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mutations rapides et profondes

Chapitre 3 : Une expérience inédite d ’ accompagnement de jeunes en Finistère

3.2 Résultats et analyse

Nous avons rendu les résultats de notre travail évaluatif en octobre 2011 et l’analyse que nous présentons ici se base sur les deux premières sessions organisées d’ « Imagin’Action ». Précisons ici que ce matériau n’est pas proposé, dans notre travail, pour donner lieu à une analyse exhaustive. Nous ne viendrons pas ici une identification précise des publics, ni sur les facteurs déterminants des variations observées. Ce matériau est présenté dans le but de situer clairement nos questionnements, notamment sur deux points : le besoin de

contextualiser les espaces et les trajectoires de jeunes d’une part ; les constructions identitaires singulières qui permettent ou non, de s’engager, d’autre part.

Nous avons contacté, dans nos travaux, les jeunes des deux premières sessions organisées, soient 30 stagiaires : 15 en cours d’accompagnement et 15 sortis de cet accompagnement depuis quelques mois. Dans ce second groupe, nous avons réussi à prendre contact avec 9 jeunes. Les données suivantes sont donc recueillies sur ce panel de 24 jeunes.

L’hétérogénéité des publics

L’entrée dans le dispositif « Imagin’Action » ne se base pas sur un panel organisé de critères spécifiques. La volonté était clairement de permettre à de nombreux jeunes de pouvoir en bénéficier et de ne fermer aucune porte. La seule exigence exprimée par les organisateurs était alors l’appartenance au territoire communautaire et les velléités de s’y installer.

Les deux premières sessions ont montré que les motivations des jeunes à l’entrée en formation étaient fort diverses. Certains souhaitent créer leur activité, d’autres se diriger vers du salariat et d’autres encore ont intégré le stage plutôt « par curiosité » nous ont-ils dit. En revanche, les stagiaires qui ont la volonté d’entreprendre – ou qui l’expriment de cette façon –, en sont tous au stade embryonnaire de leur projet : ils ont l’idée mais le dessein est peu réfléchi et donc peu abouti.

Ce qui domine dans l’ensemble du groupe, tant sur la première que sur la seconde session observée, c’est le souhait de trouver un accompagnement différent et de prendre du temps pour réfléchir. Ce n’est pas un premier accompagnement pour 80% des jeunes rencontrés: ils sont passés « entre les mains » des institutions en charge des questions d’insertion et de recherche d’emploi, la Mission Locale, Pôle emploi... La plupart des jeunes rencontrés dans les deux sessions exprime a minima une lassitude, parfois même un épuisement moral… toujours en tous cas, un désir de travailler autrement.

Les parcours divergent de façon très sensible. Le niveau scolaire des stagiaires va du niveau V (CAP ou BEP) au niveau II (diplômes de second ou troisième cycle universitaire ou diplômes de grandes écoles). La plupart des jeunes est passée par du salariat classique, mais leurs champs d’actions sont très variés : écoconstruction, commerce, massage, photographie...

Un des éléments qui rassemble fortement les stagiaires, c’est un parcours « en dents de scie ». Tous les stagiaires présents ont connu des ruptures importantes dans leurs cheminements professionnels ou personnels : période de chômage, rupture ou dysfonctionnements familiaux, difficultés psychologiques, handicaps...

Nous retrouvons bien ici les caractéristiques de construction des jeunes telles que nous les avons posées en partie 1 de ce travail. Chemin sinueux, semé d’embûches, construction identitaire délicate… Les trajectoires sociales des jeunes concernés par l’expérimentation ne sont ni rectilignes, ni prédéterminées : les accompagnements proposés par les institutions en charge des politiques jeunesse doivent indéniablement tenir compte de cette donne.

L’âge des participants

En théorie, la formation s’adressait spécifiquement aux jeunes de 16 à 30 ans. Ce choix de la population cible relevait à la fois des constats des acteurs « habituels » du terrain, les plus à même de connaitre ceux des jeunes qui sont le plus en demande, et probablement aussi d’une définition élargie et plurielle des jeunes, portée notamment par la Politique Jeunesse Communautaire.

Sur les deux sessions observées, aucun jeune de moins de 20 ans n’est inscrit.

La moyenne d’âge, sur la première session est de 27,8 ans. Celle de la deuxième session est de 28,7 ans, le plus âgé des stagiaires a 37 ans.

Sans aucun doute, la moyenne d’âge influe fortement sur les attentes et les besoins des participants. La plupart des jeunes présents a eu des expériences professionnelles antérieures à ce suivi et a une vie familiale autonome. Les participants argumentent d’eux-mêmes leur présence à cette formation comme « une évidence » : ils sont aujourd’hui, du fait de leur âge et leurs expériences, en mesure de faire des choix de vie et professionnels… « ce qui ne serait pas le cas de jeunes de 18 ans »rajoutent-ils206

Les raisons initiales de l’entrée en formation

Les stagiaires, de par leur parcours antérieur, ont un regard très critique sur les questions liées à l’insertion professionnelle. Ils qualifient les modalités d’accompagnement traditionnel de « trop scolaires, peu adaptées, restrictives... »

Un des stagiaires parle des autres formations proposées en ces termes : « Ils veulent nous faire rentrer dans des cases ». Les propos recueillis, si négatifs soient-ils, n’attestent pas d’une réalité, mais bien d’un ressenti, lié à des parcours certainement complexes. Toujours est-il que cette perception pessimiste de leurs propres accompagnements ne permet pas, de la part des uns et des autres, un investissement réel et volontaire.

Les jeunes que nous avons rencontrés ont, pour la plupart, intégré la formation sur son principe affiché : elle a été présentée comme inventive, différente, alternative. Les demandes exprimées par les participants, à l’entrée en formation, relèvent d’un accompagnement

qui n’est pas de l’ordre de la recherche d’emploi proprement dite, ni de l’insertion à proprement parler, mais bien des conditions qui président à la connaissance de soi : « pouvoir faire le point, prendre du recul, clarifier ses idées... »

Les propos recueillis auprès des stagiaires s’inscrivent clairement dans ce registre : « sortir de l’isolement », « trouver une place », « savoir ce que je veux »,« il n’y a rien pour notre âge », « savoir ce que je veux faire dans ma vie », « j’étais perdue » Si nous devions résumer la demande telle que nous l’avons perçue, elle pourrait être exprimée en ces quelques mots : «Savoir qui je suis, pour savoir où je vais… ».

Les besoins des stagiaires, sont à la fois de l’ordre de l’accompagnement individuel, mais aussi et surtout du collectif, du « Vivre ensemble ». Ils expriment tous la nécessité d’échanger et d’étayer un réseau.

La notion de temps est très présente dans les propos : « du temps pour réfléchir » sans contrainte de résultat. Ce besoin de temps, d’inscription d’une réflexion dans la durée, exprime aussi un besoin contraire aux ressentis du contexte actuel. Les acteurs professionnels rencontrés vivent tous difficilement cet environnement dans lequel ils sont de plus en plus contraints à une obligation de résultats dans un temps limité, et au détriment parfois de la relation humaine qui ne peut se construire en confiance dans ces conditions. On pourrait parler, là où nous sommes allés rencontrer les jeunes participants à « Imagin’Action », d’un besoin de « sas », de « bulle » destinée à se questionner et à construire son propre projet. « Je suis arrivée avec l’envie de me questionner, de trouver du sens et une motivation pour aller dans du concret »nous dit l’une des stagiaires. C’est principalement cet apport de l’évaluation qui nous fait exposer ici, à ce stade de nos recherches globales, cette expérience évaluative : elle relève bien de ce besoin – mais aussi de cette difficulté – de retrouver du sens dans une société qui n’en produit pas elle-même pour ses membres et qui place les plus jeunes d’entre eux dans une situation de paradoxe déjà nommée : construire un système de valeurs permettant la projection vers un avenir incertain, et compatible avec des principes néolibéraux conjoncturels. Dans notre analyse, « Imagin’Action » nous autorise à penser que la construction identitaire des jeunes aujourd’hui passe par une réflexion sur soi, sur sa place, sur son utilité sociale, sur son rôle social…que seul un accompagnement éducatif porteur de sens pourra assumer. Nous reviendrons ultérieurement sur les modalités pertinentes de cet accompagnement.

Les situations des participants à leur sortie

Il est important à ce stade de l’investigation, de rappeler que l’objectif de cette formation expérimentale n’est pas la réalisation des projets d’installation à court terme, mais bien la dynamique globale entreprise, tant du point de vue du territoire que du point de vue du collectif de jeunes participants.

A l’heure où nous avons effectué ce travail, c’est- à- dire à dix mois de la fin de la première session et à trois mois de la fin de la seconde, près de 90% des participants rencontrés sont dans une dynamique de recherche d’emploi, de formation ou d’entreprenariat.

6 jeunes sont en emploi 7 sont en formation

8 sont en dynamique de projet (réseau constitué, démarches entreprises…)

3 ne sont investis aujourd’hui dans aucune dynamique d’avenir ou de projection Tous les jeunes rencontrés se disent satisfaits de la formation qu’ils ont suivie (ou qu’ils suivent) et ont le sentiment d’avoir progressé dans leur cheminement personnel et professionnel. Le vocabulaire employé par les stagiaires témoigne de ce ressenti :

« Des idées plus claires, une motivation retrouvée, des rencontres riches »

« Aujourd’hui, après avoir germée, l’idée a bien poussé et s’est créée uneplace claire au milieu des broussailles : une librairie itinérante qui chercherait des partenaires sur différents lieux fixes »

« Trousseau de clés pour ouvrir des portes »

A titre d’exemple, nous avons choisi de décrire ici trois situations, qui nous semblent particulièrement bien dessiner les cheminements parcourus pendant les quatre mois d’accompagnement.

Témoignage de L. (1èresession – 24 ans) :

« Après avoir passé un BAC Pro en maintenance informatique au GRETA de Morlaix, j’ai recherché une entreprise pour effectuer un contrat de professionnalisation dans le cadre d’un BTS Informatique de Gestion Option Administration Réseau. N’ayant pas trouvé d’entreprise, j’ai passé 3 ou 4 mois à ne rien faire car j’étais mal dans ma peau et angoissé vis-à-vis de la recherche de travail, sans forcément savoir pourquoi.

Maintenant je suis un peu moins solitaire, et je remarque d’ailleurs que je vais mieux lorsque je vois du monde dans le cadre de mon travail d’animateur multimédia à la Cyberbase de Morlaix. J’ai décroché ce poste avec un peu de chance et en grande partie grâce à Imagin’Action. En effet, lors des différentes sessions, j’ai rencontré M.A. de Morlaix Communauté, et ainsi elle avait eu connaissance de mon projet de travailler dans l’animation multimédia. Ensuite, coup de chance, début Mars j’ai eu un appel de M.A. pour m’annoncer qu’une création de poste à la Cyberbase était en cours de décision. Comme c’était mon projet et que j’avais déjà effectué un stage d’un mois là-bas, elle a pensé à moi pour ce poste et m’a dit que s’il y avait bien une création de poste et que j’étais partant, je pourrais postuler sur le poste.

Et me voilà à la Cyberbase pour un CDD de 3 mois, renouvelable, qui sera à coup sûr renouvelé une fois, et avec un peu de chance et d’investissement je serai peut-être gardée par la suite.

Témoignage de A. (2ème session, 32 ans) :

« Homme de 30 ans, qui flotte, en perte de motivation après une saturation de la vie parisienne et d’un poste dans la communication stressant.

Une envie de mieux-être durable, de stabilité.

Amorce bien entamée au niveau professionnel. J’effectue des remplacements en tant qu’éducateur au sein des Papillons Blancs. L’envie d’allier des passions au monde du social. Soins, formation shiatsu, musique et public spécifique pour un projet cohérent.

Paradoxalement, le plus marquant est la manière insidieuse et progressive dont mes projets se sont structurés et dont les choses ont avancé. Finalement le naturel et la pertinence de ces moments à cette étape très particulière de ma vie, c’était juste ce qu’il fallait vivre au bon moment. »

Exemple de G. (2ème session – 23 ans) :

G. a 27 ans. Il vit à Carantec depuis quelques mois. Il a vécu plusieurs années à Nantes pour ses études. Il vit actuellement chez sa mère. Il a une formation initiale en électricité. Il n’a pas de voiture. Il est isolé et très réservé. Il dit avoir des difficultés à téléphoner et à se construire un réseau.

Il a deux idées en tête : être entrepreneur en énergie hydraulique ou monter une entreprise de recyclage et de réparation.

A la fin de la formation, il est très enthousiaste. Il a pris des contacts, notamment avec les Chiffonniers de la joie et pense à s’installer en foyer de jeunes travailleurs. Il a pris confiance en lui et selon ses propres mots « il a moins peur ». Il était inenvisageable, précédemment, qu’il fasse des démarches pour s’installer seul en foyer.

Ce sont ces exemples qui nous autorisent à parler d’une dynamique, dans le sens d’une motivation retrouvée et de capacités d’autonomie stimulées à la fin du stage : une capacité, à la suite de ces journées, à reprendre pour chacun de ces jeunes leur propre vie en main… Si les délais de recul pour l’évaluation entreprise ne permettent pas de se projeter dans la capacité des uns et des autres à s’installer effectivement de façon durable dans un emploi ou dans un statut, nous pouvons cependant constater que les participants à la seconde session restent pour l’heure dans cette dynamique amorcée lors de leur formation : ils poursuivent leurs échanges de visu ou par mail.

La démarche d’ « Imagin’Action » s’appuie sur l’idée que chaque jeune est porteur d’un savoir, de connaissances, de compétences qui peuvent enrichir et nourrir le groupe. Autour des collectifs de jeunes de chaque session, s’est tissé un réseau important d’acteurs, de professionnels, qui ont contribué au bon fonctionnement de la formation.

A titre d’exemple, un stagiaire dont l’envie était forte d’agir dans une dimension humanitaire, a ainsi pu rencontrer, pendant son accompagnement, une bénévole œuvrant déjà dans ce champ ; de la même façon, l’investissement très fort du lieu d’accueil des stagiaires, le gîte de Plougasnou, implanté en Nord Finistère, connu dans le réseau local associatif pour être impliqué dans l’accompagnement des publics fragilisés, a contribué au tissage de ce réseau

via son écoute, la mise à disposition d’outils, la convivialité mise en œuvre, la disponibilité des accueillants.

L’accompagnement collectif qui est proposé vise à créer une dynamique et permet de travailler autour de la motivation des uns et des autres, mais sans jamais minimiser la dimension individuelle de ceux et celles qui sont présents. Au travers des différents ateliers proposés, les stagiaires ont pu croiser leurs regards, nourrir les projets des uns et des autres, faire du lien et se construire un réseau. Chaque jeune contribue ainsi au projet des autres, et se sent acteur et porteur de cette dynamique.

Chacun a pu trouver sa place et participer au sein du collectif dans un esprit d’entraide et de solidarité : la dimension d’utilité sociale est fortement ressentie lorsque l’on rencontre les stagiaires ayant participé, tout comme celle de la capacité à agir sur ses propres choix et sur le cheminement des autres.

Dans sa philosophie, l’expérimentation « Imagin’Action » s’inscrit très clairement dans le champ de l’éducation populaire : il s’agit de permettre à chacun de s’épanouir en tant que citoyen et de définir sa place au sein de la société. Le développement de l’esprit critique, la capacité à s’exprimer en connaissance de cause, le désir et les capacités à faire des choix assumés…sont autant d’outils jugés pertinents par les intervenants, et proposés au service de cet épanouissement.

La formation a permis, tout au long des modules, de développer cet esprit critique sur le monde, sur l’actualité et de donner aux stagiaires des codes de lecture pour pouvoir mieux comprendre leur environnement et donc pour pouvoir y agir plus aisément.

La formation s’est déroulée de manière interactive, s’adaptant, autant que faire se peut, aux besoins et aux envies des stagiaires, le leitmotiv étant toujours que chaque jeune aille au bout de son idée et chemine à son rythme.

La pédagogie, aux dires de ses porteurs, mais aussi au travers de ce que nous avons pu observer sur site, est centrée sur la liberté de choix, autour du sens et de la valeur que chaque jeune donne au mot travail et plus globalement à sa propre vie.

Les moyens donnés à l’équipe encadrante ont fortement contribué à la possibilité d’aller au bout de la logique exposée précédemment. En outre, permettre le développement de l’esprit critique ou l’expression réelle des choix, ne peut se faire que si le facteur temps est respecté ou si la production d’un résultat immédiat n’est pas exigée. Les propos recueillis lors de l’évaluation de cette expérimentation montrent bien que la bienveillance et la position empathique des formateurs ont largement contribué à l’émergence de la parole et à la richesse des échanges. Celles-ci favorisent bien évidemment la confiance en ses propres potentiels et encouragent l’implication de tous. Il s’agit pour les accompagnants de se mettre dans une position de « faire avec »et non pas de « savoir à la place de ».

Lorsque les formateurs ont été interrogés sur leurs modalités d’action, ils se sont définis comme personne de référence, tentant d’être à la fois motivant et rassurant. Les propos des jeunes sur ce point attestent également de l’impact de cette attitude : « richesse de la communication », « une grande convivialité », « les formateurs ont été d’une grande humanité »

Agir dans le cadre d’une expérimentation de ce type demande, pour les professionnels, d’accepter une certaine remise en cause, tout au moins un questionnement sur sa pratique afin de rechercher des approches originales, innovantes et différentes pour des jeunes.

En effet, le choix pédagogique ne vise absolument pas la définition, par le formateur, de « ce qui serait bon pour le jeune », mais laisse la liberté à ce dernier, de définir « ce qu’il attend de sa propre vie ». Il s’agit aussi pour le professionnel de mettre en réseau des personnes, des acteurs, des organismes, des institutions qui œuvrent à partir des mêmes valeurs, pour opérer de façon plus concertée. Peut-être l’ambition d’ « Imagin’Action » était-elle, de ce point de vue, de constituer un chaînage dont chacun n’est plus qu’un simple maillon et qui ne peut fonctionner qu’ensemble. Pour les professionnels comme pour les jeunes, cette dimension du collectif comme point de passage obligé pour nourrir ses propres représentations et ses savoirs, a été de mise.

La problématique que nous avons progressivement construite au fil de nos analyses s’enrichit de ce matériau. Nous sommes confortés dans l’idée de la nécessité d’accompagner aujourd’hui les jeunes au regard de besoins, qui se construisent eux-mêmes au regard d’un contexte singulier.

Ce que nous apprennent les jeunes qui ont contribué à « Imagin’Action », c’est sans conteste la nécessité d’acquérir progressivement des clés de lecture de l’environnement culturel, politique, humain, social, pour être en capacité de mieux s’y intégrer. En outre, si jadis, les places des uns et des autres leur étaient davantage assignées, par filiation, par appartenance géographique ou statutaire, par catégorisation sociale, etc, elles ne peuvent aujourd’hui