• Aucun résultat trouvé

5.3 Exemple numérique

5.3.4 Résultats et analyses

Pour illustrer l’impact de l’information de surveillance sur la politique de maintenance

développée, nous allons comparer les différents cas considérés. En s’appuyant sur les

hypothèses spécifiées, un modèle de maintenance, similaire au chapitre précédent, est

utilisé pour évaluer les 𝐶

𝑇𝑀

moyens sur un horizon de cinq ans. Le critère de décision 𝐽

1

est

utilisé pour la politique de maintenance. Pour les différents cas, l’estimation des 𝐶

𝑇𝑀

est

réalisée pour des couples de paramètres MFOP/NC identiques. Pour la comparaison, nous

prenons des MFOP entre 10 000km et 120 000km par pas de 10 000km et des niveaux de

confiance allant de 60% à 99% par pas de 3%. Notons, également, que les coûts liés à la mise

en place des différents cas de surveillance, comme le coût des capteurs ou des solutions

technologiques, ne sont pas pris en compte. Il s’agit ici d’une étude prospective qui a

vocation à étudier l’intérêt d’un développement d’une instrumentation dédiée et de

procédures de recueil de données adaptées.

Figure 5.15 : Evolution du 𝑪

𝑻𝑴

moyen en fonction des paramètres MFOP/NC considérés

(Cas 1)

0.6 0.7 0.8 0.9 1 0 5 10 15 x 104 0.5 1 1.5 x 104 NC MFOP C o û t

114

Premièrement, la figure 5.15 représente les 𝐶

𝑇𝑀

pour les différents couples de paramètres

(MFOP/NC) lorsque le premier cas de surveillance est considéré. Les résultats montrent que

le 𝐶

𝑇𝑀

moyen optimal est atteint pour une MFOP de 90 000 km et un niveau de confiance

égal à 81%. Cette solution fournit le meilleur compromis économique entre les opérations

de maintenance préventives et correctives. Ce premier résultat est utilisé comme base de

comparaison. Dans certaines configurations, des paliers sont observables. Ces paliers

définissent une augmentation puis une diminution des 𝐶

𝑇𝑀

en lien avec l’augmentation de la

valeur du niveau de confiance. Ce comportement signifie que jusqu’à un certain niveau de

confiance, le coût additionnel généré par la maintenance préventive est plus important que

les gains entrainés par la réduction de la maintenance corrective.

Le tableau 5.6 synthétise les résultats obtenus et permet de comparer les différents cas.

Pour le deuxième cas de surveillance, la connaissance des conditions d’utilisation permet, à

chaque décision de maintenance, de sélectionner le modèle de durée de vie adéquat pour

l’ensemble des composants. La prise en compte de cette information de surveillance permet

ainsi d’économiser plus de 5% sur le 𝐶

𝑇𝑀

optimal relativement au premier cas de

surveillance. Le gain moyen observé sur chaque couple de variables de décision est quant à

lui de 14% en comparaison du premier cas. Pour le système considéré, la connaissance des

conditions d’utilisation de chaque composant apparaît être plus impactant que l’information

marche/panne pour réduire les coûts de maintenance.

Pour le troisième cas de surveillance, une mesure de dégradation et les conditions

d’utilisation sont disponibles pour tous les composants à chaque décision de maintenance.

De plus, les processus de dégradation pour l’environnement « normal » et « stressé » sont

connus pour l’ensemble des composants. L’intégration de ces informations dans le processus

de décision de maintenance fait économiser plus de 17% sur le 𝐶

𝑇𝑀

optimal par rapport au

premier cas de surveillance. Le gain moyen observé sur chaque couple de paramètres est

quant à lui de 32% en comparaison du premier cas. Ces résultats montrent clairement sur le

système considéré, l’impact de l’information de surveillance sur l’optimisation de la politique

de maintenance.

Cas de

surveillance 𝐂𝑻𝑴optimal

Gain observé sur le 𝑪𝑻𝑴

moyenoptimal relativement au Cas 1 (%)

Gain moyen observé sur le 𝑪𝑻𝑴pour chaque couple de

paramètres considéré relativement au Cas 1 (%) Cas 1 5866 € (MFOP=90000, NC=81%) - - Cas 2 5539€ (MFOP=80000, NC=72%) 5.6% 14.2% Cas 3 4824€ (MFOP=10000, NC=99%) 17.8% 31.9%

115

Pour ce dernier cas de surveillance, le 𝐶

𝑇𝑀

optimal est obtenu pour une MFOP de 10 000 km

et un niveau de confiance de 99%. En comparaison avec les autres couples optimaux pour les

cas de surveillance 1 et 2, la MFOP est inférieure. Cette différence s’explique au niveau de

l’évaluation de la 𝑀𝐹𝑂𝑃𝑆. Pour les cas de surveillance 1 et 2, cette évaluation est réalisée à partir

des modèles de durée de vie définis par composant. Les résultats montrent, pour les premières

valeurs de MFOP, que le 𝐶

𝑇𝑀

est impacté soit par un nombre de pannes très significatif soit

par un nombre de maintenances préventives très important. Cela signifie que la politique de

maintenance pour les premières valeurs de MFOP ne permet pas de fournir une décision assez

pertinente. Le coût optimal est ainsi plutôt obtenu pour des valeurs de MFOP plus importantes

permettant d’offrir un meilleur compromis au niveau des coûts.

A l’inverse, pour le troisième cas de surveillance, l’évaluation de la 𝑀𝐹𝑂𝑃𝑆 est basée sur des

processus de dégradation complétés par une mesure de dégradation. Ces informations

permettent d’être beaucoup plus précis sur l’état réel du système. En conséquence, la décision de

maintenance est beaucoup plus pertinente pour les premières valeurs de MFOP. Elles permettent

notamment à la politique de se mettre à jour plus fréquemment en fonction de l’information de

surveillance. Une MFOP de 10 000 km peut parfois être jugée trop faible par certains utilisateurs.

Considérons alors qu’une contrainte nous impose une valeur de MFOP au moins supérieure à

60 000 km. Dans ce cas, le troisième cas de surveillance permet encore d’économiser environ 13%

sur le 𝐶

𝑇𝑀

optimal relativement au premier cas.

5.4 Conclusion

Dans le chapitre 4, nous avons développé une politique de maintenance dynamique capable

de prendre en compte la structure du système multi-composant. Cette politique basée sur le

concept de la MFOP permet de garantir avec un certain niveau de confiance, des périodes

d’opérations sans limitation liée à la maintenance ou à la panne du système.

Dans ce chapitre, nous nous sommes focalisés sur l’aspect dynamique de cette politique.

Cette caractéristique associée à la politique développée permet d’adapter la décision de

maintenance en ligne en fonction des informations disponibles de surveillance. Pour

soutenir le processus de décision mis en place, des méthodes ont été développées pour

intégrer les différents types d’informations de surveillance. Ces méthodes permettent de

prendre en compte à chaque décision de maintenance le niveau d’information disponible sur

l’état des composants et sur les conditions d’utilisations.

Les résultats des simulations sur un système multi-composant donné illustrent l’impact

positif de l’information de surveillance sur l’optimisation de la politique de maintenance et

sur la réduction des coûts.

117

Chapitre 6

Méthodologie de conception pour la

maintenance

Les deux chapitres précédents ont été consacrés à la présentation de la politique de

maintenance dynamique développée dans cette thèse. Premièrement, différents critères de

décision ont été proposés ainsi qu’un modèle de coût permettant d’évaluer la politique de

maintenance. Dans un second temps, nous nous sommes focalisés sur la prise en compte de

l’information de surveillance pour adapter dynamiquement la prise de décision de

maintenance.

Dans ce chapitre, notre objectif est de présenter une méthodologie de conception intégrant

les problématiques liées à la maintenance. Le terme « conception » fait ici référence aux

choix relatifs aux propriétés de fiabilité, aux niveaux d’informations de surveillance, à

l’accessibilité des composants ou aux redondances éventuelles. Cette méthodologie vise à

fournir un outil d’aide à la décision permettant de statuer entre les diverses propositions de

conception afin de réduire les coûts d’exploitation du système.

Dans un premier temps, nous allons justifier l’intérêt de mettre en place une méthodologie

de conception pour la maintenance. Nous effectuons ensuite un état des lieux sur

l’utilisation de la MFOP pour la conception. En s’appuyant sur ces travaux et sur les limites

observées, une méthodologie est développée. En lien avec celle-ci, un facteur d’importance

est proposé afin de prioriser les actions de conception à réaliser. Enfin, un exemple

numérique illustre la méthodologie sur un système multi-composant donné.