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Les représentations des patients

Dans le document DOCTORAT EN MEDECINE (Page 69-74)

E. Les représentations selon le modèle de J-C. Abric

2. Les représentations des patients

a) LES CROYANCES

(1) Dialogue 1 (cf. Annexe 8)

Patient : « Cela me perturbe d’avoir du cholestérol alors que je n’en fais pas.

Est-ce que c’est la période sucrée qui fait ça ? Ou bien la période où j’avais acheté

des Taillefine® ?

La représentation du patient dans cet exemple est que l’origine de son taux

élevé de cholestérol serait due à un excès de sucre provenant de son alimentation.

(a) Noyau central

Le noyau central de cette croyance est qu’une dyslipidémie a pour origine une

alimentation sucrée. Dans l’esprit du patient, cet élément est déterminant.

(b) Eléments périphériques

Les éléments périphériques sont « la période sucrée », soit une période de

l’année durant laquelle le patient à tendance à consommer davantage d’aliments

sucrés, et les yaourts Taillefine®. Peu importe la période et/ou le type de yaourts ou

de desserts, ces éléments ne modifient en rien le noyau central de la représentation

du patient, selon lequel la dyslipidémie est liée à une alimentation sucrée.

(2) Dialogue 2 (cf. Annexe 5)

Patient : « Plus je fais attention, plus je fais du vélo et plus je marche, plus j’ai

tendance à ballonner. »

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La croyance du patient est que le fait d’adopter une bonne hygiène de vie

provoque un « ballonnement ». Il est difficile de savoir si par « ballonner » il veut dire

qu’il prend du poids ou bien qu’il a un météorisme abdominal.

(a) Noyau central

Le noyau central de cette croyance est le lien entre une bonne santé et la

pratique d’une activité physique. En effet, en pratiquant un effort physique et en

« faisant attention », le patient s’attend à être en bonne santé.

(b) Eléments périphériques

Les éléments périphériques de cette représentation sont le « ballonnement »

et le sentiment d’échec ressenti par le patient. En effet, ce dernier exprime que

malgré les efforts fournis, il n’est pas en bonne santé, puisqu’il « ballonne ».

b) LES PREJUGES

(1) Dialogue 1 (cf. Annexe 9)

Médecin : « Si déjà pendant trois mois vous mangez correctement, vous allez

perdre 15 kg et vous n’aurez plus de cholestérol. On essaye. »

Patient : « Pas matin, midi et soir ? »

Médecin : « Non ! Je propose qu’on parte de ce que vous faites et après on

voit ensemble comment on peut remplacer. Il faut que vous pensiez protides et fibres

à chaque repas. Ce sont les protides qui donnent la satiété. »

Patient : « Il y a aussi là dedans, vous allez me dire que ce n’est pas vrai, une

question de moyens. »

Médecin : « Si, c’est un peu vrai. C’est moins cher d’acheter du pain que

d’acheter de la viande. »

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Le patient a plusieurs préjugés. Pour commencer, il semble persuadé qu’il va

échouer dans sa tentative de perte de poids. Le second préjugé, est la conviction

qu’avant même d’avoir discuté avec le médecin du versant économique lié à

l’alimentation, celui-ci remettra certainement cet aspect en cause.

(a) Noyau central

Le noyau central de la représentation du patient est le doute qu’il exprime

envers la possibilité de réussite d’une perte de poids. En effet, avant même d’avoir

tenté de mettre en œuvre les conseils du médecin, il se met en échec.

(b) Eléments périphériques

Les éléments périphériques sont d’une part la contrainte liée à la mise en

œuvre et au maintien des conseils nutritionnels « Pas matin, midi et soir ? » et le

coût de l’alimentation que le patient évoque comme frein à un processus

d’amaigrissement.

c) LES STEREOTYPES

(1) Dialogue 1 (cf. Annexe 10)

Patient d’origine asiatique: « La diététique française est l’une des meilleures je

crois. »

Le patient a comme préjugé que la diététique française est l’une des

meilleures.

(a) Noyau central

Dans cet exemple, le noyau central est que selon le patient, la diététique

française est l’une des meilleures. Nous ne pouvons toutefois pas identifier si par

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« diététique » il entend la cuisine française et si par « l’une des meilleures » il veut

parler du plaisir gustatif ou bien d’un lien avec la santé.

(b) Eléments périphériques

Dans ce cas précis, les éléments périphériques ne sont pas clairement

identifiables.

(2) Dialogue 2 (cf. Annexe 11)

Patient : « Je m’affame volontairement et j’aime beaucoup ça. Là je me trouve

trop grosse. »…« J’ai un problème avec mon corps. Au niveau du ventre j’ai la peau

vachement détendue, donc ça me…voilà. »

Médecin : « A cause de la césarienne ? »

Patient : « Oui, du coup j’ai un peu peur du cliché de la mère de famille

célibataire et j’ai vraiment envie de me plaire et de plaire. Du coup je fais super gaffe

à ce que je mange… »

Le stéréotype exprimé par cette patiente est celui de « la mère de famille

célibataire » qui, selon elle, renvoie l’image d’une femme au corps déformé par une

grossesse antérieure, et peu séduisante.

(a) Noyau central

Le noyau central est le fait qu’une mère de famille, grosse de par la

modification de son corps suite à une grossesse, serait peu séduisante.

(b) Eléments périphériques

L’élément périphérique pourrait être le statut de célibataire. En effet, dans

l’esprit de cette femme, le célibat n’est qu’une conséquence de son physique

disgracieux. Cet élément ne fait que renforcer l’image peu séduisante qu’elle a

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même, mais ne change pas le fait que le point de départ est l’aspect de son ventre

depuis qu’elle a subi une césarienne.

Nous pouvons également identifier une zone muette « donc ça me…voilà ».

(3) Dialogue 3 (cf. Annexe 12)

Médecin : « Et alors petite fille, ado, vous étiez comment ? »

Patient : « Petite fille, mince. J’ai eu une période à l’adolescence où j’étais un

peu ronde, on va dire 5-6kg de plus que ma taille. »

Médecin : « C’est un peu rond. »

Patient : « Oui, j’ai toujours été un peu ronde quand même. Et puis je suis

d’origine allemande en plus, donc je ne peux pas être non plus trop trop mince. »

Ici, le stéréotype exprimé est celui que les femmes d’origine allemande

seraient plus « charpentées ».

(a) Noyau central

Dans cette représentation, le noyau central est le lien entre un surpoids et

l’origine allemande d’un individu.

(b) Eléments périphériques

L’élément périphérique est l’hypothèse d’une origine génétique à son

surpoids. Le fait qu’elle soit en surpoids depuis l’adolescence ne semble pas modifier

le modèle de la femme allemande « charpentée » auquel elle s’identifie.

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