Chapitre 6 : Modélisation des connaissances : praxéologies de référence,
5. Résultat : éléments de praxéologies personnelles a priori
Nous proposons dans ce paragraphe (figure 23) des éléments de praxéologie
personnelles a priori (représentés dans des encadrés) pour un des types de tâches qui
est objectif d’apprentissage (en bleu) en classe de terminale scientifique de spécialité
SVT, dans une situation de conception de protocole expérimentale sur la fermentation
alcoolique « T : placer les microorganismes dans les conditions du milieu ».
Nous modéliserons l’ensemble des praxéologies personnelles a priori pour ce type de
tâche dans le chapitre 11, afin d’enrichir le modèle avec l’analyse des productions des
élèves.
La figure 23 présente ces différents éléments de praxéologie personnelle. Nous
modélisons (en noir) la technique de T relative et conforme aux attentes
institutionnelles. Elle se décline en trois types de tâches T0, T1, et T2 dont une des
valeurs de variable (tube à essai) est fixée par l’institution (matériel disponible). Les
autres variables à disposition du chercheur ou de l’enseignant sont soulignées en noir.
Puis, selon le modèle théorique de la situation présenté dans le chapitre 4, nous
développons pour ce type de tâche les possibles erreurs des élèves (écrites en
orange) :
portées sur la technique globale de l’élève (τ
e)
et/ou
portées sur une ou plusieurs variables d’un type de tâche de la technique de
l’élève. Les erreurs modélisées a priori sont notées V’x.
Les erreurs modélisées a priori renvoient, pour certaines, vers une interprétation a
priori du côté des technologies (écrites en vert) de l’élève (notées θ’x).
Nous avons classé ces éléments de technologies a priori dans le tableau 7 en fonction des
difficultés identifiées a priori dans l’analyse épistémologique.
Les technologies erronées ainsi identifiées peuvent être également classées selon la
catégorisation de difficultés présentée dans le chapitre 3. Ainsi, nous faisons
apparaître pour chaque technologie erronée, la catégorie à laquelle elle se réfère.
Ainsi, nous utilisons la praxéologie de référence pour élaborer notre situation, afin
d’élargir le champ des variables disponibles.
La praxéologie de référence n’est pas non plus figée, car nous enrichissons a posteriori
les valeurs possibles de ces variables pour rendre compte des praxéologies
personnelles des élèves.
Chapitre 6 : Modélisation des connaissances : praxéologies de référence, institutionnelle, et personnelle
109 Figure 23 : éléments de
Résultat : éléments de praxéologies personnelles a priori 110 Difficultés identifiées a priori ** Difficultés à définir le concept de fermentation alcoolique (Songer et Mintzes, 1994
Flores & al., 2003)
Confusion respiration /fermentation (Songer et Mintzes, 1994
Flores & al. 2003)
Difficulté à associer levure/vivant (Schneeberger & Rodriguez, 1999 ; Songer & Mintzes, 1994) Difficulté à différencier les microorganismes (Schneeberger & Rodriguez, 1999) Difficulté à matérialiser les gaz /dissolution (Séré, 1986 ; Stavy, 1988) Méconnaissance /influence du matériel de laboratoire
(Jordan & al., 2011)
Difficulté en lien avec la réaction chimique (Carretto & Viovy, 1994) θ’1 (Cb) θ’2 (Cb) θ’3 (Cb, Cc) θ’4 (Lm) θ’5 (Cc) θ’6 (Cb) θ’7 (Cc) θ’8 (Cb, Cc) θ’9 (Cb, Cc)
Tableau 7 : technologies erronées a priori, en lien avec les difficultés identifiées a prioridans l’analyse épistémologique
** Catégories de difficultés auxquelles les erreurs de réfèrent :
- C : concept fondamental (Cb pour un concept de biologie, Cc pour un concept de chimie) - L : pour les techniques de laboratoire (Lm pour la connaissance du matériel)
Chapitre 6 : Modélisation des connaissances : praxéologies de référence, institutionnelle, et personnelle
111
Dans la figure 23, nous identifions ainsi des erreurs possibles au niveau de la
technique du type de tâches T, et plus précisément si un ou plusieurs type(s) de
tâches associés est/sont manquants. Pour chaque type de tâches manquant (T0,
T1, T2) nous proposons une technologie erronée à l’origine de cette/ces erreur(s).
Par exemple, si le type de tâche T1 est manquant dans la technique τ
eproposée par
l’élève, nous supposons une technologie erronée de l’élève θ’2 à l’origine de cette
erreur (θ’2 : le métabolisme de la fermentation alcoolique se déroule en aérobie).
Cependant dans notre étude, les erreurs portées sur l’ordre des tâches relatives à
la technique de T ne sont pas pertinentes. Ainsi nous ne mettons pas en relation
ces possibles erreurs avec une ou plusieurs technologies erronées a priori. De
même nous ne proposons pas de tâches supplémentaires a priori du fait de la
variété des tâches possibles dans notre situation.
Les erreurs possibles des élèves, identifiées a priori, peuvent aussi porter sur les
variables d’un ou plusieurs types de tâches de la technique. Nous identifions, pour
le type de tâche (T), huit valeurs génériques erronées (V’x) relatives aux
différentes variables. Chacune est justifiée par une ou plusieurs technologies a
priori erronées. Nous avons identifié pour ce type de tâches, neuf technologies
erronées a priori.
Selon le modèle théorique présenté dans le chapitre 4, tout comme l’absence de
technique τ
e, l’absence de variable (notée V0) dans un type de tâche de la
technique ne peut pas être interprété au niveau des technologies de l’élève (nous
les avons identifiés dans la figure 23 par *).
Le tableau 7 regroupe l’ensemble des technologies erronées a priori selon les
difficultés identifiées dans l’analyse épistémologique relatives au type de tâche T.
Nous remarquons qu’une seule difficulté identifiée a priori peut se traduire sous la
forme d’une ou plusieurs technologies erronées relatives à une ou plusieurs
erreurs au niveau de la technique et/ou au niveau d’une valeur prise par une
variable. C’est le cas notamment d’une difficulté identifiée dans les travaux de
Songer & Mintzes (1994) et Flores & al. (2003) concernant la confusion entre les
métabolismes de la fermentation et de la respiration cellulaire. En effet, dans notre
modèle de praxéologie personnelle a priori, cette difficulté peut être à l’origine
d’erreurs concernant la technique avec une absence de T1, mais aussi des valeurs
erronées de variables V’2 et V’5, justifiée par une même technologie erronée θ’2.
Ainsi, on peut supposer que pour une catégorie de difficultés identifiée a priori, il y
aurait une ou plusieurs praxéologies personnelles correspondantes.
Nous faisons néanmoins le choix de les formaliser dans le chapitre 11, afin
d’enrichir la modélisation de praxéologies personnelles a priori avec celles
Conclusions
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