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Retour sur l’hypothèse générale et sur les objectifs de recherche

Chapitre 4 Expérimentation de la méthode formelle dans un projet SOLAP

5.1 Retour sur l’hypothèse générale et sur les objectifs de recherche

Cette recherche a tout d’abord fait état de la nécessité de prévenir les risques d’usages inappropriés des cubes spatiaux. Elle a de plus soulevé, par une analyse juridique, l’importance et l’obligation des producteurs de s’impliquer dans le cadre de cette prévention. Ces derniers sont actuellement dépourvus de moyens formels leur permettant de rencontrer cette exigence, et cette recherche a donc tenté de combler spécifiquement ce vide. Suite à une analyse préliminaire du contexte de production des cubes spatiaux, il a été déterminé que l’hypothèse générale de cette recherche serait qu’une méthode formelle d’identification et de gestion des risques, une fois

intégrée aux méthodes traditionnelles de développement de système, pourrait aider les producteurs de cubes spatiaux à prévenir les usages inappropriés de ceux-ci. Plusieurs objectifs spécifiques ont été ciblés afin de confirmer ou d’infirmer

cette hypothèse. Les paragraphes suivants décrivent donc comment chacun de ceux-ci a été répondu.

Le premier objectif visait à approfondir les connaissances relatives aux méthodes de gestion et de communication (c.-à-d. mise en garde) du risque. Le Chapitre 2 présente à cet effet une revue de concepts qui se divise en deux volets. Le premier volet expose les notions reliées à la gestion du risque dans les projets, puis celles provenant plus spécifiquement de la norme Guide ISO/CEI 51 [1999] utilisée pour réduire le risque engendré par l’utilisation de produits, procédés ou services. Cette revue a donc permis d’obtenir une connaissance générale des principes sous-jacents à la gestion du risque, qui a ensuite été enrichie par l’ajout de concepts spécifiques à la production de systèmes et de produits. Le deuxième volet du chapitre se consacre quant à lui à la communication du risque par l’emploi des mises en garde. Il présente à cet effet les principes importants régissant leur conception; ces principes proviennent des diverses recherches effectuées sur ce sujet dans les domaines de l’ergonomie et de la psychologie ainsi que des normes ANSI Z535.4 [2007] et ISO 3864-2 [2004].

Les trois objectifs suivants consistaient successivement à déterminer une typologie des principaux risques d’usages inappropriés des cubes spatiaux, à proposer différentes

options afin de les traiter et à concevoir un outil de référence pour les documenter. Ces objectifs ont été répondus grâce à l’élaboration de la méthode formelle d’identification et de gestion des risques d’usages inappropriés des cubes spatiaux qui est proposée au Chapitre 3. Cette méthode, qui s’insère dans le processus de développement des cubes spatiaux, est issue de l’intégration des concepts présentés au Chapitre 2. Un certain nombre d’entre eux ont de plus été modifiés afin qu’ils puissent correspondre davantage au contexte SOLAP. Nous avons donc redéfini le concept de dommage afin qu’il ne soit plus considéré comme une blessure physique potentielle infligée à une personne, mais plutôt comme un usage possible inapproprié d’un cube spatial. Nous avons ensuite présenté en détail la méthode proprement dite de gestion du risque. Cette méthode propose, entre autres, une classification des risques afin de faciliter leur identification au cours du développement des cubes spatiaux. Les risques ont ainsi été classifiés selon leur source de provenance, ce qui a donné lieu à quatre grandes familles de risque : les risques liés aux données sources transactionnelles, aux opérations ETL, au modèle du cube et aux fonctionnalités SIG et OLAP. Ces familles ont par la suite été subdivisées en catégories et un exemple a été donné pour chacune afin de faciliter leur compréhension. Cette classification constitue donc un excellent outil de référence qui pourra être amélioré au cours de futurs projets de développement de cubes spatiaux. Le processus de gestion du risque propose également différentes options et mesures afin de gérer et réduire les risques identifiés. La communication de mises en garde à l’utilisateur constitue la mesure de prévention des risques qui a été la plus étudiée au cours de cette recherche; nous avons donc émis plusieurs recommandations relatives à leur conception. Finalement, nous avons proposé un modèle de Plan de Management des Risques (PMR) afin de faciliter la mise en œuvre et la documentation de la méthode proposée. Ce plan contient une courte description de la méthode, la classification des risques et des formulaires pour décrire les risques identifiés et les mises en garde qui seront divulguées aux utilisateurs.

Le dernier objectif de la recherche consistait à tester la méthode d’identification et de gestion des risques dans le cadre d’un projet concret de développement de cubes spatiaux. Le projet, qui consistait principalement à produire un prototype permettant de localiser les populations les plus vulnérables aux changements climatiques, a été choisi puisqu’il possédait des caractéristiques propices à la découverte d’un large éventail de risques. Le chapitre 4 a donc décrit à cet effet le déroulement des essais qui ont été réalisés ainsi que les principaux résultats et constats qui ont pu être

dégagés. Une trentaine de risques, répartis dans deux cubes différents, a au total été identifiée. Ces risques sont principalement liés aux données sources transactionnelles et aux opérations ETL qui ont été réalisées sur celles-ci. Ils ont donc été majoritairement décelés au cours des phases d’analyse et d’inventaire des données ainsi que lors de la réalisation des cubes. Cinq risques ont ensuite été sélectionnés afin d’effectuer entièrement la méthode de gestion du risque. En somme, cette expérimentation a permis d’enrichir et d’améliorer la classification des risques ainsi que la méthode proprement dite. Elle a de plus suscité une prise de recul face à la validité de la méthode et une évaluation de ses principaux impacts.

L’atteinte des cinq objectifs spécifiques nous permet donc de conclure que l’objectif principal de cette recherche a été atteint. Cet objectif consistait à concevoir une

méthode générique permettant d’identifier et de gérer les risques reliés à l’utilisation d’un cube spatial et de constater les impacts, tant sur les plans juridiques et que méthodologiques, d’appliquer une telle méthode. L’atteinte de

cet objectif principal a également permis de réunir un ensemble d’informations et de constatations qui nous permettent maintenant de confirmer ou d’infirmer notre hypothèse :

1. Considérant le fait que la méthode proposée dans ce mémoire permet de considérer les caractéristiques des utilisateurs ainsi que les usages prévus des cubes produits (cf. Chapitre 3);

2. Considérant que cette méthode constitue un cadre méthodologique strict (approche par étapes accompagnée d’outils de documentation) (cf. Chapitre 3);

3. Considérant que cette méthode propose une classification des risques d’usages inappropriés des cubes afin de faciliter leur identification (cf. Chapitre 3);

4. Considérant que cette méthode propose différents moyens afin de gérer et de réduire ces risques (cf. Chapitre 3);

5. Considérant que cette méthode propose un outil de documentation (Plan de Management des Risques) qui résume celle-ci et qui fournit des formulaires permettant de documenter adéquatement les risques et les mises en garde (cf. Chapitre 3);

6. Considérant que cette méthode favorise l’adoption d’un comportement responsable chez les producteurs (cf. Chapitre 4);

7. Considérant que cette méthode constitue un processus subjectif qui facilite son appropriation chez les producteurs (cf. Chapitre 4);

8. Considérant les limites de l’expérimentation réalisée (cf. Chapitre 4);

Selon la prépondérance de la preuve (données et constats recueillis), nous concluons que l’hypothèse générale de cette recherche est confirmée; la méthode formelle d’identification et de gestion des risques, une fois intégrée aux méthodes traditionnelles de développement de système, aiderait les producteurs de cubes spatiaux à prévenir les usages inappropriés de ceux-ci. Compte tenu des limites des essais effectués, il demeure pertinent de tester à nouveau la méthode dans d’autres projets de développement de cubes spatiaux afin de recueillir d’autres données ou constats qui permettront de qualifier plus exactement ou de manière plus nuancée l’hypothèse avancée dans le cadre de cette recherche.