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Contexte des années 1960

1.4 Le rôle du congrès de Lausanne

Selon Mézié (2008, p.9), au cours du XX siècle, les évangéliques américains s’imposent dans la course à l’évangélisation, les pentecôtistes en particulier, et fournissent des contingents armés d’importants moyens. Mais, face « au morcellement confessionnel », les missions protestantes ont peu à peu ressenti le besoin de se rassembler afin d’unir leurs efforts : en 1910, a eu lieu la Conférence missionnaire d’Édimbourg sous la direction du Dr John Mott ayant pour titre « Évangéliser le monde dans notre génération ». Cette conférence marque le point de départ du mouvement œcuménique moderne. La Conférence mondiale a rassemblé 1200

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représentants liés au mouvement missionnaire occidental et outre l’évangélisation. Cette réunion historique a mis l’accent sur la coopération et l’unité. À la suite d’Édimbourg 1910, après la Première guerre mondiale, le comité de continuation est devenu en 1921 le Conseil International des Missions (CIM). Le Conseil Œcuménique des Églises (COE) apparaît sous sa forme institutionnelle en 1948. Dans le même temps, des alliances se constituent entre missions afin de coordonner leurs entreprises.

Après plusieurs congrès précurseurs, Billy Graham et son association ont organisé avec John Stott, un anglican évangélique, le premier « Congrès pour l’évangélisation mondiale », à Lausanne en 1974. Il prend fait de la décentration des changements sociaux, de la multipolarité des missions et de la pluralité de l’origine nationale des missionnaires. Ainsi, le Mouvement de Lausanne naît à l’initiative de Billy Graham et devient un emblème de l’unité évangélique dans la mission avec une capacité de mobilisation significative. Il est intéressant de constater que les théologiens du Sud qui ont contribué substantiellement au succès de ce congrès, étaient en majorité issus du nouveau mouvement estudiantin évangélique. Le comité de suivi du premier congrès se transforma en « Comité de Lausanne pour l’évangélisation mondiale » (CLEM), qui a organisé deux autres congrès mondiaux à Manille en 1989 et au Cap en 2010.

La contribution la plus importante du congrès de Lausanne est la rédaction d’une déclaration de foi trans-dénominationnelle qui peut se résumer dans le slogan « Toute l’Église offrant tout l’évangile à tout le monde ». C’est un contexte d’œcuménisme, de structuration en réseau, de capitalisation des ressources en réponse à la globalisation rapide du religieux et en vue d’organiser une stratégie d’évangélisation totale. (Mézié, 2008, p.10) Au congrès de Lausanne, le missionnaire américain Ralph Winter avait indiqué que le terme « toutes les nations » (panta ta ethne), dans le mandat missionnaire de Matthieu 28:19, ne ciblait pas des États politiques, mais des groupes socioculturels : des peuples. Ainsi, dans la pensée de Ralph Winter, la conférence avait la tâche de chercher des sociétés missionnaires prêtes à adopter les peuples non encore atteints. (Wihek, 2011, p. 78).

La Déclaration de Lausanne en 1974 annonce l’action sociale comme indispensable pour prendre en compte l’ensemble des besoins physiques, matériels et spirituels des hommes. Constitue un point de repère pour comprendre l’action actuelle des protestants évangéliques en faveur des plus démunis. Ce texte essentiel adopté par plus de 2700 délégués évangéliques de 150 pays en 1974 a façonné en profondeur le rapport des évangéliques à la Bible, leur inscription dans la société et leur engagement missionnaire. La Déclaration a défini l’engagement des évangéliques à la fidélité de la Bible et à l’appel à l’évangélisation. Le

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document clarifie pour la première fois les termes de l’unité des évangéliques entre eux et de l’inscription des évangéliques dans la société. De nombreuses organisations missionnaires ou humanitaires évangéliques sont nées dans la foulée du Congrès de Lausanne. Lausanne 1974 a été aussi l’inspiration pour de nombreux réseaux et conférences régionaux, tels que le Comité de Lausanne Asiatique pour l’évangélisation, le Centre de Coordination Chinoise du Monde et des consultations internationales sur l’évangélisation des juifs.

L’importance du Mouvement de Lausanne pour le développement de l’évangélisation dans le monde, et par voie de conséquence de l’évangélisme, est certes. Les documents de Lausanne, surtout la Déclaration de Lausanne et le Manifeste de Manille, constituent les textes les plus représentatifs et les plus connus de l’évangélisme contemporain. La Déclaration de Lausanne, en particulier, sert de fondement de collaboration à une multitude de partenariats ou d’entreprises, d’Œuvres ou de Missions évangéliques. (Rempp, 2010, p. 204)

Les quinze points la Déclaration de Lausanne portait sur :

I. Le dessein de Dieu ;

II. Autorité et puissance de la Bible ; III. Le Christ unique et universel ; IV. La nature de l’évangélisation ;

V. Responsabilité sociale des chrétiens VI. Coopération dans l’évangélisation ;

VII. Collaboration des églises dans l’évangélisation ; VIII. Urgence de l’évangélisation ;

IX. Evangélisation et culture ; X. Enseignement et autorité ; XI. Conflits spirituels

XII. Liberté et persécution ; XIII. La puissance du Saint-Esprit ; XIV. Le retour du Christ.

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La conclusion précise : « Nous nous engageons par une alliance solennelle avec Dieu, et les uns avec les autres, à prier, à dresser des plans et à œuvrer ensemble pour l’évangélisation du monde entier. Nous appelons autrui à se joindre à nous ». 17

Pour Wiher (2011, p.62), il est important de considérer des décisions prises dans les conférences dans ses contextes historique, sociologique et théologique. La conférence d’Édimbourg 1910 se situe à la charrière de deux siècles : le XIX siècle qui a vu un grand développement technologique et était imprégné du colonialisme, des réveils anglo-saxons et du grand mouvement missionnaire, et le XX siècle qui a non seulement vu les deux guerres mondiales, mais aussi la grande croissance du christianisme de l’hémisphère sud et la création des mouvements œcuménique et évangélique. Les sociétés missionnaires seraient « les enfants » des réveils. Le réveil de la Réforme au XVI siècle a produit de nouvelles Églises, mais pratiquement aucune société missionnaire du côté protestant. Le réveil suivant, le Grand Réveil, qui a commencé avec Jonathan Edwards (1734) et les frères Wesley et George Whitefield ont été les évangélistes majeurs.

Il a produit les grandes dénominations protestantes dites mainline. En 1792, le prédicateur laïque baptiste William Carey a publié son « Enquête sur les obligations des chrétiens à chercher des moyens pour la conversion des païens », qui a été à l’origine de la création de plusieurs sociétés missionnaires, les missions classiques : entre autres la mission baptiste (Baptist Missionary Society, 1792), la mission non dénominationnelle essentiellement congrégationaliste (London Missionary Society, 1795), la mission anglicane de tendance évangélique (Church Missionary Society, 1799), la mission luthéro-réformée helvético-allemande (la Société des Missions de Bâle, 1815) et la mission luthéro-réformée française (la Société des Missions Évangéliques de Paris, 1822). Le XIX siècle, surtout entre les années 1792 et 1910, est connu par « le grand siècle » missionnaire.

Il est à noter que ce sont les sociétés missionnaires fondées après 1792, et non pas les Églises, qui ont déclenché le mouvement pour l’évangélisation du monde et ont changé la carte mondiale des religions. Les chrétiens venus au Christ par ce mouvement de la sanctification avaient une spiritualité caractérisée par une foi personnelle en Christ, la conversion (l’expérience d’une nouvelle naissance), l’amour pour la Bible et le respect de son autorité, l’évangélisation et l’engagement social. Ce réveil

17 Déclaration de Lausanne. Voir https://www.lausanne.org/fr/mediatheque/la-declaration-de-lausanne/la-declaration-de-lausanne. Visité le 26/07/2015

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dit « de la sanctification » est à l’origine d’une identité distincte qu’on peut appeler « évangélique ». (Wiher, 2011, p.64)

Cette identité a produit de nouvelles missions interdénominationnelles. Toutes ces missions avaient pour but d’aller vers les peuples « non-atteints » à l’intérieur des continents. La Mission à l’Intérieur de la Chine (CIM), fondée par Hudson Taylor en 1865 était la plus significative. Dans le même réseau venaient la Mission à l’Intérieur de l’Afrique (AIM), la Mission à l’Intérieur du Soudan (SIM), la Mission unie du Soudan (SUM), l’Alliance chrétienne et missionnaire (CMA), et la Croisade pour l’évangélisation du monde (WEC). Le premier réveil a eu un grand impact sur les jeunes et a conduit en 1844 à la fondation des Unions Chrétiennes des Jeunes Gens (YMCA-UCJG), d’abord aux États-Unis, puis dans le monde entier. Le second réveil a eu un impact aussi grand sur les étudiants en suscitant chez les nouveaux convertis une vision missionnaire qui a permis la fondation du Mouvement des étudiants volontaires pour la mission.

Le congrès de 1974 a été comme un inventaire de ce que le courant évangélique a entendu quant à ses responsabilités dans le domaine social. À partir de la Déclaration de Lausanne, l’action sociale des chrétiens a passé par un approfondissement théorique. Selon le Service d’Entraide et de Liaison (SEL)18, le Congrès de Lausanne a influencé la réflexion évangélique de ces dernières décennies sur la responsabilité socio-politique du chrétien et sa mission. La question de la responsabilité sociale est devenue l’une des questions principales du Congrès. Lors de son discours d’ouverture au Congrès de Lausanne, Billy Graham a déclaré qu’Édimbourg 1910 était « la conférence sur l’évangélisation et la mission historiquement la plus importante du XX siècle ». À son avis, deux courants émergent d’Édimbourg, un courant évangélique et un courant œcuménique.

En dépit d’un certain nombre de tentatives en vue de rapprocher ces deux courants, plusieurs facteurs de division ont continué de dominer le débat sur la théologie et la pratique de la mission tout au long du siècle. Par exemple : le passage d’une approche individualiste à une approche communautaire, de l’évangélisation à l’action sociale, d’une société de mission parallèle à l’Église à une Église acteur elle-même de la mission, de l’homme « dans ce monde-ci et dans le monde qui vient » à l’homme

18Le SEL (Service d'Entraide et de Liaison) est une association protestante de solidarité internationale crée en France en 1980 par l’Alliance Evangélique Française est une association type loi 1901 à but d’assistance et de bienfaisance lié aux thèmes du développement : eau, enfance, dette, femmes, santé, agriculture, environnement. Voir http://www.selfrance.org/index.php?id=notre-action-22. Visité le 12/06/2015

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exclusivement « dans ce monde-ci », de la réconciliation avec Dieu à la réconciliation sociale. (Koll ; Revet, 2010, p.54)

Les facteurs de division entre évangéliques et œcuméniques, selon Billy Graham, ont été le passage d’une approche individualiste à une approche communautaire de la conversion, de l’évangélisation à l’action sociale, d’une société de mission parallèle à l’Église à une Église elle-même actrice de la mission. Selon Wiher (2011, p.72), alors que le courant œcuménique menait de grands débats théologiques sans grande activité missionnaire, le courant évangélique se caractérisait par un activisme et un pragmatisme accompagnés d’une absence totale de réflexion théologique sur la mission.

Pour mieux décrire les enjeux des mouvements œcuménique et évangélique, Hunt (2011) nous signale que l’Église, qui était alors en pleine période de bouleversement, se trouvait confrontée à un monde lui aussi en train d’évoluer. Les années 1970 ont été une période où se voulait une réponse du monde évangélique au mouvement œcuménique émergent des années 1960, et est devenu le lieu pour des conceptions divergentes de l’évangélisation et de ses priorités. C’est au cours de cette période, marquée elle-même à l’échelle mondiale par de vastes recompositions politiques et sociales, que les évangéliques ont pris conscience de leur propre diversité culturelle, spirituelle et politique. (Hunt, 2011, p.18)

En ce qui concerne le mouvement œcuménique nous pouvons souligner que dans les années 1960, le Conseil œcuménique est dominé par les grandes dénominations protestantes historiques. Successeur officiel des grandes conférences missionnaires du début du siècle, le COE représente à la fois un effort d’unité des Églises et d’unité des Églises en mission. Il s’est appuyé sur des dénominations membres et de leurs grandes agences missionnaires. Quant au mouvement évangélique, nous pouvons le décrire comme de type conservateur et en voie d’internationalisation croissante. Il a commencé à prendre ses distances par rapport au fondamentalisme et au séparatisme américains. Traité avec hostilité par les fondamentalistes mais reconnu en revanche dans les cercles œcuméniques ainsi que par les Églises historiques grâce au charisme et à l’efficacité de Billy Graham, le mouvement s’appuie sur les évangéliques des principales Églises protestantes ainsi que sur ceux qui se rattachent aux Églises baptistes, indépendantes ou non confessionnelles du monde entier. (Hunt, 2011, p.19)

Dans leur expansion missionnaire, les évangéliques sont devenus de plus en plus accueillants aux sciences sociales, et du même coup influencés par elles. De nouvelles idées ont surgi, non seulement dans le domaine de la communication interculturelle, mais aussi sur le terrain de la publicité, des

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stratégies de financement, du management et de l’analyse de l’entreprise missionnaire. (Hunt, 2011, p. 18)

Pour eux, les valeurs et la société chrétiennes en Occident se trouvent menacées par le libéralisme et le laïcisme théologique aussi bien que par l’athéisme communiste dans le reste du monde. Face à ces menaces, seule la conversion peut sauver à la fois l’individu et la société, et seule l’évangélisation constitue le cœur de la mission.

Un nouveau type de responsable de la mission mondiale allait naître, issu des rangs des évangélistes mais aussi des pasteurs en charge de grandes communautés, comme allaient aussi naître un nouveau modèle d’organisation missionnaire – non confessionnel – ainsi qu’une nouvelle forme de coopération dans la mission, basée sur l’engagement dans une évangélisation audacieuse et dynamique (comme nous remarquons au sein de YWAM), et dédiée à la conversion individuelle ainsi qu’à l’implantation d’Églises dans tous les pays et parmi tous les peuples encore « non-atteints » par l’Évangile.

Selon Hunt (2011, p.19), c’est lors du congrès de Berlin en 1966 que les défis du monde non-occidental viennent à l’attention de Billy Graham et de tous les participants. Ces défis sont tels qu’il est impossible de les aborder avec des préoccupations d’un évangélique occidental, tant celui-ci est avant tout obnubilé par le libéralisme théologique, l’humanisme, le communisme, la pauvreté et les relations entre races. Parmi les facteurs réclamant l’attention des évangéliques du monde entier, Graham souligne l’importance de la croissance des « jeunes Églises » comme pays d’envoi en mission, la montée en puissance du mouvement charismatique, la forte expansion du christianisme en dehors de l’Occident et les signes de renouveau religieux en Europe et aux États-Unis. John Stott et les évangéliques britanniques mettent en avant l’importance pour les chrétiens de s’attaquer aux problèmes sociaux qui sont, selon eux, parties intégrantes de l’évangélisation. Des voix plus polémiques venues d’Amérique latine, notamment celles de René Padilla19 et d’Orlando Costas20, s’élèvent contre des conceptions naïves qui séparent l’évangélisation ou l’action sociale des réalités de l’impérialisme culturel et de l’exigence de justice sociale. Padilla, et d’autres avec lui, voient dans la focalisation des évangéliques sur les questions de stratégie plutôt que sur la réflexion théologique une faiblesse du mouvement. (Hunt, 2011, p.24)

19 René Padilla : Équatorien, a été secrétaire général pour l'Amérique latine de la Communauté annuaire internationale d'Étudiants évangéliques et, postérieurerment, de la Fraternité théologique latino-américaine (FTL). Il est actuellement Président honoraire de la Fondation Kairós, à Buenos Aires, et coordonnateur d'Éditions Kairós.

20Orlando Costas : Né à Porto Rico. Pasteur et théologien, il a fondé le Centre évangélique d'études latino-américaines en 1973, à San José, Costa Rica.

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En 1989, un second congrès international (2000 délégués et 170 pays représentés) s’est tenu à Manille aux Philippines. La déclaration publique qui a été adoptée, le Manifeste de Manille, a également eu un impact significatif au sein du monde évangélique. Réunion qui finit par réaffirmer l’engagement de Lausanne I et son appel : « Proclamer le Christ jusqu’à son retour ». Le Manifeste de Manille s’appuie sur deux principaux thèmes : « Proclamer le Christ jusqu’à ce qu’il vienne » et « Appeler l’Églisetout entière à porter l’Evangile tout entier au monde tout entier ». La conférence de Manille marque aussi le premier engagement significatif des évangéliques au côté du mouvement charismatique et du pentecôtisme mondial. Y ont surtout prédominé des questions stratégiques autour des définitions des non évangélisés comme « groupes de personnes non-atteintes » vivant dans la « fenêtre 10/40 » ainsi que l’objectif consistant à évangéliser le monde entier à l’horizon 2000.

La fenêtre 10 x 40 est un rectangle virtuel s’étendant depuis le 10ème degré de Latitude nord jusqu’au 40ème degré de Latitude nord de la planète. Elle relève d’une importance stratégique pour la mission car dans cette zone géographique se trouvent, entre autres : la majorité (85%) des groupes ethniques « non-atteints » : des bouddhistes, des musulmans et des hindous de la planète. La fenêtre est un concept missiologique créé par le missiologue américain Luis Bush lors de la Conférence Lausanne II en 1989. Il a été président de l’organisation Partnership International en charge de l’implantation de 2800 églises, dont 80 % dans le périmètre de la fenêtre. (Muhlheim, 2016, p.30). C. Peter Wagner a proposé de prolonger la Fenêtre 10 x 40 pour une « Fenêtre 10 x 70 » qui se prolonge de la France à la Sibérie et qui comporte les « forteresses » liées au communisme, à l’athéisme, à l’humanisme et au paganisme moderne, mais aussi, de façon plus inattendue, au catholicisme ou à la religion orthodoxe. (Muhlheim, 2016, p.33)

Fenêtre

10 X 4O

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Après Lausanne en 1974 et Manille en 1989, le Troisième Congrès de Lausanne pour l’Évangélisation du Monde est donc organisé en 2010 au Cap, d’où l’appellation Cape Town 2010 (CT2010), avec plus de quatre mille participants, sous le titre « Dieu en Christ, réconciliant le monde avec lui ». Le document s’inscrit dans le prolongement de la Déclaration de Lausanne. Il propose d’une part une confession de foi, et de l’autre, il rappelle les engagements pris par les évangéliques 1. Glorifier Dieu, 2. aimer leur prochain, 3. vivre en solidarité avec l’humanité et 4. respecter l’environnement. Il est d’abord marqué par le désir de s’inscrire dans la suite de la conférence historique d’Édimbourg de 1910, considérée comme la première Conférence missionnaire mondiale moderne qui a abouti à une série de conférences missionnaires.

L’engagement Cape Town 2010, est un appel à l’action, un renouvellement et une affirmation des engagements déjà pris envers la vision et les objectifs du Mouvement de Lausanne. Ce qui signifie qu’ils n’abandonnent pas leur engagement « à porter dans le monde entier le témoignage de Jésus-Christ et tout son enseignement », et qu’ils n’abandonnent pas leur engagement à propos des principaux documents du mouvement, à savoir : La Déclaration de Lausanne (1974) et Le Manifeste de Manille (1989). Le congrès sur « la mission mondiale de l’Église » de Wheaton (Illinois, États-Unis), en 1966, rassemblera la force missionnaire majeure en Amérique du Nord. Suivant de quelques mois le congrès de Wheaton, le Congrès mondial sur l’évangélisation de Berlin aussi en 1966 sera, lui, véritablement international avec plus de mille participants originaires d’une centaine de pays. Il a été convoqué afin de rappeler l’urgence de la tâche de l’évangélisation sous la triple bannière : « Un seul monde, un seul Évangile, un seul devoir ». Son impact spirituel ne serait pleinement ressenti qu’en 1974, avec le congrès de Lausanne. C’est à ce dernier qu’il appartiendra de clarifier certains enjeux et d’approfondir la réflexion théologique. Mis à part ces deux grands congrès, une trentaine de consultations ont eu lieu sur des thèmes tels que « évangile et culture », « évangélisation et responsabilité sociale », « un style de vie simple », « l’Esprit Saint » et « la conversion ».

En 1980 a eu lieu une consultation internationale à Hoddesdon, en Angleterre. Sous l’influence du groupe « Théologie et Education » du Comité de Lausanne et du groupe sur l’éthique et la société de l’Alliance Evangélique Mondiale, cette consultation avait comme objectif d’approfondir les conséquences d’un passage particulièrement sensible de la Déclaration de Lausanne : la pauvreté, l’injustice et le devoir de développer un style de vie simple pour contribuer plus généreusement à l’évangélisation et à l’aide aux déshérités. Également en 1980, une deuxième consultation a eu lieu à Pattaya, en Thaïlande. C’était le

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premier grand rassemblement organisé par le Comité de Lausanne après le congrès de 1974. La déclaration finale insiste fortement sur la responsabilité sociale des chrétiens, en particulier en faveur des réfugiés et sur l’identification avec les pauvres et opprimés.

En 1982, une nouvelle consultation internationale a été organisée. Elle a traité de la relation entre l’évangélisation et l’action sociale à Grand Rapids aux États Unis. Le texte issu de cette consultation constitue un petit traité sur le sujet. Il est issu de discussions entre des personnes ayant des profils très différents. Le document propose d’envisager la relation entre