux sont: en Europe, la mer Blanche, la mer de Norvège, et peut-être la mer Baltique; au Groenland, à sa cote ouest, le détroit de Davis précisément, et peut-être une partie de la mer de Baffin; au Canada (Laurentie, et peut-être de ses extensions), la baie d'Ungava, et une étendue possible le long du Labrador, et sans doute une partie du golfe du Saint-Laurent, puis, la baie de Fundy. C'est en ces endroits-là que les saumons vont grandir, aujourd'hui, d'où ils reviennent vers les fleuves où ils fraient dans leurs tributaires.

Pour se donner une idée des endroits où pouvait bien aller, pour habiter et se nourrir, puis, se reproduire, le saumon dans le paysage qui précéda l'océan Atlantique Nord, voir les cartes où le

Québec avait «le nez» collé sur l'Afrique du Nord, p. 158, il y a 165 millions d'années, puis, les autres cartes de déplacements des continents (Sclater et Tapscott, 1979). On y envisage une exis—

tence extraordinaire du saumon atlantique.

f) Fréquence de la fraye par rapport à la croissance en fleuve ou en grandes rivières: les femelles ont eu une fréquence de fraye de une à six foi x; les mâles, de deux à cinq fois, mais ils furent sans doute trop peu nombreux à la pêche.

4) Total des sexes avec fréquence des frayes par rapport à la crois—

sance en fleuve ou en grandes rivières (Tableau 1).

Femelles Mâles Femelles + Mâles

N % N % N %

1 6,2 0 0,0 1 4,15

4 25,0 2 28,6 6 25,00

5* 31,3 e* 42,8 9* 37,50 3 18,8 1** 14,3 4** 16,70

2 12,5 1 14,3 3 12,50

1 6,2 0 0,0 1 4,15

16 100 7 100 24 100

Fréquence des frayes en fleuve ou en grandes rivières, nombre de frayes

1 2 3 4 5 6

* Numéro 2928: sexe à redéterminer.

** Mâle numéro 2985: a vécu 2 ans en petite rivière et 4 ans en grande rivière, ou, 3 ans en petite rivière étant un tacon précoce et 3 ans en grande rivière.

c. L'âge des ouananiches en eau saumâtre ou marine (Tableau 1)

1) Détail des ouananiches pêchées

a) Dans l'estuaire du fleuve Nastapoka, a la suite des rapides et des chutes du fleuve, on ne sait pas vraiment les qualités de l'endroit où les ouananiches - telles que capturées - se tenaient ordinairement. Était-ce de l'eau surtout douce? Était-ce de l'eau saumâtre? Ou fut-ce surtout de l'eau marine (de la baie d'Hudson)? Selon la saison, l'état de la marée, les tempêtes, la glace, le volume du fleuve et des chutes et autres conditions -l'eau de mer de la baie d'Hudson aura pu pénétrer plus ou moins haut dans l'estuaire en surface et en profondeur. Aussi, vu que c'est de l'eau marine donc plus dense que l'eau douce, il y aura pu y avoir une stratification de l'eau, avec eaux marines plus ou moins concentrées, situées en profondeur sous l'eau douce constam-ment apportée par le fleuve. Où là-dedans se tenaient les ouana-niches pêchées? C'est une sorte de problème.

b) P. 106, tableau 2a: voir les colonnes sous «eau saumâtre ou marine». Dans les 25 ouananiches capturées le 5 et le 11 septem-bre 1989, deux femelles (Tableau 1) ne paraissent pas, d'après leurs écailles, avoir, à la zone de croissance terminale des écailles, une croissance influencée par la mer: cette croissance se serait toute faite en eau douce du début à la fin de la vie (de fait, quand ces ouananiches furent pêchées). Les deux ouananiches apparaissant sans croissance marine ont été le numéro 2924, avec 3+ années de développement en fleuve; puis, le numéro 2976, ayant eu 5. années de croissance en eau douce. Toutes les autres ouana-niches, 23 spécimens, paraissent bien avoir eu une croissance influencée par de l'eau marine ayant remonté dans l'estuaire: voir au paragraphe suivant: «c) Les écailles présentant une croissance en eau saumâtre ou en mer: description». Au tableau 1, ces 23

autres ouananiches y ont l'expression de leur âge se terminant, à la droite des chiffres, pour chacune, par le mot «mer» écrit en petit, et ce mot «mer» y est surmonté par les âges finaux de l'écaille, tel: +, 1G+, 1G1, 2G+, 1G1G.

c) Les écailles présentant une croissance en eau saumâtre ou en mer: description. - Pour repartir du début de la croissance, rappelons d'abord que, vers le centre de l'écaille, les plages de cercles, resserrés les uns contre les autres, représentent, comme dit plus haut, le commmencement du développement des ouananiches comme tacons, en frayères, en gravières ou à leur voisinage (Tableau 1). Chez la plupart des ouananiches pêchées ici, le stade du taconnage (avec taches noires sur les deux côtés du corps) a duré deux ans surtout, chez 21 spécimens (laissant de côté numéro 2985 avec cette durée incertaine, chez le tacon); il fut de trois ans chez deux spécimens (une femelle, numéro 2980 et chez un mâle, numéro 2922); puis, de quatre ans chez un mâle (numéro 2987). Au tableau 1, les chiffres de l'âge du tacon sont à gauche du point (.); les âges ultérieurs, pour un même poisson, sont, dans ce tableau 1, à droite du point (.). - Âges ultérieurs (Tableau 1). Les premiers âges ultérieurs, à la suite du tacon,

sont les âges subadultes ou adultes tels que donnés sur les écailles d'un poisson ayant grandi en fleuve ou en grandes rivières, et représentés, dans les écailles, par des plages de cercles moins tassés qu'au tacon. Chez ces ouananiches, la lar-geur des plages annuelles de cercles va souvent en diminuant, en diamètre de l'écaille. Au tableau 1, ces plages de cercles du poisson ayant grandi en fleuve ou en grandes rivières vont, femelles et mâles compris, de 2 à 6 ans: ce sont les chiffres de taille ordinaire suivis de la lettre G qui signifie la fraye. -Âges ultérieurs terminaux (Tableau 1). Ce sont les âges qui sont écrits, à chaque ligne, en caractères plus petits et sous lesquels j'y ai écrit: mer. Ce mot «mer» sous-entend la croissance de la

ouananiche en estuaire mais sans doute sous l'influence des eaux saumâtres ou marines. De quelle façon voit-on ce phénomène sur les écailles? Chez les écailles, vers la fin de leur croissance, on y voit des plages de cercles dont chacun des cercles est rela-tivement plus large, et c'est ce qui termine la croissance de l'écaille; on apercevra la différence de la largeur, de l'épais-seur, de chacun des cercles, en examinant l'écaille sur le côté de chacune surtout: en cet endroit des écailles - surtout quand ces écailles ont été prélevées à la bonne place chez le poisson (entre les nageoires dorsale et anale, près du niveau de la ligne laté-rale, sur le côté du poisson et non pas ailleurs) - à leur marge latérale, les cercles de séjour en eau saumâtre ou en mer sont nettement plus larges que les cercles antérieurs (prédécesseurs) de croissance en fleuve ou en grandes rivières: voir de haut en bas les séries de nombres p. 106, tableau 2a, la colonne à droite du tableau:

au tacon (les premiers âges):

largeur moyenne des cercles, 0,023 mm au subadulte et à l'adulte:

vie en fleuve ou

en grande rivière, largeur moyenne des cercles, 0,032 mm vie en eau saumâtre

ou en mer, largeur moyenne des cercles, 0,049 mm

Remesuré pour vérifier à la lame micrométrique de verre, la lar-geur (l'épaisseur) d'un cercle dans la plage finale de l'écaille (spécimen numéro 2980), vu que je propose que c'était une crois- sance saumâtre ou marine: elle est d'environ 0,05 millimètre (voisin de la largeur moyenne calculée de 0,049 millimètre).

d) L'un des intérêts exprimés verbalement par téléphone, de la part de monsieur Gilles Shooner, le biologiste en charge de ces travaux au fleuve Nastapoka en 1989, était, si possible, de savoir s'il y a eu une ou des frayes, chez les ouananiches une fois descendues et devenues prisonnières au pied des chutes du fleuve Nastapoka, dans son estuaire. C'est ainsi que j'ai le plaisir de pouvoir annoncer, d'après mes lectures des âges de ces ouananiches,

d) L'un des intérêts exprimés verbalement par téléphone, de la part de monsieur Gilles Shooner, le biologiste en charge de ces travaux au fleuve Nastapoka en 1989, était, si possible, de savoir s'il y a eu une ou des frayes, chez les ouananiches une fois descendues et devenues prisonnières au pied des chutes du fleuve Nastapoka, dans son estuaire. C'est ainsi que j'ai le plaisir de pouvoir annoncer, d'après mes lectures des âges de ces ouananiches,

Dans le document QUÉBEC, À LA BAIE D'HUDSON. (Page 54-73)