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Le quotient k¨ ahl´erien

Dans le document TH`ESE DE DOCTORAT pr´esent´ee par (Page 40-45)

1.3 La Grassmannienne restreinte comme quotient k¨ ahl´erien

1.3.3 Le quotient k¨ ahl´erien

L’espace affineMkest naturellement munie de la structure faiblement k¨ahl´erienne (g, I, ω) plate suivante :

gx(X, Y) =<TrXY Ix(Y) =iY

ωx(X, Y) = gx(iX, Y) ==TrXY pour toutx∈ Mk et tousX, Y ∈TxMk.

Proposition 1.3.4 L’action deGsurMk donn´ee par : g.x=x◦g1,

o`u x∈ Mk et g ∈G, est hamiltonnienne relativement `a la structure symplec-tique ω, d’application momentG-´equivariante :

µ : Mk −→ g0

x 7−→ (a7→ 2i Trxxa),

o`ug0 est le dual continu de l’alg`ebre de Lie g={a∈L1(H+) t.q.a=−a} de G. De plus, µest invariante sous l’action du groupeU1,2.

2Preuve de la proposition 1.3.4 :

Remarquons d’abord que l’application momentµest bien d´efinie surMk, car xx appartient `a l’ensemble des op´erateurs born´es de H+ dans H+, not´e B(H+), et a appartient `a L1(H+). Elle est C car l’application de Mk dans B(H+) associant `a xl’´el´ementxxestCet :

k|Tr (A.)k|=kAk,∀A∈B(H+).

L’action infinit´esimale de l’alg`ebre de Liegest donn´ee, pour toutx∈ Mk et touta∈g, par :

a.x=−x◦a De plus, pour toutx∈ Mk et toutX∈TxMk,

ax(X) = i2( TrXxa+ Tr xXa)

= i2( TrXxa+ Tr axX) carxX ∈B(H+) et a∈L1(H+),

= i2( TrXxa− Tr (xa)X)

=−=TrXx◦a

==TrX(a.x) =−=Tr (a.x)X Ainsi :

ax(X) =ia.xω(X)

L’invariance sous U1,2 est claire. V´erifions laG-´equivariance de µ.G agit surg0par la repr´esentation coadjointe est d´efinie, pour toutg∈Get toutξ∈g0 par :

Ad(g).ξ : g → R

a 7→ ξ( Ad(g1)(a)).

Ainsi :

µa(g.x) = i2 Tr (x◦g1)(x◦g1)a

= i2 Tr gxxg1a carg∈ U(H+)

= i2 Tr xxg1ag carxxg1a∈L1(H+)

Ad(g−1)(a)(x)

2 Proposition 1.3.5 Pour toutk∈R, la surface de niveauNk :=µ−1(2ik2 Tr) est une sous-vari´et´e r´eelle deMk, stable par G.

Lemme 1.3.6 La surface de niveau Nk s’identifie `a : {x∈ Mk| xx=k2.IdH+}. MPreuve du lemme1.3.6 :

La trace identifie isom´etriquement le dual continu (complexe) degC=g⊕ig= L1(H+) `aB(H+) par :

Tr : B(H+) −→˜ L1(H+)0 A 7−→ (B 7→ TrAB).

En particulier, l’ensemble desA∈B(H+) tels que pour toutB∈g, Tr (AB)∈ Rs’identifie au dual continu (r´eel) deg. Ainsi :

iTr xxa =ik2 Tra ∀a∈g

⇔ xx=k2.IdH+

M Lemme 1.3.7 Le groupe de LieU1,2agit transitivement sur la surface de niveau Nk.

MPreuve du lemme1.3.7 : Tout ´el´ement :

x= x+

x

∈ Nk

d´efinit une famille orthogonale libre de norme|k|deHpar le biais de ses vecteurs colonnes et s’obtient `a partir de :

xk=

k.Id 0

par l’action d’un ´el´ement : U = 1

k.

x+ A x B

∈ U(H),

o`u A

B

est d´efini par une base (hilbertienne) orthogonale de norme |k| de Imx. La relation d’orthogonalit´e entre Imxet Im x implique en particu-lier :

x+A+xB= 0,

ce qui, associ´e aux conditions x+ ∈ k.IdH+ +L1(H+) etx ∈ L2(H+, H),

implique queA∈L2(H+). AinsiU ∈ U1,2. M

2Preuve de la proposition 1.3.5 : Montrons que l’applicationR-lin´eaire :

γ : Mk → k2.IdH++ Sym1(H+), x 7→ xx

o`u Sym1(H+) d´esigne le sous-espace vectoriel r´eel ferm´e deL1(H+) form´es des op´erateurs auto-adjoints deH+, est une submersion. Le fait qu’elle soitCest clair, et pour toutx∈ Nk,

x : TxMk → Sym1(H+) X 7→ Xx+xX

est surjective : quel que soit Y ∈ Sym1(H+), X := 2k12xY est un ant´ec´edent deY appartenant `a TxMk.

Au pointxk= k.Id

0

, un suppl´ementaire topologique de

Kerdγxk=

X+

X

∈TxkMk, X+ +X+= 0

est :

W =

Y+

0

∈TxkMk, Y+−Y+= 0

.

Grˆace `a l’action transitive deU1,2 surNk, on conclut qu’en tout pointx=U.xk

avec U ∈ U1,2, Ker dγx = U( Kerdγxk) poss`ede un suppl´ementaire

topolo-gique, `a savoirU(W). 2

Th´eor`eme 1.3.8 L’espace quotient Nk/G poss`ede une structure naturelle de vari´et´e fortement k¨ahl´erienne.

Notations 1.3.9 On notera π :Nk→ Nk/G, x7→[x] la projection naturelle.

Preuve du th´eor`eme 1.3.8 :

Montrons que G agit proprement sur Nk. D’apr`es la proposition 1.2.5, puisque Gagit librement sur Nk, il suffit de montrer que le grapheC ⊂ Nk× Nk de la relation d’´equivalence d´efinie par G est ferm´e dansNk × Nk et que l’applicationf deC dansGqui au couple (x, y) associe l’unique ´el´ementg∈G tel que y = x◦g1, est continue. Soit {(xn, yn)}n∈N une suite d’´elements de C convergeant vers (x, y)∈ Nk× Nk et {gn}n∈N la suite d’´el´ements de G d´efinie paryn =xn◦gn1. Puisquexn v´erifiexnxn=k2 Id , on a :

gn−1= 1

k2xnxng−1n = 1 k2xnyn.

Par continuit´e du produit, on en d´eduit que{gn}n∈Nconverge versgv´erifiant g1:= k12xy. En utilisant les conditions d’appartenance `aMkdexety, on montre facilement que xy ∈k2IdH++L1(H+). De plus, l’ensemble des

´el´ements unitaires formant un ferm´e deB(H+), l’´el´ementxyappartient `aG.

AinsiC est ferm´e etf : (x, y)7→(k12xy)1 est continue (mˆeme diff´erentiable).

On en d´eduit que l’espace quotientNk/Gest s´epar´e. En particulier, l’orbite d’un pointx∈ Nk est ferm´ee et l’espace tangentTxG.x est un sous-espace vectoriel ferm´e deTxMk.

La structure de vari´et´e riemannienne deNk/Gprovient du fait que l’espace tangent `a l’orbite de x poss`ede un suppl´ementaire topologique dans TxNk, `a savoir :

Hx =

Y =

Y+

Y

, Y+∈L1(H+),

Y ∈L2(H+, H), Yx+xY = 0, Yx= 0

=TxG.xg.

qui fournit une trancheG-´equivariante (en fait constante), i.e. v´erifiant : Hx.V−1 =Hx.V1.

Les projections associ´ees `a la d´ecomposition en somme directe explicit´ees par : p1 : TxNk −→ TxG.x

Y 7−→ k12xxY p2 : TxNk −→ Hx

Y 7−→ Y −k12xxY

sont des application lin´eaires continues de L1(H+)×L2(H+, H) et G-´equi-variantes.

De plus, Gpr´eservant la m´etrique g, on peut d´efinir une m´etrique rieman-nienne gredsurNk/Gpar :

gred,[x] : T[x]Nk/G×T[x]Nk/G → R

(X, Y) 7→ gx( ˜X,Y˜),

o`u ˜X (resp. ˜Y) est d´efini comme l’unique ´el´ement deHx qui se projette surX (resp. surY), appel´e rel`evement horizontal de X (resp. deY).

Pour montrer que gredidentifieT[x]Nk/G`a (T[x]Nk/G)0 et d´efinit ainsi une m´etrique fortement riemannienne, il suffit de consid´erer l’espace tangent en [xk] car l’action du groupeU1,2 est transitive et pr´eserve g. Or en [xk], gred est la m´etrique standard deL2(H+, H) et r´ealise bien un isomorphisme entre l’espace tangent et son dual.

Sur la vari´et´e quotientNk/G, on d´efinit la 2-forme altern´eeωred par : ωred,[x] : T[x]Nk/G×T[x]Nk/G → R

(X, Y) 7→ ωx( ˜X,Y˜),

Puisqueω restreinte `a la sous-vari´et´eNk est ferm´ee, il en est de mˆeme de ωred

carω|Nkωredet dω|Nk =dπωredred= 0. Montrons que le noyau deω|Nk enx∈ Nk est exactement l’espace tangent `a l’orbite dex. Par l’action transitive de U1,2 laissant ω invariant, il suffit de le v´erifier pour x = xk. Il vient :

TxkNkω =

Y ∈TxkMk, Im TrYX = 0, ∀X ∈TxkMk | X+ +X+= 0

=

Y+

0

∈TxkMk | Im TrY+X+= 0, ∀ X+∈L1(H+) | X+ +X+= 0

. De plus, le sous-espace vectoriel deL1(H+) des ´el´ements anti-hermitiens est un sous-espace isotrope maximal. En effet :

=TrY+X+= 1

2i( TrY+X+− Tr X+Y+) = 1

2i Tr (Y++Y+)X+

et :

=TrY+X+= 0 ∀X+∈L1(H+) t.q.X+ +X+= 0

⇔ Tr (Y++Y+)X+= 0 ∀X+∈L1(H+) t.q.X+ +X+= 0

⇔ Tr (Y++Y+)X+= 0 ∀X+∈L1(H+) ( par C-lin´earit´e de la trace )

⇔ Y++Y+= 0 ( car la trace identifieB(H+) etL1(H+)0) Ainsi :

TxkNkω=

Y = Y+

0

∈TxkMk, Y++Y+ = 0

=TxkG.xk.

Comme l’espace tangent `aNkenxkestTxkG.xkωet queTxkG.xk⊂TxkG.xkω, on conclut que :

TxkNkω∩TxkNk =TxkG.xk.

Il reste `a montrer que la forme symplectique ωred r´ealise un isomorphisme de T[x]Nk/Gsur (T[x]Nk/G)0, mais ceci est clair en [xk] car alorsT[xk]Nk/G s’iden-tifie `aL2(H+) etωred`a la forme symplectique standard deL2(H+). Par l’action transitive deU1,2, il en est de mˆeme en tout pointx∈ Nk.

Reliant ω `a la m´etrique g via la structure complexe I, l’espace tangent TxNk apparaˆıt comme le sous-espace vectoriel ferm´e (I.TxG.x)g deTxMk et, en chaque pointx0de l’orbiteG.x, l’espace horizontalHx0 est l’orthogonal pour g dansTx§k deTxG.x⊕I.TxG.x. AinsiHxa la propri´et´e d’ˆetre stable sousIet G-´equivariant. LaG-´equivariance deIpermet alors de d´efinir :

Ired : T[x]Nk/G → T[x]Nk/G X 7→ πIxX,˜

o`u ˜X est le rel`evement horizontal de X en TxNk. Il reste `a montrer que la structure presque complexe ainsi d´efinie est int´egrable, i.e. que le tenseur de NijenhuisN est nul. SoitX etY deux ´el´ements deT[x]Nk/G. On a :

N(X, Y) = [X, Y] +Ired[X, IredY] +Ired[IredX, Y]−[IredX, IredY].

Soit ˜X et ˜Y les rel`evements horizontaux de X et Y. Comme ˜X et ˜Y sont des champs de vecteurs G-invariants, leur crochet [ ˜X,Y˜] est G-invariant et se projette sur [X, Y]. En utilisant la d´efinition de Ired, on a ainsi :

N(X, Y) =π[ ˜X,Y˜] +Iredπ[ ˜X, IY˜] +Iredπ[IX,˜ Y˜]−π[IX, I˜ Y˜]

(N( ˜X,Y˜)) = 0.

La d´emonstration du th´eor`eme 1.3.8 permet de d´eduire le corollaire suivant que nous utiliserons au paragraphe 1.3.6 pour le calcul du potentiel k¨ahl´erien :

Corollaire 1.3.10 Le G-fibr´e principal π :Nk → Nk/G, x 7→[x] est naturel-lement muni d’une connexion G-invariante ∇˜, caract´eris´ee par la donn´ee des espaces horizontaux :

Hx=

Y+

Y

, Y+∈L1(H+), Y ∈L2(H+, H), Yx= 0

.

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