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Réduction de la pauvreté aiguë chez les familles monoparentales

Chapitre 6 : Les sources de revenu et la contribution des taxes et

6.2. L’ IMPACT DES TRANSFERTS PUBLICS DANS LA RÉDUCTION DE LA PAUVRETÉ

6.2.2. L A RÉDUCTION DE LA PAUVRETÉ PAR LES TAXES ET LES TRANSFERTS

6.2.2.4. Réduction de la pauvreté aiguë chez les familles monoparentales

Par rapport à la pauvreté aiguë monoparentale, les différences des taux avant taxes et transferts et après taxes et transferts sont extrêmement variables. Les efforts sont très importants dans certaines sociétés pour ramener la pauvreté aiguë monoparentale à des niveaux très bas. Alors que dans d’autres sociétés, les efforts sont moins importants pour atteindre aussi des taux bas. Lorsque nous observons le cas des pays nordiques, nous constatons une certaine homogénéité dans la façon de réduire la pauvreté aiguë monoparentale par les taxes et les transferts. Les efforts sont importants. Les écarts entre les taux de pauvreté avant taxes et transferts et après taxes et transferts varient ente 29,3 points de pourcentage au Danemark (le taux passe de 30,6% à 1,3%) et 33 points de pourcentage en Suède (le taux passe de 36% à 3%). De plus, dans les quatre pays nordiques, les taux de pauvreté aiguë monoparentale sont parmi les plus bas. Le Québec présente des caractéristiques qui s’insèrent parfaitement dans ce groupe.

L’Autriche et la Suisse ne se situent pas loin des pays nordiques malgré leurs efforts gouvernementaux relativement plus faibles par le biais des taxes et transferts. Ceci étant, leurs taux de pauvreté aiguë monoparentale se situent à des niveaux faibles. Par ailleurs, la France et les Pays-Bas font des efforts importants pour réduire la pauvreté aiguë monoparentale. Les écarts entre la pauvreté avant taxes et transferts et après taxes et transferts varient entre 38,7 points de pourcentage en France (le taux passe de 41,4% à 2,7%) et 47,4 points de pourcentage aux Pays-Bas (le taux passe de 49,8% à 2,4%). Avec ces efforts plus importants, ces deux pays atteignent les mêmes niveaux que les pays nordiques, l’Autriche, la Suisse et le Québec.

Figure 6.8 : Les taux de pauvreté aiguë monoparentale avant taxes/transferts et après taxes/transferts publics dans les sociétés observées (année 2004)

*Source : La figure est réalisée à partir des taux calculés par l’auteur de la thèse selon les données du Luxembourg Income Study.

*Les données correspondent à l’année 2004 pour la plupart des pays. En France et en Suède, les données ont été collectées en 2005. En Australie, les données ont été collectées en 2003.

Les pays anglo-saxons de régime libéral sont très éclatés (Figure 6.8). D’une part, les États-Unis et l’Alberta fournissent des transferts publics relativement limités pour réduire la pauvreté aiguë monoparentale. Dans le premier cas, les taux passent de 34,9% à 19,4%, soit une réduction de 15,5 points de pourcentage. Dans le deuxième cas, le taux passe de 32,6% à 14%, soit une réduction de 18,6 points de pourcentage. Dans ces deux sociétés, les taux de pauvreté aiguë monoparentale demeurent parmi les plus élevés.

Le deuxième groupe des Anglo-saxons est composé de la Colombie-Britannique, du Canada et de l’Ontario. Dans ces trois cas, les efforts de réduction de la pauvreté aiguë sont relativement plus importants si l’on juge les écarts entre les taux de pauvreté avant taxes et transferts et après taxes et transferts publics. En effet, ces écarts varient entre 27,4 points de pourcentage en Colombie-Britannique et 28,2 points de pourcentage en Ontario. Malgré ces efforts gouvernementaux par le biais des taxes et transferts, les taux de pauvreté aiguë monoparentale demeurent relativement élevés par rapport à la plupart des sociétés observées. L’Allemagne présente des caractéristiques proches de ce groupe. En effet, dans ce pays, même s’il y a des efforts importants du gouvernement par le biais des taxes et transferts, le taux de pauvreté aiguë monoparentale demeure relativement élevé (le taux passe de 51,7% à 10,4%).

Le troisième groupe des Anglo-saxons est composé du Royaume-Uni et de l’Australie. Dans ces deux cas, les efforts gouvernementaux pour réduire la pauvreté aiguë par les taxes et transferts sont extrêmement importants. Les écarts entre les taux de pauvreté aiguë avant taxes et transferts et après taxes et transferts sont respectivement de 56 points de pourcentage au Royaume-Uni (le taux passe de 59,8% à 3,8%) et 47,9 points de pourcentage en Australie (le taux passe de 52,2% à 4,3%). Avec ces efforts, les deux pays réussissent largement à contrôler la pauvreté aiguë monoparentale en la ramenant à un niveau très bas comparable à ceux des pays nordiques, du Québec, de la France, de l’Autriche et de la Suisse.

Lorsque nous observons les pays de l’Europe du Sud de régime latin, nous constatons qu’il existe une certaine homogénéité dans leur façon de combattre la pauvreté aiguë monoparentale par les taxes et les transferts publics. En effet, ces pays enregistrent des efforts faibles sur le plan des taxes et transferts. Les écarts entre les taux de pauvreté avant taxes et transferts et après taxes et transferts atteignent, dans les meilleurs des cas, 19 points de pourcentage en Espagne. Dans ce groupe, les taux de pauvreté aiguë monoparentale demeurent élevés.

Comment se situe le Québec dans cet univers? Sur le plan des écarts entre les taux de pauvreté aiguë monoparentale avant taxes et transferts et après taxes et transferts, nous constatons que la province ne diffère pas du Canada, de l’Ontario et de la Colombie- Britannique. L’écart est de 28,9 points de pourcentage entre le taux avant taxes et transferts (30,4%) et le taux après taxes et transferts (1,5%). Toutefois, avec des efforts similaires, le Québec ramène son taux de pauvreté aiguë monoparentale à un niveau extrêmement bas contrairement à ses voisins qui ont des taux plus élevés. Par ce fait, la province est beaucoup plus comparable aux pays nordiques de régime social-démocrate.

6.3.

DISCUSSION :

LE QUÉBEC, UN PARADIS DES