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« Etre berbère aujourd’hui- et vouloir le rester-est nécessairement un acte militant, culturel, éventuellement, scientifiquement, toujours politique ». 159C’est ainsi que décrit Salem Chaker l’identité berbère contemporaine, ajoutant que, n’était-ce la fragmentation géographique de la sphère berbérophone, un état berbérophone aurait déjà vu le jour en Afrique du Nord, tant les langues berbères constituent aujourd’hui l’unique critère d’identification communautaire et culturel et finissent par déterminer la vision « éthniciste » en opposition à la communauté arabe dont la langue et la culture sont également arabes. Evidemment, cette réalité sociolinguistique demeure le fait d’une conscience identitaire et culturelle individuelle et/ou collective qui à tout moment peut chavirer vers des extrémismes racistes.

Bien que ce ne soit pas un point de vue scientifique, il n’en demeure pas moins que les déclarations de Mohamed Fellag, qui est un personnage public, est intéressant dans le sens où il fait partie de ceux qui assument complètement leur identité algérienne berbérophone « C'est ma langue, le mélange des trois langues, c'est ma langue; c'est ça que je parle naturellement, et elle est comprise naturellement, parce que le public est comme moi, que ce soit au marché, dans la rue, dans le bus ou dans les milieux scientifiques, les gens parlent comme ça! [...] Moi, je suis contre tous les purismes, je suis pour le mélange, je suis pour l'utilisation libre de toute contrainte. Je ne suis pas linguiste, mais je pense que c'est comme ça que les langues sont faites, en se mélangeant à d'autres langues. Travailler ces langues, ça m'amuse aussi; c'est riche, on s'adapte tout de suite; un mot qui manque en arabe dialectal, hop! on le prend au français et on le conjugue en arabe, on le triture et on en fait un mot.».160

      

157 Aziza Boucherit « l’arabe parlé à Alger »ANEP, Rouiba 2004, p18. 

158 A titre d’exemple, la Ministre de l’Education Nationale, Mme Benghabrit Noria a connu depuis la date de

son installation une campagne de dénigrement par rapport à sa méconnaissance de la langue arabe institutionnelle, ce qui prouve, dans l’imaginaire collectif, son incompétence pour être à la tête du secteur de l’Education Nationale.

159 S.Chaker  « Berbères  aujourd’hui :  Berbères  dans  le  maghreb  contemporain »2e  édition  révisée, 

l’Harmattan, 1998. P9 

160 M.  Fellag  est  un  comédien  et  humoriste  algérien  http://www.axl.cefan.ulaval.ca/afrique/algerie‐

C’est dans l’Histoire de l’Algérie, ou plutôt dans les orientations des politiques linguistiques amorcées à l’indépendance que les tensions sociolinguistiques persistantes à ce jour trouvent leur origine.

« Oulach Smah Oulach » signification : « pas de pardon » c’est par cet illustre slogan kabyle que j’ai envie de résumer toute la situation linguistique mais aussi culturelle et identitaire de la communauté berbérophone en Algérie.

Selon Dalila Morsly, le déni de reconnaissance réelle* du tamazignt par le pouvoir est à l’origine de crispation identitaire de la part des berbérophones natifs. D’abord par rapport à cette fixation de vouloir unifier tous les parlers berbères sous une seule langue fabriquée appelée TAMAZIGHT et dont le résultat observé dans les manuels scolaires est un ensemble de discours « inintelligibles car l’apprenant est confronté à des difficultés liées aux néologismes et aux emprunts inter dialectaux (…)».161 Ensuite, son introduction de son enseignement dans certaines écoles du cycle moyen comme langue étrangère ne fait qu’entériner son statut de langue étrangère au même titre que le français ou l’anglais en Algérie.

5.4- Représentation du français

Même un demi -siècle après l'indépendance, le sujet algérien n'a pas pansé toutes ses plaies d'un point de vue représentatif des langues. Il demeure déchiré entre le mythe d'une Nation Arabe et du PANARABISME rêvé par Nasser162 véhiculé par la langue arabe classique qui se trouve être d'abord la langue sacrée du Coran et, par la Modernité dont l'accès se produit inévitablement par le français, qui est perçue par la majorité des algériens et l’Etat, comme la langue honnie, la langue du colonisateur.163

La question linguistique aurait sans doute pu être réglée dès l’indépendance avec la reconnaissance de l’identité berbère dans la nouvelle constitution de 1963 estiment certains linguistes. Au lieu de cela, Ahmed Benbella164 entérine la démarche « arabisante » en proclamant dans ces quelques articles de la constitution de la jeune nation :

1-Art 2 :l’Algérie est partie intégrante du Maghreb arabe. 2-Art 4 : l’islam est la religion de l’Etat.

3-Art 76 : l’arabisation est une tâche prioritaire.        161 D.Morsly « Enseigner la variation : l’exemple de Tamazight en Algérie : ville, école, intégration ; diversité »  Ed    Avril 2011. P164.  162 Gamal Abdel  Nacer, Leader Egyptien engagé dans la cause  Palestinienne en 1948, il a été à l’origine du  renversement du  Roi Farouk en  1952. Il fut nommé  premier ministre en 1952 et président du conseil de la  révolution en 1954. 

163 Le  président  Houari  Boumediene,    dans  son  intervention  en  mai1975,  lors  de  la  conférence  sur 

l’arabisation, « ....la langue arabe ne peut souffrir d’être comparée à une autre langue, que ce soit le français  ou l’anglais, car la langue française a été et demeurera ce qu’elle a été à l’ombre du colonialisme, c’est‐à‐ dire une langue étrangère et non la langue des masses populaires...la langue arabe et la langue française ne  sont pas à comparer, celle‐ci n’étant qu’une langue étrangère qui bénéficie d’une situation particulière du  fait des considérations historiques et objectives que nous connaissons… » 

164 Le 1er président de l’Algérie indépendante déclare dans son 1er  discours à l’armée des frontières « Nous 

sommes des Arabes, Nous sommes des Arabes, Nous sommes des Arabes » l’insistance est révélateur d’une  volonté tenace d’appartenir au Panarabisme. 

Beaucoup de sociolinguistes, de psycholinguistes et de didacticiens des langues aussi se sont penchés sur la question des représentations de la langue française dans la société algérienne pour la raison commune que ce facteur (les représentations d’une langue étrangère) est un des aspects essentiels du comportement langagier de tout locuteur en situation de communication et/ou d’apprentissage d’une langue étrangère.

Pour Yves Lacoste Desjardins, pour la majorité des Algériens qui ne parlent que l’arabe ou le berbère « l’usage du français apparaît en fait comme le privilège des héritiers de l’époque et de la société coloniales. Ce point de vue a été propagé et orchestré par les islamistes, qui dénoncent comme de faux musulmans les Algériens qui parlent le français et qui entendent maintenir des relations avec la France. Ils constituent, disent leurs adversaires, un « parti de la France » (hezb frança) qui maintiendrait l’Algérie dans une situation de dépendance coloniale. Or la plupart des Algériens qui ont dirigé sur le terrain la lutte pour l’indépendance parlaient le français, et nombre d’entre eux ont ensuite constitué les cadres de l’Armée de libération nationale et de la République Algérienne démocratique et populaire »165

Dalila Morsly quant à elle explique en termes de rivalité la dynamique du français en Algérie expliquent qu’est tributaire de la présence des autres langues « Le fonctionnement du français dans la réalité algérienne d’aujourd’hui nous semble déterminé par les rapports que celui-ci entretient avec les autres langues en usage en Algérie: le berbère, l’arabe «dialectal» ou arabe non officiel et surtout l’arabe «classique» ou arabe officiel, son rival séculaire».166

La conception d’une langue se construit donc chez l’enfant à partir d’opinions, stéréotypes, et surtout à partir des appréciations transmises par les parents et, en contexte scolaire, de l’enseignant vis-à-vis du français. Mohamed Akroun estime à ce sujet que « La critique de la connaissance déclenchée par la psychanalyse et la philosophie du langage, notamment, a montré comment la pensée transpose le réel dans ce qu’on pourrait appeler une logosphère. Celle-ci est le lieu de projection, d’élaboration, de transmission des représentations mythiques, des imageries scientifiques, des systèmes conceptuels qui

travestissent, à des degrés divers, le donné positif. C’est ainsi que sont constitués tous les discours mythologiques et idéologiques que la pensée positive s’attache, aujourd’hui, à déconstruire pour accéder au donné demeuré impensé». 167

Selon Louise Dabène, La notion de représentations est aujourd’hui de plus en plus présente dans le champ des études portant sur les langues, leur appropriation et leur transmission.« On reconnaît en particulier que les représentations que les locuteurs se font des langues, de leurs normes, de leurs caractéristiques, ou de leurs statuts au regard d’autres

      

165 Y.Lacoste, « Enjeux politiques et géopolitiques de la langue française en Algérie : contradictions coloniales  et postcoloniales » http://www.herodote.org/spip.php?article288 

 

166 Dalila Morsly « le français dans la réalité algérienne »thèse de doctorat, Paris V, 1988.p5 

167M,AKROUN  cité  par  DOURARI  in  « entre  monolinguisme  d'Etat  et  plurilinguisme  de  la  société »  le  soir 

langues, influencent les procédures et les stratégies qu’ils développent et mettent en œuvre pour les apprendre et les utiliser »168 .

En réfléchissant à la pratique du français Farouk Bouhadiba169 évoque son statut particulier en Algérie par rapport aux autres langues étrangères enseignées dans ce pays.  

Dans une enquête170 qu’il a menée dans la région ouest du pays, auprès de lycéens, il avance que 44% des garçons estiment ne pas « vouloir » apprendre le français contre 36% de filles qui partagent le même refus. Par ailleurs, 58%des garçons confient ne faire usage du français qu’en classe, contre 38% des filles. Et, 4% des garçons et 2% des filles avouent ne jamais le parler du tout.

 

Toujours d’après Farouk Bouhadiba, le français jouit d’un double statut : le statut formel et le statut informel. Sur l’aspect formel, il avance que « Chaque collectivité humaine, qu’elle soit de la tribu à l’état-nation, éprouve le besoin de légiférer, fût-ce par des règles non écrites, sur l’utilisation qu’elle fait des langues dans les principaux domaines de la vie publique. L’ensemble des dispositions, généralement réunies dans un cadre juridique, et qui régissent l’emploi des langues dans les divers secteurs administratifs ou commerciaux, dans le système scolaire, dans l’univers médiatique (…), dans les pratiques religieuses ou dans la création artistique, tout ceci constitue le statut formel d’une langue à l’intérieur d’une société ». 171

Mises à part toutes les considérations d’ordre purement historique, idéologique ou politique, le cas du français en Algérie se présente à l’observation des comportements langagiers des uns et des autres. Ce qui est prouvé par l’observation et l’analyse des champs linguistiques, c’est que représentations et attitudes sont deux concepts liés : l’attitude du locuteur à l’égard d’une langue étrangère découle forcément de (des) représentation (s) qu’il s’en fait.

En Algérie, le français en plus d’être la langue du colon, en plus d’être pratiqué d’une manière formelle, et surtout informelle, elle est perçue comme un enjeu culturel et souvent même économique dont le degré d’importance et la nécessité d’acquisition sont transmis par l’école et la famille. Khaoula Taleb Ibrahimi, décrit cette relation linguistique du locuteur Algérien avec la langue française comme un conflit perpétuel « la langue française reste, malgré tout, la langue de l’ancien colonisateur, elle doit donc être rejetée car c’est la langue de l’oppression et de l’injustice. C’est la langue qui a voulu se substituer à la langue arabe sacrée (encore une raison pour la rejeter) mais, c’est la langue de la promotion sociale, la langue de l’ouverture sur le monde ».172

La langue française pour les Algériens ne trouverait donc sa raison d’être que par rapport à son utilité scientifique.

      

168Farouk  Bouhadiba  in « Enseignement/  Apprentissage  du  français  en  Algérie :  enjeux  culturels  et 

représentations identitaires » manifestation université d’Ouargla NOV 2011, p 41 

169idem.  170 ibid   171 idem 

Pour l’acquisition d’une langue étrangère, les représentations constituent un élément structurant du processus d’appropriation de cette langue L2. Les représentations sur la langue maternelle L1, sur la langue à apprendre, et sur leurs différences sont liées à certaines stratégies d’apprentissage chez les apprenants qui se construisent des représentations de la distance inter linguistique séparant le système de leur langue de celui de la langue à apprendre.

Mon insistance sur ce volet « représentations linguistiques » nous semble justifiée dans la mesure où les attitudes du locuteur algérien à toutes les langues en contact n’est jamais censé être « innocent » et les rapports passionnels qu’entretiennent l’Algérie et la France depuis que leurs Histoires respectives ont été liées n’aident pas à l’objectivité dans le regard et la représentation collective de la langue française.

D’ailleurs, toutes les décisions politiques prises depuis l’indépendance concernant le rapport au français sont sans cesse remises en question, notamment dans le système scolaire et universitaire. C’est dire si « Parler en français pour un algérien » n’est jamais une attitude langagière simple ou neutre. Toute pratique langagière du français véhicule des enjeux culturels et identitaires, comme c’est d’ailleurs le cas pour toutes les langues.

C’est pourquoi, les représentations et attitudes des apprenants algériens vis-à-vis du français sont polarisées : elles sont soit positives, soit négatives. D’où, l’apparition de « Bipolarité » Répulsion Vs attraction de la langue française. Le rejet de la langue française, au-delà de la difficulté et des contraintes sui generis du fonctionnement de la langue (normes grammaticales, lexicales, conjugaison, accords…) , naît d’une vision simpliste de l’usage de la langue française que certains Algériens n’arrivent pas à dépasser car mû par un processus affectif et cognitif (conscient ou inconscient ?) mais entretenu et va se vivre dans une vision simpliste et binaire, créant une dichotomie : langue maternelle arabe/ langue étrangère français.

Farouk Bouhadiba estime que « Partant de l’axiome que l’usage d’une langue n’est autre que le produit des représentations mentales du locuteur, ce dernier entretien des rapports soit individuels, soit collectifs avec cette langue avec comme base des systèmes de références individuels ou collectifs. A ce titre, la (les) représentation (s) qu’il se fait ou que la collectivité se fait de la langue qu’il (qu’elle) utilise découle (ent) d’une vision forcément subjective des choses, de la réalité qui n’est que le produit d’une culture donnée, d’une idéologie ou de connaissances communes. Ce sont ces représentations (individuelles / collectives, voire même multiples qui donnent à la langue française en Algérie les attributs particuliers qui expliquent ses configurations structurales et fonctionnelles en Algérie ».173

Les rapports que les Algériens entretiennent, chacun en ce qui le concerne, avec cette langue (le français) sont déterminés par de multiples facteurs parmi lesquels :

-leur appartenance à une génération pré-indépendance ou génération des années 70, génération d’octobre 88174, etc.

       173idem 

174Référence faite au soulèvement  des jeunes en Octobre 1988 qui aura été à l’origine du multipartisme et 

- Egalement par rapport à un type de culture ou par l’influence d’un environnement immédiat (familial) spécifique.

- Par un cursus universitaire francophone ou un séjour à l’étranger. - Par l’idéologie dominante ou par la volonté politique

C’est dans ce dernier facteur en particulier que la volonté politique est citée. Le processus d’arabisation, le choix des programmes scolaires, l'aménagement du volume horaire dédié à l'apprentissage des langues étrangères dont le français est la première à être introduite dans le cursus scolaire, dès la 3e année primaire. Au collège, l'anglais sera introduit dès la première année, Au lycée, une troisième langue étrangère est introduite (espagnol ou allemand) pour les élèves inscrits en section littéraires.

Le coefficient du français au baccalauréat pour les scientifiques est de 02 seulement, ce qui n'affecte pas le résultat final de l'examen. Pourtant, tous les titulaires de baccalauréat scientifique sont en difficulté une fois arrivés à l'université où l'essentiel des cours est programmé en langue française : (médecine, architecture, sciences exactes...).

C'est donc en partie à cause de cette politique linguistique confuse que le niveau linguistique des étudiants est de plus en plus faible, et que les moyens de prises en charge se résument à des réformes successives. Pour y pallier, une séance hebdomadaire de français comme matière transversale d'une durée 1h30 mn est programmée pour les filières scientifiques.

Depuis 2003, ayant constaté cette dichotomie entre l'arabisation imposée dans le programme de l'Education Nationale et la « francisation » du cursus universitaire, une réforme a été introduite dès l'école primaire, notamment dans les matières scientifique : calcul, mathématiques, technologie, sciences naturelles...Ainsi, à titre d'exemple, les problèmes de calcul sont énoncés en arabe avec des unités transcrites en latin ( DA , Km, Kg,,,) Il en est de même pour la géométrie où les droites, triangles ou autres segments sont désignés par des lettres latines (A), (ABC), [AB]...En sciences naturelles, l'enseignant explique sa leçon en arabe et cite les noms des réacteurs ou de l'expérience en français : exp en 1AM, la « photosynthèse » est nommément indiquée sur le livre de l'élève au même titre que le bromothymol ou le bleu de méthylène...Peut-on alors considérer pour autant que les élèves sont bilingues ? A un niveau individuel, les facteurs inhérents à chaque apprenant font la différence en matière de motivation ou de démotivation. Chaque étudiant apprendra selon ses propres représentations de la langue française.

Dans cette même optique, une nouvelle approche de l'apprentissage du française a vu le jour en tant que FLE (français langue étrangère), Le français ne s'apprend donc que dans un objectif professionnel (l’utilité et l'employabilité) et non plus dans un objectif de maîtrise linguistique, littéraire et culturelle.

         

La volonté politique est clairement affichée à travers les stratégies et les programmes arrêtés tant par l’Éducation nationale que par le Ministère de l'Enseignement supérieur et de la Recherche Scientifique, depuis 2003, date de mise en place de ce système.

Le français ne s'étudie donc plus que pour son « utilité ». Doit-on pour autant se permettre de ne pas apprendre le français estimant qu'il n'est pas nécessaire dans l'objectif professionnel que l'on s'est fixé ? La communication n’est-elle donc pas « utile » ? Et la littérature alors ? Peut-on, dans notre rôle d’enseignant, apprendre (transmettre) aux étudiants une langue étrangère sans leur apprendre (transmettre) sa culture sans s’inscrire en faux dans notre démarche d’apprentissage ? N’avons-nous pas toujours appris, qu’une langue est indissociable de sa culture ? En revanche, ces représentations à l’égard d’une langue étrangère sont totalement différentes chez l’Algérien quand il s’agit de l’anglais ou bien encore de l’espagnol.

5.5- Représentations des autres langues étrangères

Aucun apriori n’accompagne cet acte de langage. Parler en anglais en Algérie ne comporte pratiquement aucun risque d’interprétation si ce n'est l’accès à la mondialisation, aux technologies et la mise à l'écart systématique du français. : L'anglais étant perçu comme la langue internationale du savoir et surtout une langue neutre. Ainsi, opter pour l'anglais comme deuxième langue en Algérie au lieu du français, servirait mieux la notion d'OUMMA (nation arabe) à l'image orientale où l'anglais est généralisé. L’espagnol, n’a, cependant pas le même statut d’universalité que l’anglais. Il est plus appris dans un objectif pratique : les voyages en Espagne et la collaboration avec des multinationales installées provisoirement en Algérie dans le cadre de la réalisation des projets d travaux publics, notamment.

6-Conclusion partielle

L’Histoire est là pour nous prouver que l’ancrage des pratiques variationnistes dans l’environnement linguistique des Algérie est une réalité malgré la complexité des relations conflictuelles, diglossiques (voire pluriglossiques) qu’entretiennent les langues en présence entre elles. Les orientations des politiques linguistiques nourries d’idéologismes parvenus n’ont servi qu’à attiser ces conflits et à stigmatiser les usagers de chacune des langues en présence : l’arabe algérien/l’arabe institutionnel/le français et les langues berbères.

Bien qu’à des degrés de compétence différents, la majorité des algériens sont bi/plurilingues. Ceci est une autre réalité malgré les divergences de point de vue des