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Etant donn´e un champ de vecteurs τ:ΩTUµN

3, il s’agit de reconstruire des courbes qui y soient tangentes en tout point. Nous les cherchons sous forme param´etr´ee t TU xOtQ . Autrement dit, nous cherchons x solution de l’´equation diff´erentielle du premier ordre xWpOtQbK τ

Œ

xOtQ. .

2.3.1 Formulation math´ematique du probl`eme

Rappelons ici quelques r´esultats ´el´ementaires sur les ´equations diff´erentielles, voir par exemple Cartan [19] et Demailly [26].

FIG. 2.3 – Un exemple d’une courbe tangente `a un champ de vecteurs donn´e.

Soit U un ouvert deN»º¼N

met f : U U½N

m une application continue. On consid`ere l’´equation diff´erentielle

xW

K fOtP xQ*P OtPxQ

^ UM (2.2)

D´efinition 2.1 : Une solution de (2.2) sur un intervalle I ¾¿N est une fonction d´erivable x : IU

N

m telle que :V

t ^ I,OtPxOtQ-Q

^ U , et xWpOtQbK fOtP xOtQ-Q .

D´efinition 2.2 (Probl`eme de Cauchy) : ´Etant donn´e un pointOt0P x0Q

^ U , le probl`eme de Cau-chy consiste `a trouver une solution x : IU:N

m de (2.2) sur un intervalle I contenant t0dans son int´erieur, telle que xOt0QaK x0.

D´efinition 2.3 : Une courbe int´egrale de (2.2) est une courbe diff´erentiableΓqui a pour tan-gente en chaque point MKÀOt0P x0Q

^ Γla droite DM d’´equation : x[ x0K]Ot[ t0Q fOt0P x0Q

M

Dans le cas 1D (mK 1), fOt0P x0Q est donc la pente de la tangente `aΓau point M, et dans le cas g´en´eral, fOt0P x0Q est le vecteur directeur de la tangente en M `aΓ.

Revenons au probl`eme de d´epart. On se donne un champ de vecteurs τ, on lui associe une ´equation diff´erentielle autonome xW OtQRK τ

Œ

xOtQ  et on suppose τassez r´egulier pour que cette ´equation diff´erentielle admette une solution unique quand une valeur initiale est donn´ee. Les courbes qui sont tangentes en tout point `a ce champ ne sont autres que les courbes int´egrales de cette ´equation diff´erentielle. Trouver ces courbes, c’est donc r´esoudre un probl`eme de Cau-chy. Obtenir une solution exacte (analytique) du probl`eme de Cauchy n’est pas g´en´eralement possible mˆeme lorsque f est donn´ee sous forme analytique et il existe de nombreuses m´ethodes de r´esolution num´erique par discr´etisation. Dans notre cas, le second membre τ n’est connu que sous forme d’une carte au d´epart discr`ete que nous ´etendons en une carte continue. Ces m´ethodes sont donc bien adapt´ees `a notre ´etude.

Nous rappelons ici quelques m´ethodes usuelles. Pour l’´etude de la stabilit´e, la consistance, la convergence et l’ordre d’approximation nous renvoyons aux ouvrages d’analyse num´erique ´el´ementaire. Citons par exemple Crouzeix et Mignot [25], Dieudonn´e [28], Demailly [26].

2.3.2 R´esolution num´erique du probl`eme de Cauchy

Notre probl`eme `a r´esoudre s’´ecrit donc :

Š xW K τOxQ*P xOt0QaK x0M (2.3) Soit t0 ƒ t1 ƒ M.M-M

ƒ tN K t0X T une subdivision de dt0P t0X Te. Il s’agit de d´eterminer des valeurs approch´ees x0P x1P

M-M-M

P xN des valeurs xOtnQ prises par la solution exacte x. Soit

hnK tn

ª 1[ tnP 0 Ž n Ž N[ 1 le pas `a l’´etape n, on le prend en g´en´eral constant.

On distingue deux types de m´ethodes : m´ethodes `a un pas et m´ethodes `a plusieurs pas. Une m´ethode `a un pas permet de calculer xn

ª 1 `a partir de la seule valeur ant´erieure xn. Une m´ethode `a r pas utilise les r valeurs ant´erieures xnP

M.M-M

P xnÁ rª 1 afin de calculer xn

ª 1. La partie initialisation d’une m´ethode `a deux pas, c’est-`a-dire le calcul de x1, peut s’effectuer en utilisant une m´ethode `a un pas.

M´ethode d’Euler explicite : C’est une m´ethode `a un pas d’ordre 1.

xn

ª 1K xnX hnτOxnQ

M (2.4)

M´ethode du point milieu : Elle est d’ordre 2 et `a un pas.

uv v w v vx xn ª 1 2 K xnX hnOxnQ*P pnK τO xn ª 1 2 Q*P xn ª 1 K xnX hnpnM (2.5)

M´ethode du point milieu modifi´e : C’est une m´ethode `a deux pas d’ordre 2. Elle se distingue de la m´ethode du point milieu par le calcul du point interm´ediaire xn

ª

1

2 o`u au lieu d’utiliserτOxnQ

dont le calcul est coˆuteux on utiliseτOxn

Á

1 2

Q qui est d´ej`a calcul´e au pas pr´ec´edent.

uv v w v vx xn ª 1 2 K xnX hn 2 pnÁ 1P pn K τO xn ª 1 2 QˆP xn ª 1K xnX hnpnM (2.6)

Examinons un aspect num´erique que nous a sembl´e int´eressant dans le trac´e des courbes, en particuliers, dans l’utilisation de nos algorithmes par nos coll`egues de biologie-m´edecine. C’est

celui du trac´e d’une courbe dans les “deux sens”. Soit OΓPxQ la courbe param´etr´ee o`u x : t ^

dt0Pt0X TeÂTU xOtQ est la solution du probl`eme (2.3). Posons xT K xOt0X TQ . Faisons maintenant un changement de param`etres de t en[ t. Pour t ^

dÃ[ t0[ TP-[ t0e, on note ˜xOtQgK xO[ tQ . Donc ˜x et x sont deux param´etrisations ´equivalentes de

Γ. De plus ˜x est sur dÃ[ t0[ TP-[ t0e, la solution du probl`eme suivant :

Š

˜xW/KS[ τO ˜xQ*P

˜xO\[ t0[ TQaK xTM

(2.7) Maintenant du point de vue num´erique, on se demande si les valeurs approch´ees x0P

M-M-M

P xN de

x obtenues par la r´esolution num´erique de (2.3) avec la condition initiale xOt0QFK x0 sont les mˆemes que les valeurs approch´ees de ˜x obtenues par la r´esolution num´erique de (2.7) avec la condition initiale ˜xO\[ t0[ TQaK ˜x0K xN. Autrement dit, on construit tout d’abord en partant de

x0notre suite (finie) de points x0P M.M-M

P xN, et ensuite en utilisant la valeur obtenue xNon construit en partant de xN la suite ˜x0P

M.M-M

P ˜xN. La question est donc, les deux suites de points sont-elles les mˆemes ? Si la r´eponse est n´egative, on dit que la m´ethode num´erique utilis´ee n’est pas r´eversible. La m´ethode d’Euler explicite, la m´ethode du point milieu et la m´ethode du point milieu modifi´e ne sont pas r´eversibles.

M´ethode de Nystr¨om : C’est une m´ethode d’ordre 2, `a deux pas. Son sch´ema est le suivant :

Š xn ª 1K xnÁ 1X 2hτO xnQ*P tn ª 1 K tnX hM (2.8) Montrons que cette m´ethode est r´eversible. En effet, soient x0Px1P

M.M-M

PxN construites par la m´ethode de Nystr¨om sur

Š xWpOtQbK τO xOtQ-Q*P t0 Ž t Ž t0X TP xO t0QRK x0M (2.9) Consid´erons maintenant Š ˜xWsO ˜tQRKS[ τO ˜xO ˜tQ.Q*P [ t0[ T Ž ˜tŽ=[ t0P ˜xO\[ t0[ TQaK xNM (2.10) Posons ˜x0K xNet choisissons ˜x1K xNÁ 1. La m´ethode de Nystr¨om sur le syst`eme (2.10) fournit

˜x0K xNP ˜x1K xNÁ 1 ˜xp ª 1 K ˜xpÁ 1X 2h Œ [ τO ˜xpQ.ÄP 1Ž pŽ N[ 1M (2.11) Montrons que, pour tout 0Ž pŽ N, ˜xpK xNÁ p. C’est vrai pour pK 0 et pK 1 par construction. Supposons que c’est vrai jusqu’`a p. Alors des ´equations

˜xp

ª 1 K ˜xpÁ 1[ 2hτO ˜xpQˆP

et

xNÁ pª 1 K xNÁ pÁ 1X 2hτO ˜xNÁ pQ*P

on tire ˜xp

Validation num´erique

Les m´ethodes pr´esent´ees ci-dessus ont ´et´e test´ees sur plusieurs exemples de champs de vec-teurs plans ainsi que volumiques.

1- Cercle plan : On consid`ere dans le plan (Oxy) le champ de vecteurs d´efini par l’´equation

suivante : uv w vx xW KS[ y ± x2 X y2 P yW K x ± x2 X y2 M (2.12)

La solution de (2.12) pour la condition initiale O xO 0QFK R0P yO 0QFK 0Q est donn´ee par

Œ xO sQ§K R0cosO s R0 Q*PyOsQRK R0sinO s R0

Q. . Sa courbe int´egrale est le cercle de centre l’origine et de rayon

R0: x2X y2K R20. SoitO xnP ynQ le point obtenu `a l’it´eration n, on note RnK

²

x2 nX y2

n. L’erreur `a cette it´eration est ´egale `a „Rn[ R0„

R0 et l’erreur globale est maxn

„Rn[ R0„

R0 , c’est-`a-dire, l’erreur Lrelative.

2- Courbe plane en forme de croissant : Cet exemple correspond aux courbes m´eridiennes

emboˆıt´ees utilis´ees dans la mod´elisation abstraite du ventricule gauche dans la partie 1.5. Dans le plan (Oxz), chacune de ces courbes m´eridiennes est obtenue `a partir de la plus externe entre elles par une homoth´etie de rapportλ ^

e0P 1e et son ´equation param´etrique dans ce plan est OxλO sQˆP zλO sQ-Q . Si un point O xP zQ est `a l’int´erieur de la courbe la plus externe, alors il ap-partient `a une courbe qui est compl`etement d´efinie par une valeur r´eelle λ ^

e0P1e, soit Γλ

cette courbe. Le champ de vecteurs en ce point correspond au vecteur unitaire tangent `a Γλ,

τOxP zQbK]OτxOxPzQ*PτzOxP zQ-Q . En terme d’´equation diff´erentielle, cet exemple s’´ecrit :

Š xW K τxOxPzQ*P zW K τzO xP zQ M (2.13) La courbe int´egrale de (2.13) pour la condition initiale OxO0QbK x0PzO0QfK z0Q , o`u O x0P z0Q

^ Γλ0, est la courbe Γλ0. A l’it´eration n, on obtient le point O xnP znQ auquel correspond une valeur

λn ^

d0P1e. Nous choisissons comme m´esure de l’erreur `a cette it´eration la quantit´e „λn[ λ

λ0

et l’erreur globale est maxn„λn[ λ

λ0

.

3- G´eod´esiques du mod`ele abstrait du ventricule gauche : C’est le mod`ele construit dans

la partie 1.5. Il s’agit d’un ensemble de surfaces toro¨ıdales emboˆıt´ees sur lesquelles on a trac´e des r´eseaux de g´eod´esiques p´eriodiques. Chaque point OxP yP zQ du domaine appartient `a une surface d´efinie par un nombre r´eel λ ^

d0P1e, not´ee Sλ, et il se trouve sur une g´eod´esique p´eriodique dont la constante de Clairaut est not´ee Cλ. On d´efinit le champ de vecteurs en un point

par ce point,τOxP yPzQKO τxOxP yP zQ*PτyO xP yP zQ*P τzOxP yP zQ.Q . En terme d’´equation diff´erentielle, cet exemple s’´ecrit : u w x xW K τxO xP yP zQ*P yW K τyOxPyPzQ*P zW K τzO xP yP zQ M (2.14)

Pour une condition initiale O xO 0Q§K x0P yO 0QFK y0P zO0Q—K z0Q , o`u Ox0P y0Pz0Q

^ Sλ0, correspond comme courbe int´egrale de (2.14) la g´eod´esique trac´ee sur Sλ0 et qui passe par Ox0P y0P z0Q . A l’it´eration n, on obtient le point OxnP ynPznQ `a qui correspond une valeurλn ^

d0P 1e. L’erreur me-sur´ee `a cette it´eration est ´egale `a „λn[ λ

λ0

et l’erreur globale est maxn„λn[ λ

λ0

.

4- Champ de vecteurs sous forme discr´etis´ee : Pour se rapprocher du cas de donn´ees

ana-tomiques, le champ de vecteurs correspondant au mod`ele du ventricule gauche consid´er´e ci-dessus est alors consid´er´e sous forme discr´etis´ee. Ensuite, nous avons reconstruit un champ de vecteurs d´efini en tout point du domaine par interpolations trilin´eaires des valeurs du champ dis-cret aux points voisins du point consid´er´e. Avec ce nouveau champ de vecteurs nous sommes dans le mˆeme cas que celui de l’exemple pr´ec´edent.

M

M

M

M

M

i−1 i i+2 i+1 i+3

τ

τ

τ

i i+1 i+2

2h

2h

2h

FIG. 2.4 – Cette figure correspond `a la m´ethode de Nystrom. On voit clairement les oscillations dans l’allure du polygone MiÁ 1MiMi

ª 1Mi

ª 2Mi

ª 3.

Donnons maintenant nos conclusions. Bien que nous ayons au d´epart retenu la m´ethode de Nystr¨om pour sa r´eversibilit´e, nous avons constat´e que le trac´e de trajectoires pr´esentait des oscillations, voir Figure 2.6. Ce ph´enom`ene est expliqu´e sur la Figure 2.4. Dans le cas du champ de vecteurs discret, la m´ethode du point milieu est la meilleure en terme de pr´ecision, voir Figure 2.5. Pour cela, la m´ethode du point milieu a ´et´e utilis´ee dans la suite pour la reconstruction de fibres myocardiques.

FIG. 2.5 – L’erreur L relative est trac´ee en fonction du pas h. En haut, `a gauche le cas du

cercle plan et `a droite le cas de courbes m´eridiennes emboˆıt´ees. En bas le mod`ele du ventricule gauche, `a gauche le champ de tangentes d´efini en tout point du mod`ele et `a droite le champ de tangentes discret.

FIG. 2.6 – Une trajectoire d’une fibre obtenue par la m´ethode de Nystr¨om. On remarque les oscillations que fait cette trajectoire.

2.3.3 Algorithme de suivi de fibres

Afin de reconstruire les trajectoires des fibres myocardiques `a partir de donn´ees anatomiques, nous avons d´evelopp´e des algorithmes bas´es sur les m´ethodes num´eriques pr´esent´ees dans la partie 2.3.2, permettant `a partir de ces donn´ees de suivre chaque fibre point par point le long de sa trajectoire.

Formulation du probl`eme :

Nous disposons d’un champ discret de vecteurs unitaires tangents aux fibres. Les points o`u ce champ est d´efini sont les nœuds d’un maillage tridimensionel parall´elipip´edique uniforme. Pour obtenir un champ de vecteurs unitaires d´efini en un point quelconque M du muscle, nous interpolons, avec pour coefficients de pond´eration les coordonn´ees barycentriques, les directions des fibres aux points voisins Mi du maillage et puis nous normalisons le vecteur obtenu. La formule d’interpolation peut ˆetre ´ecrite sous la forme suivante :

uv v v v w v v v vx τ© KSO1[ γQgÅÆO 1[ βQ † O1[ αQ τ1X ατ X β† O 1[ αQ τ4X ατ3‰kÇ X γÅÈO 1[ βQ † O1[ αQ τ5X ατ X β† O 1[ αQ τ8X ατ7‰kÇ P τK τ© „5„τ© „5„ P (2.15)

avecτiK τO MiQ*P iK 1M-M-M 8 etτK τOMQ . Les valeursαPβetγ^

d0P1e et elles sont les coordonn´ees barycentriques du point M, voir Figure 2.7.

M

M

M

M

M

M

M

M

3 7 6 8 5

M

4

β

γ

α

1 2

FIG. 2.7 – Les points Mi sont les sommets du parall´elipip`ede du maillage contenant M et

αPβetγ ^

d0P1e sont les coordonn´ees barycentriques du point M.

Si on cherche les trajectoires des fibres comme des courbes param´etr´ees par l’abscisse cur-viligne, ces courbes sont alors les courbes int´egrales de l’´equation diff´erentielle (2.16)

xW K τOxQ

M (2.16)

Pour r´esoudre l’´equation (2.16), nous avons s´electionn´e parmi les m´ethodes num´eriques pr´esent´ees dans la section 2.3.2, celle du point milieu. D´esignons parτile vecteurτOxiQ et par h un pas constant. L’algorithme de suivi de fibres est donc :

u w x xn ª 1