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Relation entre les cinq éléments

Dans le document Iconicité dans la grammaire du chinois (Page 42-46)

CHAPITRE I. ANALOGIE

1.2 Analogie dans la philosophie chinoise

1.2.2.3 Relation entre les cinq éléments

La théorie du « wu xing » préconise que toute évolution des phénomènes de la nature résulte de l’interaction des cinq éléments constamment en mouvement. Dans ce cadre, nous employons l’analogie comme un mode de pensée qui illustre la production, le développement, le changement de l’univers et la relation entre des choses et des phénomènes naturels. Il existe en effet diverses interactions entre les cinq éléments,

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nous allons proposer des lois d’interaction les plus courantes : a. Loi d’Engendrement et Loi de Domination

La relation d’engendrement (en pinyin, xiang sheng) et la relation de domination (en pinyin, xiang ke) sont les deux lois les plus fondamentales dans l’interaction des cinq éléments, puisqu’elles sont probablement celles qui sont les plus visibles dans les expériences quotidiennes de l’homme. Par engendrement, nous entendons qu’il existe une relation successive de « création, de génération et de promotion » entre les cinq éléments. Au contraire, par domination, on souligne une relation « de contrôle et de restriction »(Zhou, 2011 : 86). Nous avons déjà donné le diagramme figurant les deux relations au début de ce chapitre (voir supra p. 27), qu’on ne répète pas. Encore, il est à noter que l’engendrement et la domination internes entre les cinq éléments sont des phénomènes normaux dans la nature, grâce auxquels l’équilibre écologique est maintenu.

b. Loi de Promotion et de Restriction et Loi de Résistance

En observant le mouvement des cinq éléments, nous trouvons que la relation entre deux éléments n’est pas si simple que les quatre types (on engendre, on est engendré par, on domine ou on est dominé

par), mais devient plus compliquée en considérant l’influence d’autres éléments. Introduisons ici et distonguons la loi de promotion et de restriction (en pinyin, zhi hua) sous des conditions normales et la loi de résistance (en pinyin, sheng fu) sous des conditions anormales.

Reprenons ici la figure 6. Prenons

l’élément « bois » par exemple. D’après la loi d’engendrement, le bois génère le feu, le feu génère la terre. Ainsi le bois génère-t-il la terre avec l’aide du feu, mais en

même temps le bois domine la terre selon la loi de domination. Par conséquent, la relation entre le bois et la terre est d’un côté qui « génère », d’un autre côté qui « domine ». C’est ce qu’on appelle « l’autorégulation entre les cinq éléments », ce que signifie la loi de promotion et restriction.

La loi de résistance s’applique à un plus grand cycle de régulation dans le cadre du déséquilibre local. Prenons ici encore comme exemple l’élément du « bois ». Quand le « qi » du bois est trop énergique (+) qui restreint excessivement la terre, la terre devient trop faible (-) pour dominer l’eau, l’eau peut ensuite dominer le feu (-) dans une grande mesure de sorte que le feu est incapable de dominer le métal (+) qui devient fort et supprime le « qi » du bois excessif. Enfin, l’équilibre est rétabli. Nous avons précisé que cette loi est applicable sous des conditions anormales quand l’équilibre est détruit, c’est-à-dire, le « qi » d’un élément est excessif. Cette excessivité peut être absolu (un élément est effectivement trop actif) ou relatif (un élément est si passif que l’élément qui le domine devient excessif).

c. Loi d’Agression et Loi de contre-Domination

L’agression (en pinyin, xiang cheng) et la contre-domination (en pinyin, xiang wu) appartiennent à la domination anormale des cinq éléments. Quand la relation normale de domination est détruite et que le mécanisme d’autorégulation n’arrive pas à reconstruire l’équilibre entre les cinq éléments, l’agression et la contre-domination se produisent.

La loi d’agression signifie qu’un élément restreint l’élément qu’il domine d’une façon excessive, ce qui conduit à l’échec de l’harmonisation du système des cinq éléments. Par conséquent, nous pouvons déduire que l’ordre des cinq éléments d’agression est identique à celui de domination, c’est-à-dire que « le bois agresse la terre, la terre agresse l’eau, l’eau agresse le feu, le feu agresse le métal, et le métal agresse le bois ». L’agression est généralement causée par la faiblesse d’un élément dominé ou la force d’un élément dominant. L’agression de faiblesse implique qu’un élément est trop faible pour résister à la domination normale de l’élément qui le

domine. Par exemple, le bois domine la terre dans la situation normale. Si la terre est trop faible pour résister la domination normale du bois, elle sera plus faible. Dans ce cas-là, la relation cohérente ne peut pas être maintenue. Au contraire, l’agression de force implique qu’un élément est trop énergique de sorte que l’élément qu’il domine devient faible à cause de sa domination abusive.

La loi de contre-domination est en fait la domination inverse entre les cinq éléments, en conséquence son ordre est au contraire de l’ordre d’agression, soit « le bois contre-domine le métal, le métal contre-domine le feu, le feu contre-domine l’eau, l’eau contre-domine la terre et la terre contre-domine le bois ». A l’opposé de l’agression, la contre-domination est souvent causée par la force d’un élément dominé ou la faiblesse d’un élément dominant. La contre-domination de force implique qu’un élément est trop fort pour être dominé, de sorte qu’il contre-domine son dominant. Par exemple, le bois domine la terre dans la situation normale. Si la terre est trop forte pour que le bois ne puisse pas le dominer, le bois sera contre-dominé par la terre qui devient faible. Au contraire, l’agression de faiblesse implique qu’un élément est trop faible de sorte que l’élément qu’il domine devient si fort pour contre-dominer l’élément dominant.

La loi d’agression et la loi de contre-domination sont issues du « Canon interne de l’Empereur Huang », qui sont le développement médical de la philosophie des cinq éléments. Le phénomène d’agression et le phénomène de contre-domination apparaissent toujours en même temps.

Toutes ces lois qu’on a expliquées sont appliquées non seulement aux cinq éléments substantiels donnés, mais aussi à leurs correspondances qui concernent presque tous les domaines de la vie. Leur utilisation en médecine traditionnelle chinoise, que nous allons analyser dans le sous-chapitre 1.3, est surtout un exemple parfait de la pratique analogique de la théorie de « wu xing ».

Dans le document Iconicité dans la grammaire du chinois (Page 42-46)