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❖ Un mélange d’HE sur des ulcères cancéreux malodorants(92) :

Les essais se sont déroulés dans un service hospitalier en réponse à une situation où les médicaments et traitements topiques à disposition n’étaient pas adaptés pour diminuer l’odeur nauséabonde émanant de lésions cancéreuses. Trente patients souffrant de cancers de la tête et du cou accompagnés d’ulcérations nécrotiques infectées malodorantes ont reçu une antibiothérapie orale ou systémique de quelques jours associée au nettoyage au long cours de leur ulcère avec une préparation contenant un mélange d’HE basé sur l’Eucalyptus (Kielmix®). Une disparition de l’odeur (en quelques jours), un effet antibactérien, anti-inflammatoire et une ré-épithélisation ont été constatés, apportant une nette amélioration de la qualité de vie des patients. L’un d’entre eux a rapporté une diminution de la douleur après l’aromathérapie, mais d’autres ont signalé l’apparition d’une sensation de brûlure disparaissant toutefois en quelques minutes.

❖ Observations de malades(20)(67) :

De nombreux témoignages de praticiens décrivant des traitements anti-infectieux par les HE réalisés avec succès chez des malades sont retrouvés dans la littérature. Certains d’entre eux furent mis en place à la suite de traitements allopathiques classiques inefficaces. Les auteurs ne nient bien entendu pas qu’au-delà des succès mis en avant, des échecs thérapeutiques furent également constatés. En général, le point commun de ces traitements réside dans une prise en charge individuelle et globale du patient, associant une action anti-infectieuse à un rééquilibrage de terrain et à des mesures hygiéno-diététiques souvent indispensable à la guérison sur le long terme du malade. Ces observations ne peuvent certes entrer entièrement dans le champs d’une validation scientifiquement admise mais elles n’en sont pas moins factuelles, et étant donné leur nombre et le fait que certaines furent publiées, elles sont à considérer sérieusement et incitent bien entendu la poursuite des recherches dans ce domaine.

EN RESUME

Les HE ont prouvé non seulement de manière empirique mais aussi lors d’études scientifiques leur réelle capacité de lutte anti-infectieuse, parfois même sur des MO résistants aux médicaments allopathiques classiques. Les données disponibles bien que limitées permettent de motiver leur utilisation aussi bien en prévention qu’en curatif sur des pathologies bénignes ou sévères et également en association aux traitements allopathiques scientifiquement validés.

Cependant, d’un point de vue strictement scientifique si l’on souhaite ouvrir la voie à une extension de leur utilisation en médecine courante, une poursuite des recherches est bien entendu indispensable dans le but de mieux comprendre les mécanismes d’action de ces substances à la composition complexe et surtout de déterminer certains critères pharmacologiques relatifs notamment à leur composition, aux proportions des molécules aromatiques à respecter chez dans les HE à usage thérapeutique, à la pharmacocinétique et la biodisponibilité, aux doses à administrer, aux populations cibles, aux interactions médicamenteuses et enfin à leurs potentiels effets indésirables. Au-delà de l’aspect pharmacologique, ces recherches pourraient donner lieu à l’élaboration de critères permettant une uniformisation et un encadrement de l’usage des HE.

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II.

ZOOM SUR SEPT INFECTIONS COURANTES A L’OFFICINE

Quotidiennement le pharmacien est sollicité au comptoir afin de répondre à la demande de patients souffrant d’infections plus ou moins bénignes.

Après avoir éliminés d’éventuels signes de gravité ou autres facteurs nécessitant de diriger le patient vers la consultation médicale, le pharmacien dispose de plusieurs solutions.

Les traitements allopathiques sont les plus fréquemment proposés, ils consistent soit en des traitements à visée uniquement symptomatique ne permettant pas d’inhiber les microorganismes infectieux au cas où le système immunitaire de l’individu n’y parvenait pas seul, ou alors en un nombre restreint de produits anti-infectieux non listés à l’activité parfois insuffisante.

L’aromathérapie, avec son potentiel anti-infectieux appréciable associé souvent à des actions sur la symptomatologie des pathologies traitées s’avère être une alternative de choix lors du conseil prodigué à l’officine. Elle peut être un moyen d’enrayer une infection débutante ou installée afin d’éviter la prise répétée d’antibiotiques, de stimuler l’immunité d’un individu et de renforcer son terrain dans un but préventif ou curatif, et enfin elle peut être un complément aux traitements anti- infectieux allopathiques qui renforcera leur activité et/ou limitera leurs éventuels effets indésirables. C’est pour ses raisons que j’ai choisi d’étudier quelques pathologies infectieuses parmi celles le plus souvent rencontrées au comptoir et pour lesquelles le conseil officinal classique reste parfois limité, afin ensuite de proposer des traitements par les huiles essentielles réputés ou démontrés efficaces et relativement simples à mettre en œuvre.

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L’ACNE JUVENILE

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DEFINITION

L’acné est un pathologie inflammatoire du follicule pilosébacé souvent motif de consultations médicales ou de demandes de conseils à l’officine. Multifactorielle, elle est principalement due à une hyperséborrhée d’origine hormonale (source de nutriments pour Propionibacterium acnes), à une hyperkératinisation induisant une obstruction des pores de la peau, et à la colonisation du follicule pilosébacé par la bactérie P. acnes (favorisée par l’hyperséborrhée) à action comédogène et pro- inflammatoire.

EPIDEMIOLOGIE

Cette affection courante touche à des degrés divers 70 à 80 % des adolescents et jeunes adultes. Apparaissant généralement à la puberté, elle disparaît le plus souvent à l’âge adulte. Cependant, d’autres formes existent, elles peuvent être plus sévères (acné nodulaire, fulminans), toucher les nourrissons ou d’étiologie particulière comme celles induites par des médicaments, des cosmétiques ou des produits chimiques.

Des facteurs influencent l’apparition ou la sévérité de l’acné, tels que la présence d’un terrain génétique favorable, un déséquilibre du microbiote intestinal, le tabac (la nicotine particulièrement), le stress ou encore l’alimentation (dont le rôle est encore discuté).

CLINIQUE

Initialement on retrouve une hyperséborrhée du visage s’associant par la suite à des lésions généralement polymorphes pouvant être de nature rétentionnelle (comédons ouverts ou fermés), ou inflammatoire (papules, nodules). Elles siègent principalement sur le visage mais une extension est possible sur d’autres zones telles que le dos, les épaules et le décolleté.

Sans traitement, la guérison est spontanée dans 90 % des cas vers 18-20 ans.

PREVENTION

Afin d’éviter l’aggravation de l’acné et pour un entretien optimal de la peau : ▪ Eviter de manipuler les boutons ;

▪ Proscrire les nettoyages répétés agressifs ;

▪ Ne pas utiliser de produits abrasifs, ni de savons de Marseille irritants et asséchants ; ▪ Utiliser le maquillage avec parcimonie et bien se démaquiller le soir ;

▪ Eviter les expositions solaires épaississant l’épiderme responsables d’une poussée de boutons au retour des vacances et appliquer une protection solaire non comédogène adaptée ; ▪ Se raser avec une mousse adaptée antibactérienne et éviter les lotions après-rasage

alcoolisées.