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Atlas archéologique de ['Algérie, Fe Batna, No 65

23.2. L'arc Situation:

Cet arc à trois baies constituait l'entrée monumentale du forum au Nord. Ses deux façades sont semblables. On doit restituer en avant des piédroits des colonnes exhaussées sur des piédestaux, qui répondent à des pilastres situés au centre de chaque piédroit. A l'intérieur des baies, aux angles des piédroits, des pilastres de retombée indiquent une division de la couverture des voûtes.

Figure 3: L'arc de Diana, dessin aquarellé de Ballu, 1900

"oir bibliographie in Cirta (15)

Figure 4: Plan de I'arc, in Gsell, Monunzeizts antiques.

Dimensions :

Longueur totale : 13,80m

Epaisseur : 1,65m, 3,48m avant-corps compris.

Largeur de la baie centrale:3,80m7 Largeur des baies latérales: 1,85m.

Hauteur : 1 OmS.

Conservation :

L'arc est construit en calcaire, avec des assises très régulières de 0,50m. Par contre, les colonnes étaient en marbre, sur le modèle de Timgad ; il en reste quelques débris au sol. Renier dit que l'arc << devait être isolé », ce qui semble évident, séparant le forum de la route Timgad-Lamasba, qui passait à environ 40mètres de sa façade occidentale. Les fouilles ont dégagé le decumanus maximus entre les deux arcs sur une distance d'environ 71 mètres, et il n'était pas dallé, ce qui est exceptionnel dans un centre monumental occupé par un forum et des arcs. A l'époque byzantine, un fortin a été aménagé sur une partie du forum, si bien que l'arc en est alors devenu l'entrée, ses faces latérales servant d'appui aux murs du fortin, et les baies latérales étant obstruées avec des matériaux de récupération. Comme à Téboursouk a la même époque, la baie centrale elle-même avait été réduite, on voit des traces de mortier entre les pilastres de retombée. Aujourd'hui, les piédroits sont conservés, seule la partie supérieure de la face Ouest est détruite. De nombreux éléments du décor ont disparu. Si l'entablement est en grande partie conservé, de l'attique, ii ne subsiste que ia plinthe, avec les pierres intérieures des deux assises de la frise.

M. Filah indique 3,90ni.

Gsell, Monltnîents nntiques, 1, p. 178, donne cette dimensions pour la hauteur d e I'arc, mais il ne precise pas s'il tient compte de l'assise d'attique encore en place lors de sa publication, ou c'est une hauteur restituée, qui serait un peu faible d'ailleurs. Pour la longueur de I'arc, il indique 14m, 3,90m pour la largeur de Ia baie centrale, 5,50 pour la hauteur de la baie centrale.

Description : La plinthe :

Elle comporte une assise dont la partie supérieure est moulurée (un boudin, une doucine renversée, un cavet, limités par des listels). Les moulures de la plinthe ont la même épaisseur pour les piédroits et pour les piédestaux. Elles sont interrompues entre les pilastres, contrairement à ce qu'indique le plan de Gsell et Graillot9.

Les baies :

En façade, l'arc est extradossé en plate-bande, reçu par l'intermédiaire d'une imposte sur les pilastres de retombée. Les baies, en conséquence, sont couvertes par des plafonds plats constitués par des dalles posées sur l'extrados de ces arcs. Les claveaux sont ornés d'une archivolte de type architrave du groupe A de la classification de Ferchiou : deux plates-bandes séparées par un astragale, un talon, un filet.

Les impostes :

Elles sont moulurées : un cavet, une doucine droite, un bandeau, et sont limitées à la retombée des claveaux. Celle de la baie centrale est située au niveau de l'extrados des baies latérales, celles des baies latérales, au niveau des bases des pilastres qui ornent les piédroits de part et d'autre de la baie centrale. Les impostes se poursuivent à l'intérieur de la baie, pour couronner les pilastres de retombée. Dans le schéma de restitution de Gsell et Graillot, il n'est pas tenu compte de la forme des claveaux, et l'archivolte n'arrive pas exactement au somiilet de la septième assise, mais légèrement en dessous.

r Les avant-corps :

P Les piédestaux :

Ils sont mieux conservés au Sud qu'au Nord, où seul celui de l'Est est complet.

- la plinthe : elle est semblable à celle des piédroits.

- le dé : il comporte deux assises.

- le stylobate : il est mouluré, et les moulures en saillie sont ménagées dans la partie inférieure de l'assise, constituées par une doucine droite encadrée de listels. Au-dessus, un glacis en cavet rattrape la largeur initiale du dé.

P L'ordre :

Les pilastres sont en place sur les deux façades, mis à part à l'Ouest. Les colonnes sont tombées, mais il en subsiste un fût devant la façade Nord, en face de la baie centrale. Pilastres et colonnes présentent :

- des bases de type attique (certaines bases de colonnes sont encore à terre).

- les fûts des pilastres ont des tambours correspondant aux assises du piédroit, l'architrave, mais surtout la frise, lui semblaient sans proportion avec la corniche, dont il jugeait les moulures « assez compliquées ».

- la frise a des dimensions particulièrement restreintes, très inférieures aux 517" de l'architrave, qui correspondraient à la taille canonique fixée par Vitruve.

- la corniche présente un cavet et un quart de rond, séparés par un bandeau et deux listels, et ses moulures sont lisses.

Le larmier à soffite est refouillé en coupe- larmes. La cimaise présente deux quarts de rond et une doucine droite, moulures limitées par des listels.

L'attique :

Les éléments assez nombreux trouvés au XIXe siècleont permis une restitution graphique, comme celle proposée par Ballu, (fig. 3). Du reste, lorsque Renier a vu l'arc en mai 185 1, l'attique n'était pas encore totalement effondré. Voici ce qu'on peut lire conservés sur le piédroit est, sur les deux façades.

- La plinthe proprement dite, au-dessus, est constituée de deux assises dont la seconde est moulurée : un boudin, une doucine renversée, un cavet entre des listels de séparation. Au droit des avant-corps extérieurs, cette plinthe forme des décrochements constituant la base des pilastres qui se répètent au niveau de l'attique.

- Sur la frise de l'attique, ces pilastres encadraient l'inscription, CIL VIII 4598, qui était limitée par un cadre mouluré comportant un talon et un listel. De cet élément, il ne subsiste que les pierres intérieures. Les quelques fragments d'inscription encore présents au sol au XIXe siècle ont disparu.

- La corniche de l'attique, ornée d'un cavet, un quart de rond, une doucine droite, constituait, au moyen de retours, le couronnement des pilastres.

- Le décor de couronnement du monument ne peut être restitué.

Datation :

L'inscription de l'arc, destinée à Caracalla a l'origine (CIL 4598), a subi deux épreuves : en un premier temps le remplacement du nom de Caracalla par ceux de Macrin et Diaduménien, et dans un second temps, le martelage de ces deux noms.

23.3.

Annexe

:

les autres arcs de Diana

Po

Le temple était situé à environ 500mètres au Sud de l'agglomération.

Comme l'enceinte du temple a totalement disparu, il n'est pas certain que la porte introduisait au temenos du temple, encore que cela soit très probable, car ses dimensions conviennent a une entrée de sanctuaire :

- largeur: 5,44m

- épaisseur: 0,78m

- largeur de la baie: 2,50m

L'inscription qui a survécu est trop fragmentaire pour qu'on puisse dater le monument, mais les moulures de l'archivolte sont très proches de celles des deux autres arcs de Diana, ce qui pennet de fixer une fourchette probable entre Coirimode et Caracalla. Le donateur a été successivement édile, duumvir, pontife, flamine perpétuel :

de la complaisance dans l'énumération des charges, on peut aussi déduire une date tournant autour du IIIe siècle, mais ce n'est pas un argument incontestable !

2 O L'arc à une baie élevé au-dessus de la voie Lambèse-Sétif :

Il s'agit du magnifique arc de Marc Aurèle et Lucius Verus, qui date de 165.

Elevé au-dessus de la voie Sétif-Lambèse, on peut supposer qu'il indiquait l'entrée de la ville, d'autant plus que ses deux façades sont semblables, ornées d'un pilastre auquel répond une colonne sur un haut piédestal. Les piédroits sont entièrement conservés, et l'entablement pratiquement complet. Orienté Est-Ouest, l'arc a perdu les deux colonnes de la façade Est, tournée vers la ville. Originalité du monument : les colonnes sont nettement déportées vers la baie, qui prend, grâce à ce choix architectural, une valeur toute particulière, car ainsi le passage est considérablement mis en valeur.

On retiendra ce qui fait de l'arc un monument exceptionnel : sa frise lisse et bombée, constituée de grandes dalles de taille inégale.

Figure 5: Une partie de la dédicace Marc Aurèle et L. Verus, en remploi dans le fortin byzantin installé sur la daliie du forum.

Figure 6: L'arc de M Aurèle et L. Verus à Diana au premier plan ; celui de Caracalla au second plan à gauche, in Renier, Mélanges d9EpigrapIzie.

Figure 7: L'arc de Marc Aurèle et L. Verus, dessin aquarellé de Ballu.

Les arcs africains que l'on peut raisonnablement

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