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3 Le stylobate au-dessous des deux colonnes existantes est mal restauré, on peut sans doute y voir une doucine droite et un bandeau

22.2.2.3. La restitution de 61. Domergue

P Considérant que c'est essentiellement la restitution des parties situées au-dessus de l'architrave qui est incorrecte, l'auteur a voulu restituer une frise correspondant au dessin de Windus, sur lequel elle présente une hauteur inhabituelle. Cette particularité s'est déjà rencontrée sur l'arc de Septime Sévère à Ammaedara (qui date de 195), et surtout, sur l'arc quadrifrons de Théveste (19). Cette hauteur exceptionnelle permet d'intégrer l'inscription. Il en va de même à Volubilis, où les deux inscriptions de I,60m trouveraient alors leur place sur la frise de chacune des façades. Il propose d'installer au centre de la frise le champ &pigraphique, qui mesure 1,60m. en hauteur, et 7,40m de largeur. De part et d'autre de l'inscription, il y a place pour les reliefs verticaux étroits qui mesurent, comme le champ épigraphique, 1,60m de hauteur. Leur largeur de 0,34m convient à l'espace occupé par le retour de la corniche au droit des colonnes.

Dans un deuxième temps, l'auteur propose de superposer à la corniche actuelle, qui est trop peu saillante, les éléments de corniche à modillons retrouvés au sol, ce qui a pour résultat de constituer une corniche de taille acceptable pour I'ampleur du monument. La présence associée de modillons et de denticules s'est déjà vue sur le quadrifvons de Théveste et ne doit pas surprendre.

Puis il tente de situer les éléments encore vus en place par Windus :

P Les grands boucliers de la façade Ouest et les Victoires de la façade Est, qui mesurent 1,90m. sur 1,65111, remplissent exactement l'espace situé juste au-dessus des niches, où leur emplacement était déjà dicté par les dessins de Boyde et Windus. Leur masse imposante, avec la symbolique qui s'en dégage, produisait un indéniable effet de part et d'autre du passage, et le registre supérieur du piédroit était ainsi occupé sans hiatus.

P . Comment décorer la frise au droit des grands boucliers et des Victoires? Il se trouve que les quatre panneaux d9armes mesurent également 1,557 ou 1,60m de hauteur sur 1,10m de largeur, ce qui correspond à l'espace resté libre de part et d'autre de l'inscription, qui est ainsi valorisée par le climat guerrier créé par les reliefs.

P Que faire des quatre reliefs des Saisons ?

A partir de 193 1, il a été d'usage de voir dans ces médaillons des représentations des membres de la famille impériale. Mais outre le fait que les quatre personnages représentés sont féminins, il faut remarquer que les membres de la famille impériale ne sont jamais représentés sur des arcs, si ce n'est intégrés dans des scènes de sacrifice ou à valeur politique, comme c'est le cas sur l'Arc des Changeurs ou à Lepcis Magna.

Pour couronner un entablement aussi majesVderix, Lin attique de proportions équivalentes s'imposait. Pour décorer l'attique, au droit des autres reliefs, la place des Saisons était prête. Quant aux petits reliefs mesurant 1,10m sur 0,35m, ils peuvent être installés sans difficulté de part et d'autre des Saisons, juste au-dessus de ceux qui ornaient les retours d'entablement de part et d'autre de la dédicace.

Tout ceci constitue un décor un peu austère, un peu raide peut-être, mais hautement symbolique, dont tous les éléments tournent autour de la mystique de la Victoire impériale. Les armes y ont une signification abstraite, universelle, et sont utilisées pour exalter la toute puissance de la Victoire impériale, sans lien direct avec la réalité de tel ou tel évènement.

Ce long massif horizontal que constitue l'attique ainsi restitué était couronné, coinme l'arc du Forum Romain, d'un attelage de six chevaux, dont on a conservé quelques fragments de bronze (le pied d'un cheval). Carcopino proposait de voir sur le char soit

le Soleil, sous les traits de l'empereur, en rapprochement avec la statue d'Hercule terrassant le lion qui couronnait l'arc de Thasos; ou bien Caracalla et sa mère, évoquant le groupe célèbre d'Apollon et Latone.

Ainsi restitué, l'arc mesurerait 13,75 mètres de hauteur sans le groupe de bronze, ce qui équilibre considérablement le monument, beaucoup trop tassé dans la restitution actuelle.

Figure 25: Essai de restitution de la façade Ouest par Cl. Domergue.

Une dernière question se pose, celle de I'allmentatlon en eau du monument : Nous pouvons constater sur le plan de la ville (fig.4) que l'aqueduc arrive jusqu'aux thermes voisins de l'arc, situés entre le deeumanus maximus et sa parallèle au Sud. De plus, la pente est douce et régulière depuis l'entrée de la ville, à l'Est, jusqu'à l'arc. La quantité d'eau et son acheminement aisé ne posaient pas de problème. Mais on ne sait rien de l'aménagement intérieur des piédroits, où devaient être installés un mécanisme de contrôle et un espace suffisant pour les éventuelles réparations. On peut penser à des aménagements comparables à ceux de l'arc de Trajan à Mactar. La face latérale, avec des traces d'une ouverture, permet cette hypothèse.

Quoi qu'il en soit, sur le sol de l'esplanade située à l'Ouest de l'arc, on voit très nettement le trajet de l'égout, qui passe en gros par le milieu de l'arc, et aurait

parfaitement pu recueillir le trop-plein d'eau. Mais date-t-il de l'époque de la construction, ou de 1931 ? On ne saurait le dire. Sur la place du côté Est, aucune canalisation n'est visible.

Faces Latérales de 19arc :

On peut voir, sur le dessin de Von Augustin, (fig. 14), une fenêtre située sur la face latérale du piédroit, bien appareillée, ce qui laisse supposer qu'elle avait un usage réel.

22.2.3. Datation :

L'arc est dédié à Caracalla et Julia Domna en 216-217.

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