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Chapitre 3 Méthode formelle d’identification et de gestion des risques

3.3 Description de la méthode

3.3.1 Phase 1 : la préparation

La phase de préparation vise principalement à planifier la mise en application de la méthode d’identification et de gestion des risques, à définir l’utilisation prévue du cube spatial devant être produit et à identifier les groupes d’utilisateurs probables de celui- ci. Elle se déroule généralement durant la phase d’évaluation d’opportunité (ou phase de démarrage) du cycle de développement du cube spatial.

3.3.1.1 Planification

L’étape de planification a comme principal objectif de définir la stratégie globale de gestion du risque qui sera employée dans le processus de production du cube spatial. Cette stratégie est particulièrement importante, puisqu’elle constitue la feuille de route qui devra être suivie et respectée par les divers intervenants (ex. : analyste, architecte, programmeur) impliqués dans le développement du cube spatial. Elle permet ainsi d’assurer que tous et chacun travaillent de la même manière et ce, en fonction des mêmes objectifs.

Tel que discuté à la section 2.1.1, la phase de planification implique la collecte d’une multitude d’informations (ex. : objectifs poursuivis, ressources nécessaires, assignation des responsabilités) qui, de façon générale, sont réunies dans un document dénommé le « Plan de Management des Risques (PMR) ». Le lecteur est invité à consulter l’Annexe B qui propose à cet effet le contenu minimal d’un PMR utilisé pour le développement d’un cube spatial. Ce document contient quatre sections différentes : la première section donne la signification des concepts et des termes utilisés (ex. : risque, dommage) dans le document, la seconde décrit l’organisation du travail (c.-à-d. les rôles et les responsabilités des individus qui appliqueront la méthode), la troisième présente l’approche même d’identification et de gestion des risques et la quatrième propose des outils utiles à l’application de celle-ci, soit une classification des risques d’usages inappropriés des cubes spatiaux et des formulaires de documentation

des risques et des mises en garde. Ces outils seront présentés plus en détail à la section 3.3.2 du mémoire. Finalement, il est à noter que la phase de planification comporte la prévision de sessions de formation pour le personnel qui sera impliqué dans le processus de gestion du risque.

Une fois l’étape de planification terminée, il serait facile de penser que tout est enfin prêt pour démarrer le processus de gestion du risque. Or, le Guide ISO/CEI 51 [1999] propose dans son processus itératif d’appréciation et de réduction du risque (cf. section 2.1.2) deux autres étapes préliminaires qui, à notre avis, sont nécessaires afin de favoriser une gestion adéquate et efficace des risques encourus lors de l’emploi d’un cube spatial : la définition de l’utilisation prévue de celui-ci et l’identification de ses groupes d’utilisateurs probables. Elles constituent des informations très importantes, voire même primordiales, puisque leur mise en relation avec les caractéristiques internes du cube rendra ultérieurement possibles l’identification et l’évaluation des risques d’usages inappropriés de celui-ci. Les prochains paragraphes sont donc consacrés à la description de ces deux étapes.

3.3.1.2 Définition de l’utilisation prévue du cube spatial

Dans le contexte SOLAP actuel, l’utilisation prévue d’un cube spatial est souvent connue des producteurs, car sa détermination fait généralement partie de l’analyse des besoins des utilisateurs. En effet, le cube spatial est non seulement conçu et produit en fonction du contenu (c.-à-d. les données) désiré par les utilisateurs, mais également en fonction des analyses et des décisions qu’ils effectueront lors de son emploi. Selon Guimond [2005], l’analyse des besoins comprend à la fois l’analyse des besoins généraux, qui renseigne sur la problématique générale devant être résolue ou répondue (ex. : besoin d’un outil pour informatiser certains processus d’analyse), et l’analyse des besoins détaillés, qui renseigne plus spécifiquement sur le contenu du cube spatial, sur les fonctionnalités désirées et sur les types d’analyses qui seront exécutés (ex. : besoin d’analyser le taux d’incidence d’une maladie ou besoin de comparer pour deux époques différentes la distribution spatiale des points de vente). De par sa connaissance des besoins généraux et détaillés des utilisateurs, le producteur est donc en mesure, au terme de cette phase d’analyse, d’apprécier l’utilisation prévue du cube spatial devant être produit.

3.3.1.3 Identification des groupes d’utilisateurs du cube spatial

Guimond [2005] a identifié dans ses travaux deux groupes d’utilisateurs principaux de la technologie SOLAP : (1) les spécialistes d’un domaine d’application ou « utilisateurs sophistiqués », qui possèdent habituellement une connaissance raisonnable des données et sont souvent familiers avec la technologie OLAP ou avec la technologie SIG, mais très rarement avec les deux et (2) la clientèle de masse ou « utilisateurs de masse », qui possède peu ou pas de connaissances des données et est très peu familière avec les bases de données et les SIG. La répartition des utilisateurs dans ces deux catégories pourrait s’effectuer en répondant à des questions telles que :

ƒ Est-ce que l’utilisateur est familier avec… - la technologie OLAP?

- la technologie SIG? - la technologie SOLAP?

ƒ Est-ce que l’utilisateur est expert en… 1. référence spatiale?

2. dans le(s) domaine(s) d’application touché(s) par le cube spatial?

ƒ Est-ce que l’utilisateur connaît les données? Si oui, est-ce que cette connaissance est partielle ou pas?

Quoi qu'il en soit, l’objectif actuel de cette étape n’est pas d’obtenir une classification des plus exactes possible, mais d’acquérir le maximum de connaissances sur les utilisateurs afin de favoriser ultérieurement l’identification du plus grand nombre possible de risques. Tout comme le Guide ISO/CEI 51 [1999] le recommande, il serait intéressant de s’attarder à la gestion des risques pour chaque groupe d’utilisateurs probables d’un cube spatial. Ceci dépasserait cependant les objectifs et les exigences fixés dans le cadre de ce mémoire et demanderait possiblement un raffinement de la classification de Guimond [2005] présentée ci-haut. Cet aspect n’a donc pas été traité spécifiquement dans le cadre de cette recherche, mais pourrait néanmoins être le sujet de travaux futurs.