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Chapitre IV PRESENTATION DES RESULTATS

1. Données recueillies auprès des médecins

1.4. Résultats et variables

Nous avons pu constater, dans les paragraphes précédents, que la spécialité des médecins influence leur pratique. Nous nous proposons maintenant d’analyser nos résultats selon nos autres variables afin d’observer si celles-ci influencent aussi l’opinion et la pratique des médecins.

La plupart des médecins exerçant dans plusieurs structures et parfois même simultanément en libéral, il ne nous a pas été possible de faire ressortir des conclusions d’une analyse des résultats selon la structure d’exercice des médecins.

De ce fait, nous allons nous intéresser à nos trois variables restantes : l’ancienneté professionnelle des médecins, la sensibilisation au rôle de l’orthophonie au cours du cursus universitaire et le département d’exercice.

1.4.1. Selon l’ancienneté professionnelle

Les pathologies neuro-dégénératives ayant été inscrites en 2002 à la NGAP en orthophonie, nous allons étudier si cette date a contribué à une évolution des mentalités.

Graphique 20 : Répartition des médecins selon le degré d’utilité qu’ils attribuent à la prise en charge orthophonique des PAD, en fonction de leur ancienneté professionnelle

0% 29% 57% 14% 6% 9% 70% 15% Indispensable Très importante Peu importante

Sans intérêt et très importante

Diplômés après 2002 Diplômés en 2002 et avant

Contrairement à ce à quoi nous aurions pu nous attendre, les médecins ayant été diplômés après 2002 ne croient pas davantage que leurs confrères ayant plus de neuf ans d’expériences à l’intérêt de l’orthophonie dans ces pathologies. Bien au contraire, ils sont 14 % de moins à penser que l’orthophonie est très importante ou plus pour le patient.

Graphique 21 : Répartition des médecins selon la fréquence de prescription orthophonique, en fonction de leur ancienneté

0% 71% 29% 0% 6% 56% 29% 9% Toujours Très souvent Peu souvent Jamais

Diplômés après 2002 Diplômés en 2002 et avant

Pareillement, les médecins diplômés après 2002 sont plus nombreux que leurs confrères ayant plus d’ancienneté à estimer que l’intérêt de l’orthophonie pour les PAD n’est que peu marquée.

Il apparaît que l’ancienneté professionnelle ne joue pas sur l’opinion et la pratique des médecins. Cette variable ne constitue donc pas un critère expliquant le peu de prescriptions orthophoniques faites aux PAD.

1.4.2. Selon la sensibilisation

Après confrontation de l’année d’obtention du diplôme et la sensibilisation à la pratique orthophonique dans les démences, nous avons pu constater qu’il n’existait pas de lien. Les médecins ne sont pas plus sensibilisés ces dernières années qu’ils ne l’étaient auparavant. Il aurait été intéressant de demander leur faculté de formation afin de voir si certaines universités sensibilisent plus que d’autres à la place de l’orthophonie dans les démences.

Graphique 22 : Répartition des médecins selon le degré d’utilité qu’ils attribuent à la prise en charge orthophonique des PAD, en fonction de leur sensibilisation au cours du cursus universitaire 0%8% 92% 0% 7% 14% 59% 20%

Sensibilisés Non sensibilisés

Indispensable Très importante Peu importante

Sans intérêt et très importante

Les médecins sensibilisés jugent presque tous que l’orthophonie est très utile au patient (92 %). Les médecins non sensibilisés sont eux moins nombreux, environ les trois quarts, à penser l’orthophonie très utile voire indispensable au patient. Sensibiliser les médecins dès leur cursus universitaire semble donc profitable à la promotion de l’orthophonie dans les démences. Les médecins cernant mieux les principes d’une telle prise en charge, y adhèrent sans doute plus aisément.

Graphique 23 : Répartition des médecins selon la fréquence de prescription

orthophonique, en fonction de leur sensibilisation au cours du cursus universitaire

0% 42% 58% 0% 7% 66% 17% 10%

Sensibilisés Non sensibilisés

Toujours Très souvent Peu souvent Jamais

La différence de fréquence de prescription entre médecins sensibilisés et non sensibilisés est massive. Les médecins sensibilisés sont 30 % de plus que les non sensibilisés à déclarer prescrire au moins très souvent de l’orthophonie aux PAD. La sensibilisation au cours du cursus universitaire influence donc l’opinion des médecins tout comme leur pratique.

Au vu de ces données, la non sensibilisation lors des études de médecine dessert la pratique orthophonique. Néanmoins, puisque que cette sensibilisation agit sur l’opinion et la pratique médicale, une diffusion plus importante des principes et méthodes de prise en charge orthophonique pourrait affiner l’opinion des médecins et, en conséquence, sans doute modifier favorablement leur taux de prescription.

1.4.3. Selon le département d’exercice

L’opinion des médecins sur l’utilité de l’orthophonie pour le patient est très variable d’un département à un autre. Le département des Vosges est celui où les médecins considèrent le plus que l’orthophonie n’est que peu importante aux patients déments (25 %). De plus, ce même département se distingue par le manque d’affirmation du point de vue de ces médecins, 25 % n’ont su trancher leur choix.

Les médecins meusiens tiennent le rôle de l’orthophonie comme très important (60 %) et même indispensable pour 40 % d’entre eux. Il s’agit du département qui adhère le plus à l’implication de l’orthophoniste dans le suivi du patient dément.

Graphique 24 : Répartition des médecins selon le degré d’utilité qu’ils attribuent à la prise en charge orthophonique des PAD, en fonction du département d’exercice

0% 10% 80% 10% 0% 0% 60% 40% 8% 15% 62% 15% 25% 25% 50% 0% Indispensable Très importante Peu importante

Sans intérêt et importante

Meurthe- Meuse Moselle Vosges et-Moselle

Si l’on considère la fréquence de prescription, le département des Vosges est de nouveau le dernier. Ceci semble cohérent puisque les médecins vosgiens sont les moins favorables à la pratique orthophonique. Le département de la Meuse, où les médecins reconnaissent fortement l’utilité de l’orthophonie n’est pas celui où le plus de prescriptions sont faites. C’est la Moselle qui se place en tête des départements lorrains. 38 % des médecins y prescrivent très souvent un suivi et 8 % le font systématiquement. Le département de la Meurthe-et-Moselle se place juste derrière.

Graphique 25 : Répartition des médecins selon la fréquence de prescription

orthophonique, en fonction du département d’exercice

5% 53% 32% 10% 0% 80% 20% 0% 0% 54% 38% 8% 25% 75% 0% 0% Meurthe-et-Moselle

Meuse Moselle Vosges

Toujours Très souvent Peu souvent Jamais

Une différence d’opinion et de pratique est donc notable selon le département. Les patients de régions différentes n’auront donc pas la même chance d’accéder à une prise en charge orthophonique.

1.4.4. Selon le lien avec les orthophonistes

Aucun des médecins ne prescrivant jamais d’orthophonie n’est en lien avec un orthophoniste. Par contre, tous les médecins prescrivant très souvent ou toujours un suivi sont en lien avec au moins un orthophoniste.

Graphique 26 : Répartition des médecins selon qu’ils soient ou non en lien avec un orthophoniste qui accepte les PAD, selon la fréquence de prescription orthophonique

100% 0% 46% 54% 0% 100% 0% 100%

Jamais Peu souvent Très souvent Toujours

Oui Non

Etre en contact avec des orthophonistes augmente donc le taux de prescription orthophonique. Les médecins sachant vers qui orienter leurs patients prescrivent donc plus aisément une prise en charge orthophonique que ceux n’ayant personne à qui les adresser. Nous pouvons aussi présumer que les médecins jugeant la prise en charge orthophonique très importante en prescrivent et que de la sorte ils découvrent quels orthophonistes acceptent ces suivis lorsqu’ils reçoivent les comptes-rendus de bilan.