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Récit de vie

Dans le document The DART-Europe E-theses Portal (Page 125-128)

Contexte, contextes

III. CONTEXTUALISATION DE LA RECHERCHE

III.2. Le contexte individuel

III.2.2. Récit de vie

L'un des principaux outils de mise en œuvre de la réflexivité est le récit de vie.

Celui-ci, autobiographie suscitée, permet d'expliciter le parcours du sujet-chercheur :

« En sciences sociales, le récit de vie résulte d'une forme particulière d'entretien, l'entretien narratif, au cours duquel un chercheur (lequel peut être un étudiant) demande à une personne ci-après dénommée « sujet » de lui raconter tout ou partie de son expérience vécue. » (BERTAUX, 1997 : 6).

Dans le cadre de cette recherche j'ai choisi de réaliser seul mon récit de vie, sans adopter de dispositif d'entretien.

Anne ROCHE dit du récit de vie qu'il ne se borne pas à donner accès à la subjectivité du narrateur mais qu'il donne à voir l'articulation concrète des différents

niveaux du vécu, économique, politique, religieux, social (2006 : 967).

Pour Daniel BERTAUX, le récit de vie constitue une description approchée de l'histoire réellement (objectivement ou subjectivement) vécue (1997 : 6).

Je vais maintenant réaliser mon récit de vie, soulignant les aspects de mon parcours qui me semblent intéressants.

Né en 1980 dans le Morbihan, je suis issu d'une famille de classe moyenne de la région vannetaise. Mon père est cuisinier et effectue la majeure partie de sa carrière dans le service restauration de l'hôpital Chubert de Vannes. Il mène longtemps en parallèle des activités syndicales au sein de la C.F.D.T.. Ma mère était secrétaire médicale dans le service O.R.L. de ce même hôpital.

Après une enfance heureuse, sans soucis (confort matériel, accès à la culture, aux voyages, à de nombreux loisirs,...), dans la petite ville de Plescop (3685 habitants en 1999) dans le Morbihan, je suis part pour la ville voisine de Vannes étudier au collège (privé catholique) puis au lycée (public). Ma scolarité s'est déroulée sans difficultés, j'étais assez bon élève hormis en classe de seconde où les sciences exactes m'ont posé de sérieux problèmes et j'ai failli doubler. Je me suis orienté en filière littéraire car j'en présentais clairement le profil (goût pour les langues, la littérature, la philosophie) et j'y obtins sans effort mon baccalauréat.

Je suis alors allé étudier à Rennes où, par goût pour le cinéma, je me suis s'inscrit en D.E.U.G. Arts du spectacle où j'étudiai durant deux années le théâtre et le cinéma.

Après obtention de ce premier diplôme j'ai décidé de partir en voyage et j'ai travaillé plusieurs mois comme ouvrier et travailleur intérimaire afin d'économiser pour un voyage de six mois en Asie du Sud-Est et en Australie. J'y ai découvert le voyage au long cours et cette expérience me révéla à moi-même pour devenir ma plus grande passion, au point d'en devenir parfois une obsession. Intensément heureux sur la route,,je n'aura désormais de cesse de bourlinguer aux quatre coins du monde aussi souvent et longtemps que possible.

De retour en France, l'expérience du voyage au long cours m'a profondément fait mûrir. J'aborde désormais mes études avec beaucoup plus de sérieux. Je prépare alors le premier semestre de la Licence d'Arts du Spectacle tout en travaillant comme livreur. Je manifeste dans mes études un vif intérêt pour le langage des images, la sémiotique de Christian Metz ou les analyses de Gilles Deleuze. Départ à nouveau pour cinq mois et

demi en Afrique de l'Ouest. J'y découvre le bonheur du voyage indépendant à vélo et à pied.

J'aime mes études de cinéma mais je manque, en-dehors de l'enseignement vers lequel le chemin est long, difficile (doctorat) et incertain (pas de C.A.P.E.S....), de perspectives professionnelles. J'envisage de poursuivre ces recherches sémiologiques pour devenir formateur en analyse du média audiovisuel et transmettre un regard critique sur les messages médiatiques mais renonce. Aussi je recherchai une formation qui me permette rapidement de partir travailler à l'étranger et je m'inscris au premier semestre 2002-2003 en Licence de Sciences du langage mention Français Langue Étrangère. La Licence apparaissant comme insuffisante, je poursuivis en Master. Au second semestre de cette année universitaire j'achevai ma Licence d'Arts du spectacle.

Après un été de saisonnier où j'économise autant que je peux, je pars de nouveau et passe le premier semestre à voyager à vélo le long de la côte brésilienne. J'effectue des marches et j'apprends le portugais brésilien.

Je rentre ensuite à Rennes où je termine ma licence de Sciences du langage mention F.L.E.. Les deux années suivantes sont consacrées au difficile Master de F.L.E., toujours à l'université de Rennes II. Parallèlement, je vis d'emplois précaires et saisonniers. Les étés sont dédiés aux voyages.

Au cours de l'année 2006-2007, j'obtins en sept mois un Master Recherche en sociolinguistique sous la direction de Philippe BLANCHET. J'apprécie particulièrement cette nouvelle formation dont les orientations scientifiques, la qualité professionnelle et les personnalités des enseignants contrastent fortement avec mon département précédent qui était lui très orienté vers la linguistique formelle. Je pars alors pour un voyage transcontinental au long cours avec un ami d'enfance. Ayant traversé le continent par voie terrestre au moyen notamment du transsibérien, nous pénétrons illégalement au Tibet à pied et y réalisons une marche en autonomie d'un total de trois mois que nous devons interrompre pour mon retour en France afin de présenter sa candidature à l'allocation de recherche. Ce voyage en Asie est l'occasion pour moi d'apprendre le mandarin au rythme d'une leçon quotidienne.

De retour en Chine, nous reprenons notre marche avant de nous séparer. Je poursuis ma marche en solitaire avant de rejoindre le Pakistan par le Népal et l'Inde. Je m'y rends pour y apprendre l'harmonium.

Après ce voyage, je commence ma thèse.

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