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D ES SALLES GFFA ESSENTIELLEMENT ÉQUIPÉES AVEC R ADIO C INÉMA

Dans le document Gaumont, un empire face au parlant (1928-1930) (Page 140-142)

C/ La dure réalité de l’aménagement des salles en

C.1/ D ES SALLES GFFA ESSENTIELLEMENT ÉQUIPÉES AVEC R ADIO C INÉMA

Lors de la fusion définitive qui donne lieu à la GFFA en juin 1930, un partage des tâches est effectué avec Radio-cinéma298. La société-mère Gaumont s’assure de la vente des

appareils et la filiale de l’installation et de l’entretien. Quant à la fabrication, elle est répartie dans les vastes ateliers des deux sociétés. L’organisation industrielle et commerciale de la GFFA est remaniée, soutenue par les services techniques Radio-Cinéma et sous le contrôle d’ingénieurs.

En 1930, trente salles du circuit de la GFFA sont équipées pour la diffusion des films sonores. Parmi elles, seulement trois sont équipées avec l’appareil Idéal Sonore Gaumont : l’Élysée Gaumont (Paris) et le Splendid (Paris) et l’Alhambra (Nîmes). Deux salles sont aménagées avec un appareil de la R.C.A : le Féérique et le Paradis Palace à Paris. Radio- cinéma équipe, quant à elle, douze salles du circuit : l’Electric Palace, le Gaumont Théâtre, le Voltaire Palace, le Grenelle Palace, le Royal Monceau, le Gergovia, le Lumina Gaumont, le Tivoli, le Gaumont Palace de Toulouse, l’Olympia à Paris, l’Aubert Palace à Marseille et l’Éden à Toulon. Enfin, la Western Electric s’occupe de l’équipement de treize salles de la GFFA, dont celles du circuit Aubert à Paris : le Ciné Saint-Paul, le Régina, le Grand Cinéma, l’Artistic, l’Aubert Palace, le Caméo, le Tivoli, le Montrouge Palace, le Ciné Convention, le Clichy Palace, le Gaumont Palace, le Palais Rochechouart et le Royal Aubert.

En juillet 1930, les fusions et absorptions sont terminées. Le Gaumont-Palace de Toulouse est fermé afin que des travaux de sonorisations soient effectués par des ingénieurs de la Compagnie Radio-Cinéma299 alors même qu’au mois de décembre 1929, le cinéma avait

été installé avec l’appareillage Western Electric300. Ce changement soudain est dû à la fusion

du groupe GFFA. En effet, la firme acquiert la filiale Radio-Cinéma et décide de l’installer dans ses cinémas. Le tableau ci-dessous est révélateur quant aux installations dans les salles 297 Marcel Colin-Reval, « Liste des appareils sonores disponibles actuellement sur le marché » La

Cinématographie française, n°593, 15 mars 1930, p. 50.

298 Anonyme, « La collaboration Gaumont-Franco-Film-Aubert et Radio-Ciné », Le Courrier

cinématographique, n° 32-33, 9 et 16 août 1930, p. 33.

299 Pierre Bruguière, « Ciné-magazine en province. Toulouse », Cinémagazine, juillet 1930, p. 67. 300 Pierre Bruguière , « Toulouse », Cinémagazine, n°50, 13 décembre 1929, p. 420.

de la GFFA. Sur les trente salles, 12 possèdent un équipement Radio-Cinéma, 13 Western Electric, 3 Idéal Sonore et 2 R.C.A.

La compagnie Radio-Cinéma n’a pas attendu le succès de sa présentation pour s’installer dans les salles de cinéma. Le directeur commercial, Pierre Lelong, affirme que la société, au mois de mai 1930, est « en tête des maisons françaises installant les appareils sonores dans les cinémas301 ». Les exploitants français semblent tenir l’appareil en haute

estime. Malgré un retard sur ses concurrents, Radio-Cinéma a réussi en quelques semaines (entre avril et mai 1930) à équiper plus de quarante salles en France et à l’étranger302.

Au mois de juin 1930, le rapport sur la situation des films parlants et sonores adressé à Gaumont et Costil indique une certaine inquiétude envers de nouvelles concurrences françaises qui viennent s’ajouter à celles, déjà existantes, de Western Electric et R.C.A303. En

plus d’être française, cette concurrence « coûtent moitié prix304 ». Néanmoins, après s’être

laissé tenter par ces appareils, la clientèle « s’est vite aperçue de son erreur et s’est orientée à nouveau vers les appareils de prix305 ». Finalement cette concurrence française dont les

appareils ont été fabriqué dans la rapidité est de mauvaise qualité. Les exploitants se tournent de nouveau vers les procédés de meilleure qualité à la tête du marché, comme Radio-Cinéma, Idéal Sonore, Western Electric ou R.C.A.

En juillet 1930, les installations Radio-Cinéma continuent au Théâtre Municipal de Saint- Malo, au Casino d’Annecy et à La Baule-Palace. Cet équipement français fait partie des rares à équiper les salles en sonore dans les villes « d’eau, de vacances et de tourisme »306.

Malheureusement, l’appareil Radio-Cinéma pose des problèmes dans différentes salles, d’abord à Clermont-Ferrand et Grenoble, puis à l’Alhambra de Lyon où il refuse de démarrer307. C’est aussi un échec à l’Olympia de Paris, l’appareil est donc remplacé par la

Western Electric. Pour autant, José Germain de Cinémagazine reste optimiste en août 1930 et pense que les deux grandes firmes françaises Pathé-Natan et GFFA peuvent rivaliser avec les États-Unis et l’Allemagne308.

301 J. Duvigneaux, « L’effort français pour le cinéma parlant. La compagnie Radio-Cinéma », La

Cinématographie française, n°601, 10 mai 1930, p. 28.

302 R.T. « L’appareillage sonore, les animateurs d’une grande firme française », Cinémas, mai 1930, p. 22. 303 Note sur le cinématographe parlant, rapport sur la situation des films parlants et sonores, 22 janvier 1930,

Cinémathèque française, Fonds Louis Gaumont, LG 562 B64.

304 Lettre tapuscrite adressée à Léon Gaumont et Edgar Costil, 25 juin 1930, Cinémathèque Française, Fonds Léon Gaumont, LG 563 B64.

305 Ibid.

306 Raymond Berner, « Un été sans cinéma ? », La Cinématographie française, n°611, 19 juillet 1930. 307 Anonyme, « Ouvrons l’œil », Le Courrier cinématographique, n°21, 24 mai 1930, p. 26.

Finalement, au mois d’octobre 1930, Radio-Cinéma a effectué quarante installations sonores dans les cabines de projection dont neuf à Paris et à Lyon. À titre de comparaison, la Western Electric a équipé 97 cinémas en France dont 24 à Paris et 31 dans le Sud. Quant à la R.C.A., les directeurs de soixante-neuf salles ont choisi d’utiliser son appareil dont vingt-neuf à Paris et onze dans le Sud de la France.

Dans le document Gaumont, un empire face au parlant (1928-1930) (Page 140-142)

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