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1. DONNÉES OBTENUES À PARTIR DES QUESTIONNAIRES

1.5 Réponses obtenues à la question 5

La question 5 était libellée comme suit: « Selon vous, quels instruments ou moyens seraient les plus appropriés pour évaluer la pensée critique chez les étudiantes et étudiants lors des stages en milieu clinique? »

Ce qui ressort de l’analyse des réponses fournies par les professeures et professeurs est que l'autoévaluation de l’étudiante ou l'étudiant (n=10) devra être incluse dans l'outil d'évaluation de la pensée critique. Autre constat, l’autoévaluation ne peut être utilisée seule comme outil d’évaluation de la pensée critique. Sur les dix personnes qui ont identifié cet instrument comme un moyen adéquat d’évaluer la pensée critique en stage, neuf considèrent que l'autoévaluation doit être utilisée avec un autre outil. Nous concluons donc que l'autoévaluation devra faire partie de l'outil proposé et non être l'outil en lui-même. Ce constat rejoint également la position de plusieurs auteurs qui affirment qu’il est souhaitable d’utiliser plusieurs outils pour évaluer adéquatement la pensée critique (Boisvert, 1997; Dexter, et al., 1997; N. C. Facione et Facione, 1996a). Selon les professeures et professeurs qui ont répondu au questionnaire, les outils d’évaluation qui devraient accompagner l’autoévaluation sont l’échelle descriptive (n=4), la grille d’observation (n=3) et la grille critériée (n=2).

Par ailleurs, les professeures et professeurs ont mentionné que peu importe la forme finale de l’outil, il est primordial que les critères d’évaluation soient présentés clairement dans celui-ci (n=6) afin que tous aient une vision commune de ce qu'elles et ils doivent évaluer pour assurer une évaluation équitable. Rappelons qu’il s’agit également d’une des conclusions inscrites dans le rapport d’autoévaluation du programme Soins infirmiers en tant qu’il s’agissait d’une faiblesse majeure de l’ancien outil d'évaluation des stages qui était employé jusqu’en 2010. Nous concluons donc que peu importe l'outil que nous proposerons, il sera primordial que

chaque niveau ou indicateur de la pensée critique y soit décrit de façon explicite afin de réduire le plus possible les biais individuels dans l’évaluation.

Les professeures et professeurs qui ont répondu au questionnaire ont identifié plus d’un outil d’évaluation. Exception faite de l’autoévaluation, la grille d’observation est l’outil qui est identifié le plus souvent (n=6), suivie par la grille critériée (n=5) et l’échelle descriptive (n=4). Par ailleurs, un professeur a indiqué que la grille d’observation seule n’est pas un moyen adéquat pour évaluer la pensée critique en raison de la difficulté pour le professeur d’être suffisamment présent auprès des six étudiantes et étudiants à chaque occasion pour évaluer leur pensée critique.

Nous concluons de ces résultats qu’aucun des outils d’évaluation ne se démarque significativement des autres, outre l’autoévaluation. Cependant, en ce qui concerne l’autoévaluation, les réponses obtenues sont claires à savoir qu’elle ne peut être utilisée seule, mais qu’elle doit faire partie du système d’évaluation de la pensée critique en stage.

Autre constat, une caractéristique est commune autant à la grille d’observation, à la grille critériée qu’à l’échelle descriptive, à savoir que ces trois outils fourniraient des détails à l’évaluateur sur ce qui doit être évalué pour chacun des critères. De façon générale, chacun de ces outils fournit soit une liste de ce qui doit être fait par l’étudiante ou l’étudiant ou la description de ce qui doit être observé par la ou le professeur.

Pour sa part, la grille d’observation propose une liste d’éléments que la ou le professeur peut observer chez l’étudiante ou l’étudiant. Il lui est ensuite possible d’évaluer la performance de l’étudiante ou l’étudiant en comparant ses observations avec les éléments contenus dans la grille pour lui attribuer une note. La grille critériée propose habituellement une liste des critères d’évaluation qui permet à la ou au

professeur de comparer des actions faites par les étudiantes et étudiants à un standard et de les situer sur un barème d’évaluation. Pour sa part, l’échelle descriptive présente des conduites de l’étudiante et l’étudiant et les situe sur un niveau. La ou le professeur peut ensuite catégoriser la performance de l’étudiante ou l’étudiant sur des niveaux à partir de la description contenue à l’intérieur de chacun d’eux. En résumé, la force de ces outils est qu’ils offrent une description des éléments à évaluer chez l’étudiante et l’étudiant. Cela permettrait donc de répondre à deux des difficultés d’évaluation de la pensée critique identifiées par les professeurs, soit l’absence de points de référence et le manque d’objectivité de l’évaluation.

Étonnamment, bien que le questionnement soit le moyen le plus utilisé pour évaluer la pensée critique (n=14) à la question 3, seulement deux professeures et professeurs croient qu’il s’agirait du moyen le plus approprié. Par ailleurs, le questionnement est identifié comme un moyen simple et rapide à utiliser en complémentarité avec ces trois moyens d’évaluation.

Enfin, on constate qu’aucun répondant n’a retenu le texte écrit comme moyen pour évaluer la pensée critique en stage. Au contraire, trois personnes indiquent qu’il serait inapproprié de l’utiliser, comme le mentionne la ou le professeur P19 à propos de ce que devrait être l’outil d’évaluation : « il est certain que ça doit être un moyen court et efficace et non de grands textes à écrire pour l’étudiant et à lire par le professeur ».

Nous concluons donc que pour répondre aux besoins des professeures et professeurs du Département de soins infirmiers, notre outil devra expliciter les critères d’évaluation, présenter clairement les éléments à évaluer et laisser une place importante à l’autoévaluation par les étudiantes et étudiants tout en demeurant simple d’utilisation.

2. DONNÉES OBTENUES À PARTIR DES ENTREVUES DE PRÉRÉDACTION