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L’ensemble des tests effectués nous a permis de mettre en évidence une série de liaisons statistiques. Premièrement, les personnels déclarant que les actes de vandalisme sur le campus sont « assez » ou « très importants » sont quatre fois plus susceptibles d’être victimes que celles déclarant les actes de vandalisme comme étant « pas » ou « peu importants ». Deuxièmement, cette petite délinquance touche davantage les 40-49 ans. Troisièmement, cette dernière est surtout tournée vers le personnel résidant en dehors de Marseille.

Les victimes, toutes victimations confondues, sont en premier lieu surreprésentées parmi les personnels qui voient la drogue comme un problème important. En deuxième lieu, les victimes qualifient, plus souvent que le reste des personnels, les actes de vandalisme sur le campus d’« importants ». En troisième lieu, quatre victimes sur cinq se disent insatisfaites de l’éclairage. Enfin, les personnels ayant souvent peur le soir sur le campus sont trois fois plus susceptibles d’être victimes que celles déclarant avoir quelquefois ou jamais peur dans la même situation. Tous ces éléments indiquent qu’il existe une relation entre le fait de se déclarer victime et le sentiment de travailler dans un espace dégradé, peu sécurisant, voire hostile pour certains. Ce sentiment d’insécurité peut se comprendre à travers leur regard sur l’environnement de travail et les peurs ressenties.

Peu d’enquêtés considèrent la drogue comme un phénomène important bien qu’elle existe sur tous les campus de France ou presque. Les actes de vandalisme sont en revanche considérés comme sérieux par une moitié des travailleurs de Luminy pour l’année universitaire 2012-2013. Cette perception est peut-être le signe d’une intolérance aux dégradations courantes qui s’ajoute à l’architecture vieillissante du campus. Plus de trois personnels sur cinq pensent que la propreté, l’entretien des bâtiments ainsi que des espaces verts sont globalement insatisfaisants. Les raisons sont sans doute à rechercher parmi les modifications structurelles quant aux effectifs déployés pour s’en occuper ; nous validerons cette hypothèse dans la partie suivante. Les trois quarts des personnels sont aussi en attente d’améliorations vis-à-vis de l’éclairage des espaces extérieurs, mais l’aspect « naturel » des lieux (parc national) a aussi sa part de responsabilité comme nous le verrons plus loin. Tous ces éléments se conjuguent et influencent plutôt négativement le sentiment de sécurité des personnels, engendrant des peurs.

De manière générale, les personnels se sentent souvent ou toujours à l’aise dans la journée sur leur lieu de travail. Mais le soir, la tendance s’inverse puisqu’ils ne sont plus que 37% à se sentir fréquemment rassurés. De surcroît, 17% font état d’une peur fréquente le soir lorsqu’ils quittent l’université. Presque huit personnels sur dix sont véhiculés lorsqu’ils se rendent à leur travail, moins d’un cinquième fait usage des transports en commun. Parmi ces derniers, une courte moitié exprime de légères inquiétudes quant au fait d’être volée ou agressée pendant le trajet domicile-université.

III- 2. Campus Saint-Charles

III- 2.1. Vie sur le campus

À l’aide des mêmes indicateurs qu’à Luminy, nous avons étudié les conditions de vie sur le campus Saint-Charles sur la même période (2012-2013) telles que les enquêtés les perçoivent.

Selon vous, sur le campus Saint-Charles, la drogue est-elle un problème ?

Fréquence Pourcentage

Pas important du tout 17 15,8%

Peu important 58 52,4%

Assez important 26 23,3%

Très important 9 8,5%

Total 110 100%

Source : ORDCS, enquête sécurité Saint-Charles, 2014.

Tableau 67 : Perception du phénomène de drogue à Saint-Charles en 2014

Les données issues du questionnaire nous offrent les résultats suivants. Tout d’abord, 52,4% des personnels déclarent que la drogue sur le campus Saint-Charles est un problème « peu important » et « pas important du tout » pour 15,8%. Néanmoins, ils sont tout de même 23,3% à déclarer qu’elle est un problème « assez important », voire « très important », selon 8,5% d’entre eux. Ce « problème » est-il objectivement si dramatique ? Sans doute, le phénomène des drogues est davantage installé sur ce campus que sur d’autres comme nos observations tendent à l’indiquer. Pour autant, nous verrons par la suite que les étudiants ne sont pas spécialement en cause puisque l’environnement extérieur influence cette vision négative des choses.

Selon vous, sur le campus Saint-Charles, les actes de vandalisme sont-ils un problème ?

Fréquence Pourcentage

Pas important du tout 6 5,5%

Peu important 22 20,3%

Assez important 42 38,5%

Très important 39 35,7%

Total 110 100%

Source : ORDCS, enquête sécurité Saint-Charles, 2014.

Tableau 68 : Perception des actes de vandalisme à Saint-Charles en 2014

Lorsque l’on s’interroge sur les dégradations volontaires, les personnels se disent encore plus alarmistes. On peut imaginer que ce type d’actes nuit aux conditions de travail, notamment pour une partie du personnel technique et de nettoyage. En conséquence, les personnels qualifiant les

Selon vous, sur le campus Saint-Charles, la propreté, l’entretien des bâtiments et des espaces verts sont-ils ?

Fréquence Pourcentage

Pas satisfaisant du tout 33 29,7%

Peu satisfaisant 25 23,0%

Assez satisfaisant 46 41,5%

Très satisfaisant 6 5,8%

Total 110 100%

Source : ORDCS, enquête sécurité Saint-Charles, 2014.

Tableau 69 : Perception de la propreté, de l’entretien des bâtiments et des espaces verts à Saint-Charles en 2014

En toute logique, puisque le vandalisme et la perception de l’entretien peuvent se relier, 29,7% du personnel de Saint-Charles se plaignent de l’entretien au niveau du bâti et des espaces extérieurs. Puis, 23% déclarent n’être que peu satisfaits. Il en reste que 41,5% se disent assez satisfaits. Nous pouvons noter que si le manque de propreté reste le signe d’une pénibilité matérielle au travail, il se double d’un malaise individuel et collectif. Les problèmes d’entretien se sont accentués au début des années 2000 en raison des travaux de grande ampleur autour de la gare Saint-Charles, mais qu’ils sont aussi une des conséquences du vieillissement du bâti.

Selon vous, sur le campus Saint-Charles, l’éclairage est-il ?

Fréquence Pourcentage

Pas satisfaisant du tout 14 12,7%

Peu satisfaisant 51 46,5%

Assez satisfaisant 44 40,1%

Très satisfaisant 1 0,7%

Total 110 100%

Source : ORDCS, enquête sécurité Saint-Charles, 2014.

Tableau 70 : Perception de la qualité de l’éclairage à Saint-Charles en 2014

La tendance s’inverse en matière de perception de la qualité de l’éclairage. 46,5% des personnels de Saint-Charles se déclarent « peu satisfaits » de l’éclairage sur le campus et 12,7% ne sont « pas satisfaits du tout ». Ici aussi, la majorité des personnels déplore des faiblesses à ce niveau. Cependant, plus de 40% affirment une certaine satisfaction vis-à-vis du système d’éclairage disposé sur le campus Saint-Charles.

III- 2.1. Les peurs exprimées

III- 2.1.1. Sur le campus

Sur le campus Saint-Charles, vous arrive-t-il d’avoir peur pendant la journée ?

Peur pendant la journée Fréquence Pourcentage

Jamais 70 63,9%

Quelquefois 35 31,6%

Souvent 2 1,8%

Toujours 3 2,7%

Total 110 100%

Source : ORDCS, enquête sécurité Saint-Charles, 2014.

Tableau 71 : Fréquence des peurs en journée à Saint-Charles chez les personnels en 2014 Sans étonnement, une majorité de personnels se sent en totale sécurité lors de la période diurne (63,9%). Néanmoins, ce taux est largement inférieur à ce que déclaraient les étudiants de ce même campus (87,1%). Dès lors, il convient de s’interroger sur les éléments qui font naître les peurs. Est-ce l’âge ? Est-Est-ce le poste occupé ou la catégorie sociale ? Ou encore, des problèmes spécifiques qui touchent uniquement les personnels ? Un autre ensemble de personnels se dégage et englobe ceux qui se sentent « quelquefois » apeurés (31,6%).

Sur le campus Saint-Charles, vous arrive-t-il d’avoir peur le soir (quand vous finissez tard) ?

Peur le soir Fréquence Pourcentage

Jamais 28 25,6%

Quelquefois 43 38,8%

Souvent 14 12,8%

Toujours 8 6,8%

Ne fréquente pas le campus le soir 17 16,0%

Total 110 100%

Source : ORDCS, enquête sécurité Saint-Charles, 2014.

Tableau 72 : Fréquence des peurs en en soirée à Saint-Charles chez les personnels en 2014 Tout d’abord, 84% des personnels fréquentent le campus Saint-Charles à la nuit tombée. En soirée, l’on constate que la proportion de personnels « quelquefois » apeurés reste stable (38,8% contre 31,6%). À l’inverse, le taux de personnels se déclarant en totale sécurité subit une forte inclinaison par rapport à la journée (25,6%). De plus, on recense un peu moins de 20% de personnels affirmant avoir soit « souvent » (12,8% contre 63,9%), soit « toujours » (6,8%) peur le soir sur le

III- 2.1.1. Dans les transports en commun

Il est important ici de rappeler que les personnels de Saint-Charles sont utilisateurs de transports en commun à hauteur de près de 60% selon quatre modalités pouvant se combiner (métro, bus, train ou au, tramway). Nous avons cherché à savoir si les non véhiculés avaient peur de se faire voler ou agresser dans les transports.

Avez-vous peur de vous faire agresser ou voler lorsque vous empruntez les transports en commun sur le trajet domicile-université ?

Fréquence Pourcentage

Jamais 26 41,3%

Quelquefois 28 44,4%

Souvent/Toujours 9 14,3%

Total 63 100,0%

Source : ORDCS, enquête sécurité Saint-Charles, 2014.

Tableau 73 : Fréquence des peurs en rapport à l’agression ou au vol dans les transports en commun chez les personnels de Saint-Charles en 2014

Parmi les utilisateurs de transports en commun, 44,4% déclarent avoir quelquefois peur de se faire voler ou agresser en les empruntant et 41,3% affirment ne jamais avoir peur. Globalement, les personnels se sentant inquiets (modalité « souvent/toujours » et « quelquefois ») constituent la part majoritaire (presque 60%).