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ANALYSE ET ÉTUDE EMPIRIQUES DES PERFORMANCES MACROÉCONO- MACROÉCONO-MIQUES SELON LES RÉGIMES DE CHANGE EN ASS

Dans le document UNIVERSITÉ DE NICE SOPHIA ANTIPOLIS (Page 159-165)

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DEUXIÈME PARTIE

ANALYSE ET ÉTUDE EMPIRIQUES DES PERFORMANCES

MACROÉCONO-MIQUES SELON LES RÉGIMES DE CHANGE EN ASS

Dans la première partie, nous avons souligné la stabilité des po-litiques macroéconomiques comme condition nécessaire pour promouvoir la croissance économique. En effet, la stabilité ma-croéconomique tient à la bonne gestion de la politique écono-mique et à la cohérence de celle-ci dans le temps. La gestion des politiques macroéconomiques, dont la politique budgétaire et la politique monétaire, doit nécessairement s’appuyer sur un régime de change qui permet d’atteindre les objectifs à court, à moyen et à long termes. Cette deuxième partie consistera à faire une ana-lyse empirique portant sur la gestion des politiques macroécono-miques, sa cohérence dans le temps et ses conséquences sur la croissance économique en ASS.

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CHAPITRE 3 : ANALYSE EMPIRIQUE DES POLITIQUES ECONOMIQUES

Les questions fréquemment posées dans la littérature empirique sur la gestion de la politique économique peuvent être sommairement regroupées en trois questions, à savoir : quelles sont les causes de l’inflation et comment peut-on efficacement lutter contre elle ? Comment réduire les fluc-tuations du PIB et comment promouvoir la croissance ? Enfin, quelles sont les causes du déséquilibre externe et comment maintenir l’équilibre de la balance des paiements à moyen et à long termes ? Bien évidemment, nous n’ignorons pas les autres questions importantes comme celles liées à la redistribu-tion du revenu et à la lutte contre la pauvreté ou les inégalités, par exemples. Cependant, pour la cohérence de notre analyse, nous voulons rester dans le cadre des trois grandes questions susmen-tionnées.

Les deux axes de la gestion de la politique économique sont la politique monétaire et la poli-tique budgétaire, qui n’ont pas les mêmes instruments pour agir. La polipoli-tique monétaire est moins pourvue que la politique budgétaire en termes d’instruments et de décisions. En effet, l’exécution de la politique monétaire ne peut pas conduire à des prises de décision à caractère contraignant, comme fixer le taux d’imposition et augmenter ou de réduire les dépenses dans le cas de la politique budgé-taire et fiscale. Cette différence impose à la politique monébudgé-taire d’être gérée de la manière la plus intelligente et la plus efficiente possible, puisque chaque erreur commise a des coûts économiques qui dépendront du délai de correction de l’erreur commise en amont. Pour comprendre l’efficacité et l’efficience de la politique monétaire, supposons que la Banque cherche à lutter contre l’inflation et qu’elle mène une politique restrictive à cette fin. Et supposons qu’elle réalise cet objectif, donc qu’elle parvienne à baisser drastiquement l’inflation. Mais si, dans le même temps, cette politique se traduit par une contraction de l’activité qui détruit les emplois, alors l’action pourrait être qualifiée d’effi-cace, puisque l’objectif recherché a été atteint. A contrario, on pourrait qualifier l’action menée d’inef-ficiente puisqu’elle entraine des coûts qu’on peut minimiser. Et cet exemple peut se faire en sens inverse également, c'est-à-dire dans une situation où la Banque Centrale cherche à stimuler l’écono-mie en menant une politique accommodante conduisant à une situation inflationniste. En effet, une politique monétaire peut se révéler inflationniste ou restrictive, et ces deux situations sont assez

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nicieuses pour l’économie. Malheureusement, nul ne maîtrise le délai de réaction des variables éco-nomique à une action de politique monétaire, et c’est en cela que réside la principale délicatesse de la politique monétaire.

Ce chapitre est principalement consacré aux analyses empiriques comparatives des politiques monétaires en ASS en vue d’en juger leurs efficacités comparatives. Notre approche consiste à faire des analyses comparatives entre les différents groupes selon leur appartenance aux régimes de change. En effet, il est question des pays de la ZCFA et des pays HZCFA. Le premier groupe peut se décom-poser en deux sous-échantillons, les pays de l’UEMOA et ceux de la CEMAC. Et le second groupe peut également se décomposer en deux sous-échantillons, dont le groupe des pays HZCFA avec ré-gimes de change fixe et le groupe des pays HZCFA avec réré-gimes de change flexible. La décomposi-tion de notre échantillon globale en ces sous-groupes est motivée, d’une part, par le fait qu’elle nous permettra de faire des comparaisons entre les pays de la zone CFA et ceux qui ne sont pas dans la zone CFA, d’une part. Elle nous permettra également de faire des comparaisons entre les pays de la zone l’UEMOA et celle de la CEMAC, et entre les pays HZCFA avec régimes de change fixe et ceux avec régimes de change flexible, d’autre part. Ainsi, nous serons en mesure de faire des analyses plus affinées sur les choix de régimes de change en ASS au lieu de se limiter tout simplement à opposer les pays de la zone CFA et les pays n’appartiennent pas à cette zone. Il ne sera pas question de faire référence aux pays avec régimes de change intermédiaires. En effet, nous avons observé que ces régimes ne sont pas choisis en ASS selon le classement du FMI et cela a suscité notre étonnement car il n’y a aucune justification théorique que les régimes intermédiaires sont moins intéressants que les autres régimes.

Ce chapitre est composé de deux sections qui portent respectivement sur les politiques moné-taires en ASS et la soutenabilité économique du franc CFA. La section 1 est scindée en six para-graphes, dont le premier est consacré à la présentation des analyses théoriques. Le paragraphe 2 est consacré aux études statistiques comparatives entre les différents groupes selon les principaux indi-cateurs de la stabilité macroéconomique. Le paragraphe 3 est destiné à la présentation du modèle théorique, dont le point de départ est la règle de Taylor. Le paragraphe 4 est destiné à présenter les données et à leur traitement statistique. Le paragraphe 5 est consacré aux procédures économétriques

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à suivre et aux estimations des paramètres. Le paragraphe 6 se concentre sur résultats et leurs inter-prétations. Enfin, la section se termine par une conclusion.

La section 2 est consacrée à l’étude empirique de la soutenabilité économique de la parité unitaire du franc CFA entre l’UEMOA et la CEMAC, et elle est divisée en 4 paragraphes. Le para-graphe 1 est destiné à la présentation de la méthodologie analytique, qui repose sur l’hypothèse des anticipations rationnelles. Le paragraphe 2 est consacré à la présentation des données, leurs traite-ments et les analyses statistiques. Le paragraphe 3 est destiné aux procédures économétriques et aux estimations des paramètres, tandis que le paragraphe 4 présente les résultats et les commentaires. Et cette section se termine par une conclusion également.

Section 1 : Étude comparative des politiques monétaires

La politique monétaire est l’ensemble des décisions prises par les autorités monétaires, le plus souvent par l’intermédiaire de la Banque Centrale, relativement à la quantité de monnaie en circula-tion dans l’économie. Bien qu’elle soit très importante, elle ne dispose que d’un seul instrument prin-cipal qui est le taux directeur de la Banque Centrale. Ici, nous utilisons le terme de taux directeur comme un terme générique, puisque les fonctionnements de la Banque Centrale peuvent varier d’un pays à un autre. Par exemple, il peut s’agir du taux d’Open Market ou du taux des réserves obliga-toires. Comme on le verra en détail, la Banque Centrale peut agir directement ou indirectement sur la quantité de monnaie en circulation dans l’économie en relevant ou en abaissant le taux directeur. La politique monétaire doit s’opérer dans un cadre cohérent dans le but d’atteindre les objectifs internes et externes de la politique macroéconomique ou de la politique économique. Les objectifs internes consistent généralement à maintenir l’inflation à un niveau relativement bas, stable et prévisible. Mais ils consistent aussi à rendre le PIB moins fluctuant, ce qui signifie que les écarts de production doivent être de faible amplitude.

Les objectifs externes peuvent être la gestion efficace et efficiente du TCN et du TCR dans le but d’atteindre l’équilibre de la balance des paiements à moyen et à long termes. La réalisation conjointe de tous les objectifs est assez difficile pour les autorités. Selon Judd & Rudebusch (1998) et Svenson (2003), Bonga & Kabundi (2009), Ajilore & Ikhide (2013), une « bonne » politique éco-nomique est celle qui permet d’arbitrer plus efficacement entre la stabilité du produit (objectif dit de

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court terme) et celle des prix à moyen et à long termes (objectif dit de long terme). Comme nous allons le voir, dans le paragraphe suivant, la mise en œuvre d’une politique monétaire passe par des étapes qui s’enchainent les unes après les autres.

Paragraphe 1 : Analyses théoriques de la politique monétaire

La politique monétaire doit toujours être conduite dans un cadre clairement défini et reposant sur un régime de change qui lui sert de support. Si les autorités souhaitent atteindre leurs objectifs, une politique monétaire ne saurait être opérationnelle si le régime de change sous-jacent n’est pas convenable. Comme nous l’avons déjà indiqué, la politique monétaire consiste à maintenir l’inflation à un niveau relativement bas, stable et prévisible pour favoriser l’activité économique. Une Banque Centrale construit de ce fait sa crédibilité vis-à-vis des agents de par sa capacité à gérer efficacement les tensions inflationnistes. Si un choc quelconque menace de provoquer l’inflation, les ménages et les entreprises s’attendent à ce que l’inflation soit endiguée ou non selon leur degré de confiance vis-à-vis de la Banque Centrale en matières de gestion de la politique monétaire. Ce degré de confiance est fonction des résultats antérieurs de la Banque Centrale en matière de gestion de l’inflation.

Ainsi, la crédibilité est nécessaire à la Banque Centrale, car elle réduit le coût dans la lutte contre l’inflation. Ainsi, Bilin (2012) montre l’efficacité des institutions de la Banque Centrale (indé-pendance de la Banque Centrale, ciblage de l’inflation, currency board et union monétaire) joue un rôle nécessaire dans les performances de la Banques Centrales en matière de l’inflation. D’autres études, comme celles de Armone, Laurens, Segaletto, & Sommer (2007) et Cukierman (2008) mon-trent que l’indépendance de la Banque Centrale dont l’objectif premier est de maintenir la stabilité des prix, et, donc la lutte contre l’inflation, permet d’atteindre cet objectif. En effet, si le degré de confiance est relativement faible, les anticipations inflationnistes des ménages et des entreprises se-ront très au-dessus de la cible d’inflation que les autorités cherchent à atteindre. Ainsi, pour atteindre la cible, les autorités n’auront d’autre choix que de mener une politique monétaire plus restrictive, donc plus coûteuse en termes de production et d’emploi, par exemple. Lorsqu’une Banque Centrale fixe clairement ses objectifs et qu’elle prend des mesures de politique monétaire en conséquence, elle accroît sa crédibilité. Celle-ci permet de fixer les anticipations inflationnistes futures des agents aux

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alentours de la cible. Ce résultat correspond à ce qu’on qualifie d’« arrimage » ou encore d’« an-crage » des anticipations inflationnistes futures des agents. Partant de ce résultat, qu’en est-il vraiment du mécanisme de transmission de la politique monétaire ? Ou comment des mesures prises par la Banque Centrale entrainent-elles la modification des variables économiques et financières pour abou-tir enfin au maintien de l’inflation à un niveau faible et stable ?

Le mécanisme de transmission de la politique monétaire est une chaine complexe de causes à effets provoquée par la Banque Centrale à travers le taux directeur, qui est son instrument d’action principal. Il n’y a pas de consensus sur le mécanisme de transmission de la politique monétaire dans la littérature économique. En revanche, nous pouvons cerner ce mécanisme à travers le schéma sui-vant, dont le scénario correspond à un relèvement du taux directeurpour maintenir l’inflation dans une fourchette cible.

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