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Chapitre 3 Méthode formelle d’identification et de gestion des risques

3.4 Avantages et limites de la méthode

Le processus de gestion du risque qui a été présenté dans ce chapitre possède certaines forces et faiblesses qui méritent d’être mentionnées. Tout d’abord, du point de vue des avantages, la gestion du risque permet de formaliser certaines pratiques en relation avec la prévention des usages inappropriés qui étaient autrefois absentes ou se faisaient de façon inconsciente ou informelle dans un contexte SOLAP (ex. : communication verbale entre l’utilisateur et le producteur). Cette méthode fournit ainsi un cadre méthodologique et des outils qui guident les producteurs de cubes spatiaux dans la découverte des risques potentiels et dans le choix des stratégies qui devront être entreprises afin de les gérer. Tel que mentionné précédemment, les extrants de cette méthode contiennent des informations

importantes et réutilisables pour de futurs projets de développement de cubes spatiaux et contribuent de ce fait à enrichir la mémoire corporative. Elles permettent également, d’un point de vue juridique, de démontrer que les producteurs ont agi avec prudence et diligence tout en poursuivant l’atteinte de leurs obligations d’information, de conseil et de mise en garde. Il serait même possible d’envisager que cette méthode puisse s’intégrer dans un processus d’amélioration continue de la qualité, tel que ISO-9000. Finalement, bien qu’elle puisse paraître laborieuse en termes de temps et d’effort, cette méthode est relativement moins complexe à réaliser que d’autres approches qui nécessitent plusieurs calculs mathématiques ou l’implantation d’un système indépendant spécialement dédié à la gestion de l’information sur la qualité des données géospatiales.

Du point de vue des limites, il est important d’être conscient que cette méthode permet d’identifier un certain nombre de risques, et non tous les risques pouvant survenir pendant l’utilisation d’un cube spatial. Pour des raisons de faisabilité, on ne s’attarde ainsi qu’aux risques reliés à l’usage prévu du cube spatial, et non aux risques relatifs à tous les usages qu’il est possible d’en faire. De plus, même si l’usage prévu est seulement considéré, le processus n’est pas à l’abri de certaines erreurs ou certains oublis puisqu’il est, à la base, réalisé par des humains. C’est pourquoi il est important de se munir d’outils, tels que le PMR, la classification des risques et les formulaires, et de ressources humaines compétentes et ayant une expertise complémentaire afin de minimiser le plus possible leur apparition. Le processus d’identification et de gestion des risques constitue également une démarche qui peut parfois être difficile à réaliser. Il demande au producteur de rester constamment à l’affût de nouveaux risques pouvant émerger pendant le développement du cube spatial, de considérer et de mettre en relation plusieurs paramètres (ex. : caractéristiques des données, profil des utilisateurs, utilisation prévue du cube) lors de leur évaluation et de prendre certaines décisions (ex. : choisir la stratégie de traitement du risque) sans parfois avoir la certitude absolue qu’elles sont les meilleures. Finalement, cette méthode tend à réduire les risques jusqu’à un niveau tolérable pour le producteur, mais elle ne permettra en aucun cas de les éliminer en totalité. Il subsistera toujours un risque résiduel avec lequel les producteurs devront composer.

3.5 Synopsis

Ce chapitre propose une approche spécialement dédiée pour les producteurs de cubes spatiaux qui vise à prévenir et réduire les risques d’usages inappropriés de ceux-ci. La section 3.1 a tout d’abord revisité certains concepts existants reliés à la notion du risque afin qu’ils puissent correspondre davantage au contexte SOLAP. Le concept de dommage a ainsi été modifié afin qu’il ne soit plus relié à une blessure physique potentielle infligée à une personne, puisque cette conséquence est fort peu probable pour un utilisateur qui emploie une application SOLAP. Ce concept a donc été redéfini comme un usage possible inapproprié d’un cube spatial. La section 3.2 du chapitre a ensuite présenté les caractéristiques principales de l’approche proposée dans le cadre de cette recherche. Rappelons à cet effet qu’elle constitue une méthode de gestion du risque qui s’intègre dans le processus de production du cube spatial. Elle provient également de l’intégration de la méthode de gestion des risques provenant du domaine de la gestion de projet (cf. section 2.1.1) avec celle du Guide ISO/CEI 51 [1999]. La section 3.3 constitue le cœur du chapitre, puisqu’elle présente en détail le processus de gestion du risque proprement dit. Celui-ci est divisé en deux phases : l’étape de préparation du processus et la phase d’application qui consiste successivement à identifier, évaluer, traiter, suivre et documenter les risques reliés à l’utilisation de cubes spatiaux. Plusieurs outils ont de plus été proposés afin de supporter la réalisation de la démarche de gestion du risque : le Plan de Management des Risques (PMR), la classification des risques et les formulaires de documentation du risque et d’une mise en garde. Finalement, le chapitre conclut à la section 3.4 par une discussion des principaux avantages et limites du processus de gestion du risque proposé dans ce mémoire. Tel que mentionné en introduction, celui-ci a été testé dans le cadre d’un projet de développement d’un cube spatial utilisé afin d’illustrer et d’analyser les vulnérabilités reliées aux changements climatiques. Le prochain chapitre présente donc le déroulement de cette expérimentation et les différents résultats qui ont été obtenus.

Chapitre 4 Expérimentation de la méthode