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Ces dernières années ont vu l'apparition de nouvelles conceptions de n÷uds dont certaines structures sont déjà ou presque sur le marché [Mechels 2003], [Marom 2005]. Ces n÷uds sont basés sur un c÷ur de type photonique : un signal optique pourra traverser ce n÷ud sans subir forcément une conversion OEO systématique. Ce type de n÷ud est capable d'aiguiller un signal arrivant d'une bre d'entrée sur une autre bre de sortie et d'insérer ou d'extraire un signal du réseau c÷ur.

Les Multiplexeurs d'Insertion/Extraction (Recongurable) ((R)OADM, (Recongurable)- Optical Add/Drop Multiplexer) sont un premier exemple de n÷ud photonique. Ils permettent d'extraire toutes ou une partie des longueurs d'onde et de réinsérer d'autres longueurs d'onde. Un autre exemple de n÷ud photonique est représenté par les Optical Cross Connect (OXC). Ce type de n÷ud permet la réalisation de réseaux de connectivité plus complexe. L'union de ces nouveaux systèmes d'aiguillage de longueur d'onde (ou brassage) dans les n÷uds avec la dispo- nibilité de systèmes de transmission permettant d'atteindre des distances de plus en plus longues permet la conception de réseaux optiques brassés où les opérations optoélectroniques sont en-

visagées uniquement au moment de l'insersion/extraction du signal dans le réseau. Ces réseaux sont appelés transparents ; la gure1.6présente un exemple de réseau transparent. Dans cette gure, la ligne pointillée allant du n÷ud Entrée au n÷ud Sortie indique le cheminement du signal. Par opposition à la gure1.4, le signal traversant les n÷uds, disques bleu clair, ne subit aucune conversion optoélectronique (sauf pour l'insertion/extraction).

Entrée Sortie Conversion OEO pour l’accès au réseau Nœud transparent

Fig. 1.6  Représentation d'un réseau transparent.

La notion de transparence ne se réfère pas seulement à l'absence de conversion optoélectro- nique le long de la propagation des signaux dans le réseau. La transparence peut s'appliquer aussi à d'autres niveaux, par exemple :

 la transparence des dispositifs réseau au format de transmission (SDH, ATM, PDH, . . . ) ;

 la transparence des dispositifs réseau au débit binaire (155 Mbit/s, 10 Gbit/s, . . . ) ;  la transparence des dispositifs réseau au format de modulation (RZ, NRZ, CSRZ,

. . . ) ; et

 La transparence des dispositifs aux paramètres physiques d'un signal, [RYTHME], c'est-à-dire le fait que le dispositif ne modie pas l'accumulation des caractéristiques phy- siques du signal.

D'autres notions de transparence sont données dans [Anderson 2000]. Dans la suite de cette étude, la transparence implique l'absence de toute conversion optoélectronique.

1.3.1 Les avantages d'un réseau transparent

Les avantages liés à l'introduction des réseaux transparents s'appuient sur deux points prin- cipaux :

 indépendance du format : un réseau transparent est indiérent aux caractéristiques du signal transporté, exception faite de certains paramètres physiques qui doivent satisfaire certaines contraintes (qualité du signal, par exemple). Cette propriété permet - dans l'ab- solu - aux signaux écoulés dans le réseau d'avoir diérents formats (formats de modulation ou de transmission, débit) ou de passer d'un format à un autre sans être obligé d'adapter le réseau installé [Ramaswami 1998] ; et

 réduction du prix de transmission : puisque dans un réseau transparent les conversions opto- électroniques ne sont plus systématiquement obligatoires dans chaque n÷ud intermédiaire, le réseau transparent permet d'économiser le nombre de conversions optoélectroniques, les

dispositifs utilisés devant tout de même être capables d'atteindre les portées plus élevées par rapport aux dispositifs utilisés dans un réseau opaque.

1.3.2 Les désavantages d'un réseau transparent

L'introduction de la transparence dans un réseau implique aussi des complications dans sa conception et sa réalisation :

 contraintes physiques : la transmission dans une bre optique présente des dégradations sur le signal qui dépendent des caractéristiques de la bre (pertes, dispersions, facteur de non-linéarité, . . . , c.f. section4.1), du signal (débit, format de modulation) et du nombre de canaux présents dans la bre et l'espacement en fréquence entre ces canaux. Ces dégra- dations limitent les parcours réalisables dans le réseau ;

 contrainte sur la continuité de longueur d'onde : interdire l'utilisation de dispositifs opto- électroniques pendant la propagation dans le réseau implique des restrictions sur l'utilisa- tion des longueurs d'onde : la longueur d'onde empruntée au début de la transmission ne pourra pas être changée ; cela implique une réduction de la capacité du réseau (fonction de l'ecacité des algorithmes de routage). Il peut aussi s'avérer que pour éviter une col- lision de longueur d'onde, les parcours choisis soient plus longs que ceux choisis dans un réseau opaque, induisant ainsi une augmentation du nombre de ressources (amplicateurs par exemple) ; et

 interopérabilité entre les systèmes tout-optiques : la réduction des conversions OEO im- plique aussi une réduction des communications entre les diérents dispositifs installés. Cela induit des dicultés pour les fonctions de supervision et de détection des pannes dans le réseau.

Le tableau 1.1 résume le pour et le contre associés aux réseaux opaques et transpa- rents, [Livas 2005], [Giles 2002].

Tab. 1.1  Pour et contre associés à un réseau de transport de type opaque et transparent. Opaque Transparent

Limitation sur le format du signal Oui Non

Limitation sur le débit Oui Non

Limitation sur la distance de transmission Non Oui Contrainte sur la longueur d'onde Non Oui

Limitation sur la gestion Non Oui

Surcoût dû aux nombre d'interfaces OEO Oui Non

Le choix entre le réseau opaque ou complètement transparent n'est pas évident. Pris sépa- rément, les degrés de maturité des technologies de transmission point à point et de brassage permettent d'envisager la transparence [Livas 2005], il n'en reste pas moins vrai qu'elle est di- cile à mettre en ÷uvre, particulièrement pour les réseaux dorsaux. En première approximation, un réseau opaque apparaît plus simple à gérer et à optimiser ; mais cette simplicité se fait au détriment du nombre de ressources consommées. Un avantage des réseaux transparents est jus- tement la possibilité de réduire les opérations OEO à chaque n÷ud ; mais cette réduction n'est

possible qu'à condition d'avoir des systèmes de transmission extrêmement performants. Pour résoudre les problèmes liés à la transparence en gardant ses avantages, une nouvelle conception de réseau a commencé à prendre corps : le réseau translucide (ou hybride). Les réseaux hybrides permettent de faire un compromis entre économie et performance, en garantissant la souplesse du routage.