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Chapitre 4 Expérimentation de la méthode formelle dans un projet SOLAP

4.5 Constats

Malgré certaines limites attribuables à l’expérimentation, des constats intéressants ont pu être dégagés. Les prochains paragraphes résument donc ceux-ci.

4.5.1 Premier constat : l’adoption d’un comportement responsable La mise en application d’une méthode d’identification et de gestion des risques facilite et impose une certaine prise de conscience des producteurs face à la qualité, tant interne qu’externe, des cubes qu’ils produisent. Elle demande constamment au producteur de se questionner et d’évaluer la pertinence et la qualité des données sources qu’il utilise, la qualité du modèle des cubes, les impacts occasionnés par l’application d’opérations ETL ou l’utilisation de fonctionnalités SIG et OLAP, etc. De plus, elle contraint le producteur à identifier les situations potentiellement dangereuses pour l’utilisateur, ainsi qu’à chercher et à mettre en œuvre des solutions qui viendront diminuer les effets et la probabilité qu’elles surviennent. Cette méthode incite conséquemment le producteur à adopter un comportement responsable face à l’utilisateur.

4.5.2 Deuxième constat : documentation rigoureuse, mais qui produit des informations riches

L’intégration d’une méthode d’identification et de gestion des risques dans le processus de développement d’un cube entraîne nécessairement du temps et des efforts supplémentaires dans la réalisation de celui-ci. Bien qu’elle puisse paraître coûteuse, la documentation rigoureuse des risques apporte toutefois des informations riches et uniques qu’il aurait été difficile d’obtenir d’une tout autre façon. Celles-ci permettent

ainsi au producteur d’évaluer le niveau global de dangerosité associé aux cubes produits, de faciliter la production des métadonnées, d’un manuel ou d’une formation destinés aux usagers et surtout, elles constituent une preuve accablante qu’il a agi de manière responsable et ce, en conformité avec les obligations juridiques dont il est tenu.

4.5.3 Troisième constat : un processus subjectif qui facilite son adoption chez les producteurs

Bien qu’elle soit appliquée le plus rigoureusement possible, la méthode d’identification et de gestion des risques proposée dans cette recherche constitue en soi un processus subjectif; deux personnes différentes qui appliquent cette méthode lors du même projet de développement d’un cube pourraient fort bien détecter un nombre différent de risques ainsi que les classifier et les évaluer de façon différente. Ceci demande ainsi au producteur de se doter de ressources complémentaires, compétentes et expérimentées afin de pouvoir identifier un maximum de risques et de les évaluer le plus exactement possible. Elle requiert également de suivre les risques de façon régulière afin de mettre à jour les actions entreprises afin de les gérer. Le producteur pourrait de plus impliquer davantage l’utilisateur lors du choix de la stratégie de traitement du risque, ce qui permettrait, dans une certaine mesure, de réduire l’effet de cette subjectivité. La présence de celle-ci apporte néanmoins un avantage majeur : elle rend la méthode plus accessible aux producteurs comparativement à des méthodes plus lourdes et complexes où l’on tente par exemple de quantifier précisément l’incertitude associée à des données. Ceci pourrait donc constituer un facteur favorable et incitatif à l’adoption d’un comportement responsable chez les producteurs en matière de prévention des usages inappropriés.

4.6 Synopsis

Ce chapitre présente le déroulement et les résultats de la phase d’expérimentation qui a été réalisée dans le but d’améliorer et de vérifier la validité de la méthode d’identification et de gestion des risques proposée dans ce mémoire. Tout d’abord, la section 4.1 du chapitre donne une description générale du projet de développement au cours duquel les essais ont été réalisés. Rappelons que ce projet a pour objectif de développer des cubes spatiaux permettant de mieux comprendre les vulnérabilités de santé reliées aux changements climatiques. Il a de plus nécessité l’implication de

plusieurs ressources provenant de différents milieux (santé, sécurité publique, municipal, climatologie et géomatique). Deux cubes spatiaux ont ainsi été produits : le premier permet de localiser les populations vulnérables en fonction de divers facteurs médicaux et socio-économiques alors que le second permet quant à lui de les cibler en fonction des types et des caractéristiques des bâtiments présents sur le territoire. La section 4.2 enchaîne par une description du déroulement de l’expérimentation qui a été divisée en deux phases, soit la phase de préparation et la phase d’application. La phase de préparation a principalement été dédiée à l’identification et à l’analyse de l’utilisation prévue des cubes et des groupes d’utilisateurs probables. Puisque le profil des utilisateurs était très variable, il a été décidé d’effectuer le processus de gestion du risque en considérant celui qui était le moins compétent du groupe; cet usager se caractérise par une connaissance limitée des données sources intégrées aux cubes ainsi que par une faible expertise reliée à la référence spatiale et à la technologie SOLAP. La phase de réalisation des essais s’est quant à elle déroulée de façon parallèle avec le développement des cubes et ce, en collaboration avec la professionnelle de recherche Eveline Bernier. Afin de favoriser une identification maximale des risques, une communication régulière a été maintenue entre les deux ressources attribuées aux essais et une documentation rigoureuse du développement des cubes a été réalisée. La section 4.3 du chapitre présente une description et une analyse des résultats obtenus suite à l’expérimentation. Un total de 30 risques d’usages inappropriés a ainsi été identifié au cours des essais. Notons que près des trois quarts de ces risques sont liés aux données sources transactionnelles et aux opérations ETL effectuées sur celles- ci. Les risques ont par conséquent été identifiés en majorité au cours des phases d’analyse et d’inventaire des données sources et de réalisation des cubes. Cinq risques parmi les trente identifiés ont été sélectionnés pour exécuter le processus entier de gestion du risque. Ces risques ont été documentés de façon rigoureuse en employant les formulaires destinés à cette fin.

Finalement, les sections 4.4 et 4.5 ont exposé, dans l’ordre, les principales limites et recommandations relatives à l’expérimentation ainsi que les principaux constats qui ont pu être dégagés. En ce qui a trait aux limites et recommandations, mentionnons que des essais supplémentaires de la méthode devront être réalisés et ce, dans un contexte où les besoins seront davantage circonscrits et où le client pourra s’impliquer dans le processus de gestion du risque. Du point de vue des constats, signalons que la méthode de gestion du risque intégrée aux méthodes de développement de système

semble favoriser l’adoption d’un comportement responsable chez les producteurs, qu’elle fournit des informations riches et réutilisables et finalement, qu’elle constitue un processus subjectif qui facilite son appropriation chez les producteurs.

Chapitre 5 Conclusion

5.1 Retour sur l’hypothèse générale et sur les objectifs de