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Réaction à l'annonce de la maladie

Dans le document LES ÉVALUATIONS EN ÉDUCATION POUR LA SANTÉ (Page 102-107)

1. UN PROJET EDUCATIF A PROPOS DU SIDA

1.3. Les enquêtes

1.3.2. L'enquête avant l'action

1.3.2.2. Analyse de la première enquête

1.3.2.2.6. Réaction à l'annonce de la maladie

Nous analysons ici les réponses aux questions 25 à 28. Si le malade est un(e) camarade, 76,3 % ne changeraient rien à leur attitude à son égard, 53,7 % accepteraient de l'inviter chez eux et même, 44 % le (la) verrait plus souvent afin de l'aider. S'il s'agit du petit ami ou de la petite amie, 36,9 % disent qu'ils continuaient à le ou la fréquenter, alors que seulement 16,2 % ne changeraient rien à leurs relations, et 28,9 % disent qu'ils n'auraient plus de rapports sexuels avec lui (ou elle).

Nous remarquons que si environ 60 % disent qu'ils ne seraient pas gênés que leur petit ami ou petite amie leur demande d'utiliser les préservatifs, seulement 36,3 % les utiliseraient si leur petit ami ou petite amie était porteuse du virus du sida.

Un autre point important est que 24,9 % répondent qu'ils ne risquent rien puisqu'ils n'ont pas de rapports sexuels, évitant ainsi de s'imaginer en situation.

Enfin, lorsqu'il s'agit du frère ou de la sœur, 84 % répondent qu'ils feraient tout leur possible pour le ou la soutenir et l'aider alors que 34,6 % feraient comme si de rien n'était, et seulement 0,7 % l'éviteraient parce qu'ils ont peur.

Il nous a semblé intéressant de rechercher qui étaient les adolescents qui évitaient le problème en répondant, soit qu'ils n'avaient pas de relations sexuelles, soit qu'ils n'avaient pas de petit ou de petite amie alors qu'ils auraient pu s'imaginer en situation.Nous avons obtenu les résultats mentionnés dans les tableaux (1.3.2.2.6) 1 à 3.

Tableau (1.3.2.2.6) 1

Evitement du problème en fonction du sexe Sexe

Evitement Garçon Fille Total

du problème ____________________________________________________________________________________ Non 965 894 1859 76,2 % 57,4 % 65,8 % ____________________________________________________________________________________ Oui 302 664 966 23,8 % 42,6 % 34,2 % _____________________________________________________________________________________ Total 1267 1558 2825 100 % 100 % 100 %

2 : p < 0,0001 Tableau (1.3.2.2.6) 2

Evitement du problème en fonction du nombre de partenaires Nombre de partenaires

Evitement du Pas de relations 1 partenaire Plusieurs Je préfère ne Total

problème sexuelles partenaires pas répondre

_______________________________________________________________________________________ Non 355 628 573 305 1861 30,4% 91,9% 95,7% 80,7% 65,8% _______________________________________________________________________________________ Oui 813 55 26 73 967 69,6% 8,1% 4,3% 19,3% 34,2% _______________________________________________________________________________________ Total 1168 683 599 378 2828 100% 100% 100% 100% 100%

2 : p < 0,0001.

Tableau (1.3.2.2.6) 3

Evitement du problème en fonction du type d'enseignement Type d'enseignement

Evitement Enseignement Enseignement Total

du problème long professionnel

_____________________________________________________________________________________ Non 1279 584 1863 62,7 % 73,8 % 65,8 % _____________________________________________________________________________________ Oui 760 207 967 37,3 % 26,2 % 34,2 % _____________________________________________________________________________________ Total 2039 791 2830 100 % 100 % 100 %

2 : p < 0,0001.

Au total, il semble bien que les adolescents qui évacuent le problème soit de préférence des filles qui n'ont pas d'expérience sexuelle et qui sont dans l'enseignement long.

Toujours pour étudier les réactions de l'adolescent face à l'annonce de la maladie, nous leur avons demandé qu'elle serait leur réaction si un de leurs amis fréquentait une personne appartenant à un groupe dit "à risque", ou si quelqu'un les prévenait que la personne qu'ils draguent fait partie d'un groupe dit "à risque".

Les résultats sont éloquents, comparés aux précédents. En effet : - dans le cas d'un de leurs amis :

57 % tenteraient de le faire renoncer à cette relation,

41,9 % lui conseilleraient vivement de se munir de préservatifs, - dans leur cas personnel :

64,8 % renonceraient à cette relation,

25,8 % seulement se proposeraient d'utiliser un préservatif, et

15,1 % demanderaient à la personne qu'ils "draguent" de consulter un médecin.

Il apparaît donc que lorsque l'adolescent moins impliqué dans une relation affective et personnelle, ses décisions ne sont pas les mêmes.

Là encore l'étude des réactions face à la personne que l'on "drague" qui appartient à un groupe à risque en fonction du type d'enseignement, du sexe et de l'expérience sexuelle donne des résultats significatifs.

Les adolescents de l'enseignement long, de sexe féminin et qui ont déjà eu plusieurs partenaires sexuels renoncent plus facilement à cette relation et ce d'autant plus qu'ils ont déjà utilisé des préservatifs.

Enfin, pour terminer, nous avons demandé aux adolescents qu'elles seraient leurs réactions s'ils apprenaient qu'ils sont porteurs de la maladie. Les résultats sont assez surprenants :

• 55,4 % ont peur de mourir, ce qui n'est pas beaucoup sachant que les données épidémiologiques donnaient la maladie mortelle à 100 % au moment de l'enquête,

• 55,0% ont peur de transmettre la maladie, • 46,4 % préviennent cependant leur entourage,

• 45,0% souffrent de devoir renoncer à avoir des enfants, • 33,1 % n'ont plus de rapports sexuels.

Si l'on étudie comment se répartissent ceux qui ont peur de mourir, en fonction du sexe, de l'expérience sexuelle, on obtient les résultats des tableaux (1.3.2.2.6) 4 et 5.

Tableau (1.3.2.2.6) 4

Peur de mourir en fonction du sexe Sexe

Peur de mourir Garçons Filles Total

_____________________________________________________________________________________ Non 654 602 1256 51,6 % 38,6 % 44,5 % _____________________________________________________________________________________ Oui 613 956 1569 48,4 % 61,4 % 55,5 % _____________________________________________________________________________________ Total 1265 1558 2825 100 % 100 % 100 %

2 : p = < 0,0001.

Tableau (1.3.2.2.6) 5

Peur de mourir en fonction de l'expérience sexuelle Nombre de partenaires sexuels

Peur de Pas de relations 1 partenaire Plusieurs Je préfère ne Total

mourir sexuelles partenaires pas répondre

_______________________________________________________________________________________ Non 480 283 302 182 1261 41,1% 41,4% 50,4% 51,9% 44,6% _______________________________________________________________________________________ Oui 688 400 297 196 1567 58,9% 58,6% 49,6% 48,1% 55,4% _______________________________________________________________________________________ Total 1168 683 599 378 2828 100% 100% 100% 100% 100%

2 : p < 0,0001.

En fonction du type d'enseignement, il n'y a pas de différence significative.

Les filles ont donc plus peur de mourir que les garçons, et ce d'autant plus qu'elles n'ont pas d'expérience sexuelle.

Par ailleurs, s'il n'y a pas de différence entre enseignement long et enseignement court, on s'aperçoit que les garçons utiliseraient plus volontiers les préservatifs et ce d'autant plus qu'ils ont une expérience sexuelle.

Globalement l'étude de ce premier questionnaire nous amène aux conclusions suivantes : • En moyenne les adolescents connaissent bien l'agent responsable du sida et les modes de

contamination possibles, mais il circule encore beaucoup d'idées fausses sur la maladie. Il apparaît que les adolescents ont du mal à distinguer séropositifs et malades, et à réaliser que les uns sont aussi contagieux que les autres.

• Les filles sont en moyenne mieux informées que les garçons, notamment en ce qui concerne par exemple la transmission de la mère à l'enfant. Ceci est sans doute à rapporter à la plus grande maturité des filles à la période de l'adolescence.

• Pour ce qui est des préservatifs, les adolescents n'y paraissent pas hostiles. Pourtant ils sont bien peu à les avoir utilisés. Il semble qu'il y ait une distinction à faire entre ce qu'ils disent qu'ils feraient, ce qu'ils feraient vraiment et ce qu'ils font en réalité, d'autant plus que le fait de répondre au questionnaire induit vraisemblablement certains types de réponses.

• Enfin, les attitudes et comportements restent non adaptés pour une proportion non négligeable d'adolescents. Il faut noter que les élèves de l'enseignement professionnel semblent avoir des comportements et attitudes plus adaptés que ceux de l'enseignement long. Peut-être cela est-il en rapport avec une plus grande maturité des élèves de l'enseignement professionnel qui sont plus tôt que les autres en contact avec les réalités de la vie quotidienne.

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