Par région

Afin de pouvoir définir le niveau d´influence et l´implication politique des pays dans le programme, nous allons étudier la composition des pays membres du CIC dans les 27 sessions qu´il y a eu depuis sa première session en 1971 jusqu´en 2015.

235

Graphique 28 : Evolution de la composition du CIC, du nombre de pays présent dans les sessions du CIC et du nombre de personne présent à chaque session jusqu´en 2015. Extrait des rapports des sessions du CIC (UNESCO CIC 1971-2015))

236 Tel qu´il est indiqué sur l´axe des ordonnées de droit du graphique 28 (ligne bleu), le CIC était initialement composé de 25 pays membres (statuts adoptés durant la 16^eme session de la Conférence Générale en 1970 ; UNESCO Conf. Géné., 1971b). Par la suite il y a eu deux augmentations du nombre de pays membres aux sessions de 1977 et de 1998, en raison de l’accroissement du nombre des États membres dans l’UNESCO et suite à l’intérêt suscité par le Programme chez les États membres (19^eme session de la Conférence Générale en 1976 ; UNESCO Conf. Géné., 1977). Ce deuxième réajustement a eu lieu dans tous les organes subsidiaires de l´UNESCO (28^eme session de la Conférence Générale de 1995 ; UNESCO Conf.

Gén., 1996). Actuellement 34 pays font partie du CIC et sont répartis de la façon suivante : groupe I. 7 pays, groupe II. 4 pays, groupe III. 6 pays, groupe IV. 6 pays, groupe V. 11 pays, divisé à son tour comme suit - V(a). 7 pays et V(b). 4 pays - (29^eme session de la Conférence Générale de 1997 ; UNESCO Conf. Géné., 1998). Les sessions du CIC se réalisaient tous les deux ans jusqu´en 2008, puis tous les ans. Les membres du CIC sont élus pour 4 ans depuis 1981, (23^eme session de la Conférence General de 1985 ; Conf. Géné., 1986). Par la suite tous les deux ans uniquement la moitié des membres est élue afin d´assurer une continuité au sein de Conseil.

En tenant compte du nombre de participants membres du CIC, il ressort du graphique que tous les pays membres du CIC ne sont pas toujours présents dans les sessions bien que le nombre de participants soit relativement constant (80 participants ±10) (histogramme bleu de la graphique 28), et malgré une légère augmentation durant les dernières années (mis à part en 2009 le CIC ayant eu lieu à Jeju, île au sud de la République de Corée soit géographiquement éloigné du siège de l’UNESCO). Dans la plupart des cas, les sessions du CIC ont eu lieu au siège de l´UNESCO à Paris. Cependant il existe quelques exceptions : en 1974 (Washington, USA), en 1977 (Vienne, Autriche). Depuis 2008, il est récurant que les pays proposent d´héberger les sessions du CIC : en 2008 (Madrid, Espagne), en 2009 (Jeju, République de Corée), en 2011

237 (Dresden, Allemagne) et en 2014 (Jönköping, Suède). La Session de 2016 a eu lieu en Lima, Pérou dans la continué du 4^e Congrès Mondial des Réserves de Biosphère. Cette nouvelle organisation permet au pays organisateur du CIC de réaffirmer son implication dans le programme et de le promouvoir au niveau national. Cette nouvelle disposition est ainsi reflétée dans le dernier amendement des Statuts du CIC, approuvé en 2011 durant la Conférence Générale qui mentionne la possibilité de tenir le CIC à l'étranger (UNESCO Conf. Géné., 2012).

D´autres pays et institutions sont également présents durant les sessions du CIC en tant qu´observateurs. Ils n´ont pas le droit de vote mais peuvent exprimer leur opinion. En étudiant uniquement les pays membres du CIC, nous nous focalisons ainsi uniquement sur les pays ayant un pouvoir décisionnel au sein du Programme.

Dans le graphique 29, nous pouvons observer le nombre de participants aux sessions du CIC regroupés par région. Uniquement les pays membre du CIC y sont représentés. Nous

Graphique 29 : Nombre de participants par groupe régional électoral des sessions du Conseil Intergouvernemental de Coordination (CIC) du programme MAB, en tant que membre du CIC jusqu´en 2013. (fait par l´auteur)

238 remarquons une forte présence de participants issus du groupe I (États d’Europe occidentale et autres) au début du Programme, puis une diminution. Entre 1971 et 1993 ces participants représentaient une moyenne de 46 % du nombre total de participants. Il y a par ailleurs, une forte augmentation des participants du groupe IV, États d’Asie et du Pacifique, depuis 2009.

Durant la période de 2009 à 2013, ils représentent une moyenne de 44% des participants. Une explication de cette augmentation peut être le développement économique important des pays asiatiques ainsi que leur volonté de participer au Programme international du MAB, dorénavant en mesure de prendre en charge les coûts de déplacement des participants aux réunions du CIC.

Actuellement il y a une forte augmentation du PIB dans certains pays d´Asie qui pourrait effectivement justifier une des raisons de cette augmentation de participants au CIC.

Le Programme Hydrologique International (PHI) est également un programme scientifique du secteur des Sciences Exactes et Naturelles. Il a été lancé en 1975 (UNESCO. 2015¹¹) quelques années après le Programme MAB et fonctionne d´une façon similaire à celle du Programme MAB, à travers la création d´un organe subsidiaire de l´UNESCO.

% Groupe IV (États d’Asie et du Pacifique)

% Groupe III (États d’Amérique latine et des Caraïbes)

% Groupe II (États d’Europe orientale)

% Groupe I (États d’Europe occidentale et autres)

Graphique 30 : Nombre de participants par groupe régional électoral des sessions du Conseil Intergouvernemental du programme PHI (Programme Hydrologique International) de l´UNESCO en pourcentage. (fait par l´auteur)

239 Le PHI de l´UNESCO, consacré à la recherche dans le domaine de l’eau, à la gestion des ressources en eau, ainsi qu’à l’éducation et au renforcement des capacités, utilise le même mécanisme de sélection et participation des pays lors de ses sessions du Conseil Intergouvernemental qui est comparable au CIC du programme MAB. Il est composé de 36 pays élus durant la Conférence Générale de l´UNESCO pour 4 ans. Les sessions du Conseil ont lieu tous les deux ans au siège de l´UNESCO et la moitié des pays membres sont élus tous les deux ans. Sa composition doit également assurer une répartition géographique équilibrée comme dans le cas du programme MAB. Ainsi, comparant l´évolution des pays participants dans ces deux programmes, nous observons la même augmentation des représentants des pays asiatiques mais moins significative dans le Programme Hydrologique International (PHI) (Graphique 30). Cependant, le nombre de participants du groupe I n´a pas diminué et il y a une augmentation du nombre des participants provenant des Etats africains.