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Réservoir du virus

Dans le document COVID-19 ET SYSTEME CARDIOVASCULAIRE (Page 56-61)

A. Agent pathogène

1. Réservoir du virus

Les origines de plus de 75 % des infections à coronavirus sont considérées comme zoonotique c'est-à-dire les animaux sont la principale source des flambées [16].

Le SARS-CoV-2 appartient aux virus apparentés au SARS-CoV dont le réservoir est la chauve souris. Le génome du SARS-CoV-2 présente 79% d’homologie avec le SARS-CoV-1 et 52 % d’homologie avec le MERS-CoV, les virus les plus proches phylogénétiquement sont des coronavirus de la chauve-souris, notamment le RaTG13-CoV détecté sur Rhinolophes affinis de la province du Yunnan en Chine (96 % d’homologie) et le RmYN02 détecté sur Rhinolophus malayanus échantillonnée de la province de Yunnan en Chine (93% d’homologie) [17].

Toutefois, les milieux de vie des chauves souris étant éloignés des communautés humaines, le passage inter-espèces du virus a probablement nécessité l’intervention d’un hôte intermédiaire dans laquelle des virus mieux adaptés aux récepteurs humains peuvent être sélectionnés, favorisant ainsi le franchissement de la barrière d’espèce, C’est le cas de la civette palmée pour le CoV-1 et le dromadaire pour le MERS-CoV. Pour le SARS-CoV-2, le pangolin, mammifère sauvage notamment consommé en chine, avec une similitude phylogénique de 92 % avec SARS CoV 2, pourrait jouer ce rôle [18,19,20].

A la différence du 1 et des coronavirus de la chauve-souris, le SARS-CoV-2 présente une modification au niveau du domaine de liaison de récepteur sur la protéine S, entrainant un gain d’affinité pour son récepteur ACE2 (antagoniste de l’angiotensine 2) [21]. Ce même domaine de liaison est présent également chez un coronavirus du pangolin avec une grande similitude celui du SARS-CoV-2 (avec différence au niveau d’un seul acide aminé) [22], suggérant ainsi que l’évolution du coronavirus chez le pangolin à travers la translocation a permis la franchise de la barrière d’espèce et ainsi le passage chez l’homme [23].

Figure 5: Évolution des coronavirus et réservoirs animaux.

2. Les modes de transmission

Semblable au SARS-CoV-2 et au MERS-CoV, le SARS-CoV-2 se propage d’une personne infectée à une personne non infectée, soit par transmission directe ou indirecte.

a. Transmission aérienne

La transmission du SARS-CoV-2 se fait principalement via l’émission de gouttelettes respiratoires chargées de particules virales lors de la toux, l’éternuement, la parole.

La transmission directe se fait par contact avec une muqueuse (nez ou bouche) de gouttelettes respiratoires potentiellement infectieuses (généralement> 5 - 10 μ m de diamètre) produites par une personne ayant des symptômes respiratoires à moins de 1 m [24]. On pense que l'inhalation de petites gouttelettes respiratoires expirées contenant des virions infectieux se produit et peut être responsable d’infection interhumaine à longue distance si ces gouttelettes restent en suspension dans l'air et viables [25].

La transmission indirecte par gouttelette peut se faire par contact avec une surface infectée par les muqueuses nasales, buccales ou conjonctivales.il faut noter que les coronavirus humains sont capable de survivre sur l’acier, le métal, le bois, l’aluminium, le papier, le verre, la céramique ,les blouses jetables et les gants chirurgicaux pendant 2 à9 jours ,une température élevée (≥30 ◦C) peut réduire la période de persistance du virus ,tandis que des températures basses (4 ◦C) augmente le temps de persistance du virus jusqu’à 28

b. Transmission oro-fécale

Jusqu'à présent, de nombreuses études ont analysé la possibilité de transmission féco-orale du COVID-19. Une infection potentielle par le SARS-CoV-2 dans le tractus gastro-intestinal a été discutée en ce qui concerne l'expression d'ACE2 et de TMPRSS2 dans l'épithélium intestinal [27,28].

De plus, des études ont noté que son potentiel de transmission féco-orale peut résider dans le fait qu'une excrétion virale prolongée peut se produire dans les matières fécales. - un cas signalé d’un patient COVID-19 asymptomatique ayant subi une détection virale dans les selles pendant jusqu'à 42 jours, tandis que l'échantillonnage naso-pharyngé était négatif [29]. Bien qu'une excrétion virale prolongée dans les selles ait été notée, la question de savoir si ces particules sont infectieuses et ont le potentiel de se propager par voie féco-orale est discutable. À l'appui de sa potentialisation, une étude de Zhang et al. A caractérisé la présence de virus vivants dans les selles; ils ont réussi à cultiver le SARS-CoV-2 dans des cellules Vero qui ont été isolées à partir d'un échantillon de selles d'un patient atteint de pneumonie sévère à COVID-19 [30]. Ces résultats suggèrent que l'excrétion virale dans les selles pourrait contribuer à une possible voie de transmission [31].

c. Transmission oculaire

Le potentiel d'une voie de transmission oculaire a été récemment exploré. Certaines études ont noté la détection d'ARN viral dans des échantillons conjonctivaux, tandis que d'autres ont démontré des preuves limitées de sa présence.

Une étude de cas d'une manifestation oculaire de COVID-19 se présentant comme une conjonctivite bilatérale 13 jours après le début de la maladie a suggéré que l'excrétion virale se produit dans les yeux; La RT-PCR d'échantillons conjonctivaux aux jours 14 et 17 après l'apparition des symptômes s'est avérée positive. Il a été confirmé que la conjonctive était un site de réplication virale lorsqu'il a été testé positif par RT-PCR d'écouvillons conjonctivaux consécutifs. Au jour 19, l'échantillon sur écouvillon conjonctival s'est révélé négatif [32]. En outre, 38 patients COVID-19 dans un centre hospitalier en Chine ont été revus rétrospectivement pour des manifestations oculaires; l'étude a conclu qu'environ un tiers des patients atteints de COVID-19 présentaient des anomalies oculaires, qui se produisaient fréquemment chez des patients atteints d'une maladie plus grave [33].

Cependant, quelques études ont démontré des preuves limitées d'une voie de transmission oculaire. Dans une étude portant sur 17 patients atteints de COVID-19, des larmes ont été prélevées et tous les échantillons se sont révélés négatifs pour la présence de SARS-CoV-2, tandis que les échantillons naso-pharyngés étaient positifs .De même, les patients atteints d'infections des voies respiratoires supérieures n'ont présenté aucune preuve d'excrétion virale dans les larmes, ce qui suggère que la transmission par les larmes est probablement faible [34].

d. Transmission verticale

Bien que la transmission verticale du COVID-19 ait été étudiée, il reste encore un besoin de preuves concluantes supplémentaires. Certaines études ont suggéré des preuves d'une transmission verticale sur la base que certains nouveau-nés de mères COVID-19 positives avaient des anticorps IgM élevés après la naissance [35,36]. Dans une étude de Dong et al. Un nouveau-né d'une mère COVID-19-positive s'est avéré avoir des anticorps IgM élevés 2 h après la naissance, mais testé négatif pour la COVID-19 sur des échantillons de rhinopharynx. En règle générale, les anticorps IgM n'apparaissent pas avant 3 - 7 jours après l'infection en partie en raison de sa structure moléculaire, mais cette élévation était présente peu après la naissance avec des secrétions vaginales maternelles négatives pour le SARS-CoV-2 [36].

Dans une étude de Parazzini et al, Les mères COVID-19 avec accouchements vaginaux et césariennes ont été évaluées (6 et 31, respectivement). Deux nouveau-nés ont été testés positifs pour le SRAS-CoV-2 lors d'un test RT-PCR; trois nouveau-nés avaient des niveaux élevés d'IgG et d'IgM de SARS-CoV-2 mais ont été testés négatifs à la RT-PCR. Il a été conclu que le taux de transmission verticale ou péripartum du COVID-19 est faible ou nul pour l'accouchement par césarienne, mais aucune donnée n'était disponible pour l'accouchement vaginal [37].

Néanmoins, des recherches supplémentaires sont nécessaires pour déterminer si le SARS-CoV-2 traverse la barrière placentaire.

e. Autres voies de transmission

 L’isolement de l’ARN viral dans les urines reste à ce jour très peu décrit.

 La possibilité d’une transmission sexuelle du virus est toujours en cours d’étude.

3. Facteurs favorisants

De nombreux facteurs affectent la transmission et la propagation du SARS-CoV-2. Ces facteurs comprennent à la fois les situations favorisantes ou les situations à risque et personnes à risque de transmission :

 Situations à risque

- Le voyage ou le contact avec des personnes qui ont récemment visité une région endémique.

- Le contact étroit avec les personnes diagnostiquées positifs pour la maladie, comme les travailleurs de la santé s’occupant de patients atteints du SARS-CoV-2.

- Le contact avec des gouttelettes et des sécrétions (produites par éternuement ou la toux) d’une personne infectée et en mangeant ou en manipulant des animaux sauvages originaires de chine comme les chauves-souris.

 Personnes à risque

Le risque d’infection est plus élevé pour les personnes âgées et pour les patients souffrant de maladies préexistantes telles que les maladies cardiovasculaires, l’hypertension artérielle, le diabète et les maladies respiratoires chroniques [38].

Le taux de mortalité rapporté en fonction de l'âge est 14,8% pour les personnes de plus de 80 ans, 8% pour les personnes entre 70 et 79 ans, 3,6% pour les personnes de 60 ans et 69 ans, 1,3% pour les personnes entre 50 et 59 ans, 0,4% pour les personnes entre 40 et 49 ans, 0,2% pour les personnes entre 10 et 39 ans; aucun décès n'a été signalé chez les enfants de moins de 10 ans . Notamment, le taux de mortalité est plus élevé chez les hommes (2,8%) que chez les femmes (1,7%) [39, 40].

Dans le document COVID-19 ET SYSTEME CARDIOVASCULAIRE (Page 56-61)