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l´UNESCO durant ses quarante ans d´existence (1971- 2013)

3. Evolution des pays membres du Conseil International de Conseil International de

3.3. Durant trois périodes du Programme Programme

Pour avoir aussi une idée de l´évolution historique du Programme, nous pouvons examiner qu´elle est la fréquence et le taux de participation à différents moments du programme. Ainsi nous allons examiner quelle est la distribution des pays membres du CIC en fonction de la récurrence et du nombre de représentants de chaque pays. En prenant comme référence les divisions proposées dans l´article de Ishwaran (Ishwaran et al., 2008), nous allons examiner 3 périodes correspondant à trois “générations de Reserve de Biosphère” selon la date de leur nomination. Ces périodes sont :

- 1971-1984 : Première évaluation du programme,

- 1981-1995 : Période avant la création de la Stratégie de Séville,

- 1996-2012 : Période définie comme post-Séville (Après l´adoption de la Stratégie de Séville).

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Carte 17: Fréquence de participation aux 8 sessions du CIC des Etats membres du CIC et nombre moyen de représentants par pays ayant participé pendant la période de 1971 à 1984.

243 Sur un total de 8 sessions durant la première période représentée dans la carte 17 (de 1971 à 1984), nous observons une participation récurrente importante de pays majoritairement de l´hémisphère nord, tel que l´URSS, l´Inde, le Canada et les Etats Unis, ces-derniers ayant participé à toutes les sessions. Le Japon, le Chili et le Brésil ont été présents à 7 sessions. Dans le groupe d´Afrique, le pays qui a participé le plus souvent au CIC est le Nigeria et l´Egypte dans le groupe Arabe. Durant cette période, il y avait une forte volonté d´inviter des nouveaux pays à faire partie du Programme pour ainsi avoir une bonne représentativité, à travers les Réserves de Biosphère, de tous les écosystèmes du monde. En prenant les dates de nomination des Réserves de Biosphère par pays (http://www.unesco.org/new/en/natural-sciences/environment/ecological-sciences/biosphere-reserves/world-network-wnbr/wnbr/ ), en 1976, neuf pays avaient reçu la reconnaissance d´au moins une Réserve de Biosphère. Huit ans plus tard (1984), 65 pays faisaient partie du Réseau mondial de Réserve de Biosphère, soit 56 nouveaux pays, ce qui représente une augmentation de 7 pays par an. Par la suite le nombre de pays a augmenté plus lentement pour atteindre 117 pays en 2013 avec une augmentation

Les réunions du CIC avaient lieu au siège de l´UNESCO à Paris, sauf en 1974 et en 1977 où le CIC été organisé à Washington (Etats Unis) et à Vienne (Autriche). Ainsi prenant en compte la moyenne des participants par pays aux sessions du CIC, nous pouvons comprendre que la France invite un plus grand nombre de participants pour représenter son pays. Ceci est possible car le siège de l´UNESCO est également à Paris et des représentants des pays pour l´UNESCO (les Délégations après de l´UNESCO) y sont dans la plus part des cas présent.

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Carte 18: Fréquence de participation aux 5 sessions du CIC des Etats membres du CIC et nombre moyen de représentants par pays ayant participé durant la période de 1986 à 1995.

245 Si nous considérons la première période comme une période de création du Programme MAB, cette deuxième période (1986-1995) correspondrait à l´établissement des bases du programme ayant abouti à l’élaboration de la Stratégie de Séville (Isharan et al., 2008). En comparant cette période (carte 3) avec la deuxième période (carte 18), nous notons que cette dernière est marquée par la sortie des Etats Unis et de la Grande-Bretagne de l´UNESCO en 1984 et 1985 respectivement, et leur retour en 2003 pour les Etats-Unis et 1997 pour la Grande-Bretagne. En analysant la carte 4 par rapport à la fréquence de participation dans les Sessions, nous remarquons que durant cette période la France, l´Allemagne et le Mexique renforcent leur présence aux Sessions du CIC, de même que le Canada et le Japon qui étaient déjà auparavant parmi les pays les plus représentés. D´autre part il y a une augmentation de la participation de pays d´Afrique. Il est important de mentionner que cette présence en hausse des pays africains reflète plus généralement une augmentation de la participation au Programme d´un grand nombre de pays absents lors de la première période, ce qui se reflète également dans la composition du CIC (Isharan et al., 2008).

En tenant compte de la moyenne du nombre de participants par pays aux sessions durant cette deuxième période, nous observons que le pays avec un plus grand nombre de représentants est la France avec 11 participants. Nous remarquons également une présence importante de représentants l´Allemagne, la Chine, l´Espagne, le Canada, l´Italie, le Zaïre (actuelle République Démocratique du Congo) et les Philippines. Cette variable peut être considéré comme un moyen de montrer la volonté des pays membres de réaffirmer son engagement en vers le Programme.

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Carte 19: Fréquence de participation aux 12 sessions du CIC des Etats membres du CIC et nombre moyen de représentants par pays ayant participé durant la période de 1996 à 2013.

247 Durant la troisième et dernière phase (1996-2013) (carte 19), post-Séville, nous remarquons de nouveau une importante fréquence de participation du Mexique et de l´Autriche (10 fois présents) ; de l´Allemagne et de l´Egypte (9 fois présents), mais également une présence significative de l´Espagne, la Fédération de Russie, le Nigeria, l´Argentine, l´Indonésie, le Benin, le Liban, la Norvège et la République de Corée (8 fois, en orange sur la carte). Cette période est la plus longue et depuis 2008 les Sessions de CIC ont également lieu tous les ans (12 Sessions au total). Durant cette période (1996-2013), trois réunions se sont tenues hors de Paris : à Madrid (Espagne) en 2008, à Jéju (République de Corée) en 2010 et à Dresden (Allemagne) en 2011. En tenant compte du nombre moyen de participants de chaque pays aux réunions, nous remarquons que la République de Corée, l´Indonésie, la France, le Canada, l´Allemagne, le Viet Nam, la Thaïlande et l´Afrique du Sud sont les pays les plus présents. Il faut remarquer que les pays qui accueillent une réunion du CIC ont un plus grand nombre de participants, d’où la forte présence de la République de Corée et de l´Allemagne. Il est par ailleurs intéressant de remarquer que certains pays émergeants tels que l´Indonésie, l´Afrique du Sud et le Viet Nam font également partie du groupe de pays ayant envoyé un grand nombre de participants en moyenne. Ceci explique l´augmentation du nombre de participants du groupe Asie (groupe IV) aux réunions, mentionné auparavant.

Durant cette phase nous remarquons également une plus grande fréquence de participation de pays qui n´étaient pas si présent auparavant tels que : l´Argentine qui n´était pas si présent dans la période précédente du groupe III; ainsi que la République de Corée et l´Indonésie pour la région IV. D’autre part, l´Egypte est très présent dans le groupe Vb (pays arabe) et le Nigeria dans le groupe Va (Afrique sub-saharienne).

En conclusion de cette analyse de la fréquence de participation des pays et du nombre de participant dans chaque réunion, nous pouvons constater que le mécanisme mis en place par le Programme pour assurer une répartition géographique équitable (quota de nombre de pays par

248 groupe électoraux dans chaque session du CIC) a également influencé que les groupes régionaux soient également des unités de gestion dans le programme MAB et qu´il existe des pays leaders au sein de chaque région tout le long du Programme ou pendant une certaine période. Les pays leader seraient les pays ayant une forte présence dans les réunions de prise de décision dans le Programme à un moment donné. Dans la région d´Amérique Latine, le Mexique a en permanence été très présent et continue actuellement à jouer un rôle primordial dans la région. Par ailleurs, le Brésil et l´Argentine semblent avoir un système de rotation, car durant la première période le Brésil était très présent, puis il a été relayé par l´Argentine que durant les dernières Sessions. Dans le groupe IV (États d’Asie et du Pacifique), il y a eu une certaine réorganisation des pays leaders du programme. Durant tout le début du programme, le Japon a été le pays le plus présent de cette région. Le Japon a toujours été très actif dans les différents programmes de l´UNESCO, comme nous pouvons le remarquer par l´élection de M.

Koichirō Matsuura entre 1999 et 2009 ou la contribution de fond pour promouvoir le secteur de sciences dans la région Asie et Pacifique à travers le bureau régional pour les sciences de l´UNESCO-Jakarta. Le Japon a laissé la place à partir de 2006 d´autres pays tels que l´Indonésie ou la République de Corée, qui jouent désormais un rôle important durant cette dernière période, aussi bien en termes de récurrence de leur présence aux réunions que de nombre de participants.

La République de Corée contribue également au Programme avec le financement d´un projet pour promouvoir le réseau mondial de Réserves de Biosphère côtière et insulaire en partenariat avec l´Espagne. L´Inde était également très présente au début du programme. La région II (États d’Europe orientale) a été principalement dirigée par l´URSS/Fédération de Russie. A la suite de la sortie des Etats Unis de l´UNESCO et en conséquence de la chute de l´URSS, elle n´ait plus été continuellement présente entre la période de 1993 à 2002. L´Egypte, appartenant au groupe Va (États arabes), s´est affirmée progressivement comme pays leader et durant la dernière période (1996-2013) elle est parmi les pays les plus présents de sa région dans les dernières sessions du CIC. La région I (États d’Europe occidentale et autres) est celle qui a le

249 plus de changements entre les pays leaders du groupe. Plusieurs explications peuvent être prisent en compte tels qu’avec la chute de l´URSS beaucoup de nouveaux pays sont apparus.

La sortie des Etats Unis de l´UNESCO et l´unification de l´Allemagne en 1990 sont d’autres explications à la nouvelle implication de certains pays dans les Sessions du CIC. Dans la première période du programme (1971-1985), les Etats Unis et le Canada étaient très présents en fréquence mais aussi en nombre de participants. Depuis 1985 (sortie des Etats Unies de l´UNESCO) les Etats Unis sont donc sortis du Programme en tant que membre du CIC, et la France et l´Allemagne prennent le relais avec le Canada. Cependant, bien que le Canada ait été élu à toutes les sessions jusqu´en 2000, il n´a plus été membre du CIC par la suite de même pour la France qui n’a pas pu participer comme pays membre du CIC depuis 2002. Par ailleurs l´Espagne a pris à son tour le relais en 1998 qui a également contribué fortement au financement de projets de coopération directement avec le Programme notamment en Amérique latine mais également en Asie et Afrique. L´Autriche par la suite a pris la place disponible dans la région I promouvant le Programme de recherche du MAB octroyant des bourses de jeunes chercheurs.

Dans le cas de la région Afrique, la présence de pays leader n´est pas si évidence cependant Le Nigéria ressort dans la région.

Un autre élément important à faire ressortir est que chaque région utilise des mécanises différents pour sélectionner les pays membres durant la Conférence Générale. Le contrôle de la sélection des différents membres de comité, commissions et autres organes subsidiaires de l´UNESCO est garantie par un Comité de Candidature faisant partie des comités de la Conférence Générale. Durant la Conférence Générale en 2011, le Comité de Candidature vérifia 14 élections des différents organes subsidiaires des différents programmes de l´UNESCO.

Chaque pays présente ses candidatures en fonction de ses capacités et l´intérêt porté aux programmes qui souvent sont les résultats de négociation entre les pays durant la Conférence Générale. En étudiant les rapports du Comité de Candidature depuis 1983 (où les procédures

250 de nomination des membres du CIC ont été plus clairement définies comme expliqué antérieurement) (tableau 5) nous observons des variations entre les différents groupes : dans plus de 70 % des cas, le groupe Va a eu recours au vote pour choisir les pays membres. Par ailleurs les groupes I, III et IV ont effectué des votes dans 40 % et 50 % des cas, et le groupe II dans 60 % des cas. Il est important de noter que le groupe régional Vb arrive très souvent à des accords et n´a recours au vote que dans 13 % des situations. Ainsi, cette variation dans les accords pour choisir les pays participant au CIC peut également expliquer les différences à l´intérieur d´une même région, en termes de fréquences de participation et du taux de représentants par Session. Le fait d´arriver à un accord pourrait ainsi engager davantage les pays à assister aux Sessions du Programme. Cette tendance est également observable dans le programme hydrologique du PHI (tableau 5, deuxième ligne).

Tableau 5 : Pourcentage du nombre de votes par groupe électoral pour le choix des pays membres des programmes MAB et PHI

4. Activité des pays membres dans le