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❖ Le sacrifice de Christ accepté

Dans le document LE SERVICE DU SANCTUAIRE (Page 132-136)

Pourquoi Christ a-t-il refusé l’adoration de Marie ? Et quelle incidence Sa réponse :

« Je ne suis pas encore monté vers Mon Père » a-t-elle eu sur la question de l’adoration ? Est-il juste de croire qu'Il n'a pas souhaité être adoré avant d'avoir consulté Son Père ? Y avait-il une question à trancher avant que Christ ne se sente libre de recevoir l’adoration ? En tout cas, Christ a refusé l'adoration et a donné comme raison qu'Il n'était pas encore monté vers le Père.

Compte tenu de Son refus de recevoir l’adoration, le matin du jour de la résurrection, comment expliquer le fait que le soir du même jour, les femmes « s'approchèrent et Lui embrassèrent les pieds, et L'adorèrent » ? (Mat. 28: 9 ; Vers. Ostervald). Si Christ n'a pas permis à Marie de L'adorer, en lui donnant la raison qu'Il n'était pas encore monté vers le Père, pourquoi a-t-Il permis à d'autres de L'adorer le soir même ? La seule conclusion possible est qu'entre les deux événements, Christ est monté vers le Père et a reçu une parole ou l’assurance de Dieu qui justifiait Son adoration.

Il n'est pas difficile de trouver une raison au désir de Christ de monter vers Son Père.

Dans le jardin de Gethsémani et sur la croix, Christ avait traversé les eaux profondes.

Il avait pris la place de l'homme et avait payé le prix de la transgression de l'homme.

Il devait passer par l'agonie de l'âme de celui qui est abandonné de Dieu et abandonné de l'homme. Cette expérience, Christ l'a vécue pleinement. Tandis que les ténèbres recouvraient la Terre, le désespoir remplissait le cœur du Fils de Dieu. Dans l'agonie, Il s'était écrié : « Mon Dieu, mon Dieu, pourquoi m'as-Tu abandonné ? » et « poussa de nouveau un grand cri et rendit l'esprit. » (Mat. 27: 46, 50).

C'est dans de telles circonstances que Christ est mort. Faut-il s'étonner qu'après la résurrection, Il ait voulu avant tout consulter Son Père ? Il était mort sous la colère de Dieu, dirigée contre Lui à cause des péchés des hommes qu'Il portait. Son sacrifice avait-il été accepté ? Christ doit avoir une garantie. Il devait entendre les paroles du Père Lui-même. Il devait s'assurer non seulement qu'Il serait reçu par Dieu, mais aussi que Son sacrifice serait accepté. Tant que cela ne serait pas réglé, Christ n'accepterait pas d'être adoré.

Jésus était donc monté vers Son Père puis Il était revenu le même jour. Il avait entendu de la bouche même du Père que Son sacrifice avait été accepté, qu'Il avait bien fait

133 toutes choses. Il avait ensuite reçu la puissance, Il était revenu sur Terre et avait accepté l’adoration des disciples. Tout cela était en accord avec le récit biblique.

Cette première rencontre du Père et du Fils après la résurrection avait le caractère d’un entretien privé. Ce n'est que quarante jours plus tard, que la cérémonie officielle a eu lieu. Puis Christ est monté au Ciel sous le regard des disciples, emmenant avec Lui une multitude de captifs ressuscités au moment où « les sépulcres s’ouvrirent » à la mort de Christ. En ce temps-là, « et plusieurs corps des saints qui étaient morts ressuscitèrent.

Étant sortis des sépulcres, après la résurrection de Jésus, ils entrèrent dans la ville sainte, et apparurent à un grand nombre de personnes. » (Mat. 27: 52, 53). Ce sont ceux mentionnés par l'apôtre, qui dit qu’étant « monté en haut, Il a emmené des captifs et a fait des dons aux hommes. » (Éph. 4: 8).

Ce retour de Christ dans la gloire avec les prémices de la Terre a dû être une occasion glorieuse. Christ était revenu triomphant, apportant Ses gerbes avec Lui.

« Le ciel tout entier se préparait à souhaiter la bienvenue au Sauveur à Son entrée dans les parvis célestes. Jésus montait le premier, suivi d’une foule de captifs, délivrés au moment de sa résurrection. L'armée angélique, avec des cris, des exclamations de louanges et des chants, faisait la haie au joyeux cortège. ... Tous acclament le Rédempteur. Ils sont impatients de célébrer Son triomphe et de glorifier leur Roi.

« Mais Jésus, d’un signe de la main les arrête. Pas encore ; Il ne peut recevoir, en ce moment, la couronne de gloire et le manteau royal. Il se présente d’abord à Son Père.

Il montre Sa tête meurtrie, Son côté percé, Ses pieds blessés, Ses mains qui portent l’empreinte des clous. Il présente également les marques de Son triomphe, la gerbe des prémices, ceux qui sont ressuscités avec Lui et qui représentent la grande multitude qui sortira du sépulcre à Son avènement. Il s'approche de ce Père qui entonne un chant d’allégresse chaque fois qu’un pécheur vient à la repentance. Dès avant la fondation de du monde, le Père et le Fils s'étaient engagés, par une alliance solennelle, à racheter l'homme au cas où il deviendrait la victime de Satan. Il avait arrêté irrévocablement que Christ deviendrait le garant de la famille humaine. Christ avait tenu Son engagement.

C’est à Son Père que Jésus s’était adressé lorsque, sur la croix, Il s’était écrié : ‘Tout est accompli.’ Le pacte avait porté ses fruits. Maintenant Il déclare : Mon Père, tout est accompli. J'ai exécuté Ta volonté, ô mon Dieu ! J'ai achevé l'œuvre de la rédemption.

Si Ta justice a obtenu satisfaction, ‘Je veux que là où Je suis, ceux que Tu m'as donnés soient avec Moi’.

« Alors la voix de Dieu proclame que satisfaction a été donnée à la justice. Satan est vaincu. Ceux qui souffrent et qui luttent sur la Terre pour Christ sont acceptés en Son Bien-aimé. Ils sont déclarés justes en présence des anges du Ciel et des représentants des mondes qui n’ont pas péché. Son Église sera un jour là où Il est. ‘La bonté et la vérité se sont rencontrées ; la justice et la paix se sont embrassées.’ Le Père entoure Son Fils de Ses bras et l’ordre est donné : ‘Que tous les anges de Dieu L’adorent’. » (Jésus-Christ, p. 836, 837).

134 Tel était l’accueil officiel. Avant de recevoir la couronne de gloire et le manteau royal, Christ devait avoir l'assurance du Père que non seulement Lui mais aussi l'humanité en Lui étaient acceptés. Cette assurance, Il l'avait reçue dans l'ordre : « Que tous les anges de Dieu L'adorent. »

« L’ascension de Christ annonçait aux disciples qu’ils recevraient la bénédiction de la Terre promise. Ils devaient donc attendre avant d’entreprendre leur tâche. Lorsque le Sauveur franchit les portes du Ciel, Il fut intronisé au milieu de l’adoration des anges.

Aussitôt cette cérémonie terminée, le Saint-Esprit descendit sur les disciples en effluves abondants et Christ fut alors glorifié de la gloire même qu’Il partageait avec le Père de toute éternité. » (Conquérants pacifiques, p. 36).

C’est à ce moment que l'investiture du Rédempteur a été faite et qu’Il a été officiellement reconnu comme sacrificateur et roi. C'est le parallèle céleste à la consécration et à la dédication du souverain sacrificateur sur la Terre. De même que

« la tiare … la lame d'or, le saint diadème », avait été placée sur la tête d'Aaron de même Christ a été couronné roi. (Ex. 39: 30 ; Lév. 8: 9 ; Vers. Darby). De même qu’Aaron avait été investi et avait commencé sa tâche sacrée, de même Dieu a « déclaré [Christ]

souverain sacrificateur selon l'ordre de Melchisédech. » (Héb. 5: 10). De même qu'Aaron avait été appelé à la tête du sacerdoce royal, de même Christ a été couronné roi et sacrificateur ; de même qu’Aaron avait reçu l'autorité, de même Christ a reçu l'autorité.

Christ « s’assit »

C'est à cette occasion que Christ s’est assis officiellement à la droite de Dieu. Christ,

« a fait la purification des péchés et s'est assis à la droite de la majesté divine dans les lieux très hauts. » (Héb. 1: 3). Le mot grec utilisé ici pour « s’asseoir » ne signifie pas l'acte de s'asseoir mais plutôt de « prendre place ». Christ a repris Sa place et la gloire qu'Il avait auprès du Père depuis l'éternité. M. R. Vincent, discutant du mot grec pour

« s’assit » dans son livre Word Studies in the New Testament, dit : « Le verbe désigne un acte solennel et formel ; la prise d’une position de dignité et d’autorité. C’est une référence à l'ascension de Christ. Dans son état exalté, Il portera toujours toutes les choses vers leur consommation, traitant toujours le péché en tant que grand souverain sacrificateur dans le sanctuaire céleste. » (Vol. 4, page 384, 385). Dans son commentaire sur ce même texte, l’ange dit :

« Cet acte de s’asseoir de Christ exalté à la droite de la Majesté, qui doit se poursuivre sans interruption jusqu'à Sa seconde venue, doit donc être conçue non comme un état de repos ou de simple sécurité, comme de celui qui est sauvé de son ennemi, mais de l'activité messianique dans l'accomplissement de la rédemption. »

Le siège de délégué dans une convention illustre bien le sens de ce mot. Un délégué peut être officiellement assis mais cela ne signifie pas qu'il reste assis. Il peut se promener dans la salle, il peut être debout ou couché, il peut même être absent pendant un certain temps ; pourtant il est assis au sens du mot. Il en est de même pour Christ.

135 Ceux qui pensent que Christ s'est simplement « assis » et continue d’être assis ne comprennent pas bien la signification du mot. Le mot grec ekathisen (ἐκάθισεν) indique une installation officielle au pouvoir, une investiture avec autorité. Cela signifie que Dieu accepte Christ dans Sa nouvelle position officielle en tant que roi et sacrificateur, Il le salue ou s'adresse à Lui en tant que souverain sacrificateur selon l'ordre de Melchisédek. (Héb. 5: 10). C'est le début de Son ministère officiel, pas la fin.

On se souviendra qu'à l'inauguration d'Aaron comme souverain sacrificateur « Moïse prit de l'huile d'onction et du sang qui était sur l’autel ; il en fit l'aspersion sur Aaron et sur ses vêtements, sur les fils d'Aaron et sur leurs vêtements ; et il sanctifia Aaron et ses vêtements, les fils d'Aaron et leurs vêtements avec lui. » (Lév. 8: 30). À ce propos, réfléchissez à la déclaration suivante : « Toujours porteur d'humanité, Il est monté au Ciel, triomphant et victorieux. Il a pris le sang de l'expiation dans le lieu très saint, l'a répandu sur le propitiatoire et sur Ses propres vêtements et a béni le peuple. Bientôt, Il apparaîtra pour la seconde fois pour déclarer qu'il n'y a plus de sacrifice pour le péché. » (ELLEN G. WHITE dans Signs of the Times, 19 avril 1905).

De même que les vêtements d'Aaron avaient été aspergés lors de la dédicace du sanctuaire, de même Christ a aspergé ses propres vêtements et le propitiatoire. Il s'est consacré, ainsi que le sanctuaire, à l'œuvre de la rédemption. Il avait été officiellement investi dans ses fonctions. Il s’était assis à la droite de Dieu investi de tout pouvoir.

Son sang avait été versé, mais il n'avait pas encore été utilisé. Son premier acte officiel en tant que souverain sacrificateur avait été de répandre le sang sur Ses propres vêtements et sur le propitiatoire de la miséricorde, se consacrant Lui-même ainsi que le sanctuaire céleste. Comme Aaron, après avoir été aspergé de sang, avait commencé son œuvre dans le premier appartement du sanctuaire (Lév. 9: 23), Christ aussi a fait la même chose.

Il ressort de cette étude qu'une inauguration a eu lieu lors de l'ascension de Christ au Ciel. Le Père a apposé Son sceau d'approbation sur l'œuvre de Christ, L'a établi souverain sacrificateur et L'a fait asseoir à Sa droite. Il est évident que « s'Il était sur la Terre, Il ne serait pas même sacrificateur », car Il n'était pas de la tribu de Lévi, « mais maintenant Il a obtenu un ministère d’autant supérieur » et Il est devenu « sacrificateur pour toujours, selon l'ordre de Melchisédech. » (Héb. 8: 4, 6 ; 7: 21). Les prêtres avaient été ordonnés par Dieu « pour présenter des offrandes et des sacrifices » et « il est nécessaire que Celui-ci ait aussi quelque chose à présenter. » (Héb. 8: 3). Mais, comme il n'est pas possible « que le sang des taureaux et des boucs ôte les péchés » et comme le but de Christ est « d'abolir le péché par Son sacrifice », Il est entré « non avec le sang des boucs et des veaux, mais avec Son propre sang » « dans le Ciel même, afin de comparaître maintenant pour nous devant la face de Dieu. » (Héb. 10: 4 ; 9: 26, 12, 24).

L'apôtre résume ainsi le sujet : « Nous avons un tel souverain sacrificateur, qui s'est assis à la droite du trône de la Majesté divine dans les cieux, comme ministre du sanctuaire et du véritable tabernacle, qui a été dressé par le Seigneur et non par un homme. » (Héb.

8: 1, 2).

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Dans le document LE SERVICE DU SANCTUAIRE (Page 132-136)