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II- L’EDUCATION THERAPEUTIQUE DES PATIENTES (ETP)

5. Résultats

5.2. Séances d’évaluation

Les séances d’évaluation ont été réalisées entre juin et novembre 2019, donc plus ou moins à distance des premiers entretiens selon les patientes. Les entretiens ont duré en moyenne quinze minutes. Les entretiens commençaient par un rappel de l’objectif éducatif fixé avec les patientes lors du premier entretien. Ensuite, le pharmacien faisait le point avec les patientes sur les solutions mises en place à la suite de l’entretien et sur les gênes qui persistaient. La trame comprenait en dernière partie quatre questions fermées pour l’évaluation proprement dite : « vous êtes-vous sentie écoutée durant l’entretien ? », « avez-vous pu poser toutes les questions que vous souhaitiez ? », « cet entretien vous a-t-il été utile ? » et « la durée de l’entretien vous a-t-elle semblé adaptée ? ». Concernant les réponses, les patientes avaient le choix entre « oui totalement », « plutôt oui », « pas vraiment » et

« pas du tout ». (Annexe 4)

4%

96%

0% 50% 100% 150%

Oui Non

57 5.2.1. Le suivi des patientes et de leurs objectifs

Concernant les objectifs fixés, beaucoup concernaient les douleurs articulaires et musculaires ainsi que les bouffées de chaleur. La plupart des patientes a débuté un traitement homéopathique ou de phytothérapie, ce qui les a soulagées en général. Plusieurs patientes ont rapporté une nette amélioration des effets indésirables, une amélioration de leur qualité de vie, selon elles le traitement est plus supportable depuis cette instauration. De manière générale, ces femmes étaient conscientes de la fréquence des effets indésirables dus à l’hormonothérapie et le simple fait de diminuer l’intensité de ces gênes a permis une meilleure acceptation du traitement.

D’autres patientes avaient des objectifs à plus long terme comme une perte de poids. Elles ont pu bénéficier d’un suivi diététique. Concernant ces objectifs, selon elles, la phase d’évaluation était trop rapprochée de l’entretien initial pour se prononcer sur l’efficacité du suivi.

Parmi les vingt-sept patientes du programme, une seule a rapporté avoir décidé d’arrêter son traitement par tamoxifène malgré l’entretien, l’écoute et les conseils. Les douleurs articulaires et musculaires étaient « insupportables » pour cette dame, elles la bloquaient complètement dans son quotidien, elle a rapporté préférer « prendre le risque de stopper le traitement que continuer à vivre dans cet état ».

5.2.2. L’évaluation des entretiens

Comme évoqué plus haut, l’évaluation, au sens strict du terme, des entretiens comprenait quatre questions fermées.

a) « Vous êtes-vous sentie écoutée pendant l’entretien ? »

Toutes les patientes ont répondu sans aucune hésitation à la question : « vous êtes-vous sentie écoutée pendant l’entretien ? ». En éducation thérapeutique, l’écoute active joue un rôle prépondérant dans les entretiens. Les réponses étant unanimes, les pharmaciens des différentes pharmacies ont donc adopté cette posture. (Figure 17)

58 Figure 17 : Réponse des patientes à la question : « vous êtes-vous sentie écoutée ? »

b) « Avez-vous pu poser toutes les questions que vous souhaitiez ? »

Les réponses à la question « avez-vous pu poser toutes les questions que vous souhaitiez ? » rejoignent celles de la première question. Les deux questions sont liées dans le sens où plus la personne se sent écoutée et en confiance, plus elle se sentira libre de poser les questions qu’elle souhaite. L’éducation thérapeutique étant centrée sur le patient et sur ses ressentis, ces résultats ne sont donc pas surprenants, ils corroborent le fait que les professionnels de santé ayant réalisé les entretiens ont adopté la bonne attitude. (Figure 18)

Figure 18 : Réponses des patientes à la question : « avez-vous pu poser toutes les questions que vous souhaitiez ? »

c) « Cet entretien vous a-t-il été utile ? »

La question de l’utilité de l’entretien a plus divisé les patientes. (Figure 19). En effet, parmi les objections les plus souvent rapportées, le fait de proposer l’entretien en milieu de protocole, c’est -à-dire au bout de deux ou trois ans de traitement pour certaines patientes, a été considéré comme

« dommage ». Plusieurs patientes ont regretté ne pas avoir pu profiter de cet entretien à l’instauration de leur traitement. Deux patientes regrettent également que les entretiens n’aient pas eu lieu à l’ICO, que le suivi ne soit pas plus rapproché avec l’oncologue et que ce dernier ne soit pas plus investi.

100…

59 La majorité des patientes ont tout de même apprécié la démarche et ont souligné l’importance de l’intégration du pharmacien dans le parcours de soins, d’autant plus qu’ils sont plus disponibles que les médecins et surtout que les spécialistes. D’après les patientes, ces entretiens permettent également d’appuyer les compétences des pharmaciens, ce qu’elles ont apprécié. Le « climat de confiance » instauré grâce à ces entretiens est le point le plus souligné par les personnes. Une des femmes a rapporté que « l’entretien en lui-même a été utile par rapport aux conseils fournis mais surtout parce qu’il a instauré un lien de confiance ». Maintenant elle sait « vers qui se tourner » lorsqu’elle a une interrogation sur son traitement et elle « sait que les compétences sont là ».

Figure 19 : Réponses des patientes à la question : « cet entretien vous a-t-il été utile ? »

d) « La durée des entretiens vous a-t-elle semblé adaptée ? »

L’ultime question concernait la durée des entretiens. Trois patientes ont jugé les entretiens chronophages, mais utiles. Une de ces patientes a dit qu’elle était « très occupée » depuis qu’elle était retraitée. (Figure 20)

Figure 20 : Réponses des patientes à la question : « la durée des entretiens vous a-t-elle semblé adaptée ? »

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