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Quelles règles de mesure ?

Annexe 2 • Stratégie touristique des acteurs régionaux en Alsace

2. L’emploi tourisque en Bretagne

2.1. Quelles règles de mesure ?

Face à cette complexité, plusieurs approches sont possibles (source : ORTB) :

Le nombre d’emplois liés au tourisme est apprécié au regard de la consommation touristique.

Cette approche est le fruit du pôle de compétence national tourisme de l’INSEE (et est mise en œuvre en Bretagne dans le cadre d’un partenariat ORTB-INSEE). Elle repose sur le croisement de deux indicateurs : la typologie des communes selon leur intensité touristique (très touristique,

moyennement touristique et faiblement touristique) et la typologie des activités selon leur intensité touristique (100 % touristique, fortement touristique, moyennement touristique, faiblement touristique, non touristique) en calculant pour chaque activité la part de l’emploi liée au tourisme (en superposant les courbes de fréquentation touristique au cours d’une année et les courbes de l’emploi au cours de cette même année). Cette approche permet de définir une estimation de l’emploi touristique basse et haute en fonction des hypothèses retenues. Il est le résultat d’un travail complexe qui s’inscrit dans la durée et qui repose sur l’exploitation des DADS.

Selon cette méthode, l’Observatoire régional du tourisme en Bretagne et l’INSEE Bretagne2 ont estimé le nombre moyen d’emplois salariés directs liés au tourisme à 24 000 auxquels s’ajouteraient environ 6 000 emplois non salariés. Mais ce chiffre de 24000, généralement retenu, est une moyenne annuelle des emplois salariés dont le nombre peut varier de 9500 au 31 janvier à 53 000 en août. Les emplois directement touristique, dédiés à 100 % à cette activité, représentaient un peu plus de 50 % de l’ensemble des emplois du secteur.

Le nombre d’emplois liés au tourisme est apprécié au regard des activités économiques définies comme caractéristiques du tourisme. Cette approche est la plus simple dans l’identification des activités et des emplois. C’est cette méthode qui est aujourd’hui retenu par le Ministère Délégué au Tourisme dans les comptes du tourisme pour quantifier l’emploi touristique. Les activités retenues dans cette approche comme caractéristiques du tourisme sont les activités d’hébergement, de restauration, les agences de voyages, des offices de tourisme, des remontées mécaniques et des activités thermales et de thalassothérapie. Toutefois, il convient d’être prudent dans l’analyse du volume d’emploi affiché dans la mesure où l'emploi associé à ces activités n'est pas uniquement généré par la consommation et la fréquentation touristique mais aussi par une consommation et une fréquentation au quotidien. De ce fait, sur ces activités on compte plus d’emplois qu’il y en a réellement. Par ailleurs, tous les emplois liés au tourisme ne sont pas comptabilisés car certains relèvent d’autres secteurs d’activité (agriculture, commerce de détail….). Suivant cette méthode, on recense 27 400 emploi au 31 décembre 2001, dont 10 000 sur des activités 100 % touristique.

Le nombre d’emplois liés au tourisme est apprécié au travers des conventions collectives qui s’appliquent dans le champ du tourisme. Dans ce cadre, le périmètre retenu pour définir le tourisme est établi en intégrant les activités relevant des conventions collectives des organismes de tourisme à but non lucratif (brochure 3175), des hôtels, cafés et restaurants (brochure 3292), des agences de voyages et de tourisme (brochure 3061), de l’hôtellerie de plein air (brochure 3271), du tourisme social et familial (brochure 3151), des espaces de loisirs, d’attractions et culturels (brochure 3275), des hôtels et restaurants de chaînes (brochure 3003), de la restauration rapide (brochure 3245), de l’animation (brochure 3246), du thermalisme (brochure 3298), des téléphériques et engins de remontées mécaniques (brochure 3122), des cafétérias et assimilés (brochure 3297), et de l’industrie du camping (brochure 3176). Toutefois, comme dans l’approche précédente, il convient de noter que les emplois recensés à l’aide de cette méthode ne relève pas uniquement de l’activité touristique. C’est pourquoi nous avons ici un volume d’emploi tiré des données de l’UNEDIC qui s’élève à près de 58 000 emplois au 31 décembre 2001..

Le nombre de salariés permanents travaillant dans les établissements caractéristiques du tourisme et des loisirs a fortement progressé au cours de la période 1996-2003 : +7 700 actifs permanents (soit une progression moyenne annuelle de 3,6 %). Dans le même temps, l’ensemble de l’emploi salarié au niveau régional (hors agriculture et fonction publique) n’a crû annuellement que de 2,6 %.

2 Evolution de l’emploi salarié direct du tourisme en Bretagne entre 1995 et 2001, ORTB, Janvier 2004

Graphique 3

Évolution de l’emploi salarié permanent Indice base 100 au 31/12/1996

80 90 100 110 120 130

1996 1997 1998 1999 2000 2001 2002 2003

Activités caractéristiques du tourisme et des loisirs Ensemble des activités (hors agriculture et fonction publique)

Source Assedic Bretagne – Traitement GREF Bretagne

D’une manière générale, le poids des non-salariés dans l’emploi touristique est très significatif. A partir du recensement, l’INSEE estimait que les non-salariés représentaient 36,7 % de l’emploi du seul secteur des hôtels, cafés, restaurants en mars 1999 (les saisonniers étant non compris), avec 12 346 emplois.

Le nombre d’emplois salariés directs varie de 1 à 5 selon le mois de l’année (entre janvier et août). Le poids des saisonniers y est donc très important. Il représenterait environ 28 000 saisonniers, dont les ¾ ont moins de 25 ans. Dans son ensemble, le secteur est jeune avec 40 % des salariés permanents qui ont moins de 40 ans.

Le secteur de l’hôtellerie-restauration regroupe à lui seul plus de 75 % des emplois liés aux activités caractéristiques du tourisme et des loisirs en Bretagne et 75 % des emplois touristiques en équivalent temps plein. La restauration regroupe à elle seule près de 40 % des emplois caractéristiques du tourisme et des loisirs en Bretagne en haute saison touristique (soit 30 000 emplois).

Il est à noter que la proportion des jeunes salariés à temps complet est plus forte en Bretagne que dans les autres régions3. Tous secteurs confondus, les moins de 30 ans représentent 36 % des actifs permanents des activités caractéristiques du tourisme. L’âge moyen des actifs y est de 36,9 ans contre 39,7 dans les autres branches. Dans les hôtels, cafés et restaurants bretons, plus de 60 % des salariés ont moins de trente ans, essentiellement dans la restauration (2/3).

Le secteur HCR comptabilise un salarié sur trois à temps partiel. Ce sont dans les cafés qu’ils sont le plus présents : 41 % contre 23 % dans les hôtels. Comme dans le reste de la France, les plus concernés sont les femmes, les jeunes et les employés. Les périodes d’emploi sont très courtes : 31 % des salariés des HCR travaillent moins de trois mois dans l’année ; 52 % travaillent moins de six mois dans l’année. De plus, un quart seulement reste dans le même établissement. La moyenne d’un contrat est estimée à 198 jours.

Ces chiffres soulignent la précarité des emplois du secteur. Ainsi, les 41000 salariés ayant travaillé en 2000 dans le secteur HCR en Bretagne ne correspondaient qu’à 18500 équivalents temps complet.

3 Source : INSEE, Octant, n° 95, nov 2003.

Encadré 2 Le secteur HCR

Le secteur HCR est faiblement qualifié en Bretagne : 90 % des salariés sont employés ou ouvriers, contre 73 % dans l’ensemble de l’économie. De plus, à peine 3 % des salariés bretons des hôtels, cafés, restaurants sont des cadres ou des chefs d’entreprises. La petite taille des entreprises est le premier facteur explicatif de ce phénomène mais il ne faut pas oublier le caractère très saisonnier de ces activités.

En 2000, les salariés travaillant à temps complet dans l’hôtellerie restauration ont perçu un salaire horaire net de 6,5 euros en moyenne soit 2,5 euros de moins que le salaire moyen tous secteurs confondus. Par ailleurs, la distribution des salaires fait apparaître que 10 % des salariés du secteur touchent moins de 5.2 euros de l’heure et que 10 % gagnent plus de 8 euros.

La structure des emplois joue fortement sur le salaire moyen : la part très élevée des employés tire le salaire vers le bas.

Les femmes sont très majoritaires dans le secteur des hôtels, cafés et restaurants : plus de 57 % des salariés sont des femmes, soit douze points de plus qu’au niveau global de l’économie. Dans les cafés, plus de six salariés sur dix sont des femmes. Malgré cela, les femmes représentent moins de la moitié des salariés à temps complet du secteur : 47 %.

Source : INSEE, Octant, n° 95, nov 2003.