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La rétrospective finale : se découvrir un autre « soi »

3.2 LE COACHING DE VIE : UN ESPACE-TEMPS POUR TRANSITER DE LA CRISE

3.3.2 La rétrospective finale : se découvrir un autre « soi »

La rétrospective « finale » peut être considérée comme le bilan terminal qui a découlé et du processus d’accompagnement et de la période post-accompagnement. Ce registre du discours témoigne de la comparaison que font les personnes coachées de l’état de leur situation telle qu’elle était avant et après le coaching. Ces extraits témoignent de ce type de bilan :

[Elle me racontait que peu de temps après sa première séance avec sa première coach, celle-ci est allée à une soirée de rencontres pour personnes célibataires, soirées auxquelles elle avait l’habitude d’assister puisqu’inscrite avec une organisation destinée à cette fin] …Mais en janvier, je suis sortie de là avec 3 noms, 3 numéros de téléphone, de 3 hommes différents. Puis là, moi j’étais là « qué cé ça?? » moi, t’sais j’essayais de penser « je suis habillée de la même façon, je suis pas plus maquillée » mais regardes comment je regarde l’extérieur. T’sais pour moi c’est comme « bin voyons me semble je suis la même », mais c’est en dedans que j’étais différente. Pour une fois, pour moi c’était évident. Donc c’était ce que je dégageais qui était différent puis quiconque viendrait me / ah ! ça là ça va être un point important dans ton mémoire là je te le jure (en tapotant

sur la table) /qui conque veut débattre ça là, je suis convaincu que c’est ça qui faisait la différence. (Laflowerski, représentante biomédicale, 55 ans)

well on a personal level, you know for me whether I’m coaching or whether I’m having a conversation or whether I’m anywhere, I’m a life-long learner, at all levels so. What’s come out of every coaching as I’ve gotten to know who I am further, it didn’t necessarily helped me kind create all of it. What it did help me do – I’m not the same person that started, let’s say- because that person was completely a people pleaser. I can’t say that it’s completely out of my system, it’s changed, considerably. I’m no longer afraid to speak my truth, even if someone will walk away from me; I speak my truth. That’s what’s changed. (Jade, mère monoparentale et Coach certifiée, 48 ans)

Hum, parce que c’est un de mes problèmes de base dans la vie, en fait. Pi hum, on ne rentrera pas dans ma psyché mais… De, de pas savoir me poser des objectifs dans la vie. D’être beaucoup plus en mode réactivité que proactivité. Donc je ne suis pas rentré dans cette démarche là avec une démarche de proactivité t’sais. Ce que je savais c’est que je n’allais pas bien. Donc, dans la mesure où là, je me sens beaucoup plus… Justement, je me sens basculer dans la proactivité… Je vois que je me parle plus de la même façon, j’ai plus … des patterns psycho-émotionnels de… Je te dirais que ça, ça a été rencontré. Mais je peux pas juger de est-ce-que c’est un moins. C’est ça. Ce que je peux te dire maintenant c’est que je me sens mieux et que ça a fait la job t’sais. (Lucien, programmeur, Coach en devenir, 36 ans)

Certaines personnes parlent également d’une prise de conscience importante qui n’est pas uniquement dû au coaching mais qui aurait été initié par le processus :

Le coaching n’est qu’une démarche parmi plusieurs démarches. Mais, hum, oui en fait, on a beaucoup travaillé sur le regard que je porte sur moi-même en fait, puis ça me fait, oui ça m’a aidé à en prendre conscience pi à, si je suis pas capable de le changer, au moins de remarquer et de le remettre en question. (Elie, coordonnatrice communautaire, 35 ans)

Ok. Le truc c’est qu’il s’est passé beaucoup de choses depuis donc, t’sais je pourrais te dire, je pourrais faire la différence entre moi avant la coach et moi maintenant, mais tout ne sera pas à cause d’elle, […] surtout dans la dernière année, t’sais y a eu beaucoup de choses, mais si j’essayes de me ramener à l’été, donc de vraiment faire avant- après coache.. t’sais c’est elle qui m’a poussé à commencer à méditer, déjà. […] c’est comme si y a plus de marche arrière sur le chemin de la conscience. Je crois que tu commences à prendre conscience de trucs sur toi.. tu peux plus faire genre : « ahhh non, je les ai jamais vu et je vais faire abstraction » c’est comme..trop tard..t’es, t’es.. [C : t’es dedans] ouai… (Lynda, avocate, 31 ans)

On remarque dans ces cas une prise de distance et une réflexion par rapport aux apports et aux limites du dispositif. L’on peut également remarquer que les changements prédominants que m’ont relatés les personnes participantes portent sur l’évolution de leur personnalité, comme synonyme de leur identité. Il s’avère qu’un changement dans la définition et la perception de soi est l’un des effets marquant du coaching, mais pas seulement. En effet, plusieurs personnes ont entrepris des actions afin d’inscrire leur nouvelle identité dans les mondes sociaux choisis et se sont engagées dans les voies dessinées lors du coaching. Ces voies semblent d’ailleurs s’enligner

en direction de l’« appel du cœur » : « Donc avec tout ça, là aujourd’hui je me retrouve dans un état de comme… j’écoute mon cœur, je vois où mon cœur m’amène puis j’essaye de le suivre. » (Lynda). D’autre part, ces extraits montrent que chez les protagonistes, les changements de visions témoignent d’irréversibilités. Plus encore, les passages de Lynda et Elie (et d’autres participant-e-s) révèlent que, finalement, le coaching est considéré comme un « ingrédient » mobilisé parmi tant d’autres pour la résolution de la crise.