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RICHESSE FAUNISTIQUE 1. L'avifaune 23

Dans le document Avis 50.504 du 11 mars 2014 (Page 86-93)

DELIMITATION DE LA ZONE

2.3. RICHESSE FAUNISTIQUE 1. L'avifaune 23

Espèce.s bénéficiant d'un statut de protection: voir /i,~te enfin dechap~tre 2.3

Un des principaux intérêts de la future zone protégée relève de sa valeur pour 1'avifaune. La région de la Haute-Sûre est recherchée par un grand nombre d'espèces et joue un rôle important comme site relais pour les espèces migratrices. Ce rôle lui vaut de figurer en totalité dans la Zone de Protection Spéciale «Oiseaux» ZPS LU0002004 (directive 79/409/CEE), ainsi que dans la zone RAMSAR « Vallée de la Haute-Sûre» 3LU002 (voir ch. 1.2 Statuts de protection).

Les espèces évoquées ci-après sont toutes protégées au titre du RGD du 8 avril 1986 (voir p.58) et Il d'entre elles figurent sur l'annexe l de la directive« Oiseaux» 79/409/CEE.

La gélinotte des bois (Bonasa bonasia)C, gallinacé forestier qui affectionne les taillis de chêne dans la vallée de la Haute-Sûre, a été observée en amont du Bruch, au niveau du suintement alimentant le marais. Le cincle plongeur (Cinclus cinclusl est observé régulièrement en tant que nicheur. Les anciens barrages de retenue destinés à la pratique de l'abissage lui sont très favorables car c'est en ces lieux qu'il plonge dans le courant à la recherche d'invertébrés aquatiques. Le martin-pêcheur (Alcedo atthisl et la bécasse des bois (Scolopax rusticolal s'observent également dans la zone d'étude, mais plus rarement.

Le rare torcol founnilier (Jynx torquillat a été observé sur des remblais schisteux bien exposés au sud et à proximité d'une founnilière.

Le cours de la Sûre sert de lieu de repos hivernal et de nidification pour le canard colvert (Anas platyrhynchos). Celui-ci a notamment été observé près du marais de l'ancien camping (lieu-dit Tiierchen). Le héron cendré (Ardea cinereaf fréquente également la vallée.

Plusieurs espèces de pics ont été observées dans la val1ée, notamment dans les vestiges de hêtraies sur versant: le pic cendré (Picus canusf, le pic épeiche (Picoides major), le pic épeichette (Picoides minor), le pic mar (Dendrocopus medius/, le pic noir (Dryocopus martiusl et pic vert (Picus viridis).

Notons la présence des rapaces suivants: autour des palombes (Accipiter gentilisf, bondrée apivore (Pernis apivorusf, buse variable (Buteo buteo), faucon crécerelle (Falco tinnunculus), faucon hobereau (Falco subbuteof, milan noir (Mi/vus migrans,f et milan royal (Milvus milvusf. L'épervier (Accipiter nisw,/ trouve dans la réserve son biotope favorable, fonné de petits bois de versants et de haies arborescentes en alternance avec les milieux prairiaux ouverts.

Le retour de la cigogne noire (Ciconia nigral s'est amorcé depuis une dizaine d'années.

Des nichées régulières ont été observées non loin de la future zone protégée, en Belgique.

Une première nichée au Luxembourg a été notée en 1993. La vallée de la Haute-Sûre et les vallées tranquilles annexes pourraient constituer un habitat idéal pour la cigogne noire et il sera donc important de gérer la future zone protégée également dans cette optique.

23 Référence à la liste rouge des oiseaux du Luxembourg (Lëtzebuerger Natur- a Vulleschutzliga 1995) : (a) Ausgestorben. ausgrottet oder verschollen ; (b) Yom Aussterben bedroht : (c) Stark gefahrdet ; (d) Geflihrdet ; (e) Potentiell gefiihrdet.

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Zone protégée « Vallée de la Haute-Sûre - Bruch/Pont Misère»

A côté des espèces banales, présentes dans tout le pays (voir Annexe 2: Avifaune, liste des principales espèces observées depuis 1986), les espèces nicheuses suivantes, ont également été observées :

• alouette lulu (Lul/ula arboreaf

• bruant proyer (Emberiza calandrat

• pie-grièche grise (Lanius excubitorf

Les espèces suivantes sont de passage dans la réserve:

• bécassine des marais (Gallinago gallinagol

• busard saint-martin (Circus cyaneusl

• chouette effraie (Tyto a/bal

• faucon pèlerin (Falco peregrinusl

• grèbe castagneux (Tachybaptus rufico/lisf

• grèbe huppé (Podiceps cristatusf

• pigeon colombin (Coiumba oenas)**

• petit gravelot (Charadius dubiusf

• rousserolle effarvatte (Acrocephalus scirpaceusl

• traquet tarier (Saxicola rubretaf

• vanneau huppé (Vanellus vanellus/

• balbuzard pêcheur (Pandion haliaetus) (observé 1 fois/an en septembre au niveau du lac) Le statut de réserve ornithologique internationale RAMSAR dont bénéficie la vallée de la Haute-Sûre atteste de la grande qualité de cette zone pour l'avifaune. Or, un nombre restreint d'espèces spécialisées pour de tels milieux ne vient plus nicher dans la vallée. On peut supposer que l'état du site ne répond plus aux principales exigences de ces espèces, mais que des mesures de gestion particulières du milieu permettraient le retour de plusieurs oiseaux nicheurs. Sont ainsi visés en premier lieu: pipit farlouse (Anthus pratensis) , bergeronette printanière (Motacilla flavaf, hypolaïs ictérine (Hippolais icterinal, traquet tarier (Saxicola rubetral, loriot (Orio/us oriolusf et vanneau huppé (Vanellus vanellusf.

2.3.2. Les mammifères

Espèces bénéficiant d'un statut de protection: voir liste enfin de chapitre 2.3

La présence de la loutre (Lutra lutra) dans la vallée de la Haute-Sûre a été établie par B.

OveraJ24 en 1989, alors que l'espèce était considérée comme éteinte depuis 1965. C'est le seul mammifère de l'annexe Il de la directive 92/43/CEE présent dans la future zone protégée. Il faut préciser que la vallée de la Haute-Sûre constitue l'un des derniers bastions viables de la loutre du Benelux. En effet, l'espèce occupe, sans discontinuité, la partie de vallée comprise entre Martelange et le Pont Misère et sa présence a même été signalée bien en aval, à Dirbach. Rappelons qu'un animal mâle peut avoir un territoire s'étendant sur plus de 30 km de rivière. Des traces de loutre sont périodiquement observées dans la boue, à hauteur du marais du Tiierchen (ancien camping) ainsi que sur les berges de l'érablière de

24 OVERAL, B. (1989): La loutre dans la Haute-Sûre. - Bulletin de la Société Naturaliste Luxembourgeoise, 89.7-19

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Zone protégée « Vallée de la Haute·Sûre - Bruch/Pont Misère»

ravin développée sur le versant du Sue!. Ces observations de traces se font régulièrement, notamment en périodes neigeuses.

Un projet LIFE NA TURE loutre vient de recevoir l'approbation officielle de la Commission européenne. Le proposant est un partenariat belgo-Iuxembourgeois, entre d'une part le Parc naturel de la Haute-Sûre'et de la Forêt d'Anlier côté wallon et d'autre- part, les 2 Parcs naturels de la Haute-Sûre et de l'Our ainsi qu'OekoZenter, côté luxembourgeois. Ce projet vise à restaurer 1 'habitat de la loutre pour permettre sa recolonisation, mais également favoriser les contacts entre populations pour lutter contre J'érosion génétique (voir eh.8.6.4).

Le chat sauvage (FeUs si/vestris) est présent dans les massifs forestiers de la vallée de la Haute-Sûre. Une étude de M. Moes sur l'état du chat sauvage au Luxembourg cite sept observations depuis 1970 dans la ,région de la future zone protégée de la vallée de la Haute-Sûre, dont 6 après 1989. Dans le périmètre de ]a réserve, cette espèce farouche à rayon d'action très grand, a été observée au Boufels (1989), au Biken (1992), au Pont Misère (1970) et à la ferme de Martelinville (1989,1992). De nouvelles observations ont été faites par le biologiste Wolff au Rommerlerhaff et au Moulin de Bigonville en 2002 et un inventaire à l'échelle du pays est actuellement en cours de réalisation,

A hauteur du Moulin de Bigonville, au cours de l'été 1992, C. Junck25 a pu observer la musaraigne de Miller (Neomys anomalu:-.J Il s'agit des premières observations de cette espèce dans le pays. D'après Junck, l'ensemble des observations, prouve l'intérêt écologique de la Haute-Sûre et démontre que la vallée est encore dans un état naturel satisfaisant.

Par ailleurs, le rat musqué (Ondatra zibethicus), espèce non indigène26 , également présent dans la zone, est devenu un prédateur redoutable des mollusques de ces cours d'eau, dont le rare Unio Crassus qu'il affectionne tout particulièrement, mettant en danger la population restante. Pour garantir la survie de cette population, une campagne de piégage des rats musqués a été décidée et engagée début 2005 (voir ch. 2.3.4).

De nombreuses autres espèces, typiques des forêts luxembourgeoises, s'observent également sur le site. Outre la présence du chevreuil (Capreolus capreolus), dont le lieu de prédilection correspond aux nombreux versants boisés, et du sanglier (Sus scrofa), qui occasionnent une chasse locale active, on relève la présence du blaireau (Meles meles), du renard (Vulpes vu/pes), de la martre (Martes martes), de l'hermine (Mustela erminea), du putois (Mustela putoris), du hérisson (Erinaceus europaeus), du lièvre (Lepus europaeus) et de J'écureuil

(Sciurus vulgaris).

Il faut également noter les observations récentes effectuées sur les chauves-souris et qui attestent de la présence de 3 espèces dans la zone d'étude: la pipistrelle commune (Pipistrel/us pipistrellus), le vespertilion de Daubenton, (Myotis daubentonii) et l'oreillard roux (P/ecotus auritus), espèces toutes trois inscrites sur la liste rouge et les deux dernières comme espèces menacées27 •

25 JUNCK, C. (1993): Erstnachweis der Sumpfspitzmaus, Neomys anomalus Cabrera, 1907, in Luxemburg. -Bulletin de la Société Naturaliste Luxembourgeoise, 94, 111·116

26 Projet en cours de monitoring de l'expansion géographique de quelques espèces de mammifères au Luxembourg: le castor d'Eurasie, Je chien viverin, le ragondin, le rat musqué, le raton laveur et le vison d'Amérique - L. Schley (www.Emwelt.lu)

27 Harbusch,

c.,

Enge1, E. und Pir, J. B. (2002): Die Fledennause Luxemburgs. - Ferrantia 33, Travaux scientifiques du Musée national d'histoire naturelle Luxembourg

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Zone protégée ({ Vallée de la Haute-Sûre Bruch/Pont Misère»

2.3.3. L'ichtyofaune et les macroinvertébrés

Espèces bénéficiant d'un statut de protection: voir liste en fin de chapitre 2.3

Le déversement accidentel dans la Sûre d~acide monochloracetique, en avril 1990, avait' détruit à 95% la faune piscicole depuis Martelange jusqu'au lac de barrage. Une pêche électrique réalisée au Moulin de Boulaide, 12 jours après la pollution, a révélé que la biomasse avait chuté à 9 kg par hectare, contre 364 kg/ha en octobre 1989.

La pêche électrique effectuée à cette époque (octobre 89) avait montré que les espèces les plus abondantes étaient le chevaine (Leuciscus cephalus) (37,4%), la vandoise (Leuciscus leuciscus) (30,9%), la truite de rivière (Salmo trutta fario) (13,2%) et le gardon (Rutilus rutilus) (12%) ; les autres espèces présentes telles que le goujon (Gobio gobio), le barbeau (Barbus barbus), l'ombre (Thymallus thymallus), le hotu (Chondrostoma nasus), l'anguil1e (Anguilla anguilla) et le chabot (Cottus gobio) n'étant que faiblement représentés (au total 6,5%). La présence relativement importante de la truite de rivière, par rapport à la typologie du cours d'eau, pouvait s'expliquer par le repeuplement pratiqué par les locataires de pêche alors que l'importance du gardon était vraisemblablement due à la migration vers l'amont de la blanchaille à partir du lac de barrage.

Des pêches électriques, réalisées sur la Sûre supérieure en 1996, au pont de Grumelange et au barrage de Boulaide avaient démontré une nette évolution de la faune piscicole, en 7 ans, suite à l'accident de 1990. On observait notamment que le repeuplement était en grande partie réalisé à partir de la blanchail1e remontant du lac, par la passe à poissons, alors que la faible représentation de la truite fario attestait des difficultés de reproduction locales avec la régression des frayères potentielles.

• Au barrage de Boulaide, 19 espèces différentes de poissons ont été relevées en 1996 pour un total d'environ 960 poissons. Les espèces les plus présentes étaient par ordre d'importance, le goujon (Gobio gobio)* (25,2%), le vairon (Phoxinus phoxinus) (21%), le chevaine commun (Leuciscus cephalus) (11,9%), le spirlin (Alburnoides bipunctatus) (9%), le gardon (Rutilus rutilus) (7,7%) et la vandoise (Leuciscus leuciscus) (6,3%). La majorité de ces espèces mesuraient entre 5 et 20 cm. La truite de rivière (Sa/mo trulla fario) (4,6%) était également présente, sa taille variant entre 10 et 40 cm.

• Toujours en 1996, au pont de Grumelange, plus de 1600 individus avaient été prélevés pour seulement 14 espèces différentes. Les pêches électriques réalisées au cours des années 2001, 2002 et 2003, au même emplacement, permettent d'actualiser ces données.

Ainsi, ce sont 1143 individus de 15 espèces différentes qui ont été prélevées en 2001, 12] 5 individus également de 15 espèces différentes en 2002, mais 3706 individus de 19 espèces différentes en 2003.

Les pêches électriques effectuées entre 2001 et 2003 au Pont de Grumelange font apparaître que le cheptel a triplé en 3 ans, notamment en raison du décuplement de la population de vairon (Phoxinus phoxinus), passée de 176 individus à plus de 1800 (49,2% en 2003). On note globalement de grandes variations par espèce, les espèces les plus présentes, outre le vairon, étant la loche (Barbatula barbatula) (19,6% en 2003) et le goujon (Gobio gobio) (13,3% en 2003). Le nombre de chabots (Couus gobio), espèce de l'annexe II de la directive européenne Habitat-faune-flore, a également triplé en 3 ans et la présence de la petite

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Zone protégée <1 Vallée de la Haule-Sûre - Bruch/Pont Misére JI

lamproie (Lampetra planeri), autre espèce de j'annexe II, a été observée en 2002 et 2003 (deux individus). L'ablette spirlin (Alburnoides bipunctatus) est également bien représentée et en croissance (5,7% en 2003) . Les populations de truites fario sont par contre en régression constante et sensible (de 21 individus à 7, soit 0,2% en 2003) alors que celles de J'ombre augmentent (de 14 individus à 40, soit 1,1% en 2003).

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Pêche électrique en amont de Grumelange (Lot 261

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;"~i~se Fi~l1?.I1~l!dürf~fl.ganzjahrig nidl.! gefischt we.r:.<i(;~ ____. _ _ _ _ Qu.lle Admini"""ion d. l, G"tion d. l'Eau, 2004

§

lm LoI 26 wurden 2003 2460 Slück Forellenbrul ausgeselzt, d. h. im Vergleich zur Elektrobejischung am 17/06/03, die nur 7 Bachforellen erfaJ3te, muJ3 hier überwiegend die Bachforelle gejischt werden.

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Cette évolution demontre que la population de la Sûre est toujours en cours de reconstitution depuis l'accident de 1990 et que la rivière n'a pas achevé sa restauration comme rivière à barbeaux de type supérieur, ni retrouvé son équilibre. Les espèces dont le nombre augmente sensiblement sont les espèces exigentes sur la qualité de l'eau, dont la petite lamproie.

L'importance du goujon, qui recherche les eaux claires et rapides, et celle du vairon, indicateur d'eaux bien oxygénées, est également significative. Les récents efforts de collecte et traitement des eaux usées eontribuent sans doute à cette situation. En ce qui concerne la faible représentation de la truite, on peut émettre 1 'hypothèse que le défieit hydrique et la baisse de niveau d'eau des dernières années a provoqué une réduction des rapides dans cette section de la Sûre, en nombre et en importance, cette évolution étant défavorable à la présence de la truite,

L'ichtyofaune présente dans la future zone protégée est donc relativement riche et diversifiée et favorise le maintien de la population de loutres dans la vallée de la Sûre, Une

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Zone protégée « Vallée de la Haute-Sûre - Bruch/Pont Misère )1

passe à poissons permet la remontée des poissons depuis la retenue principale vers la retenue du Pont Misère et donc vers la zone de la future zone protégée en amont. La pêche est interdite aux abords de cette passe à poissons (voir ch. 5.3).

En ce qui concerne la faune des macroinvertébrés, on a pu constater leur recolonisation relativement rapide seulement quelques mois après l'accident de 1990. Actuellement, les familles plus ou moins tolérantes aux pollutions prédominent largement sur les familles les plus sensibles (Plécoptères, par exemple) et ce manque de diversité des espèces prouve que l'état naturel n'est pas encore atteint. Le développement de cette faune macroinvertébrée, servant de nourriture aux poissons, est un préalable indispensable à la reconstitution du cheptel de poissons.

2.3.4. Les mollusques

Espèces bénéficiant d'un statut de protection: voir liste enfin de chapitre 2.3

Il faut également signaler la présence de 4 mollusques appartenant au groupe des invertébrés28 :

L'anodonte des canards (Anodonta anatina) : on estime la population totale à plus de 1000 individus dans la zone, malgré une présence en forte régression vers Martelange;

la population semble globalement bien structurée;

L'anodonte des cygnes (Anodonta cygnea) : la population présente dans le lac de barrage remonte sur 2 km en amont du Pont Misère, dans les zones d'eaux stagnantes et les bras morts; elle comprend quelques centaines d'individus et semble en voie de vieillissement;

La mulette épaisse (Unio crassus) : on décompte encore plusieurs dizaines de mi11iers d'individus à 2 km environ du Pont Misère vers l'amont, en direction de Martelange, mais la structure d'âge de cette population semble fortement altérée. Une autre population de quelque 6000 individus s'est développée vers la frontière belge. Les zones les plus peuplées, entre le Moulin de Bigonville et la Ferme d'Oeil, sont très sérieusement menacées par le rat musqué qui est un redoutable prédateur de l'espèce, et menace de la faire disparaître en 5 ans. Les autorités en charge de l'environnement viennent d'engager, début 2005, une campagne de piégeage du rat musqué pour en contrôler la répartition (voir point sur le rat musqué) ;

La moule perlière (Margaritifera margaritifera) : les quelques reliques de cette espèce qui subsistaient dans le secteur d'étude semblent avoir disparu, mais on dénombre encore une centaine d'exemplaires en amont de la frontière belge;

La mulette épaisse et la moule perlière sont deux espèces figurant à l'annexe II de la directive européenne « Habitat-faune-flore ».

28 Source: M. Klaus Groh, septembre 2004

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Zone protégée « Vallée de la Haule-Sûre - Bruch/Pont Misère ))

2.3.5. Les reptiles et batraciens

Espèces bénéficiant d'un statut de protection: voir liste en fin de chapitre 2.3

La couleuvre à collier (Natrix natrix) fréquente les abords de la Sûre alors que la couleuvre coronelle (Coronella austriaca) se prélasse au soleil sur les remblais rocheux, les rochers en place ou les vieux ponts en pierre de la Sûre. La salamandre tachetée (Salamandra salamandra) affectionne les suintements et les petites sources de versant.

Quelques tritons fréquentent le petit plan d'eau du marais de Tiirchen, en amont du Bruch, ainsi que la zone du bas-marais: il s'agit du triton vulgaire (Triturus vulgaris), du triton alpestre (Triturus alpes tris) et du triton palmé (Triturus helveticus).

La grenoui1le rousse (Rana temporaria) a été observée à la confluence du Schwaerzerbaach et de ]a Sûre, tandis que la grenouille verte (Rana lessonae), espèce peu commune en Ardennes a pu être observée au bas-marais de Tiirchen (camping). La présence du crapaud commun (Bufo bufo) et de l'alyte accoucheur (A~vtes obstetricans) est également attestée dans la zone d'étude29 •

Le lézard vivipare (Lacerta viviparia) occupe les différentes zones humides de la future zone protégée, mais il fréquente également les dalles rocheuses ensoleillées du Houfels, tout comme le lézard des murailles (Podacris muralis).

2.3.6. L'entomofaune

Espèces bénéficiant d'un statut de protection: voir liste enfin de chapitre 2.3

Des relevés détaillés récents sur l'entomofaune font défaut. Néanmoins, certaines espèces avaient été observées lors des travaux de terrain en été 1993.

La dolomède (D%medes fimbriatus), un arachnide fortement lié aux zones humides, est présente dans le marais du bras mort de Bigonville et dans la zone humide Puetzschlicht.

Les papillons inféodés aux espèces végétales du marais du bras mort de Bigonville sont nombreux et représentent des espèces parfois rares, notamment le nacré de la bistorte (Proc/ossiana eunomia) et le gazé (Aporia crataegi). Ont également été observés Nemotis metallicus aux très longues antennes (papillon nocturne de petite taille de la famille des Incurvariidae), Deilinia (Gabera) pusaria (de la fàmille des Geometridae), commune sur aulne glutineux et Lycaena hippothoe.

Quelques fourmilières de la fourmi rousse des bois (Formica rufa)

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sont localisées dans les forêts.

Par ai11eurs, selon la littérature disponible, différentes espèces de libellules des eaux courrantes ont été également observées dans la zone d'étude3o, notammel)t au Moulin de

29 Proess, R. (Hrsg.) (2003): Verbreitungsatlas der Amphibien des Gro13herzogtums Luxemburg. - Ferrantia 37, Travaux scientifiques du Musée national d'histoire naturelle Luxembourg

30 Roland Proess und Ralph Baden: Die Libellen der FlieBgewasser Luxembugs. Teil) : Norden und Westen des Landes (lnsecta, Ondata) - Bull. Soc. Nat. Luxembourg, 98 (1997) p.l ] 3-] 28

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Zone protégée li Vallée de la Haute-Sûre - Bruch/Pont Misère }}

Boulaide et à Michelau. On y trouve notamment les plus importantes populations de deux espèces menacées de disparition, comme Onychogomphus focipatus et Gomphus vulgatissimus. On y trouve également de grandes populations de Calopteryx splendens, Calopteryx virgo et Platycnemis pennipes.

11 en est de même des orthoptères: des criquets ont été observés dans les secteurs chauds et ensoleillés des anciennes ardoisières de Martelange et de Rombach, comme l 'Oedipoda caerulescens et le Myrmeleotetix maculatus, tous deux sur la liste rouge, alors qu'on trouve des populations de grillons champêtres (Grillus campestris) dans le secteur Pont Misère MiIlbech31 •

2.3.7. Espèces animales protégées

Liste des espèces animales présentes protégées (niveau national et européen)

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