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Représentativité : locuteurs et échantillons

Voici les précisions qui ont rapport à la représentativité du corpus, aux restric- tions pratiques lors de sa collecte, à la comparabilité des quatre sous-corpus et aux mètres musicaux des beats/riddims. Pour commencer, la figure 4.1 montre l’origine

Méthode et corpus Représentativité : locuteurs et échantillons

Paris

66%

Marseille 13%

Autre ville en France 10% Territoire d’outre-mer

4% Autre pays 7%

Prague

66%

Autre ville en Bohême

24% Moravie

7% Silésie 3%

Figure 4.1 – Origine des rappeurs/chanteurs (1 % égale 1 chanson, tous les co-interprètes sont pris en compte).

Les interprètes francophones viennent de la région parisienne, de Marseille, d’ailleurs en France métropolitaine (Saint-Étienne, Amiens, Grenoble, Rennes, Chartres, Le Mans, Bor- deaux, Boulogne-sur-Mer), des territoires d’outre-mer (Martinique, Guadeloupe) ou d’un autre pays (Allemagne, Côte d’Ivoire, Belgique, États-Unis).

Les interprètes tchécophones viennent de Prague, d’une autre ville de Bohême (Liberec, Jablonec nad Nisou, Tábor, Pardubice, Plzeň, České Budějovice, Hradec Králové, Kar- lovy Vary, Žatec, Mladá Boleslav), de Moravie (Zlín, Brno, Prostějov, Jihlava), de Silésie (Ostrava, Opava).

des interprètes. Tous les interprètes sont des locuteurs natifs de la langue dans la- quelle ils rappent/chantent à deux exceptions près : la chanteuse (Valli Timbert) du groupe français Chagrin d’amour est américaine et le chanteur (Martin Tankwey) du groupe tchèque Babalet est congolais (RDC).

Les échantillons des paroles de musique sont choisis de façon à faire refléter au corpus et aux sujets chantants/rappants la réalité de la scène musicale en ce qui concerne les quatre critères suivants :

1) Évolution avec le temps. Les chansons sont réparties en cinq phases représen- tées par A, B, C, D, E et réparties dans les quatre sous-corpus, cela fait donc 20 mini-corpus avec 10 chansons chacun. La durée de ces 5 tronçons temporels est de cinq ans, sauf la phase A qui est la plus longue : elle s’étale respectivement sur 10 ans (rap CS), 11 ans (reggae CS), 13 ans (rap FR) et 15 ans (reggae FR) selon l’accessibilité des premiers enregistrements audio.

2) Diversité des sous-styles. Les données présentent un maximum d’hétérogénéité musicale et textuelle : des chansons de freestyle, ego-trip, gangsta rap, rap conscient, speed rap, etc. figurent dans la partie rap du corpus ; la moitié reggae comprend des morceaux de new roots, dancehall, ragga, rub-a-dub, dub et ska. Il y a aussi trois chansons d’artistes éclectiques (cross-over artists) : des raps sur un riddim reggae et une chanson sur un beat hip-hop par un chanteur reggae.

Méthode et corpus Représentativité : locuteurs et échantillons

prètes sont des hommes, les femmes chantent le plus souvent en chœur en accom- pagnant la voix masculine. Dans 4 chansons, des rappeuses/chanteuses interprètent un ou plusieurs couplets, mais toute la chanson dans 7 cas sur 200 seulement. De ce fait, les mots « rappeur/chanteur » comptent désormais aussi pour les femmes.

4) Proportion des interprètes solo vs. des groupes. Il y a 100 chansons à plusieurs voix, y compris les featurings, soit des coopérations ad hoc pour une chanson. Les 100 autres extraits sont interprétés par des chanteurs solo, avec ou sans chœurs. Il s’agit pour la plupart de pionniers des genres ou du moins de personnes faisant preuve d’ancienneté sur la scène musicale. Même les plus jeunes peuvent être consi- dérés comme des rappeurs/chanteurs experts et déjà renommés, vu leurs ventes de disques, le nombre de vues des clips vidéo, les palmarès hip-hop, etc.

La recherche des paroles présenta ces restrictions-ci :

1) Accessibilité, nombre de chansons par interprète. La volonté de circonscrire chacune des situations de production (style musical, étape) de manière équilibrée exige de rassembler un maximum de locuteurs afin de diminuer les effets idiosyncra- siques dans les données. Le corpus compte 1–2 chansons par interprète, en tchèque cependant, une telle variété n’est pas possible en raison du manque des chansons antérieures à l’année 2000. Pour un corpus équilibré de 4×50 chansons, 4 groupes tchèques sont surreprésentés avec 7 (Švihadlo, Yoyo Band), voire 8 chansons (Chaozz, PSH). Le tableau de gauche dans4.2montre cette répartition : les 200 chansons sont interprétées par 117 chanteurs/rappeurs, dont 58 % y figurent avec une chanson.

2) Durée des extraits des chansons. En raison de la disproportion importante des chansons entières et de l’absence de leur structure universelle (refrain/couplet), un découpage alternatif a servi pour délimiter les extraits – l’analyse ne concerne qu’entre 20 à 30 premiers groupes de souffle de chaque chanson (par artiste). Ces groupements syllabiques non phonologiques terminés par une pause (Léon,2011) ont été établis grâce aux inspirations audibles des interprètes (Bird et Liberman, 2001). 3) Accord des artistes pour l’analyse des paroles ; leur retour sur la transcrip- tion proposée de leurs œuvres de l’esprit.1 Seulement 21 interprètes ne purent être

contactés par e-mail afin d’obtenir une permission explicite pour le traitement des textes ; ceux qui répondirent approuvèrent tous l’analyse des paroles. Priés aussi de vérifier l’exactitude des paroles ainsi que l’alignement des syllabes sous accent métrique sur les tactus, les chanteurs/rappeurs donnèrent tous l’approbation de la transcription en grilles rythmiques ou, le cas échéant, du feedback. L’accord de la part des auteurs-interprètes y compris le contrôle fut obtenu pour 107 chansons, les

1. Pour effectuer un travail dérivatif comme une annotation linguistique des paroles de musique et pour partager cette adaptation, il faut une permission de l’auteur des paroles, en fait, l’auteur de l’activité inventive a le droit exclusif de communiquer son œuvre au public. Comme il s’agit de citations et presque jamais d’œuvre entière, et que leur parenté est établie, renvoyons à une exception à propos de l’exploitation des textes et données (L-122-5,3, e) CPI) qui permet « la représentation ou la reproduction d’extraits d’œuvres, à des fins exclusives d’illustration ».

Méthode et corpus Comparabilité : taille et structure du corpus n = 117 interprètes chansons 58 % 1 25 % 2 9 % 3