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CHAPITRE 4 : LA PLACE DE L'ACTEUR DANS LE

2. Rôle des acteurs internes dans le processus de changement :

3.2. Rôle du système politique :

L'informatisation de l'administration tunisienne fait partie des priorités du gouvernement depuis l'époque de l'ancien président. Ce gouvernement n'a fait que continuer dans la même stratégie. En effet, l'administration est monopolisée par l'état, dans ses projets, ses décisions, son financement et ses dépenses132.

Avant la révolution, et avec l'aspect politisé de l'administration tunisienne, tous les projets TIC de l'administration qui coûtaient des milliards de dinars étaient sous la main de la famille de l'ex-président Ben Ali. Corruption et mauvaise gestion des anciens dirigeants ont entravé le changement technologique dans l'administration tunisienne. «Plusieurs

projets sont toujours en instance à cause des anciens acteurs politiques malhonnêtes. L'environnement politique était mal sain et a entravé le projet de la carte à puce, un projet ambitieux, mais qui n'a toujours pas abouti » déclare le directeur

informatique de la CNAM. Il ajoute : « Dans les grands projets en TIC, on a vécu

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l'intervention pas saine de certains membres de l'ancien gouvernement ce qui a entravé l'aboutissement de certains chantiers comme la carte à puce ». « Il y a des salariés impliqués dans la corruption et qui sont toujours en poste. C'est pour cela que la situation n'a pas vraiment changé. Il reste beaucoup à faire ». Continue à nous expliquer notre

interlocuteur133.

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Conclusion deuxième partie

Quelques actions et mesures ont été entreprises par l’état, avec l'objectif de mettre à niveau l'administration pour être au diapason avec le secteur économique en interne et en externe et en conformité avec le niveau de qualification élevé du Tunisien.

En passant de l'utopie sociale portée par l'Internet aux problèmes concrets, les TIC selon l’état apparaissent porteuses de solutions permettant de surmonter en partie, les défaillances de l'administration tunisienne. Mais de nombreux défis doivent être alors relevés, car il s'agit alors de réformer les logiques des organisations et, avant tout les mentalités et les compétences des hommes et des femmes qui les font fonctionner. C'est à une telle « mutation » que fait face le corps social, à commencer par les administrations publiques, depuis deux décennies.

Dans cette partie, nous avons exposé, en premier lieu, un état des lieux du secteur de la téléphonie, informatique et Internet dans la société tunisienne. En effet, on ne saurait aborder nos résultats sans remonter l'histoire sur le processus d'évolution de ces trois secteurs. Nous avons présenté une analyse sociale, politique et économique et anthropologique de la Tunisie et du tunisien afin de vérifier notre hypothèse sur la relation du changement organisationnel avec son environnement. Pour ceci et en ayant recours à la littérature sur le processus du changement organisationnel, nous avons mis la lumière sur les types de changement et leurs variables en les appliquant sur nos études de cas.

Nous concluons que notre terrain a été exposé de près et touché profondément par les différents événements historiques, culturels, économiques, sociaux et anthropologiques et nous allons démontrer dans la prochaine partie de la recherche si les usages, les perceptions et les attitudes des salariés envers les TIC, ont été touchés par cette variable.

Mais avant tout cela, nous avons passé en revue, les processus par lesquels les TIC se développent, le contexte dans lequel s'inscrit et qu'il contribue à modifier. Nous partons de l'idée que les TIC n'ont pas « d'effets » en elles-mêmes sur les performances de l'administration, mais que c'est bien au travers des processus de changement organisationnel, qui s'intensifient avec leur implantation, que ces technologies en question auront ou non des « conséquences » sur la création de valeur organisationnelle. Nous avons

165 présenté les composantes de l'administration électronique ainsi le cadre réglementaire de ce programme. Nous concluons que le gouvernement a la volonté et les moyens pour moderniser l'administration tunisienne, mais nous voulons vérifier dans cette recherche si l'équipement résout seul, le problème d'usage.

Nous avons démontré que l'équipement peut être une source de motivation dans l'usage des TIC chez les salariés, mais en aucun cas, il ne peut à lui seul garantir un bon usage de l'outil. Plusieurs facteurs jouent un rôle dans la réussite de l'implantation des TIC. La culture numérique de l'organisation et du leader, la volonté et le degré d'implication du sommet stratégique, la formation continue et bien d'autres variables qui participent directement ou indirectement à la réussite ou à l'échec de l'ancrage des TIC dans l'organisation. Nous avons ainsi validé, en partie, l'hypothèse, qui stipule que l'équipement ne résout pas le problème d'usage. Dans la troisième partie de ce travail de recherche, nous allons continuer à démontrer ces hypothèses à l'aide d'autres variables.

Nous avons essayé, dans cette partie, d'étudier le rôle des différents acteurs internes et externes de l'organisation dans le processus d'appropriation des nouvelles techniques de communication par le personnel. En fait, les attentes des salariés et des dirigeants sont influencées par l'introduction des TIC.

Le capital humain est marginalisé dans nos études de cas. La formation continue n'est pas parmi leurs priorités. En contrepartie, les salariés demandent d'être formés et ils revendiquent presque majoritairement ce droit.

Nous avons vu que l'introduction des TIC dans nos études de cas a changé les jeux des acteurs et leur relation au pouvoir, par les incertitudes qui émergeraient (incertitudes en relation avec les compétences). Par ailleurs, nous avons validé notre hypothèse, en nous appuyant sur l'approche systémique et stratégique qui stipule que l'attitude envers le changement est définie chez l'acteur suivant ses objectifs, ses zones d'incertitudes, ses stratégies, ses jeux et son système contraint. L'acteur réagit en fonction de ses intérêts : avantages ou inconvénients pour son poste. Les objectifs des salariés ne sont pas toujours conformes avec ceux des dirigeants dans l'organisation.

Troisième Partie :

Usages des TIC dans notre

terrain

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