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L ’offensive évangélique à petit pas

3.2 Le panorama religieux brésilien

Les citoyens brésiliens sont sous un ciel d’étincelles religieuses, qu’ils soient croyants ou non. Cette religiosité est présente dans la pratique religieuse vécue en sa forme institutionnalisée ou personnelle, dans les médias sous toutes leurs formes, dans l’art, dans la

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musique manifestement religieuse ou non, dans les instances politiques et même plus subtilement présente dans le vocabulaire quotidien. Remplacer un « merci » par « que Dieu te paye », un « au revoir » par un « va avec Dieu » ou encore demander la bénédiction de la famille (surtout des grands parents) dépasse les murs des centres cultuels et des familles religieuses. Avec l’ascension du nombre d’églises pentecôtistes il est possible d’entendre désormais des expressions évangéliques très populaires tels que « c’est attaché119 ! (tá amarrado !) », utilisée pour refuser quelque chose de mauvaise qui peut arriver.

Les brésiliens sont en général sensiblement religieux et cela se reflète dans leur vie quotidienne, dans la capacité d’expression de multiples formes de foi religieuse, de sorte que leurs comportements et leurs croyances religieuses constituent une partie fondamentale de l’ethos de la culture brésilienne.

Le processus de colonisation du Brésil, basé sur la coexistence des blancs, des indiens et des noirs, a permis, depuis la période coloniale, une certaine diversité de religions pratiquées dans le pays. Cependant, les religions des indiens et des noirs et, plus tard, le protestantisme des immigrants allemands dans l’état du Rio Grande do Sul et du Espírito Santo, ainsi que les religions des immigrants japonais à São Paulo, ne représentaient qu’une petite partie de la population, dans ce pays qui se considérait le plus grand pays catholique dans le monde.

Jusqu’aux années 1980, le profil religieux de la population brésilienne n’a pas subi à de modifications significatives : la religion catholique a maintenu sa suprématie héritée de l’époque coloniale. Néanmoins, entre 1980 et 1991, la suprématie catholique commence à se fissurer.

Nous allons parcourir les étapes et les enjeux du monde religieux auxquels le Brésil a été confronté pour tenter de comprendre les défis actuels des actions évangéliques et ses acteurs.

3.3 L’Influence protestante au Brésil : Historique et croissance

119 C’est expression est issue de l’idée de “guerre spirituel contre le Diable”. Elle est encadrée par un horizon socio-économique, dont l’approche nécessite l’abandon, non seulement des pratiques païennes, mais aussi de tout type de conduites serviles, dénoncées comme typiquement afro-brésiliennes. Dans cette perspective, les candomblécistes, en privilégiant le sacrifice à l’accumulation et en reproduisant de nombreuses conduites d’asservissement (aux orixás, aux pères et mères de saint, à leur destin financier, etc.), sont considérés comme étant sous l’emprise d’une influence maligne. Il n’est pas étonnant que la principale accusation formulée publiquement de la part des Évangéliques aux Afro-brésiliens s’exprime dans l’expression « Você ta amarrado », traduite littéralement par « Toi, tu es attaché ». Voir Charlotte Plaideau, « Les démons de la pauvreté. Ou la guerre néopentecôtiste contre les démons afro-brésiliens à Bahia (Brésil) », Recherches sociologiques et anthropologiques [Online], 39-1 | 2008. URL : http://rsa.revues.org/425 ; DOI : 10.4000/rsa.425. Visité le 07/04/2017

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En présentant une brève approche historique du protestantisme au Brésil, le panorama religieux actuel et le contenu culturel dans ce processus, nous pourrons plus tard établir un parallèle Brésil-France.

Le premier chercheur qui s’est penché sur l’histoire du protestantisme fut Emile G. Léonard. Avec un profil différencié par rapport à d’autres auteurs, il avait une formation universitaire en Histoire, du prestige, de projection académique et n’était pas pasteur. Français, il est parti au Brésil pour enseigner à l’Université de São Paulo à la fin des années 1940. Son livre « Le protestantisme brésilien » (1952)120 a été écrit au département d’Histoire de l’Université de São Paulo, site déjà dirigé par Fernand Braudel et influencé par la nouvelle pensée de l’historiographie française. Son travail a été la première grande synthèse du protestantisme.

Les études sur le champ religieux au Brésil ont réussi à avoir une plus grande place dans le domaine universitaire des sciences sociales au XX siècle, à travers les auteurs Roger Bastide, Lévi-Strauss, Émile G. Leonard, tous liés à l’Université de São Paulo dans la première moitié du siècle. C’est à cette époque également qu’ont été créés des instituts de recherche en dehors des murs de l’université. En principe, le catholicisme et les religions afro-brésiliennes étaient privilégiés par rapport aux thèmes d’études, cependant, le protestantisme a pris de l’importance, principalement, en raison de la croissance des pentecôtistes.

Dans le passage du XX au XXI siècle, il y a eu une promotion de la dimension religieuse et ésotérique dans la société brésilienne et l’adhésion des personnes à différents groupes religieux, ce qui a conduit à un développement de la recherche dans le domaine des sciences de la religion. Se consolident, donc, en ce moment, la contribution des centres de référence, comme l’Université de São Paulo/USP, l’Université pontificale catholique de São Paulo/PUC-SP, l’Université Méthodiste de São Paulo/UMESP et l’Institut d’études de la Religion/ISER, qui gèrent une riche collection de production académique (Cunha, 2004, p. 62)

Cunha (2004) signale le défi de compréhension de la religion, qui, au-delà de l’interprétation exclusivement dans le domaine religieux, doit prendre en compte les facteurs sociaux qui font aussi partie de ce contexte. Ce défi a été responsable de l’engagement d’un groupe d’auteurs dans le développement de concepts qui avaient comme but d’expliquer

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l’existence de références communes à toutes les religions dans la diversité du contexte brésilien. Les œuvres « Racines du Brésil121(1936) », de Sérgio Buarque de Holanda et « O

Povo Brasileiro. A formação e o sentido do Brasil122(1995) », de Darcy Ribeiro sont des références qui ont servi de base pour de travaux futurs.

Selon Costa de Liberal (2004), si l’Église évangélique brésilienne a commencé dans la deuxième partie du XIX siècle, les idées protestantes sont présentes depuis l’époque de la colonisation. Au cours de l’année 1532, le premier protestant luthérien, Heliodoro Heoboano, fils d’un ami de Luther, est arrivé au Brésil. Le Protestantisme calviniste est arrivé au Brésil pour la première fois avec les voyageurs et à travers les tentatives de colonisation du pays par les Huguenots et reformés néerlandais et flamands pendant la période coloniale.

Pour Buyers (1953), du fait que la vie religieuse était contrôlée au Brésil par l’ordre jésuite, les protestants ont été, pendant plus de 320 ans, empêchés d’y rentrer et de se manifester par le gouvernement portugais, sous peine d’inquisition. L’ouverture religieuse n’a pu commencer qu’avec la période de l’Empire, quand le gouvernement a donné plus de liberté aux autres croyances et religions. Ainsi le protestantisme a été toléré, avec restrictions, jusqu’à la proclamation de la République en 1889.

En 1555, Villegaignon, le commandant de l’expédition française présente à Rio de Janeiro, a demandé à Calvin d’envoyer au Brésil des croyants « reformés » de la ville de Genève pour commencer la prédication évangélique. En 1557 le premier culte a été célébré sur le sol brésilien, mais il n’y a pas eu de suite car Villegaignon était en désaccord avec leur façon d’administrer les sacrements. De 1630 à 1654, il y a eu une nouvelle tentative d’implantation du protestantisme par Maurice de Nassau, qui avait amené l’Église « Reformée » au Brésil avec ses pasteurs et ses leaders. Mais cette dernière n’a pas eu de succès non plus, et les hollandais du nord-est brésilien ont été expulsés.

L’arrivée des émigrés européens au Brésil dans la deuxième moitié du XIX siècle a été le facteur qui a contribué en grande partie à l’expansion du protestantisme. Comme, par exemple, l’arrivée des immigrants allemands luthériens dans le sud du pays, suivis de près de celle de missionnaires et ministres spirituels venus de la Prusse et de la Suisse dans but de les soutenir, a produit une plus grande concentration du protestantisme.

Ainsi s’est passé l’introduction du protestantisme au Brésil, mais nous pouvons dire que jusqu’à la décennie de 1980 le catholicisme est resté le pilier fort. La croissance démographique

121 Voir HOLANDA, Sérgio Buarque de. Racines du Brésil, Paris, Gallimard, 1998

122 Voir RIBEIRO, Darcy. O Povo Brasileiro: A formação e o sentido de Brasil. São Paulo: Companhia das Letras, 1995.

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du protestantisme dans les années 80 pose la question de la pénétration dans les couches populaires d’une religion jusqu’alors considérée comme étrangère. Celle qui a été auparavant considérée comme une religion qui ne semblait pas adaptée à la société brésilienne, se trouve à partir de ce moment dans une situation confortable.

Selon Montero (2007) le renfermement, le fondamentalisme, le piétisme et le sectarisme du protestantisme brésilien heurtaient la sensibilité des chercheurs. Pendant la décennie de 1970, ils y voyaient surtout un caractère aliénant et le représentaient comme une menace à la démocratie brésilienne. Il a fallu attendre les années 80 pour que des analyses plus compréhensives et professionnelles construisent une image moins idéologiquement marquée de ces cultes.

Rubem Alves (1978) indique que les premières études sociologiques sur le protestantisme au Brésil ont été faites par Emílio Willems dans la décennie de 1930, quand il s’est intéressé à l’acculturation des immigrés allemands. Par la suite, il s’est tourné vers l’étude de la croissance protestante en tant que transfert du rural à l’urbain. Ces études ont été financées par la Confédération Évangélique du Brésil à la fin des années 1950 en raison des conflits idéologiques qui étaient en ébullition pendant cette période. Les transformations récentes trouvées dans le domaine religieux sont démontrées par le passage d’individus des domaines du catholicisme et de l’umbanda au milieu protestant.

Mendonça (2005) aborde le thème de l’espace protestant dans le pays en faisant une distinction avec ce qui a été convenu d’appeler le « protestantisme brésilien ». Pour lui, ce terme utilisé par Émile G. Léonard dans son ouvrage « Le protestantisme brésilien » ne confère pas assez de précision à ce que de facto ce groupe a vécu.

Il indique que dès le début de la présence protestante au Brésil, les fidèles ont préféré la désignation « évangéliques ». Mais du fait de la grande multiplicité de facteurs qui entourent le champ religieux d’aujourd’hui, le seul terme évangélique n’est pas suffisant pour désigner les chrétiens non-catholiques, car il ne se référait pas aux églises chrétiennes non romaines orientales et orthodoxes et n’exprimait pas de façon satisfaisante les groupes pentecôtistes et néo- pentecôtistes. Les expressions « croyants » (crentes), « évangéliques » (evangélicos) et « protestants » (protestantes), selon Mendonça (1995), sont des références qui dessinent le même groupe au Brésil.

Les protestants seraient alors des églises qui ont leur origine dans la Réforme Protestante de Martin Luther au XVIe siècle. Ils y eu d’abord les calvinistes et les luthériens avec ses diversifications postérieures, d’après l’exemple luthérien, comme les presbytériens, les méthodistes, les congrégationnistes, les baptistes et ses ramifications contemporaines. Ce sont

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eux les protestants historiques ou traditionnels auxquels le terme évangélique convient de façon satisfaisante.

Ainsi, Mendonça (2005) signale l’inexistence d’un « protestantisme brésilien », et soutient un « protestantisme au Brésil », qui lors de son insertion par les mouvements missionnaires ne s’est pas identifié à la tradition culturelle et s’est maintenu comme un protestantisme nord-américain par sa dépendance théologique et ses matrices d’appellation. Plus tardivement, Pierre Bastian (1994) en ce qui concerne la branche pentecôtiste, va constater une indépendance par rapport à l’étranger : « Le pentecôtisme brésilien est vraiment brésilien et endogène, non importé des États-Unis ». Pour l’auteur, c’est surtout le pentecôtisme qui a répondu au besoin d’instituer une religiosité autour de dirigeants autochtones et non plus seulement venus d’ailleurs.

À ce moment-là, les missionnaires brésiliens avaient besoin d’un titre pouvant représenter l’expérience par laquelle le Brésil passait et qui marquait la négation du catholicisme. L’expression « croyant en notre seigneur Jésus Christ » (crente em nosso Senhor

Jesus Cristo) a alors été choisie, qui a donné lieu au terme « croyant » que nous connaissons actuellement. Mais les missionnaires nord-américains, qui avaient leur identité propre, s’appelaient evangelicals ou évangéliques, montrant l’option pour le conservatisme protestant qui prétendait affirmer fidélité à l’évangile et non à la science ou à la raison humaine.

Ce courant protestant a été responsable du mouvement des Alliances Évangéliques qui s’est développé dans le monde entier. Elles avaient comme objectif de former un front unique de combat contre le catholicisme, considéré comme le blocage de l’avancée missionnaire initiée à la fin du XVIIIe siècle. L’influence de ce mouvement est arrivée au Brésil au début du XX siècle comme résultat des avancées des projets missionnaires financés par les Alliances.

Dans un moment que Mendonça caractérise comme « projet de coopération d’unionisme » (1916-1952), nous pouvons souligner que l’intention d’étendre le protestantisme brésilien à partir de l’union de toutes les églises en une seule, dans le dit « l’Unionisme 123», indépendant du modèle nord-américain – qui comprenait diverses appellations -, n’a pas eu de succès. Mais il a, de toute façon, apporté les conditions pour que ces différentes appellations aient un certain degré de proximité. Ce rapprochement s’est fait dans le contexte de la conquête de nouveaux fidèles à travers des programmes prosélytes qui

123 Cf. MENDONÇA, A G. O celeste porvir: A inserção do protestantismo no Brasil. São Paulo: Editora Aste, 1995.

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prêchaient la conversion individuelle et le changement de mode vie, fait qui peut être rapproché du Grand Réveil124 qui a eu lieu aux États Unis dans le siècle précédent.

Entre 1952 et 1962, Mendonça (2005) note l’arrivée d’une « flopée de nouvelles théologies », et considère que pendant cette période, le protestantisme a donné lieu à la formation de ses jeunes par ses leaders pour qu’ils exercent un rôle actif dans les segments d’étudiants, comme dans les centres académiques, pouvant ainsi être plus proches de la pratique du leadership religieux. Pour cela il était nécessaire d’assurer une présence aux séminaires, des espaces privilégiés de la naissance des « Théologies Nouvelles », selon l’auteur.

À partir de 1962, une Conférence du nord-est a été organisée, avec l’objectif d’inviter les différentes appellations à s’insérer dans le processus économico-politique du Brésil. Il a été considéré en effet que les églises ne pouvaient pas s’absenter du moment de transformation que le pays traversait. En ce sens la conférence comptait deux types de public : des économistes et sociologues non-confessionnels comme Gilberto Freyre, Celso Furtado et Paul Singer – qui avaient pour fonction la production d’une analyse conjoncturelle – et des religieux qui présentaient des propositions théologiques.

Selon Libéral (2004), la période de la dictature militaire a fourni un espace pour une grande ferveur religieuse à la conquête de fidèles, conduisant à l’émergence des premières agences missionnaires, organismes interconfessionnels englobant des églises traditionnelles et des églises pentecôtistes, , qui ont démontré que les différences doctrinales avaient cédé la place à des efforts conjoints pour leur croissance. En ce sens nous pouvons souligner la formation de la Junta Latino-Americana Igreja e Sociedade (ISAL)-(Union Latino-Américaine Église et Société) qui proposait son expertise sur la responsabilité sociale des églises évangéliques. Elle est ensuite devenue la revue Cristianismo y Sociedad avec une diffusion dans toute l’Amérique Latine, et à laquelle collaborait Rubem Alves.

De même les télé-évangélistes et les « missions de la foi »125 se sont constitués en tant que mouvements conservateurs qui prétendaient retenir les élans de renouvellement de la part des jeunes protestants par la mise en place d’organisations comme le Campus Crusade for

Christ, qui au Brésil s’est appelé Cruzada Estudantil e Profissional para Cristo (La Croisade des Etudiants et Professionnels pour le Christ) – fermée en 2003 – et la Aliança Bíblica

124 MACIEL, E. D. O pietismo no Brasil: um estudo de sociologia da religião. Tese de doutorado apresentada à FFLHCH na Universidade de São Paulo, sob a orientação do Professor Doutor Fernando Augusto Albuquerque Mourão. 1972.

150 Universitária (ABU)-(Alliance Biblique Universitaire). Cette dernière est encore active de nos jours dans les universités de tout le pays. Ainsi, s’est constitué le Mouvement Evangelical, défini comme conservateur par Mendonça (2005) et tourné vers la conversion personnelle, contribuant pour que les églises s’éloignent de la scène sociale, le piétisme126.

Un autre aspect qui a dû être géré par les églises dans cette période a été le développement du mouvement charismatique parmi leurs fidèles. Ceci a résulté de la division entre les branches traditionnelles et rénovées pour beaucoup d’entre-elles. En ce sens, Cunha (2004) propose six branches dans lesquelles s’organise l’expression religieuse protestante au Brésil aujourd’hui :

• Protestantisme Historique de Migration : Trouve ses racines dans la Réforme du XVI siècle, mais s’est détourné de la préoccupation missionnaire et de conversion. Il est représenté par les églises Luthérienne, Anglicane et Reformée ;

• Protestantisme Historique de Mission : Trouve ses racines dans la Réforme du XVI siècle mais arrive au Brésil par le biais des missionnaires nord-américains au XIXsiècle. Il a une préoccupation missionnaire est représenté par les Églises Congrégationnelle, Presbytérienne, Méthodiste, Baptiste et Épiscopale ;

• Le Protestantisme Historique : Trouve ses racines dans la Réforme du XVI siècle mais arrive au Brésil au début du XX siècle avec un objectif missionnaire. Il est caractérisé par la doctrine du Saint Esprit.Représenté par les Églises Assembléia de Deus,

Congregação Cristã no Brasil et Evangelho Quadrangular ;

• Protestantisme de Renouvellement ou Charismatique : Il apparaît dans les divisions des Églises historiques et se met en évidence dans la décennie de 60. Est influencé par la doctrine pentecôtiste en maintenant un lien avec la tradition de la Réforme et avec la structure de ses appellations d’origine. Garde une préoccupation missionnaire. Ce mouvement est représenté par les églises Metodista Wesleyana, Presbiteriana Renovada, Batista de Renovação, entre autres ;

• Pentecôtisme Indépendant : Apparaît suite aux divisions théologiques ou politiques dans les églises historiques à partir de la deuxième moitié du XX siècle. Il se caractérise par un « leadership charismatique », de la théologie de la prospérité et de la Guerre Spirituelle. Il y existe la pratique de l’exorcisme, des cures miraculeuses et une préoccupation missionnaire. Il

126 Le piétisme a été un mouvement religieux né au sein du protestantisme calviniste à la fin du XVII siècle, surtout présent en Allemagne. Il avait comme prémisse le refus de l’orthodoxie sécularisée défendue par le protestantisme calviniste et mettait l’accent sur l’expérience de la foi, qui devait être prouvée à travers une piété pratique par le rejet de l’esprit mondain et la participation active aux réunions des chrétiens convertis. Il s’oppose aussi au rationalisme.

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est représenté, entre autres, par Église Deus é Amor, Brasil para Cristo, Casa da Benção,

Universal do Reino de Deus. Il y a ouverture constante de nouvelles églises ;

• Pentecôtisme Indépendant de Renouvellement : Il apparaît à la fin du XX siècle - dans les années 1990 - et se renforce au début du XXI siècle. Ce mouvement a des caractéristiques du Pentecôtisme Indépendant, comme la stimulation du mouvement visant la cure et la prospérité, mais il se démarque par le fait de viser la classe moyenne et la jeunesse, cible spécifique de sa préoccupation missionnaire. Il est représenté par l’Église Renascer em

Cristo, les Communautés Évangéliques, Sara Nossa Terra, Bola de Neve, parmi d’autres. Les années 1980 ont apporté une nouvelle perspective concernant le processus de construction du mouvement évangélique au Brésil. Selon Cunha (2004), un fait important en ce sens peut être remarqué dans la présence de groupes ou d’individus du Protestantisme Historique de Mission dans les mouvements sociaux populaires, les partis politiques et les syndicats. L’émergence significative d’églises pentecôtistes à partir des années 1980, avec la présence de fidèles issus de différentes classes sociales, a créé un besoin d’études spécifiques dans les domaines théologique, pastorale, académique et notamment en sociologie de la religion. Ce phénomène est aussi connu comme le néo-pentecôtisme. Ce mouvement est