• Aucun résultat trouvé

2 La méthode d’intégrale de chemin 5

2.5 Trajectoires complexes

2.5.2 Réflexion par un puits de potentiel

Dans cette section je vais calculer la réflexion par un

puits

de

potentiel

stationnaire à la limite

semi-classique

en utilisant des

trajectoires complexes.

Pour un

puits

de

potentiel,

l’application

standard de BKW ne

prédit

pas de réflexion

puisqu’il n’y

a pas de points de

rebroussement réels. Pourtant il existe des

points

de rebroussement

complexes.

La réflexion

quantique

peut être

interprétée

en termes de

trajectoires complexes qui

contournent un de ces

points.

Par

définition,

un

point

de rebroussement xtpest un

point

où E

= V(xtp)

et

l’impulsion

s’annule. Si la dérivée du

potentiel

est non-nulle en ce

point V’(xtp) ~ 0, l’impulsion prend

localement la forme

Le passage autour d’un

point

de rebroussement

change

donc le

signe

de

l’impulsion,

et la

particule

est réflechie.

Je vais ici considérer un

potentiel particulier,

V0

> 0. La raison de

prendre

ce

potentiel

est que la

probabilité

de réflexion

peut

être

et E > 0 est

l’énergie

de la

particule.

La limite

semi-classique

est obtenue en faisant tendre 0127 vers

zéro,

les autres

paramètres

du

problème

03C3,

V0

et E restant constants. Cette limite

correspond

aux

inégalités

suivantes

En

appliquant

ces deux

inégalités

à

l’expression (2.86),

on trouve une

approximation

pour la

probabilité

de réflexion

(2.86) qui

est valable à la limite

semi-classique

Ceci

peut

être écrit comme le module carré de la somme de deux termes

Je vais montrer que ces deux termes

proviennent

des

trajectoires qui

passe dans le

demi-plan

Im(x)

> 0 et

qui

contournent les deux

points

de rebroussement les

plus proches

de l’axe réel

Calculons d’abord les

points

de rebroussement.

Puisque

le

potentiel

est

négatif

sur l’axe réel et que

l’énergie

de la

particule

est

positive,

tous les

points

de rebroussement xtp sont

complexes (avec

une

partie imaginaire non-nulle).

Ils s’obtiennent à

partir

de

l’équation

V(x

tp

)

= E. En

reportant l’expression (2.85)

pour le

potentiel

dans cette

équation,

on trouve

dont les solutions sont

n =

0, ±1, ±2 ...

est un nombre entier. Les

positions

des

points

de rebroussement sont

indiquées

dans la

Figure

2.19. Pour calculer la

probabilité

de

réflexion,

on ne considère que les deux

points x±tp qui

se trouve dans le

demi-plan Im(x)

>

0,

et

qui

sont les

plus proches

de l’axe réel. Pour

justifier

ceci de

façon rigoureuse

il faut utiliser le traitement de Stokes

(voir

l’Annexe

D).

On peut pourtant noter que les

trajectoires qui

contournent des

points

au-dessous de l’axe réel ne sont pas

physiques, puisqu’elles

contribueraient au coefficient de réflexion des

termes

plus grands qu’un.

De même on

peut négliger

les

points

de rebroussement dont la

partie imaginaire

est

plus grande

que Im

(x±tp),

parce que les contributions

provenant

de ces

points

sont

exponentiellement plus petites

que celles associées aux

points x±tp.

En

particulier

elles sont

plus petites

que l’erreur

présente

dans les termes

principaux

due à

l’approximation

semiclassique.

On cherche à calculer

l’amplitude

du

composant

de

(xf, ; ft

xi,

E)

associé à la

réflexion,

FIG. 2.19 - Les

pôles (croix)

et les

points

de rebroussement

(cercles)

pour le

puits

de

potentiel

(2.85),

l’énergie

de la

particule

est

positive

E > 0. La

trajectoire réflechie +

qui contourne

le

point

de rebroussement

x+tp

est

indiquée.

qu’à

la limite

semi-classique

ce terme est

égal

à la somme des contributions

ñexp[iS±/]

associés aux

trajectoires ± qui

contournent les

points x±tp.

Les

amplitudes ñ(xf,tf;xi,E)

des termes

réflechis,

comme

l’amplitude ,E) i;xf,tf(x(1)Ã

du terme

incident, dépendent

de la vitesse de la

particule

aux

positions

initiale et finale xi et xf,

qui

sont

prises

toutes les deux à

gauche

du

potentiel.

La vitesse finale d’une

particule

réflechie ne diffère de la vitesse d’une

particule

incidente que par son

signe,

et donc les

amplitudes f,E) i;x±,tf(xÃ

sont

identiques

à

Ã(1)

à

part

une

phase multiplicative

Cette

phase

-i

provient

de

l’augmentation

de l’indice de Maslov en réflexion.

Le coefficient de réflexion ne

dépend donc,

à la limite

semiclassique,

que de l’action

générahsée

le

long

des

trajectoires 0393±

Dans cette expression

S+ (0, 0; 0, E)

et S-

(0, 0; 0, E)

sont les

intégrales

de

p(x)

le

long

de

contours

qui partent

de

l’origine,

et

passent

autour des

points

de

rebroussement x+tp

et

x-tp

respectivement,

avant de retourner à

l’origine. Puisque l’impulsion change

de

signe

en

con-tournant un

point

de

rebroussement, l’intégrale

le

long

du chemin de

l’origine jusqu’au point

Pour vérifier que le module carré de

l’expression (2.94)

coincide avec la

probabilité

de réflexion R dans la limite

semiclassique (2.90),

il faut calculer

S± (0, 0; 0, E).

Ce calcul est

fait dans l’Annexe

D,

on obtient le résultat

En

reportant (2.96)

dans

l’expression (2.94)

on trouve que

Ceci montre que la réflexion

quantique peut

bien se

comprendre

en termes de

trajectoires

réflechis

qui passent

dans le

demi-plan Im(x)

> 0 et

qui

contournent les

points

de

rebrousse-ment les

plus proches

de l’axe réel.

On n’a pas mentionné

jusqu’ici

les

pôles

du

potentiel.

Ils sont déterminés par

l’équation

cosh(x

0

/03C3)

=

0,

et sont donc

Les

points

x0 sont

indiqués

dans la

Figure

2.19 par des croix. Ils sont des

pôles

d’ordre deux du

potentiel,

et donc des

pôles

d’ordre un de

l’impulsion classique p(x)

=

~2m [E - V(x)]1/2.

Il s’avère que

l’équation

de

Schrôdinger

n’a pas de solution

unique

autour d’un tel

pôle.

C’est-à-dire,

si on

intègre l’équation

de

Schrodinger

le

long

d’un contour

fermé, qui

passe autour

d’un de ces

pôles

et revient à son

point

de

départ,

on ne retrouve pas la valeur initiale de la fonction d’onde.

Puisque

on s’intéresse à

l’approximation semiclassique

de la fonction d’onde

sur l’axe

réel,

il ne faut

prendre

que des

trajectoires

qui reste du même côté des

pôles

que

l’axe réel lui-même. C’est pour cette raison que les

trajectoires 0393±

que nous avons considérées

ne contournent aucun

pôle.