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Généralités sur l’investissement direct étranger

CHAPITRE I : INTRODUCTION GENERALE

1.2 Généralités sur l’investissement direct étranger

1.2.1 Définition du concept d’Investissement Direct Etranger (IDE)

L’investissement direct étranger désigne l’opération effectuée par un investisseur résident d’une économie, afin d’acquérir ou d’accroître un intérêt durable dans une entité résidente d’une autre économie et de détenir une influence significative dans sa gestion.

Ainsi, l’investissement direct étranger se distingue des simples exportations mais également des autres politiques d’internationalisation telles que la formation d’alliances, la licence d’activités ou la sous-traitance. Il faut également distinguer l’investissement direct à l’étranger des simples investissements de portefeuilles qui constituent davantage des placements financiers que de réels investissements industriels de long terme.

L’investissement direct étranger met en relation des entreprises apparentées , c’est à dire : une entreprise « investisseur direct » (maison mère) et une entreprise « investie », qu’il s’agisse d’une filiale ou d’une succursale ; des entreprises détenant des participations croisées ou des entreprises affiliées à une même maison mère (sociétés sœurs).

Par convention, la norme généralement admise pour pouvoir parler d’investissement direct étranger est que la participation au capital social de l’entreprise créée ou rachetée soit égale ou supérieure à 10% et soit conservée au moins pendant un an.

Il convient, par ailleurs, de distinguer les flux d’investissements qui correspondent aux montants investis durant une année des stocks d’investissements qui, eux, représentent la valeur comptable de la totalité des investissements réalisés dans un pays donné.

Enfin, nous pouvons noter que l’on parle généralement de flux d’investissements pour qualifier les flux nets d’investissements, c’est-à-dire les flux d’investissements diminués de ceux de désinvestissement.

1 Banque Mondiale (1999)

1.2.2 Les différentes formes d’investissements directs étrangers

L’investissement direct étranger peut prendre différentes formes. Il comprend ainsi :

 les avances de trésorerie à court ou long terme consenties par une maison mère à ses filiales étrangères mais aussi les bénéfices qui sont réinvestis par ces mêmes filiales étrangères au lieu d’être redistribués à la maison-mère et aux investisseurs.

Toutefois ces deux types de financement demeurent limités par les montants qu’ils mettent en jeu et par la nécessité de disposer au préalable d’une filiale dans un pays donné pour pouvoir y investir.

 Les opérations en capital social qui demeurent le principal mode d’investissement direct à l’étranger des entreprises. Elles peuvent se faire sous forme de création d’une filiale, de rachat d’une société existante, de formation d’une joint-venture avec un partenaire local ou tout simplement de renforcement dans le capital d’une société déjà partiellement contrôlée.

 Les investissements immobiliers (à usage professionnel ou privé)

 Les capitaux levés sur place notamment auprès des banques locales par la filiale étrangère.

1.2.3 Emergence et développement de l’IDE dans le monde

Le vingtième siècle est particulièrement marqué par un très rapide développement du commerce mondial. Ce phénomène est non seulement dû au développement de l’économie durant cette période, mais aussi à son internationalisation.

En se référant aux statistiques de l’OMC, on constate que les échanges commerciaux se sont développés à un rythme nettement plus important que celui de la croissance de l’économie mondiale. En effet, entre 1950 et 2000, les exportations mondiales ont été multipliées par 90, alors que le PIB mondial n’a été multiplié que par 7 durant cette même période (soit une croissance annuelle moyenne de 9,4% pour les exportations et de 3,9% pour le PIB)1.

Cette progression est due particulièrement à l'accroissement des échanges intra-entreprises stimulés par l'investissement direct étranger (IDE). En 1991, les entreprises multinationales et leurs filiales ont produit un chiffre d'affaires brut d'environ 4800 milliards de dollars dont 1500 milliards pour le commerce intra-société, contre 4500 milliards pour le volume total des échanges mondiaux de biens et services y compris le commerce intra-société. Le deuxième élément qui a contribué à cette progression est l'assistance financière et technique accordée

1 World Trade Organization, Merchandise Exports, Production and Gross Domestic Product, 1950 – 2001

par les institutions de Bretton Woods (FMI et Banque mondiale) pour corriger certains déséquilibres ou distorsions économiques et d'autres organisations internationales comme la CNUCED et le GATT puis l'OMC pour appuyer certains volets du commerce mondial stimulés par divers accords commerciaux.

Au cours de ces dernières décennies l’IDE a connu une très forte expansion et a constitué un des principaux moteurs de la mondialisation de l’économie. En effet, à partir des années cinquante, une nouvelle tendance durable est apparue dans les échanges internationaux : l’essor considérable des flux d’investissements à l’étranger qui modifie de manière significative le paysage industriel mondial. L’IDE et l’activité des firmes multinationales se développent à un rythme soutenu. Ils touchent tous les secteurs : agriculture, industrie et services. Si les pays en voie de développement ont privilégié, au cours des années 70, l’endettement comme source de financement de leur déficit externe, cette politique a été infléchie par la suite, sous le poids de la contrainte de solvabilité.

L’investissement direct étranger apparaît aujourd’hui comme une alternative du fait qu’il est non générateur de dette, est la composante la moins volatile des capitaux externes et constitue un facteur potentiel de croissance.

Selon Markusen et Venables (1998), les flux d’IDE ont crû en moyenne annuelle de près de 25% pendant la seconde moitié des années 80 et de près de 13% au début des années 90 tandis que les exportations de biens augmentaient respectivement de 14% puis de 3% en moyenne annuelle. Le rapport sur l’investissement dans le monde note une augmentation de 19% des flux d’IDE en 1997, et à nouveau de 10% en 1998, pour atteindre 440 milliards de dollars.

Environ 450 000 filiales de FMN sont installées dans le monde. Ces filiales représentent aujourd’hui 6% du PIB mondial, contre 2% en 1982 (UNCTAD, 1998).

En termes monétaires, le volume total de l'investissement direct étranger vers les pays en développement s'élevait à 70 milliards de dollars en 1993, soit selon les analystes, une progression de 37% par rapport à l'année précédente contre 25% en 1990 et 1991. Au total, la valeur monétaire des apports de capitaux aux pays en développement a crû de 125% au cours des trois premières années de la décennie. A l'échelle mondiale, dans les années 90, la part des pays en développement était à son plus haut niveau en 1992 (33%) et en 1993 (40%).

Ce développement de l’IDE est particulièrement dû au changement d’attitude des gouvernements et des administrations des différents pays, tant du Nord que du Sud, vis-à-vis

de cette source de financement extérieur. Si pendant longtemps les IDE étaient suspectés de mettre en péril l’indépendance nationale, aujourd’hui les Etats adoptent des politiques plus libérales à l’égard des IDE et des firmes multinationales. Le renforcement de l’attractivité est devenu un objectif explicite de politique économique aussi bien dans les pays développés que dans les pays en développement (Delapierre et Milelli, 1995).

1.3 Problématique et justification de l’étude