2.6 Structure hyperk¨ ahl´erienne de l’orbite complexifi´ee O C D d’une or-
2.6.4 Expression de la m´etrique hyperk¨ ahl´erienne de l’espace
D’apr`es le paragraphe 2.6.2 et l’identification donn´ee en 2.6.3, l’espace tan-gentTOD de l’orbite de type compact poss`ede une structure hyperk¨ahl´erienne G-invariante, not´ee ´galement g. Le but de ce paragraphe est d’exprimer la m´etrique hyperk¨ahl´erienne ainsi obtenue en termes de l’espace tangent deOD. Rappelons l’expression de la m´etrique hyperk¨ahl´erienne g deOCD d´efinie en 2.6.2. L’espace tangent `a OCD en un point y = AdD(eia)(x), o`u xappartient `a ODeta`amx, esteia(mx⊕imx)e−ia. Il est identifi´e `amx⊕imxpar l’application ρd´efinie dans la proposition 2.6.3 par :
ρ: mx⊕imx → TyOCD
c 7→ Xc.
L’espace verticalVy :=ρ(imx) est le noyau deπ, etρse restreint en un isomor-phisme demxdans l’espace horizontalHy:=ρ(mx). Pour toutydeODC et tous cetd demx, on a :
g(Xc, Xd) = g(Xic, Xid) =c<hXc(y), Xd(π(y))i, g(Xc, Xid) = 0.
La m´etrique g estG-invariante et son expression, en un pointy=eiaDe−ia− D de la fibreπ−1(0) au-dessus de 0, est la suivante :
g(Xc, Xd) = g(Xic, Xid) =c<h[c, eiaDe−ia],[d, D]i. (2.4) Par suite, pour touscetddem, il vient :
g(Xc, Xd) =c<h[c,cosh(x)(ad(ia))(D)],[d, D]i
=c<h[c, D],[d, D]i+c<h[c,cosh(x)x2 (ad(ia))([ia,[ia, D]])],[d, D]i
=c3<hc,di+c2<h[c,cosh(x)x2 (ad(ia))([a, Ia])],[d, D]i
=c3<hc,di+c3<h−I[cosh(x)x2 (ad(ia))([a, Ia]),c],di
=c3<hc,di+c3<hI[cosh(x)x2 (ad(ia))([Ia,a]),c],di.
Les lemmes suivants expriment l’op´erateur Ih
cosh(x)
x2 (ad(ia))([a, Ia]), .i de m dansmen fonction deV =f1(a) =Isinh xx (ad(ia))Ia.
Lemme 2.6.7 Pour touta de m, on a : cosh(x)−1
x2 (ad(ia)) ([Ia,a]) =I
√1 +x2−1
x2 (ad(iV)) [IV, V]. (2.5) MPreuve du lemme2.6.7 :
Par continuit´e des op´erateurs en question et densit´e des sous-alg`ebres ab´eliennes maximales engendr´ees par un syst`eme maximal de racines fortement orthogo-nales, il suffit de v´erifier l’´equation (2.5) pouraappartenant `a une sous-alg`ebre ab´elienne maximaleAengendr´e par une basexα, α∈Ψ, o`u Ψ est un syst`eme maximal de racines fortement orthogonales. En reprenant les notations utilis´ees dans la d´emonstration du th´eor`eme 2.6.6, il vient :
V =X
α∈Ψ
vαxα, et
a=X
α∈Ψ
aαxα=1 2
X
α∈Ψ
argsinh(2vα)xα. Pourϕ(x) = cosh(x)x2 −1, on a :
ϕ(x)(ad(ia))([Ia,a]) =P
α∈Ψϕ(2aα)[aαyα, aαxα]
=P
α∈Ψ
cosh(2aα)−1
(2aα)2 [aαyα, aαxα]
=P
α∈Ψ1
4(cosh(argsinh(2vα)−1)[yα, xα]
=P
α∈Ψ
√1+(2vα)2−1
(2vα)2 [vαyα, vαxα]
=√1+xx22−1(ad(iV)) [IV, V]
M Lemme 2.6.8 Pour toutV ∈m, et toute fonction analytique positiveϕ, on a :
ϕ(x2) (ad(iV)) [IV, V] =ϕ(x) (IRIV,V) (V).
MPreuve du lemme2.6.8 :
Avec les notations introduites pr´ec´edemment, on a : IRIV,V =I[IV, V] =IX
α∈Ψ
[vαyα, vαxα] =IX
α∈Ψ
v2α(−2i)hα,
et (IRIV,V)V =IP
α∈Ψvα2(−2i)[hα, vαxα]
=IP
α∈Ψvα2(−2i)(−2i)vαyα
=−IP
α∈Ψ(2vα)2vαyα
=P
α∈Ψ(2vα)2vαxα
Ainsi, il vient :
(IRIV,V)n(V) =X
α∈Ψ
(2vα)2nvαxα. Par cons´equent, pour tout fonction positive ϕ, on a :
ϕ(x2) (ad(iV)) [IV, V] =ϕ(x) (IRIV,V) (V).
M Notations 2.6.9 On note gO la m´etrique k¨ahl´erienne canonique de l’orbite adjointe affine de type compactOD dont l’expression en 0 est donn´ee par :
gO(Xc, Xd) =c<h[c, D],[d, D]i=c3<hc,di.
Cette m´etrique est fortement k¨ahl´erienne, ce qui implique que la connexion de Levi-Cevita ∇ est bien d´efinie. En un point V de l’espace tangent TOD, TV(TOD) se d´ecompose en HorV⊕VerV, o`u VerV est l’espace tangent `a la fibre de la projection canonique pde T(TOD) dans TOD, et o`u HorV est l’espace horizontal associ´e la connexion∇. Pour toutV de la fibrep−1(x), avecx∈ OD, on identifie naturellement VerV `a imx, et HorV `a mxpar la diff´erentielle de p.
On note g0la m´etrique obtenue en transportant la m´etrique gOdeODsur HorV
et VerV et en demandant que HorV et VerV soient perpendiculaires.
Th´eor`eme 2.6.10 La m´etrique hyperk¨ahl´erienne g de l’espace tangentTOD se d´eduit de la m´etrique g0 au moyen de l’endomorphisme dont la d´ecomposition par blocs relative `a la somme directeTV(TOD) =HorV ⊕VerV est :
AV 0 0 A−V1
avec
AV =Id+IRIϕ(x)(IRIV,V)(V),ϕ(x)(IRIV,V)(V), o`u
ϕ(x) = √
1 +x−1 x
12
. Preuve du th´eor`eme 2.6.10 :
L’identification Υ deOCDavecTOD commute aux projectionsπ:ODC → ODet p:TOD→ OD. Ainsi la diff´erentielle de Υ transporte l’espace verticalVy sur l’espace vertical VerV, o`u V = Υ(y). L’espace horizontal Hy est identifi´e `a mx
parρ−1 et HorV est identifi´e `a mx pardp. ParG-invariance de la m´etrique, on peut supposer quey appartient `a la fibreπ−1(0). D’apr`es l’´equation (2.4), pour tousc,d dem, on a :
g (ρ(c), ρ(d)) =c<h[c, eiaDe−ia],[d, D]i
=c<h[c,cosh(x)((ad)(ia))(D)],[d, D]i
=c<h[c, D],[d, D]i+c<h[cosh(x)x2 −1((ad)(ia))[ia,[ia, D]],c],[D,d]i
=c3<hc,di+c3<h[cosh(x)−1x2 ((ad)(ia))[a, Ia],c], Idi
=c3<hc,di+c3<hI[cosh(x)x2 −1((ad)(ia))[Ia,a],c], Idi.
D’apr`es le lemme 2.4.24, il vient :
g (ρ(c), ρ(d)) =c3<hc,di+c3<hI[[Ia0,a0],c],di. avec
a0=
√1 + x2−1 x2
!12
(ad(ia))(a).
D’apr`es les lemmes 2.6.7 et 2.6.8, il vient :
g (ρ(c), ρ(d)) =c3<h Id +IRIϕ(x)(IRIV,V)(V),ϕ(x)(IRIV,V)(V)
c,di, o`u ϕ(x) = √
1+x−1 x
12
. On en d´eduit que pour tous c et d de m, le produit scalaire des rel`evements horizontauxcH et dH appartenant `a HorV est ´egal `a :
g(cH,dH) = g0(AVc,d) avec
AV = Id +IRIϕ(x)(IRIV,V)(V),ϕ(x)(IRIV,V)(V), o`u
ϕ(x) = √
1 + x−1 x
12
,
ce qui d´emontre le th´eor`eme dans les directions horizontales. De plus, l’orthogo-nalit´e des distributionsHy etVyimplique l’orthogonlit´e des distributions HorV
et VerV. La m´etrique g se d´eduit donc de g0 au moyen d’un op´erateur de la forme :
A 0
0 B
,
o`u B caract´erise la m´etrique dans les directions tangentes aux fibres de la pro-jectionp. Remarquons que pour touscetd deim, on a :
g(ρ(c), ρ(d)) = g(ρ(−ic), ρ(−id)).
La multiplication par −i ´echange Vy et Hy et induit une structure complexe sur l’espace tangent enV `a TOD, qui se d´eduit deg0 au moyen d’un endomor-phismeI3´echangeant HorV et VerV, i.e dont l’expression selon la d´ecomposition TV(TOD) = HorV ⊕VerV est de la forme :
I3=
0 C D 0
.
Rappelons que la structure symplectique ω = g(i., .) associ´ee `a la structure complexeideOCD a pour expression :
ω ρ(Xc), ρ(Xd)
=c= hρ(Xc), π∗ρ(Xd)i − hρ(Xd), π∗ρ(Xc)i ,
o`u cetd appartiennent `a m⊕im. On en d´eduit que la forme symplectique sur TODassoci´ee `a la structure complexe I3 est la partie imaginaire de la 2-forme de Liouvilleω3 :
ω3(c,d) =c= hcV,dHi − hdV,cHi
=c< hicV,dHi − hidV,cHi ,
o`ucet dappartiennent `a HorV ⊕VerV et o`ucH (resp.cV) d´esigne la projection de csur HorV (resp. VerV). La formeω3 se d´eduit de g0 au moyen de l’endo-morphisme dont la d´ecomposition par blocs relativement `a la somme directe TV(TOD) = HorV ⊕VerV est
0 i i 0
.
L’´equation g(I3., .) =ω3(., .) impose les conditions suivantes sur les op´erateurs A,B, Cet D:
A 0
0 B
0 C
D 0
=
0 i i 0
,
i.eAC=ietBD=i. D’autre part la conditionI32=−1 imposeCD=−1. On en d´eduit queB =A−1, et queI3 est repr´esent´e par :
I3=
0 iA−1 iA 0
.
Proposition 2.6.11 La m´etrique g est l’unique m´etrique hyperk¨ahl´erienne sur TODse restreignant en la m´etrique k¨ahl´erienne deOD, compatible avec la forme symplectique naturelle provenant de l’identification T∗OD 'TOD, et rendant les distributions horizontales HorV et verticales VerV perpendiculaires.
2Preuve de la proposition 2.6.11 :
Une m´etrique v´erifiant les conditons impos´ees est repr´esent´ee par rapport `a la m´etrique g0 par un op´erateur de la forme
g =
A 0 0 A−1
, o`uAdoit v´erifier :
(Xv.(AI))V −RV,(A−1I)X= 0
(cf [BG1]). Cette derni`ere ´equation se r´eduit, dans chaque direction radiale, `a une ´equation diff´erentielle ordinaire, d’o`u l’unicit´e. 2 Remarque 2.6.12 Via l’identification de l’espace tangent de la grassmannienne restreinte T Grres avec l’espace tangent d’une orbite adjointe adjointe affine comme d´ecrit en 2.4.3, on retrouve la famille de m´etriques hyperk¨ahl´eriennes de T Grres d´ecrites au chapitre 1.
x x
ρ
c
−ic imx
−i
mx
TOD
Υ
π
−1(x) p
−1(x)
VerV
Vy
V
Hy y HorV
cV
OCD ρ(c)
Fig. 2.1 – L’expression de la m´etrique hyperk¨ahl´erienne de TOD se d´eduit de l’expression de la m´etrique hyperk¨ahl´erienne de ODC
Annexe A
Structures g´ eom´ etriques sur les vari´ et´ es banachiques
Le lecteur trouvera dans cet appendice les bases de la g´eom´etrie sur les vari´et´es banachiques et l’´etude des exemples les plus naturels. Pour plus de d´etails sur les notions abord´ees, nous renvoyons le lecteur `a [Lan], [Car], [Bou], [Bou2] et [Bou3]. Les r´esultats d´ecrits ici sont classiques, mais ne figurent pas toujours dans la litt´erature. En particulier, on trouvera en A.1.5 exemple 2 et 3, une d´emonstration de l’´equation (7.5.3) de [PS] utilis´ee pour d´efinir l’injection de Pl¨ucker de la grassmanienne restreinteGrresdans l’espace projectif (proposition 7.5.2 de [PS]). Nous invitons le lecteur int´eress´e par l’injection de Pl¨ucker `a consulter ´egalement [SpVa].