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Risque d’inondation : caractérisation, prévision, prévention et protection prévention et protection

Carte 11 Afin d’aider les administrations locales (en particulier les MISE) à mieux

I.3.3 Risque d’inondation : caractérisation, prévision, prévention et protection prévention et protection

Carte 12

I.3.3.1 Caractérisation des crues et du risque inondation I.3.3.1.1 Genèse des crues

Comme nous l’avons déjà dit précédemment, les crues du Cher sont la plupart du temps provoquées par des fronts pluvieux venant de l’océan.

Les 2 plus fortes crues du Cher ont été observées en 1856 (supérieure à la crue centennale) et en mai 1940.

I.3.3.1.2 Description du val du Cher

Sur le bassin Cher aval, le lit du Cher dessine plusieurs méandres présentant à la fois des formes d’érosion et d’accumulation, et bénéficie d’un champ d’inondation non négligeable, amortissant les phénomènes de crues, notamment provenant du bassin Cher amont. En Loir-et-Cher, la largeur de la plaine inondable est de l’ordre de 1,5 km en moyenne mais elle évolue entre un peu moins de 1 km et un peu plus de 2 km. La longueur concernée est de l’ordre de 65 km. En considérant le lit du Cher, deux tronçons peuvent être distingués (PPRI 41) :

En amont de Saint-Aignan et Noyers (Cher sauvage) : sur certains secteurs, le lit s’est approfondi, parfois à la suite des extractions d’alluvions. Cette caractéristique a diminué localement le risque inondation mais l’a aggravé en aval.

En aval, le Cher canalisé dont les barrages ne constituent pas des obstacles significatifs lors des grandes crues.

I.3.3.1.3 Risque inondation

Le risque inondation résulte du croisement de l’aléa hydraulique et des enjeux.

L’aléa hydraulique est défini par les caractéristiques d’écoulement. Il est déterminé, à partir des cotes de la ligne d'eau de la crue de référence et par superposition à la topographie. Plusieurs intensités d’aléa (faible, moyen, fort) sont obtenues en fonction des hauteurs de submersion et des vitesses du courant.

Les enjeux sont définis par l’occupation des sols et sa vulnérabilité aux inondations : populations en danger, établissements recevant du public (hôpitaux, écoles, maisons de retraite…), équipements sensibles (centre de secours…), infrastructures de transport. La vulnérabilité des zones

inondées est en général faible quand elle concerne des prairies ou des cultures.

I.3.3.1.4 Inondabilité du val par secteurs et champs d’expansion

De l’aval de Vierzon (18) à Châtres-sur-Cher (41), les inondations touchent un certain nombre de lieux habités disséminés implantés en bordure ou au sein du champ d’inondation (Plans de Secours Spécialisés sur les Inondations du département du Cher) : lieux-dits Le Platois, Le Port Péan, Le Petit Launay, Les Basses Ocreries, Le Gué Vincent, Nançay, Le Cabochon.

L’ensemble du Val de Cher à l’aval de Châtres-sur-Cher (département du Loir-et-Cher) est soumis au risque d’inondation. La morphologie de la vallée est telle que les débordements s’étalent rapidement, occupant la quasi-totalité de cette vallée.

Les champs d’expansion des crues sont actuellement occupés par des prairies et des cultures. Cependant, certains secteurs urbanisés, situés en bordure ou implantés au sein même de la zone inondable, sont totalement ou partiellement menacés par les inondations. Certaines crues du bassin versant amont s’amortissent de façon remarquable dans les vastes champs d’expansion si elles ne sont pas soutenues par les affluents. C’est le cas de la crue de 1960, qui fut très forte sur la partie amont du bassin, notamment à Montluçon et Saint-Amand-Montrond et qui devint relativement plus modeste à Mennetou et à Montrichard.

I.3.3.1.5 Obstacles

Les inondations rencontrent certains obstacles ponctuels comme les voies de communication. Elles constituent tout de même des obstacles relatifs car leurs remblais sont soit submersibles, soit percés d’ouvrages de décharge limitant les pertes de charge à des niveaux acceptables. Il s’agit (Plan de Prévention des Risques d'Inondation du Loir-et-Cher) :

du remblai de la R.D. 922 à Villefranche-sur-Cher, le remblai de rive droite est cependant aménagé en déversoir,

de la R.D. 128 à Gièvres mais surtout le remblai de la voie ferrée situé plus en aval,

du remblai de la R.D. 956 à Selles-sur-Cher mais dont une partie est également aménagée en déversoir,

de la rive des Ponts entre Saint-Aignan et Noyers-sur-Cher, du franchissement de la vallée par la R.N. 76 à Thésée, de la R.D. 764 entre Faverolles-sur-Cher et Montrichard.

I.3.3.1.6 Enjeux socio-économiques

Le tableau ci-dessous (Tableau 14) synthétise les principaux enjeux humains, économiques et environnementaux dans les départements du Cher et du Loir-et-Cher établis à partir du Plan de Prévention des

Risques d'Inondation du Cher (Dossier Départemental des Risques Majeurs du Loir-et-Cher soumis à une crue centennale, Plan de Secours Spécialisés sur les Inondations du département du Cher).

Source Communes concernées

PSSI 18 St-Hilaire-de-Court 82+6 ERP Moulin de la Chaponnière Station d’épuration

PSSI 18 St-Georges-sur-la-Prée 19+37

PSSI 18 Thénioux 47+77 Camping

Point de captage « La Roussellerie »

DDRM 41 De St-Georges-sur-Cher

à Châtres-sur-Cher Non quantifié

St Georges/Cher : Une maison de retraite, Gymnase

Mennetou/Cher : Une maison de retraite

Voie ferrée Tours-Vierzon au niveau de Chissay-en-Touraine

Tableau 14 : Synthèse des principaux enjeux humains, économiques et environnementaux dans les départements du Cher et du Loir-et-Cher(PPRI du Cher)

Dans le département du Loir-et-Cher, les cotes lues aux échelles de concernent l’agglomération tourangelle, ainsi que 11 communes riveraines du Cher dont le terrioire est couvert part :

des espaces naturels et agricoles prédominants ;

des zones d’habitat et d’activité en zone inondable, principalement dans les secteurs de Bléré et de la Croix-en-Touraine ;

d’importantes infrastructures telles que la ligne SNCF/Réseau Ferré de France Tours-Vierzon (axe Nantes-Lyon) et des axes routiers (RD140-digue de Rochepinard, RD976, RD31).

A titre d’exemple, les enjeux classés en aléa « très fort » dans ce département concernent : 6 barrages avec écluse (communes de Chisseaux, Civray, Bléré, La Croix-en-Touraine, Dierre, Athée-sur-Cher, St-Martin-le-Beau, Véretz), un camping à Chisseaux, le château, par cet jardin de Chenonceau, une station de pompage AEP (Azay-sur-Cher) et quelques habitations.

Le Plan de Prévention des Risques d’Inondation Val de Tours – Val de Luynes (crues de la Loire et du Cher) identifie également des enjeux en aléa « très fort » concernant des espaces naturels dans le lit mineur du Cher et les terrains entre le Cher et les digues : quelques habitats diffus (La Riche, St-Genouph, Savonnières, Villandry), 7 ponts (routiers et ferroviaires), 1 gazoduc, les 3 barrages de Larçay (avec écluse), Tours et Savonnières (avec ancien moulin), des équipements (bassin d’aviron, captage AEP…).

I.3.3.1.7 Déclarations de catastrophes naturelles

Si l’ampleur des grandes crues de 1856 et dans une moindre mesure 1940, n’a pas été observée depuis une longue période, des crues significatives ont eut lieu sur les 30 dernières années entraînant une situation de catastrophe naturelle sur certaines communes. Il s’agit notamment des crues de 1982 (8 décembre), 1983 (9 au 11 avril) et 2001 (2 au 9 mai), et dans une moindre mesure des crues de 1985 (9 au 19 mai), 1988 (13 au 15 mai) et 2008 (27 au 31 mai) Les communes ayant été le plus touchées par ces crues se situent plutôt dans la traversée du Loir-et-Cher. En Indre-et-Loire, les enjeux présents sont concentrés surtout sur les communes de Bléré et la Croix-en-Touraine.

Toutes les communes du SAGE ont fait l’objet d’un arrêté de reconnaissance de catastrophe naturelle de type « Inondations, coulées de boue et mouvements de terrain », fin décembre 1999 suite à la « tempête du siècle ».

Pour le risque strictement « Inondations et coulées de boues », 95 communes ont fait l’objet d’au moins un arrêté depuis 1982. Dans beaucoup de cas, il peut s’agir de coulées de boues suite à des orages.

C’est notamment le cas sur le bassin du Fouzon où les inondations ne sont pas considérées comme un risque majeur. La reconnaissance de catastrophe naturelle pour inondation peut également être liée à une remontée de nappe phréatique, cela a été le cas une fois sur la commune de Joué-lès-Tours en 2001.

I.3.3.2 Prévention du risque (outils réglementaires) I.3.3.2.1 Plan de Prévention des Risques (PPR)

Le Plan de Prévention des Risques naturels prévisibles (PPR ou PPRN) est un document d’urbanisme élaboré par les services de l’Etat, sous l’autorité du Préfet, en concertation avec les collectivités locales. Il réglemente l’utilisation des sols en fonction des risques naturels auxquels ils sont soumis dans le but de réduire l’exposition au risque ainsi que la vulnérabilité des biens et des personnes

Après enquête publique et approbation par arrêté préfectoral, le PPR est annexé au Plan Local d’Urbanisme (PLU) en tant que servitude d’utilité publique. Toute demande d’autorisation d’occupation ou d’utilisation du sol

doit alors être conforme à ce plan. Les SCOT doivent également prendre en compte la prévention des risques dans leur élaboration.

Les PPR ont été institués par la « loi Barnier » du 2 février 1995 relative au renforcement de la protection de l'environnement. Cette loi renforce et unifie l’action de prévention en substituant les PPR à toute autre procédure approuvée par les préfets :

le Plan de Surface Submersible (PSS ; 1935 ; libre écoulement des eaux et conservation des champs d’inondation),

le Plan d’Exposition aux Risques (PER ; 1982 ; indemnisation des victimes des catastrophes naturelles et incitation à la prévention ; le périmètre de prévention du risque (article R.111-3 du Code de

l’Urbanisme) ;

le Plan de Zones Sensibles aux Incendies de Forêt (PZSIF ; 1991).

I.3.3.2.2 Plan de Prévention du Risque Inondation (PPRI)

En France, les inondations représentent le risque naturel le plus courant.

Ainsi, le Plan de Prévention des Risques Naturels se décline en Plan de Prévention des Risques d'Inondation (PPRI) lorsqu'il vise à prévenir et limiter les conséquences de fortes crues.

Le PPRI est un document stratégique structuré comme le PPR. Il comprend donc :

un rapport de présentation : études entreprises, résultats, justifications des délimitations des zones exposées aux risques naturels, enjeux liés à l’occupation du sol, réglementations ;

un plan de zonage (document cartographique) : il délimite les zones susceptibles d’être inondées (zones inconstructibles, constructibles sous réserve d’aménagements particuliers ou constructibles) ; il est issu du croisement :

o des aléas (fréquence et intensité des phénomènes) : la délimitation des zones est basée sur les crues historique ou centennale ; sur le Cher aval, la crue de juin 1856 est considérée comme la plus forte crue connue, elle est supérieure à la crue centennale ;

o des enjeux à protéger (centre urbain inondable, autres zones urbaines inondables, secteurs à conserver comme zone d'expansion des crues…) ;

un règlement, qui fixe les mesures d'interdiction, de prévention et les prescriptions applicables dans les zones d’aléa afin de réduire leur vulnérabilité. Il définit les conditions d’aménagement qui s’appliquent aux constructions futures et existantes dans chaque zone d’aléa (contraintes constructives et/ou d’urbanisme ; par exemple hauteur du premier plancher d’une habitation nouvelle en zone inondable par rapport au niveau des plus hautes eaux connues).

Le PPRI prévoit également les mesures de prévention, de protection et de sauvegarde (plans de secours et d’évacuation) à mettre en œuvre par les propriétaires, les aménageurs et les collectivités locales ou les établissements publics.

Sur le territoire, 4 PPRI concernant la vallée du Cher sont approuvés : PPRI de la rivière Cher dans le département du Cher. Il s’étend

depuis la commune d’Epineuil-le-Fleuriel à la limite des départements Cher et Allier (SAGE Cher amont) jusqu’à Thénioux.

Il concerne 4 communes sur le territoire du SAGE Cher aval. Il a été approuvé le 3 novembre 2005.

PPRI du bassin du Cher dans le département du Loir-et-Cher. Il concerne les 28 communes riveraines du Cher dans ce département et la commune de Chabris. Il a été approuvé le 3 octobre 2000.

PPRI du Val de Cher dans le département de l’Indre-et-Loire. Il concerne 11 communes de Chisseaux à Véretz. Il a été approuvé le 19 février 2009.

PPRI Val de Tours - Val de Luynes qui s’étend sur les 13 communes riveraines du Cher à l’extrémité aval. Il a été approuvé le 29 janvier 2001 et concerne les inondations dues à la Loire.

Toutes les communes du Val de Cher sont donc exposées à un risque majeur d’inondation, caractérisé par des fortes hauteurs d’eau mais une faible probabilité d’apparition (1 sur 100 chaque année pour la crue centennale). L’importance du risque inondation dépend ensuite de l’habitat et des activités implantés dans le champ d’inondation.

Les bassins du Modon et du Fouzon ne sont pas concernés par un PPRI.