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Caractéristiques permanentes de l’offre et de la demande

Annexe 2 • Stratégie touristique des acteurs régionaux en Alsace

1. Principales caractéristiques économiques du tourisme breton

1.2. Caractéristiques permanentes de l’offre et de la demande

Le poids économique du tourisme pour la région Bretagne est important avec près de 8 % du PIB breton.

Chiffre qui, au demeurant, ne prend en compte que les effets directs des activités touristiques et non les effets induits.

Avec environ 100 millions de nuitées touristiques annuelles en 2004, la Bretagne se situe au 4ème rang des régions touristiques françaises (7,5 % des nuitées) pour la fréquentation française, et au 5ème rang pour la fréquentation étrangère, après les régions PACA (on compare souvent la Région PACA à la Bretagne, mais la région PACA dénombre environ 235 millions de nuitées, et le département du Var à lui seul compte environ 60 millions), Rhône Alpes et Languedoc Roussillon (source : ORTB). Ces trois régions bénéficient par ailleurs une double saison (été et saison « neige ») ce qui n’est pas le cas de la Bretagne. La région Bretagne ne présente donc qu’une seule saison, celle de l’été, avec une distribution caractéristique en pic de la fréquentation au cœur de l’été. Plus de la moitié des nuitées se réalise sur les mois de juillet et août. La période allant d’avril à septembre regroupe 80 % de l’ensemble des nuitées. Pour ce qu’il est convenu d’appeler le « hors saison », seul le mois d’avril est en progression ces dernières années. Cette caractéristique d’une forte variabilité de la fréquentation aura, comme on le verra, des conséquences importantes sur l’emploi et la recherche de nouvelles régulation du marché du travail des saisonniers.

Face à un contexte économique national stagnant, la Bretagne résiste plutôt bien avec en 2004 une baisse de seulement 2 % des nuitées par rapport à 2003 (qui avait été une année exceptionnelle du fait de la fréquentation liée à la canicule), et une progression de + 1 % des nuitées par rapport à 2002. La phase de reconquête de la fréquentation, qui s’était effondrée en 2000 suite au naufrage de l’Erika, est maintenant terminée. Mais le solde global sur les 5 dernières années correspond néanmoins à une perte de - 6 % des nuitées. Sur la même période, les baisses observées en France peuvent aller jusqu’à -4 % pour certaines grandes régions touristiques comparables. Cependant, si l’on remonte à 1997, on observe pour la Bretagne une baisse cumulée de l’ordre de -12 % des nuitées touristiques (cf. Graphique 1)

Graphique 1

Source : ORTB.

L’évolution des nuitées non marchandes est en forte croissance en France. Celles-ci représentaient 44 % des nuitées en 1997, contre au moins 50 % en 2005. Ce phénomène se vérifie en Bretagne où la part de l’hébergement non marchand se situe à 57 % de l’ensemble des nuitées. Rappelons que par hébergement non-marchand on entend les nuitées chez des amis ou dans la famille, et les résidences secondaires. Si l’on ajoute à cette proportion celle des locations saisonnières, qui représente formellement près de 10 % de l’ensemble des nuitées, il ne reste alors plus qu’un tiers des nuitées correspondant à des hébergements marchands en hôtels, campings ou gîtes.

Dans ces conditions, l’hôtellerie, stricto sensu, ne représente guère plus de 6 % du total des nuitées, et 17 % de l’ensemble des dépenses des touristes dédiées à l’hébergement marchand. Ce constat doit conduire à relativiser fortement le poids économique du seul secteur de l’hôtellerie e dans l’ensemble la richesse créée par des activités touristiques.

A ce propos, il importe de souligner que lorsque l’on parle de tourisme en tant qu’activité économique, ne retenir comme mesure de son importance que la fréquentation en nuitées marchandes, revient à négliger les consommations des touristes dont l’hébergement est gratuit, et qui représente la majorité. Ce phénomène est également significatif pour les touristes étrangers qui comptabilisent un quart de l’ensemble des nuitées, et pour lesquels on observe une baisse apparente de la fréquentation, moins 5 % entre 2004 et 2005. Or, la plus grosse partie de la clientèle étrangère en hôtellerie classée est britannique et irlandaise, dont une fraction non négligeable est devenue ces dernières années acquéreuse de résidences secondaires. Ce faisant, celle-ci n’est plus comptabilisée dans le tourisme marchand, bien qu’elle contribue par ses autres dépenses (ne serait-ce que pour la rénovation des biens immobiliers achetés) à l’économie locale.

Graphique 2

Lorsque l’on sait par ailleurs que les dépenses d’hébergement liées au tourisme marchand ne représentent qu’un tiers des dépenses de consommation totale des touristes, il importe de alors reconnaître pleinement l’impact du tourisme sur les autres segments de la consommation, au premier rang desquels les dépenses de nourritures -qui concernent bien sûr directement la restauration-, mais aussi l’ensemble des commerces alimentaires. Les emplois correspondants à ces segments de l’activité touristique, qualifiés hâtivement de secondaires, ou non-caractéristiques, et souvent mal comptabilisés, sont pourtant directement concernés par des problématiques communes à l’ensemble du secteur, notamment celle, fréquemment mise en avant, de l’accueil. Problématiques qui ne doivent donc pas être circonscrites aux seules activités d’hébergements marchands.

Concernant la capacité d’hébergement de la Bretagne, on recense environ 1 400 000 lits touristiques répartis essentiellement, pour les trois quets, sur l’espace littoral. Parmi ceux-ci près de 1 million de lits correspondent à des résidences secondaires. Les 400 000 lits marchands classés se ventilent pour leur part au deux tiers dans l’hôtellerie de plein-air, avec environ 50 000 lits dans l’hôtellerie, et autant dans les gîtes ruraux, chambres d’hôtes et meublés clévacances.

Encadré 1

Principales données 2004

• Environ 100 millions de nuitées touristiques annuelles (marchandes et non marchandes)

• 5,09 milliards d’euros de consommation touristique, soit 7,9 % du PIB régional

• 23 185 emplois salariés en moyenne annuelle, 54 417 emplois salariés en haute saison, soit respectivement entre 2,2 % et 5,2 % de l’emploi salarié régional

• 4e région touristique française, après les régions PACA, Rhône-Alpes, Languedoc-Roussillon, hormis l’Ile-de-France

• 1er rang des séjours mer du marché français

• 4e rang des courts séjours du marché français

• 1 400 000 lits touristiques, dont environ 1 000 000 de lits en résidences secondaires et 400 000 lits marchands

• 78 % de nuitées françaises, dont près de 2/5 de touristes d’Île-de-France

• 22 % de nuitées étrangères, dont près de 2/5 de touristes britanniques

Source : ORTB.