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PARTIE II. LES RÉSULTATS DES ENQUÊTES DE VICTIMATION

II- 1.2. Régression logistique

La régression logistique est une technique qualifiée de prédictive. Elle ambitionne d’élaborer un modèle permettant d’expliquer les valeurs prises par une variable cible qualitative à partir d’un ensemble de variables explicatives. Pour ce faire, nous avons eu recours à un (re)codage. En définitive, trois variables ressortent de manière significative dans le modèle de régression logistique : l’âge, les actes de vandalisme, l’éclairage sur le campus. Premièrement, les 25-29 ans sont sept fois plus susceptibles d’être victimes que les moins de 20 ans. Ensuite, la perception de l’environnement par les victimes est elle aussi particulière. En comparaison avec la population globale étudiée, ces dernières estiment davantage que les actes de vandalisme sur le campus sont importants, que l’éclairage n’est pas satisfaisant et ont plus souvent peur en se déplaçant à la nuit tombée. Pour le dire autrement, les étudiants qui qualifient les actes de vandalisme d’importants, sur le campus et dans le quartier, ont 2,5 fois plus de chances d’être victimes que ceux les jugeant minimes. Enfin, les étudiants éprouvant une peur prononcée lors des déplacements nocturnes sur le campus ont presque 3 fois plus de chances d’être victimes que les non apeurés.

Variables Modalités Part des victimes

Peur le soir sur le campus Jamais/Quelquefois 18,26%

Souvent/Toujours 41,37%

Les actes de vandalisme sont un problème sur le campus… Pas/Peu important 13,50% Assez/Très important 28,18% Âge Moins de 20 ans 7,82% 20-24 ans 21,06% 25-29 ans 35,05% 30 ans et plus 6,82%

Source : ORDCS, enquête sécurité Luminy, 2013.

Note de lecture : Ce tableau indique la part des victimes pour chaque modalité. Par exemple, sur 100 personnes de moins de 20 ans, 7,82 ont été victimes d’acte de vandalisme sur leur véhicule.

Tableau 32 : Variables significatives dans le modèle de régression logistique de l’ensemble des victimes à Luminy. Année universitaire 2012-2013

II- 2. …à Saint-Charles

Au regard de notre effectif de victimes, nous pouvons de prime abord dresser un profil des victimes d’« injures ou menaces verbales », une victimation courante comme nous l’avons signalé en amont. Après avoir essayé de dresser un profil des victimes de « discrimination », aucun lien statistique n’a pu être établi, sans nul doute en raison de la faiblesse des effectifs de ce type de victimes. Néanmoins, nous allons étudier un « profil de victime » général, c'est-à-dire un profil qui amalgame toutes les victimations déclarées.

II- 2.1. Victimes d’injures ou de menaces verbales

II- 2.1.1. Test d’indépendance

Les variables sociodémographiques testées sont : le sexe, l’âge, la ville de résidence, si l’étudiant réside ou non sur le campus, le cursus en cours, si l’étudiant bénéficie ou non d’une bourse, s’il perçoit ou non un revenu.

Les variables testées concernant la peur et le sentiment d’insécurité sont : les problèmes de drogue sur le campus, les problèmes d’acte de vandalisme sur le campus, la propreté, l’entretien des bâtiments et des espaces verts sur le campus, l’éclairage sur le campus, le sentiment de peur sur le campus en journée, le sentiment de peur sur le campus le soir, la peur dans les transports en commun.

Les variables concernant les autres victimations sont : les actes de vandalisme sur véhicule, les vols d’objets personnels, les discriminations et les violences physiques.

Finalement, une série de liens a pu être établie avec : le sexe, l’âge, le niveau d’études en cours, le fait d’avoir une bourse ou non, le problème de la drogue sur le campus, les actes de vandalisme sur le campus et le fait d’avoir été victime ou non d’acte de vandalisme sur un véhicule. Nous nous permettons de rappeler que ces liaisons statistiques n’ont pas valeur d’explications, mais montrent seulement l’existence de corrélations (Annexe 7).

En premier lieu, les femmes sont surreprésentées chez les victimes : 71% de victimes féminines alors que l’on ne dénombre que 52% d’étudiantes sur le campus. En deuxième lieu, les moins de 20 ans sont surreprésentés parmi les victimes : 14% alors qu’ils représentent seulement 8% des étudiants. Les 30 ans et plus sont également surreprésentés, 26% contre 15% des 30 ans et plus inscrits à Saint-Charles. En troisième lieu, les étudiants en bac+3 sont surreprésentés parmi les victimes : 40% contre 26% ; les étudiants en bac+5 le sont eux aussi, 13% contre 6,5%. En quatrième lieu, les boursiers sont surreprésentés parmi les victimes : 57% de victimes boursières contre 31% de boursiers sur le campus. 32% des victimes estiment que la drogue sur le campus est un problème assez, voire très important, alors que seulement 20% de l’échantillon fait la même déclaration. 84% des victimes estiment que les actes de vandalisme sur le campus sont assez/très importants, alors que 58% des étudiants interrogés déclarent de même. 9% des victimes d’actes de vandalisme sur leur véhicule ont également été victimes d’injures ou menaces verbales, alors qu’il n’y a que 2% d’actes de vandalisme sur ce type de bien.

II- 2.1.2. Régression logistique

Quatre variables ressortent comme significatives dans le modèle de régression logistique : se voir octroyer une bourse ou non, les actes de vandalisme sur le campus, puis le fait d’avoir été victime d’actes de vandalisme sur son véhicule et enfin l’âge.

En conséquence, les boursiers ont 3 fois plus de chances d’être victimes d’injures ou menaces que les non-boursiers. Cette donnée confirme un lien entre la précarité financière et l’expérience de la victimation, liaison mise en lumière dans d’autres recherches (Scherer, 2010), notamment

d’être également victimes d’injures ou menaces verbales. Les étudiants qui déclarent que les actes de vandalisme sur le quartier sont « assez ou très importants » ont 4 fois plus de chances d’être victimes que ceux les qualifiant de « pas ou peu importants ». Les 30 ans et plus ont 4 fois plus de chances d’être victimes que les moins de 20 ans et les 25-29 ont presque 2,5 fois plus de chances d’être victimes que les 20-24 ans.

Variables Modalités Part des victimes

Bourse Oui 25,3%

Non 8,7%

Victime d'acte de

vandalisme sur véhicule

personnel

Oui 61,9%

Non 12,4%

Les actes de vandalisme sont un problème sur le campus

Pas/Peu important 5,2% Assez/Très important 20,1% Âge Moins de 20 ans 23,3% 20-24 ans 24,6% 25-29 ans 1,8% 30 ans et plus 14,3%

Source : ORDCS, enquête sécurité Saint-Charles, 2014.

Note de lecture : Ce tableau indique la part des victimes pour chaque modalité. Par exemple, sur 100 boursiers, 25 ont été victimes d’injures ou menaces verbales.

Tableau 33 : Variables significatives dans le modèle de régression logistique des victimes d’injures ou de menaces verbales à Saint-Charles. Année universitaire 2012-2013

II- 2.2. Les victimes : toutes victimations confondues

II- 2.2.1. Test d’indépendance

Les variables testées sont identiques pour les victimes d’injures ou menaces verbales (cf. II-2.1.1.). Nous avons constaté un lien statistique entre les victimes et ces différentes variables : le sexe, l’âge, le niveau d’études en cours, le fait d’avoir une bourse ou non, le problème de la drogue sur le campus, les actes de vandalisme sur le campus, l’éclairage du campus et la peur de se faire agresser ou voler dans les transports en commun.

Il en ressort que les femmes sont surreprésentées parmi les victimes : 63% de victimes contre 52% de femmes sur le campus. Les moins de 25 ans sont également surreprésentés parmi les victimes : 78% de victimes contre 63% des moins de 25 ans. De même, on enregistre une surreprésentation des victimes inscrites en 3e année de Licence : 38% de victimes contre 26% d’étudiants inscrits dans ce niveau d’étude. Dans la même idée, les victimes boursières sont surreprésentées : 51% contre 31% de boursiers. 31% des victimes déclarent que la drogue est un phénomène assez (ou très) important sur le campus, alors que l’ensemble des étudiants ayant utilisé

satisfaisant, alors que 39% des étudiants font une déclaration similaire. À ceci s’ajoute une surreprésentation des victimes qui se disent souvent (ou toujours) apeurées au sujet d’éventuels vols ou agressions pendant un trajet en transports en commun : 17% de victimes contre 9% dans l’ensemble de la population étudiante.

II- 2.2.2. Régression logistique

Trois variables émergent de manière significative dans le modèle de régression logistique : le fait d’avoir une bourse ou non, l’éclairage sur le campus et le problème de la drogue sur le campus.

Les étudiants boursiers ont 2 fois plus de chances d’être victimes que les non-boursiers. Les étudiants pour qui l’éclairage sur le campus est peu ou pas satisfaisant ont, quant à eux, 2 fois plus de chances d’être victimes que ceux déclarant l’inverse. Les étudiants qui qualifient les problèmes de drogue sur le campus d’assez et très importants ont 2 fois plus de chances d’être victimes que ceux n’accordant que peu d’importance à ce phénomène.

Variables Modalités Part des victimes

Bourse Oui 36,9% Non 15,8% Satisfaction de l’éclairage sur le campus Oui 32,9% Non 15,5%

La drogue est un problème sur le campus

Pas/Peu important 19,3%

Assez/Très

important 34,7%

Source : ORDCS, enquête sécurité Saint-Charles, 2014.

Note de lecture : Ce tableau indique la part des victimes pour chaque modalité. Par exemple, sur 100 boursiers, 37 ont été victimes (toutes victimations confondues).

Tableau 34 : Variables significatives dans le modèle de régression logistique des victimes en général à Saint-Charles. Année universitaire 2012-2013

II- 3. …à Saint-Jérôme : test d’indépendance et

régression logistique

À partir des premiers résultats observés, nous avons cherché sur ce troisième et dernier terrain, si des liens existaient entre les victimes et les variables sociodémographiques et environnementales. Le test du Khi2 ainsi que les tris croisés ont été appliqués de la même manière que pour les données concernant Luminy et Saint-Charles.

Notre échantillon de victimes étant numériquement faible, nous avons pris le parti de dresser uniquement le profil des victimes « toutes victimations confondues », c'est-à-dire un portrait général, et non des victimations une à une. De cette manière, nous pouvons nous appuyer sur des

Les variables sociodémographiques testées sont les suivantes : le sexe, l’âge, la ville de résidence, si l’étudiant réside ou non sur le campus, le cursus en cours, si l’étudiant bénéficie ou non d’une bourse, s’il perçoit un revenu.

Les variables se rapportant à la peur et au sentiment d’insécurité testées ici sont : les problèmes de drogue sur le campus, les problèmes d’acte de vandalisme sur le campus, la propreté, l’entretien des bâtiments et des espaces verts sur le campus, l’éclairage sur le campus, le sentiment de peur sur le campus en journée, le sentiment de peur sur le campus le soir (Annexe 9).

Seuls deux liens résultent des tris croisés et tests du Khi2, c’est-à-dire que le test du Khi2 est significatif au seuil d’erreurs 5% pour seulement 2 croisements : le niveau d’études et la peur le soir sur le campus de Saint-Jérôme.

Dans le détail, il apparaît que les inscrits au niveau bac+4 sont surreprésentés chez les victimes : 31,4% alors qu’ils ne représentent que 15,6% de notre population. Ensuite, les inscrits en bac+2 sont aussi légèrement surreprésentés, 29,3% ont déclaré avoir été victimes alors qu’ils représentent 26,1%. À l’inverse, les bac+3, bac+5 et les doctorants sont sous-représentés parmi les victimes : 19,2% de victimes chez les bac+3 alors qu’ils représentent 25,1% dans le campus, 12,1% contre 19% pour les bac+5, et 7,6% contre 14,2% pour les doctorants. Enfin, 44,3% des victimes éprouvent un sentiment de peur assez fort en se déplaçant sur le campus à la nuit tombée alors que les étudiants ne sont que 27,2% à faire la même déclaration.

Nous rappelons que l’ensemble de ces tests concède l’existence de liaisons statistiques, pour autant, ces dernières ne peuvent atteindre le statut d’explications.