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Régime de change et politique monétaire

Dans le document UNIVERSITÉ DE NICE SOPHIA ANTIPOLIS (Page 30-33)

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Flottement indépendant

Le taux de change est librement déterminé par le marché, c'est-à-dire que la parité de la monnaie s’obtient par la confrontation entre l’offre et la demande sur le marché des changes. Toute intervention officielle des autorités monétaires sur le marché des changes a davantage pour objectif de modérer l'évolution du taux de change et d'en empêcher des fluctuations excessives plutôt que de le porter à un niveau donné.

Paragraphe 3 : Régime de change et politique monétaire

Comme nous l’avons constaté à travers les définitions des différents régimes de change, la politique monétaires et le régime de change sont théoriquement liés, car le régime de change est constitutif du cadre de mise en œuvre de la politique monétaire. Rappelons que la politique monétaire d’un pays est fondée sur les engagements que les autorités monétaires ont pris vis-à-vis de leurs con-citoyens. Les engagements constituent, le plus souvent, les mandats dans les statuts de la Banque Centrale. Par exemple, un engagement peut être le maintien de la stabilité des prix, donc maintenir un taux d’inflation bas et relativement stable. Si les autorités monétaires parviennent à réaliser cette mission avec succès, elles sont alors crédibles, et non dans le cas contraire.

Quand une Banque Centrale définit clairement ses objectifs (déclarer officiellement le taux d’in-flation cible, la fourchette cible d’ind’in-flation… ) et qu’elle prend des mesures de politique monétaire en conséquence, elle accroît sa crédibilité. La crédibilité de la Banque Centrale contribue, directement ou indirectement, à réduire les attentes inflationnistes des agents aux alentours de sa cibled’inflation. Ce résultat est connu sous l’expression de «l’ancrage des anticipations inflationnistes», qui est très utile dans la conduite de la politique monétaire. En effet, plus les attentes inflationnistes sont faibles, donc plus proche de la cible de l’inflation, moins la politique monétaire sera restrictive pour atteindre ses objectifs. Dans le cas contraire, c'est-à-dire lorsque les attentes inflationnistes sont très éloignées de la cible de l’inflation, la politique monétaire sera plus restrictive pour pouvoir réaliser ses objectifs. Ainsi, le risque de réduire la liquidité et de rendre les conditions monétaires et de crédits plus difficiles devient de plus en plus élevé. Donc, si les autorités monétaires souhaitent atteindre les objectifs en évitant au mieux des échecs répétitifs, elles doivent toujours choisir le régime de change qui

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pond à leur politique monétaire. C’est pour cette raison que toute politique monétaire s’appuie néces-sairement sur un régime de change, qui lui sert de support ou de repère. En s’appuyant sur le régime de change, les autorités monétaires se servent des « cadres » ci-après pour atteindre leurs objectifs. Ici, le mot « cadre » représente la situation de référence du régime de change effectif d’un pays, et il peut être résumé par l’ensemble des conditions et le contexte de la mise en pratique d’un régime de change en s’appuyant sur la politique monétaire.

Ancrage par le taux de change

L'application de ce cadre oblige les autorités monétaires à acheter ou à vendre des devises, à des taux donnés, pour maintenir le taux de change à un niveau ou dans une fourchette fixée au préalable. Ainsi, le taux de change sert de point d'ancrage nominal ou d'objectif intermédiaire de la politique monétaire. Ce cadre de la politique monétaire est appliqué par les régimes de change des pays n'ayant pas de monnaie officielle ou distincte, les régimes de caisse d'émission, les régimes de change de parité fixe et de parité mobile avec ou sans bandes de fluctuations.

Ancrage par les agrégats monétaires

Dans ce cadre de la politique monétaire, les autorités utilisent leurs instruments afin d'atteindre le taux de croissance de la monnaie fixé comme objectif pour les agrégats monétaires, qui sont le plus souvent nommés 𝑀1 ou 𝑀2. Les agrégats deviennent ainsi le point d'ancrage nominal ou objectif in-termédiaire de la politique monétaire. Rappelons qu’un agrégat monétaire est un indicateur statistique correspondant à la capacité de dépense des agents non financiers résidents (sociétés, ménages, admi-nistrations publique hors État, assurance, caisses de retraite et admiadmi-nistrations privées). L’agrégat

𝑀1correspond à la somme des billets, des pièces et les dépôts à vue, alors que 𝑀2correspond à 𝑀1plus les dépôts à terme inférieur à deux ans et les dépôts avec préavis inférieur ou égal à trois mois. Il faut noter que ces définitions peuvent changer selon les contextes, les pays ou même selon le temps. Donc, il faut considérer ces statistiques ou leurs contenus avec un peu de nuance.

Ciblage de l'inflation

C'est un cadre de la politique monétaire qui amène les autorités monétaires à fixer des objectifs chiffrés d'inflation (cible de l’inflation) à moyen terme qu'elles annoncent publiquement, avec un

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engagement officiel de les atteindre. L'application de ce cadre oblige également les autorités moné-taires à communiquer au public et aux marchés de plus amples informations sur les projets et les objectifs fixés. La Banque Centrale endosse une très grande responsabilité pour la réalisation des objectifs d'inflation. Ainsi, les autorités fondent leurs décisions sur l'écart entre les prévisions d'infla-tion et les objectifs annoncés, les prévisions d'inflad'infla-tion jouant implicitement ou explicitement le rôle d'objectifs intermédiaires de la politique monétaire.

Programme soutenu par le FMI ou autres programmes monétaires

Ce cadre est tel que, la politique monétaire et la politique de change sont appliquées dans le cadre d'un dispositif qui prévoit des seuils pour les réserves de change et des plafonds pour les avoirs inté-rieurs de la Banque Centrale. D'autres objectifs indicatifs peuvent être également adjoints au pro-gramme. Un pays peut se retrouver dans cette catégorie, quel que soit son cadre initial de politique monétaire. On retrouve dans ce cadre les pays qui ont des ancrages nominaux de taux de change ou de ciblage de l'inflation.

Autre dispositif

Sont classés dans ce dernier cadre tous les pays qui n'ont pas explicitement indiqué un point d'an-crage nominal, mais qui mènent leur politique monétaire en suivant plusieurs indicateurs. Il y a éga-lement dans ce cadre des pays dont on ne dispose d'aucune information sur le dispositif retenu.

La politique monétaire s’appuie sur le régime de change à travers le choix d’un cadre de la poli-tique monétaire. Dans le contexte des économies ouvertes, les polipoli-tiques macroéconomiques internes, en particulier la politique monétaire, créent des interactions économiques, commerciales, financières et monétaires entre les économies nationales quel que soit le cadre utilisé (ancrage par le taux de change, ancrage par les agrégats monétaire, ciblage de l’inflation...). Ces interactions se traduisent par des variations des flux de biens, de services et de capitaux entre les pays. Si un pays mène une politique monétaire de taux d’intérêt « fort » en relevant son taux directeur à un niveau supérieur à ceux des partenaires, cela peut se traduire par un afflux de capitaux dans ce pays. Mais si au contraire, il mène une politique de taux d’intérêt plus « bas » que ceux des partenaires, cela peut se traduire au contraire par une sortie massive de capitaux.

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Dans le cas où la politique monétaires cherche à maintenir un taux de change fort, cela peut inciter aux importations de biens et de services. Et, dans le cas où la politique monétaire menée conduit à un taux de change bas, cela peut relancer les exportations. Dans l’un ou l’autre des cas, on aboutit à une variation de flux des biens, des services et des capitaux entre les résidents et lesnon-résidents. Ces mouvements entrainent des contraintes extérieures, car les soldes de la balance des paiements doivent être équilibrés. Les contraintes extérieures se définissent en fonction du régime de change en vigueur. La section 2 ci-après va nous permettre de saisir le lien entre les contraintes extérieureset les régimes de change.

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