2 Modélisation du transfert gaz-liquide couplé aux réactions chimiques dans
2.5 Modélisation d'une bulle par une approche à deux dimensions axisymétrique
2.5.5 Résultats et discussions
Validation de l’approche en absence de réaction
Afin de valider l'approche 2D axisymétrique et les simulations avec COMSOL, les résultats
de simulation sont tout d'abord comparés avec des corrélations issues de la littérature.
Les simulations sont réalisées pour les deux cas d’interface, pour différentes valeurs du
nombre de Reynolds, en absence de réaction chimique.
Les grandeurs comparées sont le coefficient de traînée C
det le nombre de Sherwood Sh
pour le cas de la bulle propre et de la bulle contaminée.
Comme nous le mentionnons précédemment, la validité de l’approche axisymétrique est
limitée par une certaine valeur du nombre de Reynolds particulaire, différente selon les cas. Par
conséquent, la validation, pour le cas de la bulle propre, est réalisée avec 20 < Re < 400 et,
pour le cas de la bulle dont l’interface est complètement contaminée, avec 10 < Re < 200.
Nous notons 6 l’angle formé entre le sommet de la bulle, également appelé point de stag
nation, et un point sur le demi-cercle constituant la bulle, comme représenté à la figure 2.22.
La coordonnée 6 peut être reliée aux coordonnées exprimées en fonction des axes r et z
par l’équation :
tan(0) = - (2.134)
Z
Le coefficient de traînée C
dest un nombre sans dimension qui correspond à la force de
traînée sous forme adimensionnelle. C’est la force résultante de la contrainte visqueuse et
de l’inhomogénéité de la composante non-hydrostatique du champ de pression, exercée par
l’écoulement sur la bulle dans la direction des z négatifs, normalisée par la moitié de l’aire
projetée de la bulle et par la pression de référence.
Soit fo la force de traînée par unité de surface sous forme dimensionnelle, exercée par
l’écoulement sur un élément de surface de la bulle repéré par la coordonnée 6. fo se calcule
par :
/o =—pcos 0-1-TrzSin^-h cos 0 (2.135)
où P est la composante non-hydrostatique de la pression et Trz et T
zzsont les composantes
selon z du tenseur des contraintes visqueuses.
Notons F
dla force de traînée sous forme dimensionnelle. C’est l’intégrale sur la surface de
la bulle de fo ■
/•27T /»7T
F
d= / / fo ‘rlsin6d9d(fi (2.136)
Jo Jo
où rb est le rayon de la bulle.
Le coefficient de traînée se calcule par :
^ndlpiCP
Sous forme adimensionnelle, il se calcule donc par ;
C
d= ^ f (—pcos0-t-frzsin0-f fzzcos0)sin0d0
Jo
(2.137)
2 . Modélisation du transfert gaz-liquide couplé aux réactions chimiques dans
l’écoulement de liquide autour d’une bulle ______________________ 42
où P est la composante non-hydrostatique de la pression adimensionnelle et fvz et f^z sont les
composantes selon z du tenseur des contraintes visqueuses adimensionnelles.
Le nombre de Sherwood Sh est un nombre sans dimension qui exprime la vitesse du transfert
de matière sous forme adimensionnelle. Il peut se calculer en normalisant la densité de flux de
matière totale traversant l'interface bulle-liquide, notée !Kco2,buiiei par une densité de flux de
matière par diffusion de référence.
En grandeur dimensionnelle, la densité de flux de matière totale traversant l'interface bulle-
liquide peut s'exprimer par :
1 /•27T TTT
>fc02,buiie = -^^y^ Dco2(n V([C02])) r^sin6id6>d(p (2.139)
où n est le vecteur unitaire normal à l'interface bulle-liquide.
Le nombre de Sherwood peut être calculé en normalisant l'équation (2.139) de la manière
suivante :
OL ?^C02,bulle
Dès lors, le nombre de Sherwood se calcule sous forme adimensionnelle par :
Sh =----^—^rVasinede (2.141)
2{l-a)Jo
L'écoulement autour d'une sphère solide présente un décollement lorsque Re > 20 et une
zone de recirculation stationnaire apparaît à l'arrière de la bulle. Cette zone reste axisymétrique
Jusque Re = 210.
La position sur la bulle à laquelle le décollement apparaît est mesurée par Vsngle de dé
collement 6s- C'est le lieu où la vorticité de l'écoulement Vxû change de signe [49], comme
représenté à la figure 2.23.
L'angle de décollement déterminé par simulation dans le cas de la bulle avec une interface
complètement contaminée est également comparé à la littérature.
Coefficient de traînée
La comparaison du C
dcalculé par corrélation et le C
destimé par simulation en fonction
du nombre de Reynolds est présentée à la figure 2.24.
Dans le cas de la bulle avec une interface propre, les simulations sont comparées avec les
corrélations de :
- Hamielec et al. [33] :
Co = 13,725Re“-'^^ - 4 < Re < 100 (2.142)
- Hass et al. [33] :
2 . Modélisation du transfert gaz-liquide couplé aux réactions chimiques dans
l’écoulement de liquide autour d’une bulle _________________________ _ 43
Pour une bulle dont l’interface est complètement contaminé et qui se comporte comme
une sphère rigide, les résultats numériques sont comparés avec les corrélations de ;
- Lapple et al. [33, 34, 49] :
CD = ^(H-0,125Re°’'^2) - Re< 1000 (2.144)
- Clift et al. (1978) [33, 34] :
Cü = ^ (l -1-0, i3i5ReO-82-o,05iogio(R^)J _ o,01< Re < 20
Ci, = f 1 + 0,1935 - 20 < Re < 260
Re ^ ^
Nous observons à la figure 2.24 une excellente comparaison entre les coefficients
simulés et les corrélations de la littérature.
Angle de décollement
Pour une bulle dont l’interface est complètement contaminée, l’angle de décollement simulé
est comparé avec la corrélation proposée par Clift et al. (1978) [33, 34, 49] en fonction du
nombre de Reynolds :
0s == 180-42,5 flogf—jj - 20<Re<400 (2 147)
6s étant exprimé en degré (").
Les résultats sont présentés à la figure 2.25. Nous observons que les angles de décollement
simulés correspondent à ceux calculés par la corrélation (2.147).
Nombre de Sherwood
Le nombre de Sherwood calculé par corrélation est comparé au nombre de Sherwood estimé
par simulation en fonction du nombre de Reynolds pour un nombre de Schmidt Sc = 500. Cette
comparaison est présentée à la figure 2.26.
Pour la bulle avec une interface propre, les corrélations utilisées sont celles proposées par :
- Lochiel et Calderbank (1964) [34, 49] ;
9 / 9 Qfi \
Sh = ^(l--^) (ReSc)^/^ - Re> 1 et 0<Sc<oo (2.148)
V7T V Re^/^/
- Boussinesq [33, 34, 49] ;
Sh = l-f-^(ReSc)^/^ - Re»l et0<Sc<oo (2.149)
V/TT
Pour la bulle avec une interface complètement contaminée, nous utilisons les deux corréla
tions suivantes proposées par Clift et al. (1978) [33] :
Sh = 1-1-0,724 Re°’^*Sc^/^ - 100 < Re < 2000 et Sc> 200 (2.150)
(2.145)
(2.146)
de traînée
2 . Modélisation du transfert gaz-liquide couplé aux réactions chimiques dans
l’écoulement de liquide autour d’une bulle 44
Sh = l-t- 1-1---Sc^/^ - KRe<400et 0,25<Sc< 100 (2.151)
V (ReSc)^/V " “ “ “
Pour l'ensemble des cas, nous pouvons observer à la figure 2.26 une bonne comparaison
entre les nombres de Sherwood simulés et les corrélations.
Remarquons que pour la bulle avec interface propre, il y a un écart non négligeable entre les
nombres de Sherwood calculés par les corrélations (2.148) et (2.149) en fonction du nombre
de Reynolds. Les courbes correspondant à ces deux corrélations (figure 2.26) ont la même
tendance mais nous observons que la corrélation (2.149) estime systématiquement des valeurs
de Sh supérieures à celles estimées par la corrélation (2.148).
Il est intéressant de constater, à la figure 2.26, que le nombre de Sherwood calculé par
simulation en fonction du nombre de Reynolds est toujours intermédiaire entre les nombres de
Sherwood calculés par les corrélations (2.148) et (2.149).
En conclusion, les résultats de cette étape de validation démontrent la capacité des simula
tions réalisées avec le logiciel COMSOL Multiphysics à reproduire correctement les paramètres
liés à l’hydrodynamique et au transfert de matière en absence de réaction.
Cela nous permet de supposer que les simulations réalisées avec le logiciel COMSOL Multi
physics estiment également avec une bonne précision les paramètres liés au transfert de matière
lorsque celui-ci est couplé à des réactions chimiques.
Résultats avec réactions chimiques
Les effets des réactions chimiques sur la vitesse du transfert peuvent être étudiés en faisant
varier les valeurs de Hai et de Ha2.
Nous considérons une bulle ayant un diamètre de 1 mm avec une vitesse de glissement de
0,2 m/s en ascension dans le liquide d’une colonne BIR.
Les valeurs numériques des paramètres adimensionnels sont : Re = 200 ; Sc = 500 (ce qui
conduit à Pe = 100000) ; a = 0,003 ; /?6 = 4,1 ; /?c = 0,9 ; = 0,7 ; X6 = 64 ; Xc = 0,03 ;
Xb =
0,025 ; Hai - 0,19 ; Ha
2= 902.
Ces valeurs correspondent approximativement à celles d’une bulle en ascension dans la
solution aqueuse de la colonne BIR de Dombasle. Les paramètres adimensionnels sont estimés
avec les paramètres physico-chimiques calculés à l’aide des corrélations présentées à la section
2.1.4.
Etant donné que la valeur de Ha2 est bien plus grande que celle de Hai, la vitesse du
transfert de matière est peu sensible à sa valeur. Cela est confirmé par une analyse de sensibilité
et exprime le fait que la réaction (2.3) est toujours à l'équilibre thermodynamique.
Les champs de concentration de a (concentration adimensionnelle de CO2), pour la bulle
avec interface propre et la bulle avec interface complètement contaminée, sont présentés à la
figure 2.27 pour différentes valeurs de Hai, en gardant Ha2 constant.
Comme attendu, nous observons que la concentration de a diminue lorsque Hai augmente.
Pour Hai = 10, a est totalement consommé au-delà de la couche limite de diffusion.
Afin de quantifier l’effet des réactions chimiques sur la vitesse du transfert, le nombre de
Sherwood Sh et le facteur d'accélération E sont calculés en fonction de Hai.
Le facteur d’accélération est défini comme le rapport de la vitesse du transfert lorsque
celui-ci est couplé à des réactions chimiques sur la vitesse du transfert sans réaction [24]. Il est
2 . Modélisation du transfert gaz-liquide couplé aux réactions chimiques dans
l'écoulement de liquide autour d’une bulle 45
calculé en divisant le nombre de Sherwood calculé avec réactions par le nombre de Sherwood
sans réaction.
A la figure 2.28, le nombre de Sherwood (a) et le facteur d’accélération (b) sont portés
en fonction de Hai, pour 0,1 < Hai < 10, pour les deux types d’interface considérés. Nous
observons que les réactions chimiques accélèrent le transfert de matière et plus particulièrement
lorsque Hai > 1. L'effet des réactions est plus marqué pour la bulle avec interface complètement
contaminée mais le nombre de Sherwood reste plus grand pour la bulle avec interface propre.
Comparaisons avec l’approche ID
Les résultats de simulation du modèle 2D axisymétrique sont comparés avec les résultats de
simulation obtenus par les approches ID classiques en terme de vitesse de transfert bulle-liquide
de CO2.
Afin de réaliser cette comparaison, les équations des modèles à une dimension sont égale
ment adimensionnalisées. La même procédure d’adimensionnalisation est utilisée pour que les
paramètres de transfert de matière adimensionnels soient comparables à ceux du modèle 2D.
Les deux types d’interface bulle-liquide sont comparés avec les approches ID qui leur
correspondent.
D’une part, dans le cas de la bulle avec interface propre, les filets de fluide peuvent "glisser"
le long de l’interface. Cette propriété est à la base du modèle de Higbie. C’est pourquoi nous
comparons les résultats de la bulle propre avec ceux de l’approche de Higbie.
D’autre part, lorsque l’interface de la bulle est complètement contaminée, le liquide "adhère"
à l’interface, où il forme un mince film dans lequel la vitesse du liquide est très faible. Ce cas
est proche de la vision du modèle du film, c’est pourquoi nous comparons les résultats de la
bulle dont l’interface est complètement contaminée avec ceux du modèle du film.
- Comparaison modèle de Higbie - bulle avec interface propre :
df)/G et dh sont respectivement choisis comme échelles de temps et de longueur caracté
ristiques. Les variables adimensionnelles sont notées :
t
Xt
db/G
Xdb
(2.152)
(2.153)
Les concentrations sont normalisées par des concentrations de référence de la même manière
que pour le modèle 2D (équations (2.103), (2.104), (2.105) et (2.106)).
Ce choix des grandeurs de référence pour l’adimensionnalisation est opéré de manière à faire
apparaître les mêmes nombres adimensionnels dans les équations ID modélisant le couplage
diffusion-réaction.
2 . Modélisation du transfert gaz-liquide couplé aux réactions chimiques dans
l’écoulement de liquide autour d’une bulle 46
Les équations (2.46), (2.47), (2.48) et (2.49) du modèle ID de Higbie deviennent ;
da
dt
m
dt
de
dd
di
d^a
dx^
d^b
-fl (2.154)
+ Xfc(-fl -f2) (2.155)
+ Xc(fl-fa) (2.156)
+ Xd(fa) (2.157)
Pe est le nombre de Peclet, défini par l’équation (2.113). f\ et f
2sont les vitesses de
réactions adimensionnelles calculées respectivement par les équations (2.115) et (2.115). Pb,
Pb et Pb sont les rapports des coefficients de diffusion des ions par rapport au coefficient de
diffusion du CO2 calculés respectivement par les équations (2.120), (2.121) et (2.122).
Xb> Xcet Xd sont les rapports de la concentration en CO2 à l'interface par rapport aux concentrations
des ions dans le bulk calculés respectivement par les équations (2.123), (2.124) et (2.125).
Les conditions initiales (2.50), (2.51), (2.52) et (2.53) deviennent :
«lx,t=0 = “
^lî,t=0 ~ ^
(2.158)
(2.159)
(2.160)
(2.161)
où a est le rapport entre la concentration du CO2 dans le bulk et celle à l’interface, calculé
par l'équation (2.117). A l'interface (en x = 0), les conditions aux limites données par les
équations (2.54), (2.55), (2.56) et (2.57) deviennent ;
ax=0,i
db
dx x=0,i
de
dx x=0,t
dd
dx x=0,t
(2.162)
(2.163)
(2.164)
(2.165)
Loin de l’interface (pour x 00), les conditions (2.58), (2.59), (2.60) et (2.61) deviennent ;
lim
X—»oolim
X—>00lim
î—>00dx
de
dx
Xyt X,tlim
X—»oo0
0
0
0
(2.166)
(2.167)
(2.168)
(2.169)
La géométrie et le maillage ID doivent également être en similitude avec ceux du modèle
2D pour que les paramètres de transfert soient comparables.
2 . Modélisation du transfert gaz-liquide couplé aux réactions chimiques dans
l'écoulement de liquide autour d'une bulle 47
D'une part, la taille de la géométrie ID est normalisée par le diamètre de la bulle (1mm).
Ainsi, si l’élément de liquide a une dimension de 50 //m, la taille de l'espace adimensionnel est
de 50 10-3.
D’autre part, la taille du maillage est également adaptée. La taille de maille optimale, dé
terminée à la section 2.4.3, est normalisée par le diamètre de la bulle. La taille des mailles est
donc de 1 IQ-^.
Nous définissons un nombre Sherwood pour le modèle de Higbie, que nous notons Shnigbie.
de la même manière que pour le modèle 2D. Il se calcule en normalisant la densité de flux
moyenne de CO2
(Nco2,Higbie).définie par l’équation (2.63), par une densité de flux de réfé
rence. Afin que le nombre de Sherwood calculé avec le modèle de Higbie adimensionnel soit
comparable au nombre de Sherwood calculé avec le modèle d'une bulle 2D avec interface
propre, nous utilisons la même densité de flux de référence qu'à l’équation (2.140). Le nombre
de Sherwood se calcule donc par :
Shnigbie —
^C02, HigbieDcO' [C02L,-[C02ldb imlk (2.170)
Si nous choisissons, en grandeur dimensionnelle, un temps de contact te = dh/G pour
évaluer
Wco2,Higbiepar l’équation (2.63), alors le temps de contact adimensionnel vaut ic = 1-
Le nombre de Sherwood se calcule donc, en grandeur adimensionnelle, par l’intégration de
î=0àf = ldu flux instantané de a en x = 0 :
ShHigbie- Q.
dt
x=0jt
(2.171)
Nous comparons également le nombre de Sherwood calculé à partir de l’expression simplifiée
(2.96) développée à la section 2.4.5, que nous notons Ce nombre de Sherwood se
calcule par :
Sh
♦
Higbie
^C02, Higbie
buik
(2.172)
où
?^C02, Higbie^st la densité de flux moyenne de CO2 calculée par l’expression simplifiée (2.96).
En normalisant les concentrations CO2 par [C02]int et en remplaçant te par d^/G dans
l’expression de
^C02,Higbie(équation (2.96)), nous obtenons l’expression suivante :
ShHigbie = (1 - a) ( (^Hai -b erf (Hai) -b ^ exp (- -HaC (2.173)
Les nombres de Sherwood calculés par les équations (2.141) (pour la bulle avec interface
propre), (2.171) (à partir du modèle de Higbie) et (2.173) (à partir de l’expression simplifiée)
peuvent être comparés car les mêmes grandeurs de référence sont utilisées pour l’adimensionna-
lisation des équations. Les comparaisons du nombre de Sherwood et du facteur d’accélération
sont présentées à la figure 2.29 en fonction de Hai, qui est le nombre de Hatta de la réaction
(2.2). Nous observons une excellente correspondance entre les courbes. L’approche de Higbie
2 . Modélisation du transfert gaz-liquide couplé aux réactions chimiques dans
l’écoulement de liquide autour d'une bulle 48
fournit une excellente estimation pour Hai < 1. Pour Hai > 1, l'approche de Higbie tend à
légèrement sous-estimer l’effet des réactions.
Nous constatons également que l'expression simplifiée développée dans la section 2.4.5
fournit donc une excellente estimation également jusque Hai =3, ce qui valide cette approche
en-deçà de cette valeur. Au-delà, elle surestime la vitesse du transfert et la divergence s’amplifie
au fur et à mesure que Hai augmente.
En effet, la validité de cette expression repose sur l'hypothèse que la concentration en OH“
est constante et égale à dans la couche limite de diffusion. Or, lorsque la vitesse de
la réaction (2.2) augmente (c'est-à-dire Hai augmente), le OH“ s'épuise et sa concentration
diminue dans la couche limite de diffusion. Par conséquent, la réaction (2.2) est ralentie.
Cette expression, par nature, ne tient pas compte de ce phénomène de "saturation", ce qui
explique les écarts observés.
Nous observons que l'expression simplifiée mène à une excellente approximation du nombre
de Sherwood Jusqu'à Hai = 3. Cette valeur est supérieure aux valeurs de Hai rencontrées
pour une composition correspondant au liquide des colonnes BIR, ce qui valide l'utilisation de
l’expression simplifiée pour estimer la vitesse du transfert de
C02-Comparaison modèle de film - bulle avec interface complètement contaminée :
df, est choisi comme échelle de longueur caractéristique. L’échelle de longueur adimension
nelle est définie par l'équation (2.153).
A nouveau, les concentrations sont normalisées par des concentrations de référence de la
même manière que pour le modèle 2D (équations (2.103), (2.104), (2.105) et (2.106)).
Les équations décrivant la diffusion à l'état stationnaire (2.64), (2.65), (2.66) et (2.67) du
modèle de film deviennent :
1 d^a
Pe
Pb d'^b
Pe dx'^
I3c d'^c
Pe dx^
Pe dxP’
fl (2.174)
Xb{h + f2) (2.175)
Xc{-n + f2) (2.176)
Xd{-f2) (2.177)
De la même manière qu’au point précédent, Pe est le nombre de Peclet, défini par l'équa
tion (2.113). fl et T
2sont les vitesses de réactions adimensionnelles calculées respectivement
par les équations (2.115) et (2.115). (3b, /3b et (3b sont les rapports des coefficients de diffusion
des ions par rapport au coefficient de diffusion du CO2, calculés respectivement par les équa
tions (2.120), (2.121) et (2.122).
Xb< Xcet
Xdsont les rapports de la concentration en CO2
à l’interface par rapport aux concentrations des ions dans le bulk calculés respectivement par
les équations (2.123), (2.124) et (2.125).
Les conditions à l'interface (en x = 0) sont identiques à celles du cas transitoire. Elles sont
donc données par les équations (2.162), (2.163), (2.164) et (2.165).
l'adimen-2 . Modélisation du transfert gaz-liquide couplé aux réactions chimiques dans
l’écoulement de liquide autour d’une bulle ______________________ 49
sionnalisation des conditions (2.68), (2.69), (2.70) et (2.71). Elles deviennent ;
®lî=X£,,t a (2.178)
^\x=XL,t 1 (2.179)
^\x=XL,t 1 (2.180)
^\x=XL,t 1 (2.181)
du CO2 dans le bulk et celle à l’interface, calculé par
l'équation (2.117). xi, est l’épaisseur de film adimensionnelle définie par
L’épaisseur de film adimensionnelle
xlest le paramètre de modélisation de cette approche.
Cette épaisseur correspond à la taille de la géométrie ID qui doit, dès lors, être ajustée.
Elle est ajustée en comparant le nombre de Sherwood obtenu via le modèle ID du film
avec celui obtenu via le modèle 2D de la bulle avec interface complètement contaminée.
Nous observons que cette taille adimensionnelle de film x/, correspond approximativement
à :
rz ~Â7
4
XL = 4\JD
co,
2 G(2.182)
db \/Pë
Cette observation rappelle celle évoquée à la section 2.4.3 concernant la définition de la
taille de la géométrie pour résoudre les équations du modèle de Higbie : la taille du domaine
doit être égale ou supérieure à 4^/Dco^- Si nous choisissons te = db/G comme temps de
contact, alors la taille adimensionnelle du domaine doit être supérieure ou égale à 4/\/Pë dans
le modèle de Higbie.
Ce constat suggère que, dans le modèle du film dimensionnel, pour une bulle ayant un
diamètre db et une vitesse de glissement G, l’épaisseur de film optimale est donnée par :
xl
= 4\I Dco^-p^dbG (2.183)
Cette épaisseur correspond à la distance à l’interface à partir de laquelle l’élément de liquide
peut être considéré comme semi-infini dans le modèle de Higbie dimensionnel.
Comme au point précédent, nous définissons un nombre de Sherwood pour le modèle de
film, que nous notons Shfiim, de la même manière que pour le modèle 2D. Il se calcule en
normalisant la densité de flux CO2 à l’état stationnaire 3Vc02,fiim par la même densité de flux
de référence qu’à l’équation (2.140) :
Shfjim —
^C02,film
^co^[ço3Uÿ02lbail» (2.184)
Il se calcule donc à partir du flux adimensionnel de a à l’état stationnaire en x = 0 :
1 da
Sh/i/m —
2 . Modélisation du transfert gaz-liquide couplé aux réactions chimiques dans
l’écoulement de liquide autour d’une bulle 50
Les nombres de Sherwood calculés par les équations (2.141) (pour la bulle avec interface
complètement contaminée) et (2.185) (à partir du modèle de film) peuvent être comparés car
les mêmes grandeurs de référence sont utilisées pour l’adimensionnalisation des équations.
Les comparaisons du nombre de Sherwood et du facteur d'accélération sont présentées à la
figure 2.30 en fonction de Hai. Nous observons une excellente comparaison. Cela signifie que,
dès que l’épaisseur de ce film est estimée avec une bonne précision (l'écoulement est "bien
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