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Les principaux sites

Chapitre 2 Le dispositif méthodologique

Le dispositif de recherche peut se découper en trois grandes phases, certes distinctes, mais complémentaires : une première à Luminy, une seconde à Saint-Charles et enfin, une troisième à Saint-Jérôme.

La réalisation de ces trois enquêtes s’est faite dans un premier temps avec la collaboration des différentes instances administratives des différents campus. Des acteurs extérieurs à l’université (police nationale et police municipale) ont été parallèlement sollicités, leurs données et points de vue permettant de contribuer à objectiver la situation. Pour le reste, notre enquête a reposé sur deux volets additionnels : un volet quantitatif consistant en la réalisation d’une enquête sur la victimation et le sentiment d’insécurité auprès des usagers des campus (étudiants, enseignants, chercheurs, personnels techniques et administratifs) et un volet qualitatif (une enquête de terrain procédant par entretiens et observations prolongées in situ). En premier lieu, nous présenterons le questionnaire depuis sa constitution jusqu’à sa passation. Ce qui nous donnera l’occasion en deuxième lieu d’aborder la conduite des entretiens et les séances d’observation réalisées. Enfin, il s’agira d’expliquer comment ces différentes techniques ont pu être appliquées sur chacun des trois terrains et les ajustements nécessaires par rapport au terrain.

I- Le questionnaire43

L’objectif principal de ces trois enquêtes est de mettre en lumière et de comparer les faits de délinquance dont les personnels et les étudiants de chaque campus ont pu être victimes au cours d’une année universitaire (environ 10 mois), qu’ils en aient informé ou non leurs supérieurs hiérarchiques, les services administratifs centraux ou encore la police et la gendarmerie. L’enquête de victimation présente l’intérêt de permettre un comptage des victimes, mais aussi une évaluation du « sentiment d’insécurité », notion polysémique sur laquelle nous reviendrons. Dans notre enquête, les étudiants se déclarant victimes sont ensuite invités à répondre à un ou plusieurs modules. Dans le cas de la multivictimation, il est précisé au répondant que nous nous intéressons uniquement au dernier fait qu’ils ont subi.

Ce type d’enquête (victimization surveys) a été mis en œuvre à partir des années 1960 aux États-Unis notamment dans le but de construire des données indépendantes de celles des services de police (Robert et Zauberman, 2011). La victime devient ainsi un informateur privilégié sur la nature et l'étendue de la délinquance sur une période et sur une zone donnée. Ce modèle de recherche apparaît une décennie plus tard en Europe ; elles seront sans cesse reproduites sur tout le territoire national. La régularité de ce type d’enquête est aussi un gage de mesures d’évolution fiables, toutes précautions méthodologiques gardées, permettant des comparaisons longitudinales et entre territoires ou pays.

Le questionnaire que nous avons constitué s’est directement inspiré des précédentes enquêtes réalisées par l’Observatoire Régional de la Délinquance et des Contextes Sociaux (ORDCS) dans des villes de la région Provence-Alpes-Côte d'Azur (PACA), enquêtes elles-mêmes alimentées directement par la tradition de ce type inaugurée en France par les chercheurs du CESDIP44 dans les années 1980 et « routinisées » à partir de la fin des années 199045.

Le sentiment d’insécurité est un terme usuel et plurivoque qui peut désigner des représentations et des discours de natures distinctes. En fonction de la manière dont les questions sont formulées, une enquête interroge plutôt un aspect qu’un autre. D’un côté, l’on peut questionner les opinions sur la sécurité, à l’échelle locale, nationale ou encore internationale. Celles-là doivent s’analyser pour ce qu’elles sont, des opinions, sans forcément de rapport direct avec la situation locale et avec la victimation réelle (Mucchielli, 2012, p. 60-63). D’un autre côté, les questions peuvent s’axer davantage sur un sentiment d’insécurité conçu comme un ensemble de peurs ou de mal-être des personnes dans leur vie quotidienne, en l’occurrence sur leur lieu de travail ou d’études. C’est cette deuxième dimension que nous interrogeons dans nos enquêtes de victimation.

L’enquête par questionnaire nous a permis d’interroger 938 personnes à Luminy (soit 6% des étudiants et 18% des personnels), 474 à Saint-Charles (soit 22% des étudiants et 22% des personnels) et 612 à Saint-Jérôme (soit 11% des étudiants et 37% des personnels). À chaque reprise, la collecte de questionnaires fut suffisamment conséquente, autorisant ainsi un redressement statistique de l’échantillon. Ce dernier rassemble 2024 questionnaires complets exploitables. La passation du questionnaire s’est déroulée soit en format papier (Annexe 1 et Annexe 3) soit dans une version identique en format numérique (par Internet). Nous allons apporter des précisions pour chaque terrain (cf. infra). La passation a été réalisée en direction des usagers de tout type au sein des différentes composantes de chaque campus. D’une manière générale, nous n’avons pas recherché le volontariat ou la motivation des personnes, mais au contraire des modes de passation opérant le moins de sélection a priori et touchant potentiellement le maximum de personnes sur ces sites, ceci afin de ne pas enquêter les seules personnes pouvant se sentir, pour diverses raisons, plus concernées que d’autres par le sujet de l’étude. L’échantillon ainsi collecté a ensuite été redressé sur la base de plusieurs variables sociodémographiques (chapitre 1).

Pour des questions techniques, nous avons fait le choix de transmettre le questionnaire via Internet à tous les personnels des trois campus. Ce choix renvoie à une question technique : comment investiguer par questionnaire les différents corps professionnels sur leur lieu de travail en se donnant comme objectif d’en récolter un maximum (représentativité) sans que cela soit démesurément chronophage ? Considérant l’isolement de chaque enseignant, chercheur ou encore personnel administratif et technique ; chacun dans sa salle de cours, chacun dans son bureau, chacun exerçant dans une zone ou une autre, la transmission d’un questionnaire par voie informatique semblait la seule possibilité dont nous devions nous satisfaire. Nous avons négocié

avec les directions de campus pour utiliser les listes mails professionnelles des personnels en effectuant une à deux relances. Ce choix stratégique n’est pas sans conséquence ; il nous faut exposer les précautions dont nous avons fait preuve.

S’il est vrai que chaque mode de recueil de données est porteur de biais, il en va de même pour notre recherche. Selon nous, ce qui prévaut est la prise de conscience des biais potentiels, leur reconnaissance et la réduction maximale de leur(s) influence(s). Une collecte optimale ne semble résolument qu’un leurre. Pour autant, les biais méthodologiques peuvent être atténués entre autres par un travail en équipe (mise au point du questionnaire, notamment) dans le cadre de la préparation du recueil de données. La conduite d’entretiens, suffisamment nombreux et diversifiés (effet de saturation46), représente un moyen supplémentaire de neutraliser les « imperfections » de la partie quantitative. Encore mieux, on peut dire l’alliance entre ces grands types de méthodes utilisés en sciences sociales atténue les défauts ou défaillances de chacun d’entre eux ; c’est en ce sens que nous avons conduit notre travail.

Il est important de souligner que, résolument, notre méthodologie fait ressortir deux biais possibles. Primo, nous avions indubitablement conscience que ce protocole méthodologique désavantageait automatiquement les personnels ne disposant pas d’un poste informatique sur leur temps de travail. Secundo, nous avons pris le risque – probable, mais mesurer – de toucher davantage les personnes qui souhaitaient s’exprimer sur la thématique de l’étude. Néanmoins, les taux de réponse des professionnels sont somme toute très élevés (jusqu’à 37% de la population professionnelle à Saint-Jérôme), atténuant de fait ces biais. Bien que conscient de l’existence de ce travers (inévitable au vu de la quantité de personnes interrogées), il ne semble pas remettre en cause la validité des tendances et des résultats bruts ainsi que des comparatifs dans leur ensemble.

Concernant les étudiants, nous avons considéré en amont ces deux biais comme finalement trop élevés pour introduire une passation informatisée individuelle généralisée. En effet, le risque semblait trop grand de saisir une masse d’étudiants voyant dans l’enquête de victimation une manière de dénoncer des agissements observés ou des actes de délinquance subis. Il fallait cadenasser à la source l’affect et les autres sources d’émotion que ce type d’étude peut engendrer. La passation d’un questionnaire dit « à la volée » était également à exclure puisque, une nouvelle fois, les répondants sont appelés à participer sur la base du « bon vouloir » où les chances d’additionner « mécontents » ou « dénonciateurs » instrumentalisant – même de manière inconsciente – l’étude à des fins personnelles était présentes.

Alors, comment faire pour interroger un grand nombre d’étudiants, hommes et femmes, répartis dans différentes filières et d’âges divers ? En somme, comment approcher la représentativité avant les opérations de pondérations et de redressements statistiques sur des variables fiables ?

Pour ce faire, l’idée a été de négocier en amont avec les directeurs de département, puis plus directement avec les enseignants, d’utiliser un quart d’heure de leur temps de cours – période où l’étudiant est disponible pour ne pas dire obligé d’être présent – pour déployer notre questionnaire et ainsi toucher des masses d’étudiants « captifs », mais aussi critère important, de toucher le tout-venant. En d’autres termes, il fallait s’intéresser à la fois aux victimes et aux non-victimes. Il faut

préciser que nous sommes intervenus dans les cours où l’assiduité revêtait un caractère obligatoire de façon à capter un sous-ensemble de la population étudiante (sur les trois campus) aux caractéristiques socioéconomiques et scolaires hétérogènes. Dans le souci d’économiser le temps et au vu de nos objectifs chiffrés (2 000 questionnaires), nous nous sommes, en priorité, tournés vers les enseignants dispensant des cours en amphithéâtre et disposant de listes d’émargement (présence obligatoire des étudiants). De cette manière, nous avons généralement récolté les déclarations des deuxième et troisième années de Licence, et ce, à différents horaires de la journée en variant les jours de la semaine (du lundi au vendredi). Dans ce cas, l’unique méthode de passation fut le questionnaire sous format papier. Puis, la technique consistant à recueillir les réponses des Masters (promotions plus petites), première et deuxième années, se résume en une passation informatisée d’un questionnaire identique en salle informatique, le plus souvent en notre présence afin d’introduire oralement l’étude menée ; méthode qui a facilité le codage des données et atténuée la chronophagie latente de notre dispositif de recherche. À l’exception de trois enseignants à Luminy qui ont planifié des cours en salle informatique pour faciliter notre recherche, nous avons été soumis aux créneaux horaires où ce type de salle était occupé par ces étudiants de Master. Au prix d’un nombre important de demandes diverses et de relances incessantes, nous sommes parvenus à nos fins en touchant des effectifs suffisants. Les doctorants furent investigués par l’envoi d’un mail, parfois par les Écoles doctorales, parfois par des directeurs de recherche, et à quelques reprises par nous-mêmes via des listes récupérées auprès des directeurs des laboratoires, et ce, sur chaque campus universitaire. Mais à chaque fois, l’envoi du lien électronique était accompagné d’un texte précisant notre demande et le cadre dans lequel elle s’inscrivait.

Ensuite, d’une manière générale, nous avons privilégié les questions fermées dans le but d’éviter un autre biais potentiel. En effet, l’excès de questions ouvertes dans un questionnaire à tendance à provoquer la lassitude du sondé et faire croître les comportements d’évitement de certaines questions, le tout couplé d’une approximation dans les réponses, rendant ainsi l’exploitation finale plus ardue. Une dizaine de minutes pour se soumettre au questionnaire était le maximum convenable envisagé pour les deux types d’usagers des trois campus. Un temps limité que nous avons pris en compte lors du travail de conception.

Enfin, les enquêtes de victimation interrogent sur le passé ; généralement sur l’année antérieure ou sur les deux années précédentes. En conséquence, la temporalité fut arrêtée sur l’année universitaire précédant notre étude, ce qui en réalité excluait les premières années de Licence. Bien que ce choix soit lourd, il est fait consciemment. La manière dont sont conçues et validées les enquêtes de victimation, en effet, nous y contraint47.

II- Les entretiens et observations

À ce premier outil méthodologique qu’est la statistique, s’ajoutent tout d’abord des observations

in situ prolongées et 48 entretiens formalisés. Ces derniers ont servi à analyser le fonctionnement

de la sécurité et parfois comprendre le décalage entre les représentations des usagers et la réalité des faits déclarés ou constatés. De surcroît, le contexte de la fusion des universités laissait présager

des résultats intéressants. Les entretiens possèdent aussi la qualité de complémenter, d’infléchir et de suppléer les recueils chiffrés comme nous l’avons auparavant signalé.

Ensuite, nous avons abordé les outils à la disposition des personnes responsables de la sécurité, et le point de vue qu’elles portent dessus. La population étudiante résidant en cité universitaire constitue une catégorie spécifique d’usagers du campus, nous nous sommes par conséquent concentrés sur les questions de sécurité qui s’y posaient.

Enfin, nous voulons attirer l’attention sur le fait qu’empathie et neutralité ont été les maîtres mots de notre attitude lors de la conduite d’entretien. Une prudence spécifique a été accordée à la relation interviewer-interviewé. C’est ce qu’on rassemble communément sous l’intitulé de biais de

désirabilité sociale où se conjuguent deux éléments à signaler. En premier lieu, le comportement de

l’interviewé consistant à se présenter sous une facette positive doit susciter la méfiance de l’interviewer48. En second lieu, ce dernier doit provoquer la motivation de l’enquêté, le mettre en confiance et le valoriser. La multiplication des entretiens a débouché sur une variation respectable des points de vue.

III- Une approche méthodologique adaptée

Si chaque campus est à, quelques égards, singulier, son organisation interne, son étendue géographique ou encore son service de sécurité le sont tout autant.

Les trois sous-parties suivantes décrivent analytiquement les dispositions prises sur chacun des trois terrains, ainsi que le protocole méthodologique effectivement appliqué sur le plan qualitatif, compte tenu des spécificités rencontrées, des entrées sur le terrain et des faits marquants précédant notre venue sur les campus.

III- 1. Luminy

Le campus de Luminy a été investigué durant trois mois lors du dernier trimestre 2013. La première partie de notre enquête a consisté en la confection d’un premier type de questionnaire afin d’interroger les personnels, toutes catégories confondues (techniciens, administratifs, chercheurs, enseignants, agents d’entretien et de sécurité), travaillant au sein des différentes composantes du campus universitaire de Luminy.

Notre entrée sur ce premier terrain fut facilitée du fait qu’une Étude de Sûreté et de Sécurité Publique (ESSP) commandée par la direction voyait le jour fin 2013. Une ESSP constitue un diagnostic engagé selon un cadre juridique49 lors d’opérations d’aménagement urbain et portant sur l’ensemble des caractéristiques de l’opération relevant de la sécurité, et ce, au sens large50. La loi contraint désormais les établissements recevant du public, qu’il s’agisse d’une création ou de

48 On parle parfois de l’effet Hawthorne (du nom de l’usine) développé par Elton Mayo et d’autres chercheurs entre 1928 et 1932, même si ces résultats ont été plus récemment remis en cause. Sa recherche avançait l’hypothèse que les résultats d’une expérience relevaient en partie de la motivation des enquêtés, motivation marquée par le sentiment d’être étudiés.

49 Une ESSP est une obligation réglementaire en application de l’article 14 de la loi du 5 mars 2007 sur la prévention de la délinquance modifiant l’article L 111-3-1 du Code de l’urbanisme traduit dans un décret publié en août 2007. Une

travaux, ou encore d’aménagements « ayant pour effet d’augmenter de plus de 10% l’emprise au sol ou de modifier les accès sur la voie publique », de réaliser ce diagnostic.

Les ESSP s’inscrivent dans une démarche de prévention situationnelle – sur le modèle anglo-saxon – puisqu’elles visent à établir les conditions de sécurité du site en question en fonction de son environnement et de son aménagement singulier. L’objectif est d’évaluer les risques afin de prévoir des mesures en matière de construction, de gestion des espaces et des flux. Le tissage d’une liaison routière entre le campus et le centre-ville marseillais par l’intermédiaire de la mise en place d’un Bus à Haut niveau de Service (BHNS), encore aujourd’hui non effective51, apparaît comme la raison principale de l’ESSP. Le projet global est de relier la place Castellane et le pôle universitaire de Luminy par un mode de transport rapide, à l’image des lignes déjà ouvertes sur le territoire marseillais : l’une relie Bougainville et Saint-Antoine, achevée mi-2013, l’autre Château-Gombert et le campus de Saint-Jérôme depuis fin septembre 2013.

Ce projet d’amélioration de la déserte de l’université de Luminy vis-à-vis de l’hypercentre émane de l’Opération Plan Campus soutenue par la communauté urbaine Marseille Provence Métropole (MPM). Dans ce cadre, l’ORDCS fut sollicité par la direction du site au regard de son expérience dans le domaine des enquêtes de victimation, entre autres. Car effectivement, le regard sociologique était appréhendé comme une plus-value52.

La passation du questionnaire sur les victimations et le sentiment d’insécurité fut initiée par les superviseurs de l’ESSP (le directeur et son adjointe), ceux-là mêmes qui nous ont contactés à l’origine. Ils étaient les représentants sur place de l’Opération Plan Campus. Ces derniers nous ont dès lors facilité l’accès aux deux catégories d’usagers que nous souhaitions sonder. Le questionnaire préparé en amont par nos soins fut tout d’abord testé auprès de quelques étudiants et de quelques personnels, pris en quelque sorte à la volée. En effet, il fallait s’assurer que toutes les questions étaient compréhensibles, adaptées au site investigué, et tester sa longueur. En d’autres termes, nous voulions vérifier qu’ils se prêtaient bien à l’enquête que nous voulions mener. Après cette première étape nécessaire, plusieurs questions ont été remaniées, d’autres éliminées.

Les conditions de passation d’un questionnaire ont une grande importance dans la validité des résultats d’une enquête avec le souci de minimiser les risques d’erreur. Comme nous l’avons écrit (cf. supra), le volontariat et la motivation s’érigeaient en éléments pernicieux, il fallait les éviter à tout prix. Nous avons été présentés à plusieurs directeurs d’UFR qui ont accepté de jouer le jeu en nous offrant un accès à leurs étudiants, nous donnant facilement des plages horaires où nous pouvions faire passer le questionnaire. Les amphithéâtres ont été privilégiés puisqu’ils nous donnaient accès à de grands nombres d’étudiants (entre 30 et 80) ; nous disposions de 15 minutes avant que l’enseignant exécute son cours. Ce type de schéma correspondait aux étudiants inscrits en Licence 2 et Licence 3. Nous devions également toucher les inscrits en Master 1 et Master 2. Pour ce faire, préalablement à une négociation avec l’enseignant, nous faisions passer un questionnaire sous format papier également. En effet, malgré nos espoirs, les salles informatiques n’étaient pas utilisées par tous les étudiants, le papier devint le seul recours possible dans certains cas. Enfin, sur ce campus, les doctorants ont été sollicités par Internet avec le soutien des Écoles doctorales et

parfois des enseignants chercheurs qui relayaient notre message et l’adresse électronique de l’enquête en ligne. De par une absence de réponse à nos sollicitations de la part des différentes directions, l’École nationale supérieure d'architecture de Marseille (ENSA), pourtant présente sur le campus de Luminy, n’a pas participé à l’enquête.

Pour ce qui est des personnels, nous avons choisi de les toucher par voie électronique sur leur boîte mail professionnelle. Après une relance, le taux de répondants est apparu satisfaisant et se prêtait aisément à des redressements sur la base de la population-mère.

Complétant cette première grande investigation statistique, les entretiens semi-directifs menés sur ce premier terrain rassemblent 17 informateurs différents. Au regard de l’étendue de la cité universitaire et du nombre d’étudiants qu’elle accueille, une partie des entretiens a concerné des