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2.2 MÉTHODOLOGIE DE LA RECHERCHE

2.2.2 Constitution de l’échantillon

Au départ, j’avais établi deux critères d’échantillonnage : les participants devaient être âgés de plus de 30 ans et avoir été accompagné dans les deux années précédentes à l’appel. En entamant le terrain et en me retrouvant face aux contraintes qu’a impliquées la phase de recrutement, j’ai délaissé ces critères. J’ai plutôt préféré prioriser l’unique critère qu’est l’expérience d’accompagnement. Il s’est tout de même avéré que les dix personnes recrutées sont âgées entre 31 et 60 ans. La majorité des personnes coachées, à savoir sept, sont francophones, Jade, Magalie et Pinky sont anglophones ( Pinky est la seule à ne pas comprendre et parler français). Concernant les situations professionnelles, celles-ci sont variées. On retrouve d’un côté des personnes qui n’étaient pas actives sur le marché de l’emploi. Jade (48 ans) et Pinky (47 ans) étaient mères au foyer et Lynda (31 ans) était en sabbatique de son emploi d’avocate. D’un autre côté, on retrouve des personnes qui occupent des emplois dans des domaines distincts. Lucien (37 ans) est programmeur, Elie (35 ans) et Suzy (38 ans) travaillent dans le communautaire, Laflowerski (55 ans) est représentante autonome, Magalie (48 ans) est manager de contrats, Fiona (60 ans) préposée aux bénéficiaires et Marguerite (33 ans) pâtissière de formation. Six

des personnes participantes détiennent un diplôme universitaire de premier cycle dont deux un diplôme de second cycle. Il convient également de mentionner qu’on retrouve des coachs dans l’échantillon. Suzy est Coach PNL à temps partiel depuis maintenant plus de quatre ans et Jade a complété sa certification en 2015, mais n’avait pas encore lancé sa pratique en 2017. Lucien et Pinky s’étaient également engagés dans le processus de certification en 2017. Du côté familial, les quatre mères de l’échantillon, à savoir Fiona, Laflowerski, Pinky et Jade sont monoparentales et toutes les personnes étaient célibataires à l’exception de Suzy. Il faut également souligner que toutes les personnes qui composent l’échantillon sont hétérosexuelles et qu’à l’exception de Lynda, elles sont blanches.

Les profils et les parcours des personnes coachées sont disparates et on remarque qu’il est difficile d’avancer l’idée que ces personnes composent un « monde social » homogène. Certaines ont des pratiques en commun (Yoga, retraites méditatives, lecture des mêmes auteurs et autrices, p.ex.) ou occupent des emplois au statut voisin, mais elles ne fréquentent pas un même monde. Je peux avancer l’idée que différents mondes sociaux se côtoient au sein de l’échantillon. Ce qui n’empêche pas de faire un parallèle entre leurs réalités sociales d’existences. En fait, un premier élément structurant est la dynamique de féminisation. L’étude dont il est ici question est la première qui porte uniquement sur les personnes coachées, il est donc difficile de comparer la composition de l’échantillon à celles des enquêtes présentées dans le premier chapitre. Toutefois, si l’on se réfère à ce qui a été souligné par Molly George à savoir qu’il y a une correspondance sociodémographique significative entre les coachs et leur clientèle, on comprend mieux la dynamique de féminisation compte tenu du fait qu’environ 75 % des coachs sont des femmes (George, 2013). J’ai tenu à vérifier si cette dynamique est semblable à Montréal, j’ai donc passé en revue le répertoire du SICPNL, qui est reconnu comme l’organisme d’accréditation le plus important au Québec en matière de coaching PNL (qui est l’une des approches la plus répandue dans le coaching de vie). Sur les 158 coachs certifiés, 111 (70%) sont des femmes. J’ai également remarqué aux événements des « 3 font le mois » auxquels j’ai assisté, que le public était toujours composé d’une majorité de femmes blanches. J’ai également parcouru une vingtaine de site internet de coachs montréalais. Sur les huit sites retenus (mon choix s’est arrêté sur leur popularité, la disponibilité d’une section « témoignages » et l’abondance des commentaires), j’ai récolté 98 témoignages de clients et clientes. Sur ces

derniers, 92 (93%) ont été écrits par des femmes. Évidemment, ce ne sont pas toutes les personnes qui ont bénéficié du service qui partagent leurs expériences sur la toile, il reste que la grande majorité des personnes qui l’ont fait sont des femmes [blanches].

Concernant la sollicitation du coaching de vie par les personnes interrogées, celui-ci a été sollicité à différents moments de leurs vies et ce à différentes fréquences. La majorité des personnes interrogées (7 d’entre elles) ont fait recours au coaching de vie qu’une seule fois dans leur vie, Laflowerski a eu deux coachs alors que Jade et Suzy ont eu au moins trois coachs jusqu’à présent. Dans ces deux derniers cas, le coaching a été sollicité à des fréquences annuelles variables. Quant à la durée des accompagnements, celle-ci varie d’un cas à l’autre, mais il est à noter que sept personnes ont été accompagné pour au moins six mois. Habituellement, les coachs recommandent un accompagnement qui dure entre 10 et 12 séances, à raison de deux séances par mois. Ont correspondu à ce modèle les accompagnements de quatre personnes coachées, tandis que d’autres avaient une séance programmée à chaque semaine. Il faut également souligner que les personnes qui ont eu plus d’un-e coach ont eu des séances par téléphone ou par Skype, puisque certain-e-s de leurs coachs se trouvaient à l’extérieur de la ville (souvent à Toronto). Pour les tarifs, les participant-e-s payaient en moyenne autour de 100$ pour une séance d’une heure et demi. Certaines participantes ont payé un peu plus, comme c’est le cas de Pinky qui payait 150$ à chaque semaine. D’autres ont déboursé beaucoup plus. Par exemple, Jade payait 275$ par séance avec sa première coach, Laflowerski quant à elle, avait plutôt une sorte de forfait qui était d’une durée de trois mois à raison de 800$ par mois avec sa première coach et de 1500$ par mois avec sa seconde coach pour un forfait de trois mois également. La somme totale investie varie d’un cas à un autre, mais on peut estimer un minimum de 1500$ et un plafond de 10 000$. Le tableau ci-bas présente un récapitulatif des accompagnements. Se retrouvent également les profils abrégés des protagonistes en annexe 1.

Tableau I. Récapitulatif des profils d’accompagnements