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CHAPITRE V : RECOMMANDATIONS ET CONCLUSION

5.1 RECOMMANDATIONS

A partir des résultats que nous avons obtenus dans l’analyse économétrique, nous avons dégagé des implications pratiques sous forme de recommandations de politique économique en matière de captation des investissements directs étrangers, notamment.

Améliorer la qualité de la main-d’œuvre

Comparé à certains pays d’Afrique Subsaharienne, le Sénégal n’est pas nanti en ressources naturelles qui pourraient exercer un certain attrait sur les investisseurs étrangers. Par contre, ayant hérité de la colonisation d’infrastructures scolaires de qualité, le système éducatif du Sénégal a, pendant longtemps, joui d’une bonne réputation due à la qualité de la formation qu’il offrait. C’est ainsi que beaucoup de cadres des Etats africains ont été formés au Sénégal.

Aujourd’hui, ce système a d’énormes difficultés parce qu’il ne répond plus aux besoins des entreprises, et particulièrement à ceux des investisseurs étrangers qui, de plus en plus ,sont exigeants quant au profil des demandeurs d’emplois. En effet, les entreprises se plaignent de ne trouver des travailleurs compétents, surtout, dans les métiers spécialisés.

La qualité de la main-d’œuvre disponible jouant un rôle très important dans l’attrait des investissements directs étrangers, il importe, pour le Sénégal, de changer sa politique éducationnelle en adoptant les mesures suivantes, susceptibles d’accroître la qualité du capital humain :

 Adapter les programmes de formation professionnelle et technique aux besoins des entreprises et particulièrement à ceux des investisseurs étrangers.

Compte tenu des charges de cette politique sur les finances publiques, une participation de près de 50% ( parrainage par l’octroi de bourses d’études par exemple) pourrait être demandée aux entreprises du secteur privé qui, demain, bénéficieront du savoir-faire de la main-d’œuvre.

 Incorporer dans les programmes d’alphabétisation des modules de formation professionnelle (menuiserie, mécanique, électricité, horticulture, couture …)

qui permettront aux bénéficiaires d’avoir une qualification leur permettant d’avoir un emploi.

 Améliorer la qualité de l’enseignement dans les niveaux du primaire, du secondaire et du supérieur en recrutant des maîtres et des professeurs bien formés, et en les motivant par un bon salaire.

Augmenter et améliorer les infrastructures physiques.

Dans ce domaine, le Sénégal a également hérité d’infrastructures physiques qui auraient pu lui permettre de jouer un rôle de chef de fil dans la sous région, vu sa position géographique très stratégique. Mais il se trouve qu’aujourd’hui la plupart de ces installations ne peuvent satisfaire à la demande parce qu’insuffisantes ou désuètes.

Or, la présence d’infrastructures de base de qualité facilite la production, la communication, le transport et la distribution et, constitue un facteur décisif dans le choix du lieu d’implantation des investisseurs étrangers. Il est donc important pour le gouvernement du Sénégal de prendre les mesures suivantes susceptibles d’augmenter et d’améliorer ses infrastructures physiques et d’attirer les investisseurs étrangers :

 Augmenter la production énergétique. Le Sénégal satisfait les besoins en électricité du pays en transformant essentiellement des produits pétroliers importés. Cette production d’électricité par une turbine à gaz alimentée par des puits situés aux environs de la région de Dakar est encore marginale. Des installations obsolètes qui ont besoin d’être remplacées, combinées à une mauvaise gestion, font que la SENELEC ne peut satisfaire à la demande croissante d’électricité malgré l’apport de la production du barrage de Manantali sur le fleuve Sénégal. Les nombreuses coupures d’électricité dues à l’insuffisance de la production constituent une entrave majeure au bon déroulement des activités des entreprises. Pour améliorer les services d’électricité, augmenter une production notoirement insuffisante en modernisant les équipements, il faut poursuivre le projet de privatisation de la SENELEC qui permettrait d’avoir les fonds nécessaires aux besoins de financement. En plus de cette privatisation, il faut valoriser le potentiel du Sénégal en termes de gaz et de pétrole qui pourrait également contribuer à réduire les déficits. Le problème énergétique est d’autant plus important que la qualité de l’électricité est une contrainte majeure pour les entreprises

 Augmenter, sinon améliorer les infrastructures de transport routier, ferroviaire, maritime et aérien.

En ce qui concerne le réseau routier, le Sénégal est un pays paradoxalement enclavé dans la sous région. Le manque de routes praticables reliant le Sénégal au Mali est un handicape majeur au développement du secteur privé, surtout pour les investissements motivés par le marché de la sous région. L’absence de ces routes limite les échanges entre le Sénégal et le Mali et, partant avec toute l’UEMOA.

Par rapport aux pays voisins que sont la Gambie et la Mauritanie, le franchissement de fleuves par bac constitue un autre élément ne favorisant pas les échanges. La Guinée Bissau et la Guinée Conakry sont encore difficilement accessible par la route.

Il faut noter aussi l’insuffisance des routes et leur mauvais état à l’intérieur du pays et, particulièrement à Dakar où des embouteillages monstres font perdre énormément de temps aux acteurs économiques. Dakar étant la principale porte de sortie et d’entrée du Sénégal, il est urgent pour les autorités d’améliorer la mobilité dans la ville en construisant des échangeurs sur certains axes routiers.

Le chemin de fer reliant Dakar à Bamako est le seul véritable lien entre le pays et la sous région, mais cet outil connaît beaucoup de difficultés. C’est la raison pour laquelle le Mali achemine une partie croissante de ses exportations vers Abidjan, et de moins en moins vers Dakar. Il est donc urgent pour le Sénégal de diversifier ses voies de transfert de marchandises en réhabilitant le chemin de fer Dakar- Bamako, mais également les voies intérieures à destination de Saint-Louis, Thiès, Kaolack et Tambacounda.

Dans le domaine des télécommunications, le Sénégal doit renforcer sa position de chef de file dans la sous région en libéralisant totalement les services (installations RNIS, téléphonie cellulaire…)

Le Sénégal doit augmenter et moderniser le port de Dakar.

Réduire sinon freiner la croissance du taux d’endettement

Pour cela, le Sénégal doit privilégier les prêts concessionnels, mais aussi et surtout les investissements directs étrangers qui sont moins volatiles et non générateurs de dette.