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Réalité du potentiel entrepreneurial des femmes africaines

CHAPITRE 2 : LES SPECIFICITES DE L’ENTREPRENEURIAT FEMININ EN

2.1. Réalité du potentiel entrepreneurial des femmes africaines

des femmes africaines

2.2 Entrepreneuriat féminin : Les spécificités

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2.1. Réalité du potentiel entrepreneurial des femmes africaines

Le début du 21e siècle marque résolument l’importance accordée à l’entrepreneuriat féminin en Afrique, du moins sur le plan économique, lors de nombreux sommets continentaux tenus pour discuter du développement de ce continent. Par exemple, lors du Sommet sur l’emploi et la réduction de la pauvreté en Afrique en 200429, l’entrepreneuriat féminin a été identifié comme étant essentiel pour la génération d’emplois et la réduction de la pauvreté. De plus, lors de la 11e réunion de l’Afrique tenue à Addis-Abeba le 11 mars 2007, le développement de l’entrepreneuriat féminin a été désigné comme un secteur prioritaire d’actions, reconnaissant ainsi le rôle primordial et continental que jouent les femmes entrepreneurs dans l’économie. Certains chiffres sont d’ailleurs très évocateurs.

2.1.1. Quelques indicateurs de l’entrepreneuriat féminin dans la sphère économique africaine

Selon le rapport publié par le Forum panafricain sur le développement de l’entrepreneuriat féminin en Egypte, tenu du 27 au 29 octobre 2009, il est effectivement admis que les femmes entrepreneurs jouent un rôle essentiel dans le développement socioéconomique de l’Afrique. Un tiers des entreprises appartiendrait à des femmes dont la majorité se retrouve dans le secteur informel, dirigeant des micros et des petites entreprises au sein de cette économie parallèle. D’autres statistiques sont révélées par le GEM 2005 sur les pays de la région Moyen-Orient Afrique du Nord (MENA). Les PME appartenant à des femmes se répartissent prioritairement entre trois secteurs : les services (37 %), suivis du commerce et de l’industrie (31 et 21 % respectivement).

En 2004, le Département du secteur privé de la Banque africaine de développement (BAD dans la suite du document) publiait une étude analytique pour un meilleur développement de la femme africaine, chef d’entreprise, considérée comme «une réserve de croissance cachée du continent» ou «un maillon essentiel

pour le développement économique et social d’un pays», comme l’ont souligné

29 Sommet tenu à Ouagadougou en 2004, par le BIT, dans le cadre du programme des pays pour le travail décent (PPTD)

62 Buttner et Moore (1997) aux Etats-Unis. Cette étude analytique, basée sur trois évaluations par pays du BIT/BAD ainsi que sur onze études de cas de femmes détentrices de PME formelles dans les différentes régions du continent, concluait à l’existence effective d’un potentiel certain de femmes dans la PME orientée vers la croissance ainsi que des opportunités de développement de l’entrepreneuriat féminin en Afrique. Les statistiques présentées dans le tableau 13 sont évocatrices de cette situation.

Tableau 13 : % de MPME appartenant aux femmes dans quelques pays africains

Botswana Kenya Lesotho Malawi Swaziland Zimbabwe % des MPME appartenant à

des femmes 75 46 73 46 84 66 % de femmes en emploi 67 40 76 40 78 57

Source : BAD – Rapport du Département du secteur privé : «Pour un meilleur développement en

Afrique : La femme africaine dans la PME et les réserves cachées du continent (Mai 2004).

Parallèlement, cette étude relevait aussi l’existence de sérieux obstacles auxquels la femme entrepreneur africaine était confrontée, à la fois, dans la gestion de son entreprise et dans la réalisation de ses objectifs de croissance, tels qu’une législation en matière de droit de propriété, de mariage, d’héritage et/ou pratiques culturelles discriminatoires, le faible accès aux mécanismes financiers officiels, la mobilité et l’accès aux informations et aux réseaux limités, la répartition inégale des responsabilités familiales et des tâches ménagères, etc.

Face à cette situation, et en vue de maximiser son appui au développement et à la promotion de l’entrepreneuriat féminin, la Banque Africaine de Développement (BAD), en étroite collaboration avec d’autres partenaires et agences de développement à l’instar du Bureau International du Travail, a défini des interventions spécifiques dans les pays membres régionaux, à partir du programme d’évaluations de chaque pays. C’est dans le cadre de ce programme qu’un rapport final sur les facteurs qui affectent la croissance des entreprises féminines au Cameroun a été rédigé. Ce rapport va d’ailleurs constituer la base documentaire de la situation spécifique de notre cadre d’étude en matière de promotion de l’entrepreneuriat féminin. Hormis les efforts de la BAD et ses partenaires, quel est

 

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64 Sur la base de la figure ci-dessus, le Sénégal semble avoir compris très tôt les enjeux de l’entrepreneuriat féminin pour le développement tant politique qu’économique du pays, à partir de la thèse de Sarr en 1996, suivie de la publication d’un ouvrage en 1998. Une dizaine d’années après, quelques travaux académiques se sont intéressés au contexte camerounais, à l’instar de la thèse d’Onana, 2006. Des communications concernant d’autres contextes (Maroc, Mauritanie, République Démocratique du Congo) et présentées récemment lors du dernier Congrès International Francophone en Entrepreneuriat et PME apparaissent aussi sur la figure.

A la suite d’Onana (2006), nous souhaitons aussi apporter notre contribution à plus de visibilité économique de la participation de la femme entrepreneur au développement de notre pays. A ce propos, il nous semble essentiel de relever les particularités de l’entrepreneuriat féminin dans notre contexte.

2.2. Le contexte spécifique des femmes camerounaises